3.8. Chronotype et stéréotypes
Bodenhausen, 1990 fait l'hypothèse que les variations
circadiennes du niveau d'éveil seraient liées à la
tendance à développer des stéréotypes sociaux en
vertu des effets sur la motivation et la capacité de traitement. Son
hypothèse a été confirmée puisque les sujets ont
montré davantage de biais stéréotypiques dans leur
jugement au moment non optimal de la journée (le matin pour les sujets
vespéraux, le soir pour les sujets du matin). Ces résultats se
retrouvent
dans un jugement de probabilités concernant les
caractéristiques d'une personne et dans la perception de la
culpabilité suite à des allégations de mauvaise conduite
chez des étudiants. Ces résultats suggèrent que les
processus biologiques doivent être considérés dans les
tentatives de conceptualiser les déterminants de
stéréotypes.
Questions de recherche et hypothèses
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Questions de recherche
Nous allons nous intéresser dans un premier temps
à la réplicabilité des résultats de Bodenhausen,
1990 aussi bien au niveau explicite qu'implicite en contrôlant l'inertie
de sommeil. Rappelons que celui-ci a mis en évidence que l'activation
des stéréotypes semble influencée par les rythmes
circadiens au moins de manière explicite.
Nous tenterons également de vérifier s'il existe
des variations circadiennes dans une tâche d'inhibition cognitive telle
que le GoNoGo. Cette tâche semble en effet faire l'objet de variations
circadiennes (Schmidt, 2009).
Nous nous interrogerons si les variations obtenues sont la
conséquence d'une variation de la vigilance.
Enfin, nous étudierons s'il existe une corrélation
entre les mesures portant sur le jugement social et l'inhibition cognitive.
Hypothèses
H1 : Les stéréotypes varient en fonction du moment
de la journée.
Bodenhausen, 1990 constate que les variations circadiennes du
niveau d'éveil seraient reliées à la propension à
activer les stéréotypes sociaux. Notre hypothèse est qu'au
niveau explicite, en contrôlant l'inertie de sommeil, on ne constate pas
d'effet en raison d'un biais de désirabilité sociale. En
revanche, au niveau implicite, y compris en contrôlant l'effet d'inertie
de sommeil, nous nous attendons à obtenir le même type de
résultats que Bodenhausen.
H2 : L'inhibition varie en fonction du moment de la
journée
Des études précédentes (Hasher et al.,
2008) indiquent que les variations circadiennes ont une influence sur les
performances inhibitrices. Notre hypothèse est que les performances en
inhibition, et plus particulièrement dans une tâche de type GoNoGo
(cf. Schmidt, 2009), sont moins bonnes lorsque la passation est
effectuée au moment non-optimal de la journée (matin pour les
vespéraux, soir pour les matinaux).
Si l'inhibition ne peut jouer son rôle alors
l'expression des stéréotypes semble s'exprimer pleinement (Kunda
et al., 1999). L'hypothèse que nous formulons ici est simple, plus la
performance en tâche GoNoGo est mauvaise, plus l'expression des
stéréotypes sera forte et inversement.
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