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Le Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre Etats membres de l'UEMOA


par Olé Alain KAM
Ecole Nationale des Régies Financières du Burkina Faso - Diplôme supérieur professionnel d'administration des services financiers 2003
  

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Paragraphe 2ème : Les performances réalisées par

rapport aux objectifs communautaires

A l'instar des développements précédents, les performances réalisées par rapport aux objectifs communautaires ont trait à la fois aux critères de 1er rang (A) et aux critères de 2nd rang (B).

A- Les critères de 1er rang

S'agissant tout d'abord du critère du solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal, le rapport indique que seuls trois Etats à savoir le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal respecteraient ce critère en 2002 avec des réalisations respectives de 0,8 %, 0,3 % et 2,0 % pour une norme communautaire établie à 0 % maximum.

Mais une analyse minutieuse de l'état de la convergence de l'économie togolaise fait ressortir que ce pays réaliserait une performance de 1 %.

Si dans l'ensemble les résultats ne sont pas satisfaisants pour le critère clé, il en va autrement pour celui du taux d'inflation. A ce niveau, cinq Etats satisferaient ce critère. Il s'agit du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Niger et du Sénégal avec respectivement des taux de 2,5 %, 2,4 %, 3 %, 2,7 % et 2,4 % pour une norme communautaire de 3 % maximum. Le Mali enregistrerait le taux le plus élevé avec 5,1 % confirmant la situation économique et financière qui se déroulerait dans un contexte inflationniste109(*) .

Trois (3) Etats, le Bénin, le Burkina Faso et le Sénégal respecteraient le critère de l'encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal. La Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali et le Togo auraient des taux d'endettement supérieurs à 100 %. Ce qui est largement au dessus de la norme fixée de 70 %. On s'étonne que le rapport ait cité le Mali parmi les Etats ayant un taux d'endettement supérieur à 100 %. Car l'évolution économique récente de ce pays indique que l'encours de la dette totale évalué à 2041,6 milliards représenterait 88,3 % du PIB en 2002110(*).

Ce ratio qui indique, à travers les performances de nos Etats, que la dette de ceux-ci est insoutenable, a pour conséquence une accumulation des arriérés de paiements intérieurs et extérieurs.

Parlant de ces arriérés, l'on sait qu `ils devaient être tous apurés en 2002. Mais le rapport indique précisément que la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau et le Togo ne respecteraient pas ce critère. Pourtant, l'état de la convergence de la Côte d'Ivoire montre que ce pays n'accumulerait pas d'arriérés de paiements en 2002111(*). Si on suppose comme nous venons de le dire que l'insoutenabilité de la dette a pour conséquence l'accumulation des arriérés de paiements, on ne peut qu'être surpris par les indicateurs de l'état de convergence en Côte d'Ivoire car cet Etat fait partie de ceux dont le taux d'endettement est supérieur à 100 %112(*).

Ce tableau, quelque peu sombre dressé relativement aux critères de 1er rang, ne semble guère meilleur concernant les critères de 2nd rang.

B- Les critères de 2nd rang

Trois (3) Etats respecteraient le critère de la masse salariale rapporté aux recettes fiscales. Ce sont le Bénin, le Mali et le Sénégal qui réaliseraient respectivement 32,7 %, 27 % et 30 % pour une norme communautaire de 35 % maximum. Pour le reste, le ratio se situerait au dessus de 40 %. En particulier, il serait de 94,6 % en Guinée-Bissau. Cette contre-performance témoigne, de toute évidence, que la maîtrise de la masse salariale est loin d'être acquise au sein de l'Union. Cette contre-performance est également observable dans les réalisations des investissements publics financés sur les ressources internes rapportés aux recettes fiscales. A ce niveau, quatre (4) Etats, le Bénin, le Burkina, le Mali et le Sénégal respecteraient ce critère. La Guinée-Bissau détiendrait le mauvais résultat avec un taux de 5,6 % pour une norme communautaire de 20 % minimum. Faut-il s'étonner de ces résultats ? Non logiquement, car le financement des investissements publics sur ressources internes ne peut se faire que grâce aux excédents budgétaires dégagés. Or, il nous a été donné de constater que le solde budgétaire de base qui permet de dégager ces excédents ne serait satisfait que par trois (3) Etats113(*).

Concernant les critères du déficit extérieur courant hors dons rapporté au PIB nominal et du taux de pression fiscale, ils ne seraient satisfaits respectivement que par la Côte d'Ivoire et le Sénégal114(*).

Au total, on peut affirmer que la convergence n'a pas été réalisée en 2002 car aucun des huit Etats ne respecterait l'ensemble des huit (8) critères.

Finalement, ne peut-on pas conclure que les critères de convergence sont bien sévères pour nos Etats dont l'économie est encore extravertie ? Peut-on demander à des Etats dont l'essentiel des ressources proviennent de la bonne humeur des partenaires financiers de satisfaire à des critères de convergence économique ? Ou alors doit-on considérer que nos Etats n'ont pas suffisamment mis en oeuvre les réformes nécessaires à la réalisation des objectifs de convergence ? Voilà autant de questions qui méritent d'être soulevées si l'on ne veut pas continuer à différer l'horizon de convergence. Certainement que les perspectives du Pacte de convergence constitueront un début de réponse à ces interrogations au regard des chantiers importants de la surveillance multilatérale et de la volonté des Etats à faire converger leurs économies.

* 109 V.Supra p.41

* 110 V. Rapport , op. cit., P35

* 111 4 V. Rapport. op cit., P.27

* 112 Son taux d'endettement serait de 107,0 % en 2002.

* 113 V. supra p.50

* 114 V. annexes

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