CONCLUSION
L'analyse de l'urbanisation en général dans les
espaces tropicaux et au Bénin en particulier montre qu'il existe des
espaces très dynamiques, sujets à de nombreux transformations et
problèmes.
Les multiples préoccupations et recherches dans ce sens
vont à la compréhension de ces phénomènes qui
entraînent d'énormes conséquences.
Aujourd'hui ces préoccupations sont les impacts
négatifs de ces changements sur des écosystèmes
menacés, par exemple les milieux humides.
La présente étude sur la pression urbaine dans
les vallons du Zounvi et du Boué à Porto-Novo a voulu
élucider, par l'ensemble des résultats d'enquêtes et
l'analyse des données, les relations entre changements
démographiques et modifications de l'environnement à travers les
processus de dégradation progressive des écosystèmes
humides du Zounvi et du Boué. Le premier vallon, totalement
englobé par la ville, connaît une dégradation très
sensible de ses écosystèmes. Le second vallon est moins sujet
à la péri-urbanisation
On constate que les effets du milieu urbain et les
problèmes d'environnement de la ville sont spécifiques. Ils sont
principalement liés aux besoins d'espace, aux fortes consommations
d'énergie sous plusieurs formes en région urbaine et à
l'intense production de déchets.
Le Zounvi reste un vallon où la préservation des
ressources naturelles est incertaine. Le comblement, la pollution sous ses
différentes formes, l'exploitation des ressources animales et
végétales sont de nature à inhiber l'évolution
naturelle des différents processus écologiques. Les deux
principales sources de menace de ces écosystèmes proviennent de
la présence des décharges sauvages et de l'habitat.
L'exploitation des ressources fauniques et floristiques reste une cause
secondaire.
La gestion urbaine de ce vallon doit prendre en compte la
question des déchets ménagers, et celle de l'habitat qui entament
le fond de vallon.
Le besoin d'espace se traduit par une compétition pour
le sol : le Zounvi offre un terrain d'investigation dans ce sens. On a
besoin d'espace pour construire les maisons, pour déposer les ordures
ménagères collectées et enfin pour satisfaire des besoins
divers tels que l'utilisation des ressources végétales en tant
que source d'énergie (bois), plantes médicinales. Les besoins
d'espace pour construire et déposer des ordures sont de nature à
nuire à l'existence de ces écosystèmes.
Ces besoins spatiaux sont le signe même des diverses
perceptions qu'ont les acteurs qui interviennent dans cet espace
géographique.
Aussi du fait que les actions et phénomènes
observés ont lieu dans un cadre spatial ouvert, ces modifications
d'écosystèmes induisent des impacts aussi bien sur les
activités socio-économiques que sur la santé des
hommes ; ces derniers sont victimes de maladies provoquées par une
dégradation et une pollution de leur milieu.
Cependant l'homme restant la ressource et l'acteur principal
dans l'oeuvre à la protection des zones humides, il faudra à
travers des directives conséquentes et précises organiser
l'utilisation et l'occupation du sol dans ces deux (2) vallons. Dans cette
perspective, il faut commencer à penser à un aménagement
du vallon du Boué qui, si rien n'est fait se retrouvera d'ici à
quelques années dans la même situation que le Zounvi. Cet
aménagement se trouve d'autant plus justifié que les signes
précurseurs comme les lotissements et l'installation humaine ont
amorcé une certaine transformation de la tête de vallon tout comme
dans le Zounvi totalement englobé dans Porto-Novo.
Une fois encore la question d'une prévision à
court et long terme de l'urbanisation doit rester au coeur d'un certain nombre
de travaux afin de définir et prévoir la dynamique urbanisante
des villes du Bénin d'une manière générale, et en
particulier celle de Porto-Novo.
Enfin dans la perspective d'un développement durable,
il importe de valoriser autrement ces milieux humides ; ce qui pourrait
faire l'objet d'autres recherches sur l'adaptation de ces milieux aux fonctions
d'espaces verts urbains que les autorités devraient leur attribuer.
|