WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des causes et consequences de la pauvrete rurale Etude de cas de la Republique d'Haiti

( Télécharger le fichier original )
par Onan JULES
Universite d'Etat d'Haiti - Licence en Science Economique 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Les conséquences de la pauvreté rurale en Haïti étant les mêmes que celles déjà constatées pour l'Amérique Latine et les Caraïbes à un degré prêt32(*), il serait superflu de les répéter. Cependant, il s'avère nécessaire de présenter un ensemble de mesures adoptées par les paysans les plus pauvres, dans l'urgence, lesquelles mesures qui aggravent leur dénuement et leur pauvreté sur long terme : 

o interruption des études des enfants : ces derniers sont les premiers touchés par la pauvreté rurale: pas d'argent, pas d'école ; le peu qu'il y a est utilisé pour la survie de tous les jours. Ainsi, les enfants délaissent le système scolaire avec une éducation, somme toute, déjà bâclée. Plus tard, ils vont perpétuer la pauvreté de leurs parents.

o vente ou hypothèque de biens pour migration sans succès : Nassau, Etats-Unis, France, ..., pour ne citer que ceux-là constituent les « eldorado » de prédilection des paysans pauvres du pays dans leur recherche de vie meilleure. Ce phénomène est surtout courant dans le Nord Ouest (Bahamas, Miami), le Nord, le Nord Est, le Plateau Central et le Sud Est (Providence, Nassau, République Dominicaine). Cependant, rien ne garantit qu'ils aillent réussir dans leur entreprise ; dans la majorité des cas, ils perdent leur argent, parfois même leur vie. Ceux qui ont de la chance de parvenir à leur fin sont refoulés sur Haïti, plus pauvres qu'auparavant.

o escompte ou prêt à très court terme à des taux usuraires : le « ponya » est pratiqué dans toutes les régions du pays où ceux qui possèdent quelques sous les prêtent aux plus démunis à des taux exorbitants. Il faut dire que les paysans pauvres sont obligés d'entrer dans ce jeu macabre du fait que, pour le système de crédit formel, ils ne sont point éligibles, ne remplissant pas toutes les conditions requises. Ils auront à payer à court terme presque deux (2) à trois (3) fois ce qu'ils avaient emprunté, le plus souvent avec une somme une nouvelle fois prêtée encore à des taux usuraires. Ils s'engouffrent ainsi dans un dédale qui les enfonce de plus en plus dans la pauvreté.

o investissement dans des taudis sur des terres de l'Etat ou des terres squattérisées et souvent perte sèche des investissements : faute de moyens financiers pour se procurer un espace pour se loger, les petits paysans, surtout depuis la chute de Jean-Claude Duvalier en 1986, s'emparent de certains lopins de terre appartenant à l'Etat et construisent des petites maisonnettes, des « kounouk », construites avec des matériaux disparates. Ce phénomène assez courant sur toute l'étendue du territoire, occasionne souvent des heurts sur les terrains squattérisés appartenant à des particuliers et la perte des investissements consentis pour la construction. Les paysans pauvres peuvent à la fois et leur vie et leur argent.

o hypothèque d'équipements ou instruments de travail ou biens fonciers selon des conditions en dessous de leurs valeurs : pour se procurer un peu d'argent, les paysans pauvres font appel à la « plane », soit l'hypothèque de quelques objets de valeur ou de leurs outils de travail. Cette pratique, plus ou moins proche du « ponya », est assez répandue dans le monde rural. Le plus souvent, les petits paysans ne peuvent plus récupérer ces objets et les perdent pour des modiques sommes prêtées par des individus dénués de toutes scrupules.

o fabrication de charbon après destruction d'arbres et même de fruitiers : cette situation très répandue dans le temps dans le Nord Ouest, le Nord Est, et une partie du Plateau Central, touche de nos jours la quasi-totalité de la République d'Haïti ; ce qui démontre l'expansion de la pauvreté rurale dans le pays. Ce phénomène conduit cons à la déforestation totale du pays33(*).

o vente sur pied de récolte : nécessitant de l'argent frais dans l'immédiat pour se tirer d'affaire, le petit paysan vend sa récolte sur pied pour une modique somme perdant ainsi tout espoir de soutirer un bénéfice de tout le mal qu'il s'était donné au moment de la semence. Une semaine après, il va se retrouver dans la même situation de manque et de besoin avec, toutefois, aucun produit de troc ou de vente, sa misère et sa pauvreté s'étant accentuées.

* 32 il faudrait cependant ajouter dans le cas d'Haïti la vulnérabilité alimentaire surtout dans le Nord Ouest

* 33 notez que Haïti est couverte à seulement 2% de sa superficie

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore