Université Protestante au Congo
Faculté de Droit
Département de droit public
i
BP. 4745 Kinshasa II Kinshasa - Lingwala
La radiation de la RDC de la liste des Etats
bénéficiaires
de la loi américaine AGOA en 2010 :
état des lieux et
perspectives d'avenir
Par
PONGAULT ELONGO Jean-Claude
Gradué en droit
Mémoire de fin d'études présenté et
défendu
en vue de l'obtention du grade de Licencié en Droit
Option : Droit Public International
Directeur : Professeur ANDENDE APINDIA Roger
Rapporteur : Chef des travaux MUSHOBEKWA KALIMBA
Claudine
Année académique 2010-2011
EPIGRAPHE
« Les africains méritent n'ont pas
la pitié du monde mais son partenariat ».
Discours de Mme Condoleeza RICE lors du
8ème Forum AGOA
iii
DEDICACE
A mes parents Arsène Gilbert PONGAULT et
Christine MAKELAWA
A mes grands frères Jean François PONGAULT et
Armand PONGAULT
A ma soeur Nono MONDONGA,
A mon oncle Jean Louis BOSIAKALI,
A mes tantes Jeanine NGOIE et bébé BOSIAKALI
Je dédie ce travail
iv
REMERCIEMENT
Le parcours universitaire est l'une des périodes
difficiles de la vie, qui nécessite de consentir beaucoup de sacrifices,
pour atteindre la finalité qui est l'obtention d'un diplôme
universitaire.
Notre parcours n'a pas fait exception, du fait des
différents difficultés et bouleversements que nous avons connu
pendant cette période, mais avec la détermination et
l''assuduité nous sommes arrivés à ce stade, qui a
nécessité la rédaction d'un travail de fin d'étude,
afin d'obtenir notre diplôme universitaire.
De ce fait nous ne saurions rester indifférents au
regard des personnes qui nous ont aidé à réaliser ce
travail.
Nous présentons nos remerciements au professeur ANDENDE
APINDIA Roger pour avoir accepté de dirigé notre travail et de
nous avoir encadré pendant tout notre passage à la faculté
de droit.
Nous remercions le chef des travaux MUSHOBEKWA KALIMBA
Claudine pour nous avoir orienté dans le choix du sujet de notre travail
et pour tous les sacrifices qu'elle a consentie pour nous encadré depuis
la 3ème jusqu'à la 5ème année.
Nous remercions notre maman Christine MAKELAWA pour le soutien
qu'elle nous a apporté lors des moments dur que nous avons connu,
après que nous nous soyons séparé de notre père.
Nous remercions également notre maman Marthe MOUANGONDO pour ses
conseils.
Nous remercions nos grands-frères Jean-François
PONGAULT et Armand PONGAULT et notre soeur nono MONDONGA pour nous avoir
encadrés et assistés pendant les moments difficiles que connait
notre père.
Nous remercions papa Jean-Louis et maman Bébé
BOSIAKALI pour nous avoir accordé la chance d'étudier et de
terminer nos études de 2e cycle et Kinshasa, dans des bonnes
conditions.
Nous remercions nos freres et soeurs pour l'assistance qu'ils
ont démontrés à notre égard lors des
difficultés que nous avons connu, nous citons : Bijoux MONDONGA,
Adelaïde PONGAULT, Rodrigue PONGAULT, Romina PONGAULT, Christel PONGAULT,
Michael PONGAULT, Jossy BOSIAKALI, cynthia BOSIAKALI, Fanny BOSIAKALI, Leticia
BOSIAKALI, Francis BOSIAKALI, et Michael Bosiakali.
Nous remercions également maman Antoinette KABAMBA et
le point focal AGOA RDC papa Denis BOTUNGU pour avoir accepté de
partager avec nous leurs connaissances sur la participation de la RDC à
l'AGOA.
Nous remercions nos ami (e)s pour l»assistance
financière qu'ils nous ont portée pour réaliser la
soutenance de notre mémoire, nous citons : Amanda MATOUMONA, Michael VAN
SCHALKWYK, Aline KIMPUTU, Ashley HAMAD, Sandra NKIESOLO, Davina SAFI.
Nous seront très ingrat si nous ne pensons aux cadres
et agents des ministdres de l'agriculture et du commerce de l'ANAPI, de
l'Académie des beaux Arts, de la
vi
DGDA, de l'OCC, des différents ONG qui ont bien voulu
nous recevoir afin de nous encadrer lors de nos recherches.
Pour effectuer les recherches, dans le cadre de notre travail,
nous étions obligés de nous rendre à Brazzaville au centre
des documentations juridiques à plusieurs reprises. De ce fait, nous
remercions notre ami Charly BEPE pour avoir prise en charge tous nos
séjours à Brazzaville et de nous avoir prêté main
forte.
Nous n'oublions pas nos compagnons de lutte : Belly NGIMBI,
Kelly MASAKI, Trésor MBENZA, Fari NYANGOMBE, Dady KAZADI, Tina MPELA,
Joël KIONI, Laeticia BASONDWA, Kevine NKUNKU, Gabriel KIVANDA,Glory
NGIMBI, Mariette NGIMBI, Serge ETONDI, Herney MBULI, Jules Junior LUBANGI,
Prince MUKWAYANZO .
Nous remercions notre ami Blanchard LETHA DIULU pour nous
avoir aidés à la saisie de ce travail dans des bonnes
conditions.
Nous implorons l'indulgence de nos lecteurs pour les
imperfections de notre travail, étant donné que c'est une oeuvre
humaine.
PONGAULT ELONGO Jean-Claude
vii
SIGLES ET ABREVIATIONS
- ACAP : Association congoCaise des artistes PCasticiens.
- AGOA : Coi sur Ca croissance et possibiCites economiques
en Afrique (Afrique Growth and Opportunity Act).
- AMACO : associations des mamans commerçantes du
Congo.
- ANAPI : Agence NationaCe pour Ca promotion des
investissements.
- Art : ArticCe.
- BCC : banque centraCe du Congo.
- CEE : communaute Economique Europeenne.
- CNUCED : Conference des Nations Unies sur Ce Commerce et Ce
DeveCoppement.
- COPEMECO : confederation des petites et moyennes entreprises du
Congo.
- DGDA : Direction generaCe des douanes et accises.
- DSCRP : Document strategique pour Ca croissance et Ca reduction
de Ca pauvrete.
- FARDC : Forces Armees de Ca RepubCique
Democratique du Congo.
- FDLR : Fond Democratique de Ciberation du Rwanda. - FEC :
Federation des Entreprises du Congo.
- GATT : Accord generaC sur Ces tarifs douaniers et Ce
commerce (generaC Agreement ou tariffs and trade).
- INRB : Institut NationaC des Recherches BiomedicaCes. - MPR :
Mouvement PopuCaire pour Ca RevoCution.
- OCC : Office CongoCais de ContrôCe.
- OCDE : Organisation de Cooperation et de DeveCoppement
Economique
- OMC : Organisation MondiaCe du Commerce
- ONG : Organisation Non GouvernementaCe
- PMA : Pays Moins Avancé
- PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
- PPTE : Pays Pauvre Très Endetté
- PVV : Personne Vivant avec le VIH
- RDC : République Démocratique du Congo
- SARL : Société par Action et
Responsabilité Limité - SGP : Système
Généralisé de Préférence
- SIDA : Syndrome Immino Déficient Acquise
- SPRL : Société Privée et
Responsabilité Limité
- USAID : Agence des Etats Unies pour le Développement
International (United State Agency for International Développement)
- VIH : Virus Immino humaine.
1
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE DU SUJET
La majorité d'Etats d'Afrique subsaharienne connait des
difficultés économiques qui ne leur permettent pas d'assurer des
conditions de vie décente à leur population. Pour y parvenir, ils
sollicitent de l'aide et des emprunts qui produisent des intérêts
dont le remboursement devient aléatoire.
Certes, nous savons que l'essor économique est
tributaire de plusieurs facteurs notamment les échanges commerciaux et
les investissements nationaux et étrangers. Ces derniers permettent aux
Etats d'accroitre leurs productions et de créer des emplois afin de
tirer profit de ces opportunités pour améliorer les conditions de
vie de leur population et de connaitre une croissance économique.
Les échanges commerciaux sont bénéfiques
aux Etats, si ces derniers bénéficient du statut de partenaire
commercial privilégié. Ce statut est le fruit d'un traitement
préférentiel qu'accorde un Etat industrialisé ayant un
grand marché, aux pays moins avancé (P MA) et en
développement, dans le cadre du système
généralisé de préférence (SGP),
institué par le General Agreement for Trade and Tarrif ( GATT) le
prédécesseur de l'actuelle Organisation Mondiale du Commerce
(OMC) . En effet, le système généralisé de
préférence (SGP) est un régime dérogatoire aux
principes de la réciprocité et du traitement de la nation la plus
favorisée.
Le système a été adopté comme
cadre, la latitude étant laissée aux Etats (ou groupes d'Etats)
industrialisés de proposer individuellement leur schéma de
préférences.
Pour bénéficier de ce traitement
préférentiel, l'Etat donneur impose certaines conditions que les
Etats bénéficiaires doivent remplir afin d'être
déclarés éligibles. Ce système appelé de l'
« auto-élection aménagée » reconnaît le
droit aux Etats industrialisés d'écarter tel ou tel Etat de la
catégorie des bénéficiaires1. Entre autre
conditions, il est prévu l'application par les Etats
bénéficiaires des normes
1 NGUYEN(Q-D), DALLIER (P), PELLET (A), et al ,
Droit international public, L.G.D.J, Paris,2009, p 1256.
2
internationales comme les droits des travailleurs, les droits
de l'homme, la protection de l'environnement, la bonne gouvernance, etc.
La loi sur la Croissance et les Possibilités
Economiques en Afrique (AGOA) a instauré un traitement
préférentiel que les EtatsUnis accordent aux Etats d'Afrique
subsaharienne, déclarés éligibles par le Président
américain. Cette loi a comme objectif principal de soutenir
l'économie des pays d'Afrique subsaharienne en leur facilitant
l'accès au marché américain, s'ils suivent les principes
de l'économie libérale. Par cette loi, les Etats d'Afrique
subsaharienne et les Etats-Unis ont scellé une union qui permet les
échanges commerciaux et la stimulation des investissements entre eux
depuis son entrée en vigueur en 2001.
Parmi les Etats Africains qui ont été
déclarés éligible à ce partenariat, figurait la
République Démocratique du Congo, qui en a été
radié, le 23 Décembre 2010 par une décision
unilatérale du Président américain BARACK OBAMA qui
entendait ainsi sanctionner la passivité des autorités
congolaises devant les multiples cas de violations des droits de l'Homme,
notamment les violences sexuelles commise par les forces de
sécurité congolaise dans l'Est du pays. Nous avons
remarqué que de plus en plus les relations commerciales ou
économiques entre Etats sont conditionnées par le respect des
droits de l'homme, même si certaines situations ont de temps en temps
« échappé » aux sanctions au nom des
intérêts politiques.
La RDC en a fait les frais, et devrait donc fournir des
efforts considérables en la matière pour réintégrer
le programme dans un futur très proche.
Dans le cadre de notre sujet, nous avons prélevé
trois préoccupations à savoir :
-l'impact de cette radiation en RDC ;
-les mesures que les autorités congolaises devraient
prendre pour lever cette sanction et ;
-les intérêts de la RDC à
réintégrer la liste des Etats bénéficiaire de
l'AGOA
2.
3
HYPOTHESE DE TRAVAIL
Dans le cadre de notre travail nous allons chercher d'abord
à savoir ce que c'est la loi AGOA, son historique, ses objectifs ainsi
que son fonctionnement.
Ensuite nous allons tenter de trouver les raison qui ont
conduit à la radiation de la RDC de la liste des Etats
bénéficiaires, en analysant la situation actuelle de la RDC au
regard des conditions d'éligibilité à cette loi du fait
qu'elle a été radié pour non respect d'une des
conditions.
Enfin nous allons établir le bilan de la RDC par rapport
à cette loi et proposer les perspectives d'avenir.
3. CHOIX DU SUJET ET INTERET DU
TRAVAIL
Nous avons porté notre choix sur ce sujet d'abord pour
permettre à nos lecteurs d'avoir une connaissance de la loi AGOA, de son
programme et des opportunités qu'elle offre aux Etats d'Afrique
subsaharienne, ensuite emmener les autorités de la RDC, à pouvoir
réaliser l'impact de la radiation de la RDC de la liste des Etats
bénéficiaires de l' AGOA dans l'économie congolaises
déjà fragile, et les conséquences de cette sanction qui
pèse sur la RDC.
L'intérêt de notre travail, est de
réaliser un travail scientifique qui pourra permettre aux congolais de
réaliser des opportunités qu'offre cette loi
particulièrement aux autorités congolaises pour pouvoir oeuvrer
dans le but de réintégrer cette liste des Etats
bénéficiaires.
4. DELIMITATION DU SUJET
Une délimitation spatio-temporelle du sujet, permet de
canaliser les recherches dans un cadre bien précis afin de
réaliser un travail répondant à ses
préoccupations.
Dans la délimitation temporelle de notre sujet, nous
allons aborder l'étude de la loi AGOA de sa promulgation à
l'année 2010 et de l'éligibilité de la RDC jusqu'à
sa radiation de la liste des Etats bénéficiaires.
Nous soulignons le fait qu'étant donné que notre
sujet de travail a pour but de permettre à la RDC de
réintégrer l'AGOA nous serons obligés, en cas de
nécessite de recourir aux éléments nouveaux, sortant du
cadre de cette délimitation temporelle.
Dans la délimitation spatiale, nous allons nous focaliser
sur les Etats-Unis et la RDC un Etats bénéficiaires de cette
loi.
5. METHODES DE TRAVAIL ET TECHNIQUE DE
RECHERCHE
En effet, dans le cas d'espèce, pour mieux cerner nos
préoccupations, nous allons utiliser deux méthode à savoir
; la méthode historique et la méthode comparative.
La méthode historique nous permettra de reconstruire
dans le temps et dans l'espace l'historique, l'organisation, le fonctionnement
et le bilan de cette loi ainsi que la participation de la RDC
La méthode comparative nous permettra d'analyser les
textes juridiques se rapportant à notre travail, spécialement la
loi AGOA, la constitution de la RDC ainsi que certains textes nationaux
qu'internationaux utiles à notre rédaction.
Pour atteindre le but dont nous nous sommes assignés
dans le choix que nous avons porté à ce sujet nous allons
utiliser trois techniques à savoir : la technique de lecture d'ouvrage,
le technique webo graphique et la technique vivante d'interview.
La technique de lecture nous permettra d'enrichir notre
travail par le moyen des citations et réflexions des divers auteurs qui
ont eu à aborder l'un ou l'autre aspect de notre travail.
5
La technique webographique nous permettra de diversifier nos
sources d'information par le moyen de l'internet et d'actualiser les
éléments d'information nécessaire a notre
rédaction.
Nous avons ajouté la technique vivante d'interview pour
nous permettre de nous rapprocher des personnes qui ont eu à participer
dans les différents forums AGOA et ont une connaissance pratique du
mécanisme.
6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, nous avons subdivise
notre travail en trois chapitres. Le premier traitera la loi sur la croissance
et les possibilités économiques en Afrique (AGOA), son
historique, ses objectifs, son organisation et le fonctionnement de son
programme.
Le deuxième chapitre parlera de la radiation de la RDC
de la liste des Etats bénéficiaires de l'AGOA. Nous effectuerons
une analyser de la situation actuelle de la RDC au regard des conditions
principales et subsidiaires d'éligibilité à cette loi.
Le troisième chapitre abordera le bilan de la RDC de
l'AGOA, et les perspectives d'avenir. Dans ce chapitre nous allons cherche
à savoir si la RDC a pu tirer profit d'AGOA et ensuite proposer des
pistes de solution dans le cadre des perspectives d'avenir.
6
CHAPITRE. I LA LOI SUR LA CROISSANCE ET LES
POSSIBILITES
ECONOMIQUES EN AFRIQUE (AGOA)
Dans ce chapitre nous allons aborder successivement
l'historique, les objectifs, l'organisation et le fonctionnement de l'AGOA.
SECTION I.APERCU HISTORIQUE ET OBJECTIFS DE L'AGOA
§ 1 APERCU HISTORIQUE
<< The African Growth and Opportunity Act » (AGOA)
qui se traduit en français comme << la loi sur la croissance et
les possibilités économiques en Afrique » est une loi
américaine se trouvant au titre I de la loi << the trade and
developpment act of 2000 », qui se traduit en français comme
<< la loi sur le commerce et le développement de l'année
2000 ».
Cette loi AGOA a établit un système
préférentiel, élaboré par les Etats --Unis
d'Amérique pour permettre aux pays de l'Afrique subsaharienne de tirer
profit du marché intérieur américain.
Elle a été adoptée par le Congrès
américain au début de l'année 2000 puis promulguée
par le président Bill CLINTON le 18 mai 2000. Elle est entrée en
vigueur le 1e janvier 2001.Elle établit une
coopération économique d'intérêt mutuel entre les
Etats-Unis et les Etats d'Afrique sub-saharienne.
Le président George W. Bush a signé le 6
août 2002, les amendements à l'AGOA, connus comme AGOA II.
Celle-ci élargit considérablement l'accès
préférentiel pour les importations en provenance des pays
africains sub-sahariens bénéficiaires2. AGOA II
clarifie et élargit étroitement des débouchés
commerciaux pour les pays d'Afrique sub-saharienne dans le cadre de l'AGOA et
encourage davantage les investissements dans la région3.
2 .Résumé de l'AGOA,
2001-2009.www.state.gov.
3 Sommaire des amendements pour l'AGOA-AGOA II,
www.agoa.gov
7
8
La loi AGOA telle que promulguée le 18 mai 2000 et
amendée le 6 aout 2002, avait prévu l'expiration du programme en
2008, mais le président George W. Bush signa une loi le 12 juillet 2004
modifiant la durée du programme, et cette loi est connu sous le nom
d'AGOA III.L'accès préférentiel pour les importations en
provenance des pays bénéficiaires d'Afrique sub-saharienne
s'étend donc jusqu'au 30 septembre 20154.
Parmi les innovations apportées par AGOA III, nous
retenons que la loi :
- contient des conclusions et des déclarations politiques
sur
les avantages de l'AGOA et l'appui aux divers efforts des pays
sub-sahariens tels que la réduction de la pauvreté, la promotion
de la paix, l'attraction des investissements et des échanges, et la
lutte contre le VIH-SIDA ;
- donne une idée que les africains devrait soutenir les
négociations de l'OMC et la libéralisation des
échanges ;
- encourage le développement de projets
d'infrastructures autant que la capacité d'accroitre le commerce dans
le secteur de l'écotourisme ;
- charge le Président des Etats-Unis d'affecter du
personnel
aux fins de la fourniture d'assistance technique agricole pour
sélectionner les pays de l'AGOA et les conseiller sur
l'amélioration de leurs normes sanitaires et phytosanitaires pour les
aider à satisfaire aux exigences américaines ;
- favorise l'investissement dans des projets d'infrastructure
qui
soutiennent le développement des transports terrestres,
routiers, ferroviaires, portuaires, l'expansion de l'informatique et des
technologies modernes de communication, et de l'agriculture ;
- facilite une meilleure coordination entre les services
douaniers
dans les ports et les aéroports des Etats-Unis et des
pays d'Afrique sub-sahariennes pour réduire le temps et
4 Résumé des AGOA I,2001-2009,
www.state.gov
l'augmentation de la sécurité et
l'efficacité des procédures de transit5.
Deux années plus tard, le président George W.
Bush promulgua le 20 décembre 2006, la loi portant encouragement des
investissements en Afrique connu sous le nom d'AGOA IV. Cette loi traite
particulièrement des textiles et des vêtements.
Nous retenons donc qu'actuellement, l'AGOA est régit par
les textes suivants :
- AGOA I : la loi AGOA I, est le texte de départ
promulgué le 18
mai 2000 par le président Bill Clinton.
- AGOA II : la loi amendée puis promulguée le 6
août 2002 par le
président Georges W. Bush
- AGOA III : la loi portant modification de la durée du
programme AGOA, signée le 12 juillet 2004 par le
président George W. Bush
- AGOA IV : la loi portant l'encouragement des investissements
en Afrique signée le 20 décembre 2006, par le
président George W. Bush.
Dans les lignes qui suivent nous allons analyser le contexte qui
a amené le congrès américain à adopter cette
loi.
Le Congrès a conclu que :
a. c'est dans l'intérêt mutuel
des Etats-Unis et les Etats d'Afrique subsaharienne de promouvoir la
stabilité, le développement et la croissance économique
durable en Afrique subsaharienne6.
Les Etats africains avaient besoin d'un partenariat
économique pour leur permettre de stimuler des productions et rendre
leur économie croissante.
b. Les quarante-huit Etats d'Afrique
subsaharienne forment une région richement dotée à la fois
des ressources humaines et naturelles7 .
5 Résumé des AGOA I, 2001-2009,
www.state.gov
6 Trade and development act of 2000,sec.102.1.
9
10
11
Cette partie du monde regorge plusieurs ressources naturelles
non exploitées ou parfois très mal exploitées. Ces
exploitations mal encadrées font que ces Etats n'en tirent pas
profit.
c. L'Afrique subsaharienne représente une
région dotée d'énormes potentialités
économiques et a adopté une politique importante avec les
Etats-Unis8 ;
d. La région a connu le renforcement de la
démocratie et les Etats d'Afrique subsaharienne ont prit des mesures
pour encourager une large participation au processus politique9.
e. Certains Etats d'Afrique subsaharienne, ont accru leur
taux de croissance économiques, pris des mesures importantes pour la
libéralisation de leurs économies et fait des progrès pour
l'intégration économique régionale qui peut avoir des
effets positifs pour la région10.
f. Malgré ces avancées, le revenu moyen par
habitant en Afrique subsaharienne environne 500USD par
année11.
g. L'expérience américaine a
démontré que le commerce et l'investissement peuvent
représenter des outils puissants à la fois pour le
développement économique et pour encourager une large
participation dans un processus politique dans lequel la liberté
politique peut connaitre des avancées12.
h. Augmenter les échanges et la circulation des
investissements a un grand impact dans un environnement économique dans
le quel les partenaires commerciaux éliminent les obstacles au commerce
et les flux de capitaux, et encourage le développement d'un secteur
privé dynamique qui offre une liberté individuelle aux citoyens
africains de développer leur opportunités économiques et
subvenir aux besoins de leurs familles13.
i. En accordant aux Etats d'Afrique subsaharienne un
traitement préférentiel accru en matière des
échanges commerciaux, cela
7 Trade and development act of 2000, sec 102.2
8 idem.3
9 Ibidem.4
10 Ibidem. 5
11 Ibidem. 6
12 Ibidem .7
13 Ibidem.8
permettra l'accroissement du commerce au profit d'une
économie positive et aux politiques de développements entreprises
partout dans la région14
j. Encourager la réduction
réciproque des barrières au commerce
et aux investissements en Afrique permettra d'améliorer
les avantages du commerce et des investissements pour la région aussi
bien qu'accroitre les liens commerciaux et politiques entre les Etats-Unis et
l'Afrique subsaharienne15.
§ 2 LES OBJECTIFS DE L'AGOA
Le but de cette loi est de soutenir l'économie des pays
africains en leur facilitant l'accès au marché américain,
s'ils suivent les principes de l'économie libérale16.
Cette loi offre aux bénéficiaires de l'Afrique sub-saharienne
l'accès au marché américain, en franchise de douane et
sans limitation de quota, pour presque tous les produits dans le cadre du
système généralisé de
préférence17.Aux termes de la loi sur la croissance et
les possibilités économiques en Afrique, elle leur propose des
mesures d'incitation pour entreprendre des réformes économique et
politiques, et promouvoir la croissance18.
L'AGOA a été mise en place pour sortir les Etats
d'Afrique subsaharienne des difficultés qu'ils connaissaient, pour
équilibrer leurs économies et les rendre prospères par le
moyen des échanges commerciaux.
Parmi les objectifs que les Etats-Unis se sont assignés
par le biais de cette loi, nous en retrouvons neuf que nous allons
développer dans les lignes qui suivent.
14 Trade and development act of 2000,sec.102.9
15 Idem.10
16 USA-AFRIQUE: le 9e forum hybride de l'
AGOA.www.mampouyapatrickeric.com
17 Esquisse de l'économie américaine P
133
18 idem
a. Encourager l'accroissement des échanges et des
investissements entre les Etats-Unis et l'Afrique
sub-saharienne19.
La loi AGOA permet aux Etats africains sub-sahariens de
mettre tous les moyens possibles qui sont à leur disposition pour
maximiser leurs productions afin d'exporter vers les Etats-Unis
Parmi les conditions d'éligibilité que nous
verrons plus tard, il est demandé aux pays africains
bénéficiaires de l'AGOA d'éliminer tous les obstacles aux
investissements et aux échanges avec les EtatsUnis. Ce dernier aspect a
été évoqué pour établir un climat favorable
des affaires entre les deux parties.
b. La réduire les barrières tarifaires et non
tarifaires et d'autres obstacles dans les échanges entre les Etats-Unis
d'Amérique et les pays d'Afrique sub-saharienne20.
Dans le cadre de la réduction de ces barrières,
les Etats-Unis visent la maximisation des recettes des Etats
bénéficiaires de l'AGOA en leur permettant d'accéder
facilement au marché américain avec leurs produits.
Mais, notons que malgré cette réduction des
barrières et d'autres obstacles, les pays sont soumis à une
concurrence rude avec les opérateurs économiques
américains et non américains oeuvrant dans le marché
américain.
c. Accroitre l'assistance des Etats-Unis aux efforts
d'intégration régionale de l'Afrique
sub-saharienne21.
L'Afrique sub-saharienne est butée à plusieurs
difficultés parmi lesquelles nous pouvons citer les conflits
armés, la fraude, la corruption, l'instabilité politique, qui
freinent son essor économique.
19 . Trade and development act of 2000.sec. 103.1
20 Idem.2. 21ibidem.3
12
La loi AGOA ayant comme but de soutenir l'économie des
pays de l'Afrique sub-saharienne, contribuera à l'avancement de
l'intégration régionale qui n'est actuellement que sous
régionale.
d. La négocier des accords d'échanges
réciproques et bénéfiques mutuellement y compris la
possibilité d'établir une zone de libre échange dans
l'intérêt des Etats-Unis et les pays d'Afrique
subsaharienne22.
Ces négociations se déroulent dans le cadre du
forum instituée entre les Etats-Unis et les pays d'Afrique
sub-saharienne par l'AGOA, que nous verrons dans la section suivante.
e. Se focaliser sur les pays attachés à la
primauté du droit, la réforme économique et
l'éradication de la pauvreté23 .
Aucun investisseur ne pourra investir dans un pays ou la
protection de son investissement ne sera pas garantie par la loi, car c'est la
protection juridique des investissements qui intéressent les
investisseurs.
L'AGOA encourage les investissements américains en
Afrique subsaharienne, ce qui nécessite de la part des Etas
bénéficiaires une protection juridique de ces investissements
pour permettre le bon fonctionnement de cette loi et permettre aux
investisseurs américain et à ces Etats d'en tirer profit. Nous
verrons plus loin que les Etats qui ne respecterons pas les droit de l'homme,
ne pourrons pas bénéficier de l'AGOA.
En matière de réforme de l'économie, les
Etats-Unis préconisent que les Etats de l'Afrique sub-saharienne
bénéficiaires de l'AGOA, ouvrent leurs économies en
stimulant les investissements et en créant un climat favorable pour les
affaires.
22 Trade and developpment act of 2000, sec 103.4
23 Idem., sec 103.5
13
Les Etats de l'Afrique sub-saharienne doivent mettre sur pied
des programmes multisectoriels, qui s'orientent vers la lutte contre la
pauvreté.
f. renforcer et accroître le secteur privé en
Afrique sub-saharienne en particulier les entreprises appartenant aux femmes et
les petites entreprises24.
L'Afrique a connu des avancées significatives en
matière d'émancipation de la femme. Actuellement, elle connait
plutôt la consécration du principe de la parité homme-femme
que l'on retrouve dans la plupart des constitutions de pays. Ce principe
accorde la chance à toutes les femmes compétentes à
pouvoir accéder à des fonctions qu'elles méritent, au
même titre que les hommes.
A ce jour, les femmes africaines ont, des entreprises qui
leur appartiennent. L'AGOA permet aux femmes entrepreneurs de pouvoir faire
compétition avec les hommes sans aucune discrimination, et les encourage
dans la réalisation de leurs ambitions.
g. Faciliter le développement des sociétés
civiles et la liberté politique25.
Les Etats-Unis, par l'AGOA, accompagnent les Etats de
l'Afrique subsaharienne à asseoir la liberté politique. Dans
l'hypothèse où un Etat crée une situation qui va à
l'encontre de cette liberté politique, les Etats-Unis ne pourront
qu'interpeller cet Etat pour qu'il mette fin à cette situation et non
pas à s'ingérer dans ses affaires intérieures, au nom du
sacro-saint principe de la non immixtion dans les affaires intérieures
des Etats.
h. Etablir un forum de coopération commerciale et
économique Etats-Unis Afrique sub-saharienne26
24 . Trade and developpment act of 2000, sec 103.6
25 .idem, sec 103.7
26 Trade and development act of 2000, sec 103.8
14
i. Encourager l'adhésion des pays de
l'Afrique sub-saharienne à l'Organisation de Coopération et de
développement économique (OCDE) à la Convention sur la
lutte contre la corruption des
fonctionnaires publiques étrangers dans les
transactions
commerciales internationale27.
La place qu'occupent les fonctionnaires publiques dans les
transactions commerciales internationales est tellement importante que s'ils
n'exécutent pas bien leur travail cela pourrait avoir un impact direct
dans les opérations. Les Etats bénéficiaires de l'AGOA,
doivent mettre des moyens dans la lutte contre la corruption lors des
transactions commerciales internationales.
§ 3. LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENTS DE L'AGOA
1. le système généralisé de
préférence (SGP)
Ce système a été conçu dans les
années 60 pour stimuler le développement économique des
pays qu'on appelait a « l'époque du tiers monde »28
.L'idée a été simple: en accordant des
préférences tarifaire aux exportations de ces Etats vers les pays
industrialisés pour la plupart des leurs produits manufacture ou semi
finis et en leur conférant ainsi un avantagé dans la concurrence
avec les pays industrialisés exportateurs sur les marches du Nord, On
augmenterait leurs recette d'exportation, favoriserait leurs industries et
encouragerait leur industrialisation29
Il constitue en fait une exception au principe de la clause de
la nation la plus favorisée qui recommande a une Etat membre de l'OMC
qui accorde un avantage commercial à un autre Etat sur son territoire,
à l'étendre aux autres Etats sans discrimination, de
manière à uniformiser les conditions tarifaires dans
l'organisation.
C'est en 1963 que l'idée d'un traitement
préférentiel des importations des produits manufacturés
semi-finis originaires des pays en développement est formulée par
les représentants de la CEE à l'occasion d'une réunion du
GATT. L'idée est aussitôt reprise, lors
27 Idem .9
28 SCHAEFFER (E), LAURIOL (T), TOURE (A), et al,
relations entre économies industrialisées et économies
en transition ou en développement, Bruyant, Bruxelles, 1995, p50
29 Idem
15
16
de la conférence de Genève en 1964 par la
CNUCED30 qui à l'unanimité lors de la
conférence de New Delhi en 1968, adopta le principe des
préférences généralise sans
réciprocité pour les pays industrialisés.31
Pour que les offres du système
généralisé de préférences puisse être
mises en oeuvre, il fallait mettre au point une formule permettant
d'insérer le SGP dans le système du GATT, la formule de la
dérogation devait seule permettre une telle insertion
juridique.32
Le 25 mai 1971, les parties contractantes du GATT ont
accordé une dérogation à l'article 1 de l'accord
général, destinées à autoriser la partie
contractante développée à accorder un traitement
préférentiel généralisé en faveur des
produits originaires des pays en voie de développement.33
Ce n'est qu'en 1974 que le Trade Act institua le
système Américain du SGP,34sans doute les plus
restrictifs,35dans les conditions d'éligibilité.
Ce système permet à un Etat industrialisé
« l'Etat donneur » à accorder des préférences
commerciales aux pays en développement, « Etats
bénéficiaires » ce qui permet à ces derniers
d'acquérir le statut de partenaire commercial
privilégié.
Ainsi le régime préférentiel
accordé librement par un Etat donneur doit être en principe non
discriminatoire, en ce sens qu'il ne doit pas favoriser certains pays en voie
de développement au détriment d'autres et ne pas viser à
faire obstacle aux exportations d'autres pays
industrialisés.36
Le système a fonctionné autrement qu'on le
pensait. D'un coté, le plus grand nombre de pays
bénéficiaires n'a pas pu, ou su, y trouver les avantages
attendus. D'un autre côté, des crises économiques à
répétition ayant frappé les pays industrialisés,
ceux-ci sont devenus plus réservés dans leurs offres de
préférence.37
30 SCHAEFFER (E), LAURIOL (T), TOURE (A), et al,
relations entre économies industrialisées et économies
en transition ou en développement, Bruyant, Bruxelles, 1995, P51
31 Idem, P-P51-52
32 CARREAU (D), JUILLARD (P), FLORY (T), droit
international économique, LGDJ, Paris, 1990, P228.
33 Idem
34 FOLSOM (R-H), LEVASSEUR (A-A), pratique du droit
des affaires des Etats-Unis, Dalloz, Paris, P57
35 SCHAEFFER (E), LAURIOL (T), TOURE (A) et al,
op.cit. , P54
36 Idem
37 SCHAEFFER (E), LAURIOL (T), TOURE (A) et al,
op.cit. , P54
Parmi les pays industrialisés, qui ont maintenu ce
système figurent les Etats-Unis qui ont, en 2000, a adopté
l'AGOA, la loi qui institue un système préférentiel
à l'égard des Etats d'Afrique subsaharienne. La loi AGOA a
largement augmenté les avantages qu'accordait la loi the Trade Act of
1975 sur le système général de préférence
qui couvrait 4600 articles, et est passé à 6400 articles
éligibles par l'AGOA.
La présence de l'Afrique du sud sur la liste des Etats
bénéficiaires de l'AGOA suscite une réflexion parce qu'il
est un Etat développé, différent des autres Etats de la
région par ses infrastructures, son économie et surtout son
influence. En se référant au but principal du système
généralisé de préférence, l'Afrique du sud
ne devait pas tirer de profit de l'AGOA parce qu'il est un pays
industrialisé, et développé.
Les Etats-Unis, pour mettre en place ce régime, avaient
ciblé la région de l'Afrique subsaharienne dont l'Afrique du sud
fait partie, d'où selon le principe de non discrimination sur le
traitement préférentiel, l'Afrique du sud en tire profit comme
tout les autres pays de la région.
2. Les avantages
Les Etats coopèrent pour mieux résoudre les
problèmes auxquels ils sont confrontés et pour mieux satisfaire
les besoins qu'ils ressentent dans différents domaines de la vie :
domaine politique, domaine économique domaine culturel,
domaine scientifique, domaine sanitaire38.
La coopération économique peut porter sur les
échanges commerciaux qui peuvent concerner les produits
finis ou les matières premières39, il en est de
même pour les produits inclus
dans l'AGOA.
Nous avons regroupé les avantages qu'offre ce programme
en deux groupes distincts, à savoir ceux des EtatsUnis d'Amérique
et ceux des pays de l'Afrique sub-saharienne.
38 MULUMBATI NGASHA (A)., les relations
internationales, Africa, Lubumbashi, 2005, p241.
39 Idem,p238
a.
17
18
Pour les Etats-Unis d'Amérique
La loi AGOA a permis aux Etats-Unis d'Amérique
d'acquérir une source additionnelle importante d'approvisionnement.
Nous avons aussi remarqué que c'est un outil que les
Etats-Unis d'Amérique ont mis sur pieds pour dicter leur politique
étrangère envers les Etats d'Afrique sub-saharienne du fait que
l'éligibilité à cette loi est soumise à des
conditions qu'ils imposent.les Etats africains éligibles qui
contreviennent a ces conditions sont tout simplement radiés de la liste
des Etats bénéficiaires. C'est le cas notamment de la RDC et de
la Mauritanie
b. Pour les pays d'Afrique
sub-saharienne
Pour avoir des moyens économico-financiers
nécessaires pour acheter des matières premières, des biens
d'équipements, des produits alimentaires afin de résoudre les
problèmes et satisfaire les besoins de leurs populations, les pays en
voie de développement s'endettent auprès des institutions
financières internationales40, mais l'AGOA leur permet de
remplir leurs trésors publics, de l'argent qui provient de ces
échanges commerciaux.
Cette loi offre aux pays bénéficiaires de
l'Afrique sub-saharienne l'accès au marché américain, en
franchise de douane et sans limitation de quota, pour presque tous les produits
dans le cadre du système généralisé de
préférences41.
Avec l'AGOA, le marché américain est devenu un
grand débouché pour les Etats africain sub-sahariens. Ils y
déversent toutes leurs productions qui cadrent, bien sur, avec cette
loi.
40MULUMBATI NGASHA (A), op-cit, p22
41 Esquisse de l'économie américaine, p
133
AGOA étend la liste des produits admissibles des pays
africains sub-sahariens qui peuvent exporter vers les Etats-Unis, sous
réserve d'un droit nul à l'importation dans le cadre du
système généralise de préférences tandis que
les SGP couvre environ 4600 articles, l'AGOA SGP s'applique à plus de
6400 articles42.
Ce débouché a encouragé les pays
bénéficiaires de cette loi à augmenter leurs productions
pour pouvoir maximiser leurs recettes. Cette production est soumise à la
règle de qualité requis pour l'exportation.
Cette loi a aussi permis la création d'emplois dans les
pays bénéficiaires. En effet, l'opportunité
d'accéder au marché américain, en franchise de douane et
sans limitation de quota, a permis à ces Etat d'augmenter leur
production et de les diversifier.
En général, cette loi a permit à certains
Etats d'Afrique sub-saharienne de connaître un essor économique,
qui les a mis sur la voie du développement et du progrès.
3. Les inconvénients
a. Pour les Etats-Unis
d'Amérique
La loi AGOA ayant été élaboré par
les Etats-Unis, il va de soi qu'il protège d'abord les droits des
américains. Les Etats-Unis ne peuvent qu'être
bénéficiaires de cette loi malgré qu'ils accordent de
l'aide au pays bénéficiaires. Il n'ya aucun inconvénient
pour les Etats-Unis.
Le président des Etats-Unis a le plein pouvoir de
décider lorsque les intérêts de ces citoyens sont
menacés.
19
b. Pour les Etats d'Afrique
sub-saharienne
Les Etats d'Afrique sub-saharienne doivent scrupuleusement
respecter les conditions d'éligibilité à cette loi pour
éviter d'en être exclus. Cela les met en position de faiblesse
à l'égard des Etats-Unis malgré que l'AGOA institue un
partenariat commercial entre les deux parties
Le manque d'infrastructure, de technique appropriée ne
permet pas à ces derniers de bénéficier pleinement de
cette loi, parce qu'il ya des conditions sanitaires et phytosanitaires à
remplir. Seulement ceux qui en possède des moyens répondant
à ces conditions, en bénéficie.
20
SECTION.II. L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE
LA
LOI AGOA
§1. LES CONDITIONS D'ELIGIBILITE
Parmi les conditions requises pour devenir éligible
à cette loi, les Etats-Unis en ont mis en place deux catégories
à savoir : les principales et les subsidiaires.
Les conditions principales sont présentées de
façon claire dans cette loi comme étant celles sans lesquelles
aucun Etat ne pourra être admis à bénéficier des
avantages qu'offre cette loi. Le non respect de l'une des conditions entraine
la radiation de l'Etat éligible de la liste des Etats
bénéficiaires jusqu'à ce qu'il se remette en ordre au
regard de ces conditions. Elles ont été mise en place pour
éviter que les Etats-Unis ne tissent des liens commerciaux avec des
Etats qui pourront nuire à leur sécurité
intérieure.
A la différence des précédentes, les
conditions subsidiaires se présentent comme une ligne de conduite que
les Etats bénéficiaires doivent suivre pour attendre un but
précis. Ces conditions subsidiaires telles que définies et
établies par l'AGOA servent à la réalisation des objectifs
assignés dans le cadre de cette loi. C'est sur base de cet aspect que
les Etats-Unis encouragent les Etats bénéficiaires, lors du forum
AGOA, à multiplier leurs efforts afin de tirer profits des
opportunités qui leur sont offertes par cette loi.
Dans les lignes qui suivent, nous allons analyser les
différentes conditions d'éligibilité de l'AGOA.
1. Les conditions principales
Ce sont au des restrictions imposées aux Etats
africains admissible à cette loi. Tous les Etats qui pratiquaient ces
activités devraient y mettre fin pour pouvoir devenir éligible.
Dans cette catégorie, nous avons d'abord analysé celles qui se
rapportent à la sécurité nationale des Etats-Unis, puis
celles qui se rapportent aux droits de l'homme et au terrorisme
international.
21
22
a. La sécurité nationale des
Etats-Unis
« Les Etats ne doivent pas se livrer à des
activités susceptibles de porter atteinte à la
sécurité nationale des EtatsUnis »43
A l'époque où cette loi avait été
promulguée, les Etats-Unis n'avaient pas encore augmentés leur
niveau de sécurité, mais ils avaient imposé cette
condition afin de prévenir des dommages causés par les actes
terroristes ou tout acte qui pourrait mettre en péril la
sécurité nationale des Etats-Unis.
Les attentats du 11 septembre ont atteint directement les
Etats-Unis, au coeur de leur territoire, au coeur de leur puissance
44et depuis lors, ils ont renforcés leur politique
sécuritaire, parce que tous ces attentats avaient comme finalité
la déstabilisation des Etats-Unis.
En imposant cette condition dans la loi AGOA, les Etats-Unis
agissaient préventivement, parce que cette loi a été
promulguée en 2000 et ces attentats ont eu lieu en 2001.
C'est dans cet ordre d'idée que les Etats-Unis n'ont
voulu travailler qu'avec les Etats qui pourront assurer leur
sécurité, au mieux ne pas les exposer aux activités
dangereuses pendant les importations sur leur territoire.
L'Afrique est le continent où
généralement les intérêts américains ne sont
pas trop exposés aux actes terroristes, et cela depuis les attentats
contre leurs ambassades au KENYA et en TANZANIE en 1998, mais pour des mesures
de sûreté, ils prennent des mesures de sécurité
préventive.
Les Etats-Unis ont offert une occasion aux Etats d'Afrique
subsaharienne de pouvoir échanger mutuellement, dans un cadre
commercial, plusieurs articles produits par le secteur public et privé
de ces Etats, et ces derniers ne doivent pas occasionner la compromission de la
sécurité américaine lors du déroulement de ces
43 Trade and développement act of 2000, sec 104
a .2
44 Sur (s), relations internationales,
monctchrestien paris, 2004, p 144.
opérations. Les Etats africains
bénéficiaires de cette loi ont la lourde tâche de veiller
scrupuleusement au respect de cette condition si importante afin
d'éviter que se produisent sur le territoire américain ces
actes.
b. Les droits de l'homme et les actes du terrorisme
international
« Ne pas se livrer à des violations flagrantes des
droits de l'homme internationalement reconnus ou de fournir un appui aux actes
du terrorisme international et coopérer à la lutte
internationales des violations des droits de l'homme et des activités
terroristes45
En lisant cette condition, nous constatons directement qu'elle
est constituée de trois sous conditions qui se différencient,
mais gardent la même quintessence. Dans les lignes qui suivent, nous
allons les analyser.
b.1 Ne pas se livrer à des violations
flagrantes des droits de l'homme
Dans cette première sous condition, nous remarquons les
violations prohibées, sont celles qui sont flagrantes
c'est-à-dire que des violations de droit de l'homme commis
ostensiblement et suivis par la clameur publique.
A la différence des violations de droit de l'homme que
nous verrons plus tard, celles-ci sont généralement
diffusées par les média, simultanément eu dans les moments
qui suivent la commission de ces actes, et attirent l'attention de la
communauté internationale, qui, généralement, par le biais
du conseil de sécurité des Nations-Unies prend des mesures
d'urgence si la commission de ces actes qui choque la face du monde se
pérennise.
Ces violations flagrantes attirent l'attention de la
communauté internationale mais ne résolvent pas
de la même manière car la Chine qui est un membre permanent du
conseil de
23
sécurité des Nations Unies, disposant d'un droit
de veto, n'a jamais été inquiété par rapport
à la manière dont elle réprime les soulèvements
populaire et traite les activistes des droits de l'homme sur son territoire.
Les Etats-Unis en imposant cette condition mettaient les Etats
Africains, bénéficiaires de l'AGOA en garde contre tous abus du
pouvoir que pouvait exercer les autorités sur la population civile.
b.2 Ne pas fournir un appui aux actes du terrorisme
international
Actuellement les grandes puissances et les Etats avec qui ils
coopèrent militairement, économiquement ou culturellement sont
devenus des cibles potentielles des actes terroristes. Parmi ces grandes
puissances, seul les Etats-Unis est la cible principale par rapport à sa
politique extérieure dominatrice, à l'égard des
extrémistes islamistes.
Le démantèlement du plus grand réseau
territoire « Al Qaeda » a été au centre de la politique
extérieure des Etats-Unis face aux actes terroristes depuis les
attentats du 11 septembre 2001, et ils se félicitent de la capture et de
l'assassinat de son leader, l'homme le plus recherche Oussama BIN LADEN, au
mois de mai 2011.
Actuellement, l'Afrique sahélienne connait un
problème de terrorisme commis par la branche africaine du réseau
terroriste AlQaïda, qui oeuvre sur les territoires du Mali, du Burkina
Faso et du Niger et des groupes extrémiste opérant au Nigeria.
b.3. coopérer à la lutte internationale
des violations des droits de l'homme et des activités
terroristes
La lutte des violations des droits de l'homme à
l'échelle internationale concerne tous les Etats signataires ou qui ont
adhéré aux instruments juridiques internationaux se rapportant
à la protection des droits de l'homme.
24
Comme partout au monde, les Etats africains connaissent aussi
ce problème, mais parfois on constate que les autorités
compétentes qui devaient normalement réprimer ces actes, y
participent ou restent passives lors de leur commission.
Les Etats d'Afrique subsaharienne éligible à la
loi AGOA sont tenus de respecter cette condition pour maintenir leur place sur
la liste des Etats bénéficiaires en luttant conjointement avec
les autres Etats contre les violations des droits de l'homme et les
activités terroristes.
Aucun Etat, au niveau international n'encourage les actes
terroristes ou leurs auteurs. Ils participent soit directement soit
indirectement à la lutte contre ce fléau qui ronge la
scène internationale et s'impose.
Dans cette lutte internationale, il ya certains Etats qui sont
actifs comme les Etats-Unis et ses différents alliés, et d'autres
passifs par le fait qu'ils ne sont pas directement menacés et le font de
manière préventive pour ne pas servir d'abri à ces groupes
territoires.
2. Les conditions subsidiaires
Dans cette catégorie, le législateur a
été assez clair en précisant que le président des
Etats-Unis est autorisé à désigner les Etats d'Afrique
subsaharienne éligibles à l'AGOA après avoir
effectué soit des résultats satisfaisants, soit des
progrès dans les domaines que nous verrons dans les lignes qui
suivent.
a. Une économie de marché
basé sur la protection des droits de la propriété
privée, sur l'intégration des règles basées sur un
système ouvert d'échanges, et sur la réduction des
ingérences du gouvernement dans l'économie par des mesures telles
que le contrôle des prix, des subventions et l'étatisation des
avoirs économique46
25
b. La primauté du droit, le pluralisme
politique et le droit à un procès équitable et à
une égale protection de la loi47 ;
? Les Etats africains ont abandonné depuis les
années 1990, le système de partis uniques issus des
systèmes dictatoriaux qui ont été implantés en
Afrique après la vague d'indépendances,. Depuis lors, avec
l'avènement de la démocratisation de l'Afrique, tous les Etats
africains ont opté pour le multipartisme politique en permettant
à tous les leaders d'opinion de pouvoir créer leurs partis
politiques et d'accéder au pouvoir politique par le jeu des
élections.
· Les Etats-Unis, pour assurer la bonne mise en
application de l'AGOA, ont voulu travailler en partenariat avec les Etats qui
consacrent la primauté du droit dans le fonctionnement de leurs
institutions politiques et administrative afin de permettre à ces
derniers d'en tirer profit.
· La Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme que la majorité d'Etats Africains ont ratifié reconnait
le droit à un procès équitable à tout individu.
.
c. L'élimination des obstacles au
commerce et investissement des Etats-Unis, y compris par :
- La fourniture d'un traitement et des mesures nationales
pour créer en environnement propice aux investissements tant nationaux
qu'étranger ;
- La protection de la propriété intellectuelle et
;
- La résolution des différends du commerce
bilatéral et des investissements48.
· Les Etats Africains n'arrivent pas attirer des
investissements suite à l'instabilité issue des guerres et
troubles qu'ils connaissent de façon imprévisible et destructive,
et qui créent un environnement hostile aux investisseurs qui craignent
de perdre leurs avoirs ;
· Les investissements étrangers
représentent
actuellement un intérêt particulier tant sur le plan
national
47 Trade and développement act of 2000, sec
104. A, 1.b.
48 Idem . 1 c
26
27
qu'international 49et surtout pour les Etats
d'Afrique subsaharienne qui ont en majorité économies faibles et
qui doivent créer un cadre idéal pour stimuler les
investissements ;
? La protection des investissements internationaux doit
principalement, être assurée par le droit interne des Etats
d'accueil des investissements internationaux50, afin de faciliter la
résolution des problèmes qui pourront naitre soit du fait de
l'investisseur ou celui de l'Etat d'accueil, et attirer les investisseurs
étranger sur son territoire ;
? La loi AGOA permet aux américains d'investir en
Afrique subsaharienne, mais connaissant tous les problèmes liés
aux investissements auxquels ces Etats font face, le législateur
américain a recommandé aux Etats d'Afrique subsaharienne de
créer un environnement propice aux investissements tant nationaux
qu'étrangers :.
d. Des politiques économiques pour
réduire la pauvreté, augmenter la
disponibilité des soins de santé et des opportunités pour
l'éducation, développer les infrastructures, promouvoir le
développement de l'entreprise privée et encourager la formation
des marchés des capitaux par le biais des micro-crédits ou
d'autres programmes51
e. Un système de lutte contre la corruption,
tel que la signature et la mise en oeuvre de la convention
internationale sur la lutte contre la corruption des officiers publics
étranger lors des transactions affaires internationales52.
f. La protection du droit des travailleurs internationalement
reconnu y compris le droit d'association, celui de s'organiser et de
négocier collectivement, l'interdiction d'usage de n'importe quelle
forme des travaux forcés ou obligations, l'âge minimum pour
l'emploi des enfants, et les conditions acceptables de travail en
matière de
49 SCHAEFFER E, LAURIOL T., et al, relations entre
économies industrialisées et économie en transition ou en
développement, bruyant, Bruxelles, 1995, p 384.
50 MOUSSURON J-M, RAYMOND J., FABRE R. et al, droit
du commerce international, litec, paris, 2003, p.155
51 Trade and développement act of 2000,sec 104.
A. 1. d
52 Idem.e
salaire minimum, d'heure de travail et de la santé et la
sécurité au travail53.
S.2 le Forum de l'AGOA et le pouvoir du
Président des Etats-Unis
1. Le Forum de L'AGOA
La loi AGOA établit un Forum de coopération
économique et commerciale Etats-Unis Afrique commerciale et les
investissements, et elle encourage l'institution de l'assistance technique pour
soutenir les réformes économiques et le développement,
notamment l'aide visant à renforcer les relations entre les entreprises
américaines et celle de l'Afrique subsaharienne54
Ce Forum est convoqué chaque année par le
président des Etats-Unis comme étant une rencontre de haut niveau
entre les membres du gouvernement américain et ceux des gouvernements
des Etats d'Afrique subsaharienne afin de raffermir les liens
économiques entre eux.55
Il regroupe les Etats ayant été
déclarés éligibles et ceux que le président des
Etats Unis a déclaré comme ayant atteint des progrès
considérables pour réunir les conditions
d'éligibilité.
Le but de cette rencontre est de décider sur
l'extension des relations commerciales et d'investissements entre les
Etats-Unis et l'Afrique subsaharienne y compris l'encouragement des petites et
moyennes entreprises56
En effet, la loi AGOA permet à la société
civile et aux entreprises privées des Etats d'Afrique subsaharienne de
tenir des sessions communes avec leurs homologues américains avant la
tenue du Forum pour évaluer des réalisations de leurs Etats
respectifs dans le cadre de l'AGOA.
Depuis l'entré en vigueur de cette loi, dix forums se sont
tenus aux Etats Unis et en Afrique, à savoir :
53 Trade and développement act of 2000,sec 104.
A. 1.f 54Esquisse de l'économie américaine, p.133
55 Trade and développement act of 2000, sec
105. a
56 Idem. Sec 105. A 1
28
29
30
-Le 1er forum à Washington au moi d'octobre
2001 ;
-Le 2ème s'est tenu à l'ile Maurice au
mois de janvier 2003 ;
- Le 3ème s'est tenu à Washington au
mois de décembre 2003 ; -Le 4ème s'est tenu Dakar du
18 au 20 juillet 2005 ;
-Le 5ème s'est tenu à Washington du 06
au 07 juillet 2006 ; -Le 6ème forum s'est tenu à Accra
du 18 au 19 juillet 2007 ;
-Le 7ème forum s'est tenu à Washington
du 14 au 16 juillet 2008 ; -Le 8ème forum s'est tenu à
Nairobi du 4 au 6 aout 2009 ;
-Le 9ème forum s'est tenu à Washington
du 2 au 3 aout 2010 et le 5 et le 6 août à Kansas city.
-Le 10ème forum s'est tenu à Lusaka du 7 au 10 juin
2011.
Participent au Forum, du coté des Etats-Unis, le
Président des Etats Unis (physiquement si le forum a lieu à
Washington et par message vidéo si c'est en Afrique), le
Secrétaire d'Etat américain, certains membres du gouvernement
américain, les représentants des ONG et du secteur privé,
des chefs d'entreprises et des diplomates américains (si le forum se
tient en Afrique) . Du coté africains, il ya les chefs d'Etats et des
gouvernements, les représentants de la société civile et
du secteur privé, des chefs d'entreprises, des diplomates et des hommes
et femmes d'affaires. L'ouverture de ce Forum s'effectue par le
représentant de l'Etat hôte.
2. Le pouvoir du Président des Etats-Unis
d'Amérique
Certes, les hommes politiques sont d'abord des
décideurs et par conséquent des acteurs du jeu international,
mais ils agissent au nom et pour le compte de leurs Etats57 et pour
le bien de leurs populations.
La loi AGOA accorde des prérogatives,
considérable au président des Etats-Unis pour sa mise en
application. Afin d'atteindre
57 COLIARD (D)., les relations internationales de
1945 à nos jours, Arman colin, paris, 1999, p70.
les objectifs lui assignés, et permettre aux
Etats-bénéficiaires d'en tirer profit, le Président des
Etats-Unis est doté du pouvoir de décision sur l'avenir de cette
loi en connivence avec le congrès.
Depuis sa promulgation jusqu'à ces jours, l'AGOA a
connu trois présidents à savoir : Bill CLINTON, Georges W. BUSH
et Actuellement Barack OBAMA.
Parmi les prérogatives dont jouit le Président,
nous pouvons
citer :
-Il est autorisé à designer l'Etat d'Afrique
subsaharienne éligible 58 à l'AGOA. A ce titre, il a
le droit d'exclure un Etat éligible pour non respect des conditions
d'éligibilité comme cela a été le cas pour certains
Etats tels que la Mauritanie et la RDC ;
-Il instruit les membres du gouvernement pour le bon
déroulement du Forum ;
-Il travaille de concert avec le Congrès en ce qui
concerne les décisions qui peuvent étendre le champ d'action du
Forum.
L'AGOA exige que le Président des Etats-Unis dresse
chaque année la liste des pays désignés comme étant
admis à bénéficier des avantages commerciaux, qui y sont
inscrits, soit parce qu'ils ont satisfait ses critères, soit parce
qu'ils continuent à effectuer des progrès en ce sens, notamment
en matière des primautés du droit, de la réduction de la
pauvreté, et du renforcement des lois sur le travail et des droits de
l'homme59.
§.3 Le bilan sommaire de l'AGOA
La loi AGOA, depuis sa promulgation en 2000 jusqu'à
l'année 2010 a totalisé dix ans d'existence, en d'autres termes
dix année d'ouverture du marché américain aux produits de
l'Afrique subsaharienne en franchise et sans limitation des quotas.
58 Trade and développement act of 2000,
sec.105
59 « dix ans d'ouverture du marché Américain
», le 8 juin 2010 Www. American gov / fr / ,
Il s'est avéré que cette loi, au cours de ses
dix années n'a profité d'abord qu'aux producteurs des
hydrocarbures, ensuite aux pays qui possédaient des moyens
nécessaires et adaptés à exporter aux Etats-Unis une
diversité des produits ou une quantité considérable d'une
catégorie des produits non pétroliers et enfin à ceux qui
ont pu s'attirer les investissements américains..
L'Agence des Etats-Unis pour le Développement
International (USAID) gère dans certains pays des programmes de soutien
au développement dans certains secteurs pour permettre à ces pays
de tirer profit de l'AGOA.
L'USAID gère également sur le continent africain
des centres régionaux d'information qui visent à aider les
africains à tirer le meilleur parti possible des possibilités
d'échanges avec les Etats-Unis
60
.
Ces centres ont notamment contribués à stimuler
les investissements dans secteurs du textile. C'est ainsi par exemple que le
Lesotho a construit douze usines, a agrandi huit usines existantes et
crée 25000 emplois, le Malawi a crée plus de 4000 emplois dans ce
secteur et l'Afrique du sud en a crée 1900061.
En dix ans, les importations américaines en provenance
des pays d'Afrique admis à bénéficier de l'AGOA se sont
accrues de 300 %, passant de 21 milliard de dollars en 2000 à 86
milliards. Certes ce commerce a toujours largement trait aux hydrocarbures,
mais il comprend 28 milliards en exportations Africaines non
pétrolières au titre de l'AGOA.62
Les cinq pays qui ont bénéficie le plus de
l'AGOA en 2008 ont été le Nigeria, l'Angola, l'Afrique du sud, le
Tchad et la République du Congo. En ont également tiré
profit entre autres le Gabon, le
60 L'Afrique subsaharienne bénéficie de
l'expansion du commerce, le 19 juillet 2007,
www.usinfo.state.gov.
61 Idem.
62 L'AGOA a 10 ans ; le bilan d'un franc
succès, le 21 juin 2010,
www.america.gov/fr.
31
Cameroun, le Lesotho, le Madagascar, le Kenya, le Swaziland et
l'ile Maurice63.
Avant l'AGOA, les exportations sud-africaines de voitures et
de matériel de transport à destination des Etats- Unis se
montaient à environ 148 millions de dollars par an. Avec l'AGOA, en 2008
ce chiffre était de 1,9 milliard de dollars64.
Dans le secteur vestimentaire, lorsque l'AGOA a
étépromulguée, les importations de
vêtements d'Afrique subsaharienne
totalisaient environ 350 millions de dollars par an. A
présent, elles se montent à près de 1,3 milliard de
dollars. Avant l'AGOA, le Lesotho exportait pour quelque 139 millions de
dollars de vêtement vers les Etats - Unis. Il en exporte maintenant 339
millions de dollars, et au Kenya, le chiffre est passé de 30 millions
à plus de 240 millions de dollars, ce qui représente une
augmentation de 700% des exportations de vêtements aux Etats - Unis.
Il ya aussi des marmelades et des confitures en provenance du
Swaziland dont le chiffre d'exportation aux Etats - Unis est passé de
85000 dollars avant l'AGOA à près de 1,6 millions
aujourd'hui65.
Parmi les pays qui ont connu une hausse importante de leurs
échanges commerciaux avec les Etats - Unis grace à l'AGOA
figurent :
-L'Afrique du sud, qui exporte la gamme la plus vaste de
produits couverts par l'AGOA, dont les véhicules, des grumes, du vin et
chaussures ;
-Le Lesotho, qui est devenu le premier exportateur de
vêtements de la sous - région vers les Etats - Unis ;
-Le Kenya, qui exporte des roses coupées, du
matériel de pêche d'agrément, des noix, des produits en
plastique, des bijoux, des huiles essentielles et des vêtements ;
63 Le commerce entre les Etats - unis et l'Afrique
s'est accru de 2820 en 2008. Le 15 juillet 2009,
www.america.gov/fr .
64 L'AGOA a 10 ans ; le bilan d'un franc
succès, le 21 juin 2010,
www.america.gov/fr.
65 Idem
32
-Le Ghana, dont les exportations de produits à valeur
ajoutée comprennent le chocolat, les bijoux, paniers et les conserves
d'ananas66.
66 Célébration an congrès du
dixième anniversaire de l'AGOA, le 14 mai 2010,
www.amrica.gov.
33
CHAPITRE II. DE LA RADIATION DE LA RDC DE LA LISTE
DES ETATS BENEFICIAIRE DE l'AGOA
Dans ce chapitre nous allons analyser successivement la
situation de la RDC au regard des conditions principales et subsidiaires de la
loi AGOA
SECTION I. LA SITUATION ACTUELLE DE LA RDC AU REGARD
DES
CONDITIONS PRINCIPALES
§ 1. La situation des droits de l'homme en RDC
Le respect des droits de l'homme est en fait une condition
imposée par les Etats-Unis dans la loi AGOA afin de ne pas faire
bénéficier les avantages de cette loi aux Etats qui violent
manifestement ceux-ci.
Le non respect de cette condition a coûté
à la RDC sa place sur la liste des Etats bénéficiaires de
cette loi, sur base des violations graves des droits de l'homme
perpétrée à l'Est du pays par les forces de
sécurités régulières et
irrégulières.
Dans ce paragraphe nous allons analyser la situation des
droits de l'homme en RDC en 2010, l'année au cours de laquelle la RDC a
perdu son statut de partenaire commercial privilégié des
Etats-Unis dans le cadre de l'AGOA.
Nous signalons que les violences sexuelles constituent la
principale violation pour laquelle la RDC a été radié.
Mais il ya d'autres situations qui ont pesé dans la balance, telles que
: les arrestations et détentions arbitraires et illégales : les
conditions carcérales , la torture et les mauvais traitements en
détention , les violences sexuelles , les violations des droits
économiques et sociaux , l'exploitation illégale des ressources
naturelles ,la situation des journalistes, des défenseurs des droits de
l'homme, des victimes et des témoins , l'administration de la justice et
la lutte contre l'impunité des forces de sécurité
congolaise.
34
1. Arrestations et détentions arbitraires et
illégales
Les arrestations et détentions arbitraires et
illégales restent une pratique courante en République
Démocratique du Congo, et les mesures qu'il serait nécessaire de
prendre pour les combattre efficacement ne sont pas prises67.Cela a
pour conséquence la multiplication de ces pratiques et l'augmentation
des victimes dans tout le pays.
L'art.17 al.2 de la constitution de la RDC dispose que «
nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou
condamné qu'en vertu de la loi et dans les formes qu'elle prescrite...
», mais cette disposition constitutionnelle n'est pas respectée par
les auteurs de ces actes répréhensibles et qui sont des agents
publics ceux-ci, ayant été commis à ces fonctions, sont
censés respecter la loi en matière d'arrestation et de
détention, mais ils agissent généralement sous l'impulsion
de leur chefs hiérarchiques.
Ces arrestations et détentions arbitraires et
illégales sont tellement fréquentes dans tout le pays que
beaucoup de victimes les considèrent comme normales68
généralement par manque de moyen de s'offrir les services d'un
avocat, ou encore à cause des conditions dans lesquelles elles ont
été arrêtés et détenus. Pour le dernier cas,
nous pouvons citer le cas des personnes détenues dans les locaux de
l'agence nationale des renseignements (ANR) ou d'autres cachots clandestins des
services de renseignements.
Ces pratiques sont tellement encrées dans l'esprit des
agents public que ces derniers les considèrent malheureusement comme
faisant partie de leur déontologie professionnelle.
67Rapport de la Haut Commissaire des Nations Unies sur
la situation des droits de l'homme et les activités du haut commissariat
en république démocratique du Congo, du 10 janvier 2011, p.6
2.
35
Les conditions carcérales, les tortures et
mauvais traitements en détention
Les conditions carcérales en RDC sont
préoccupantes du fait de la vétusté des infrastructures
destinées à recevoir les personnes incarcérées ou
détenues. Les locaux de détention ne sont pas bien entretenus
pour assurer la bonne santé des détenus, d'où des
problèmes sanitaires qui affectent les personnes
incarcérées qui, eux déjà subissent des peines de
privation de liberté et des taux de décès des personnes en
détention toujours en hausse.
En effet, le nombre des décès en
détention est resté élevé, avec environ 119
décès enregistrés entre les mois de janvier et juin
201069. De ce fait nous signalons que les personnes détenues
bénéficient toujours de leurs droits malgré, leur
situation de privation de liberté.
Les tortures continuent à se pratiquer en RDC
malgré leur interdiction. Mais le parlement congolais vient d'adopter en
2011une loi interdisant la pratique de la torture. Cela est un progrès
réalisé par l'Etat congolais, nous pensons qu'elle sera mise en
pratique pour mettre fin à ces actes. Car, en effet, adopter un texte
est une chose, et l'appliquer en est une autre.
3. Les violations des droits économiques et
sociaux et exploitation illégale des ressources naturelles.
Le niveau de vie des congolais est loin de correspondre aux
richesses naturelles dont regorge le pays, comme le démontre entre
autres l'indice de développement humain, qui mesure le niveau moyen de
développement humain atteint dans un pays donné sous trois
aspects essentiels : santé et longévité, accès
à l'instruction et niveau de vie décent70. Le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) signale une
diminution de cet indice au cours des deux dernières années, ce
qui place aujourd'hui la
69 Rapport de la Haute Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo, p.7
70idem, p.11
36
République Démocratique du Congo en 168ème
position sur une liste de 169 pays71.
Dans les milieux ruraux, les populations qui y vivent sont
vouées à leurs triste sort du fait du manque criant des
structures adéquates pour leur bien-être, notamment les centres de
santé proches, les pharmacies, les marchés où elles
peuvent trouver des produits de première nécessité. Pour
s'approvisionner, elles doivent faire des longs trajets à pied et cela
à leurs risques et périls. Cette situation ne sévit pas
seulement en RDC elle est rependue dans la majorité des pays d'Afrique
subsaharienne.
L'exploitation illégale des ressources naturelles en
RDC est une pratique qui a pris de l'ampleur et qui est à la base de
plusieurs problèmes qui ont affecté l'Est du pays.
Celle-ci demeure inquiétante dans la mesure où
elle génère des violations graves des droits de l'homme, aussi
bien par les forces de sécurité nationale que par les groupes
armés72.
Actuellement, l'Est du pays est le théâtre des
conflits armés dont les protagonistes organisent des exploitations
illégales des ressources naturelles dans les zones qu'ils
contrôlent pour en tirer profit notamment pour leur approvisionnement en
armes..
Avec la province du Nord Kivu, la province du Sud-Kivu
constitue l'une de celles qui ont payé le plus lourd tribut aux conflits
armés. Son sous-sol regorge des gisements des matières
stratégiques notamment le coltan dont l'exploitation a été
identifiée comme la cause sinon l'une des causes majeures des conflits
précités73.
Dans les provinces de Maniema, de deux Kivu, l'activité
minière a été suspendue le 20 septembre 2010 par
Arrêté
71 Rapport de la Haute Commissaire des Nations sur la
situation des droits de l'homme et les activités du commissariat en
République Démocratique du Congo,p 11
72 idem
73 Rapport sur la recherche PAR et la sensibilisation
sur les lois relatives à la répression des violences sexuelles au
sud Kivu, effectué par GLOBAL RIGHTS et USAID, en 2009, p.4
37
38
ministériel74, la mise en oeuvre de cette
décision suscite aussi de nombreuses difficultés75.
Toutes ces mesures prises par le gouvernement ne sont pas
suffisantes pour permettre aux congolais de profiter des richesses de leur pays
et de mettre fin à ces exploitations illégales qui suscitent des
conflits armés.
4. La situation des journalistes et des
défenseurs des droits de l'homme
Les journalistes, dans l'exercice de leur profession,
connaissent beaucoup de problèmes, et cette situation est pareille dans
beaucoup d'Etats africains. Ils doivent apporter l'information au public et
même si cela les expose à des manoeuvres dilatoires des certaines
autorités. En faisant ainsi, ils s'exposent à des risques qui
peuvent leurs priver de liberté jusqu'à leur coûter la
vie.
Les journalistes couvrant des événements ou
s'intéressant à des problématiques dites sensibles telles
que l'exploitation des ressources naturelles et les marchés publics sont
les plus exposés aux menaces, intimidations et autres violations de
leurs droits76.
Les défenseurs des droits de l'homme en RDC sont sujet
des menaces, des intimidations parce qu'ils dérangent certaines
autorités en dénonçant des pratiques contraires à
l'éthique publique et parfois ils sont victimes d'atteinte à leur
vie.
Le cas récent le plus emblématique est celui de
l'assassinat de Floribert CHEBEYA BAHIZIRE77 le 02 juin 2010
à Kinshasa, et jusqu'à ce jour le corps de son chauffeur n'a
jamais été retrouvé. Il ya un procès en cours qui
est actuellement en appel afin d'établir les responsabilités.
74Rapport de la Haute Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo, p.11
75 Idem
76 idem, p. 13
77 Ibidem
5. L'administration de la justice et l'impunité
L'appareil judiciaire congolais connait des
défaillances issues des problèmes sociaux et économiques
que connait le pays en matière de prise en charge des magistrats et
agents de l'Etat.
Les magistrats affectés dans les diverses provinces du
pays sont confrontés au non paiement de leurs primes d'affectation et au
manque de bureau et de logement à leur arrivé dans leur lieu
d'affectation78 et cela a un impact direct sur le fonctionnement de
l'appareil judiciaire.
Or les magistrats ne seront à même de remplir
leurs fonctions de manière efficace que si des ressources
adéquates leur sont allouées79 par l'Etat en palliant
au manque criant des conditions leur permettant d'exercer leur fonction en
toute quiétude.
Cela implique, notamment l'allocation d'un budget
conséquent au système judicaire pour lui permettre de se
conformer aux standards internationaux, de moderniser les infrastructures et de
recruter des auxiliaires de justice en nombre suffisant80.
Quelques progrès sont à relever dans le domaine
de l'administration de la justice notamment les efforts consentis pour
renforcer le système judiciaire. Par l'Ordonnance présidentielle
du 30 juillet 2010, 984 magistrats ont été nommés au rang
de substitut du procureur et le 31 juillet 2010, le Ministre de la justice et
des droits humains a annoncé la création de 85 tribunaux de
paix81.
Il convient de souligner qu'à l'issue des recrutements
déjà opérés et à venir, au total 400 femmes
auront été recrutées soit une hausse de leur ratio au sein
de la magistrature passant de 5% à 25%. Cent d'entre elles seront
formées sur les problématiques des violences sexuelles et
déployées dans l'Est du pays82 et cela
78 Rapport de la Haute Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo, p.15
79 Idem
80ibidem,
81 Ibidem
82 Ibidem.
39
40
41
42
permettra à déterminer si la justice fonctionne
sans entraves, au recul de ces violences commises dans cette partie du pays.
Lorsque le système judiciaire ne fonctionne pas bien cela
a pour conséquence l'installation de l'impunité des auteurs des
violations des droits. Ce problème est épineux, et nous osons
croire, avec les progrès suscités, ces fléaux
connaîtront du recul sinon la disparition.
6. L'impunité des forces de
sécurité
Dans ce groupe, nous faisons allusion aux forces de
sécurité nationale de la RDC, reconnues comme forces
régulières et les groupes armés incontrôlées
opérant sur le territoire congolais qualifiés de forces
irrégulières.
Dans la catégorie des forces de sécurité
nationales nous remarquons que ces dernières sont auteur de plusieurs
crimes mais qui restent très souvent impunis.
Entre le 18 et 22 septembre 2010, des militaires de FARDC en
provenant de Pinga à 115 kilomètres au Nord-Ouest de Maniema
centre auraient pillé un grand nombre de villages situés sur
l'axe Pinga Kibua, territoire de Walikale, Nord Kivu, alors qu'ils se
déplaçaient vers des zones d'opérations83.
Dans la catégorie de forces irrégulières,
nous retrouvons les groupes armés qui sèment la terreur et
n'obéissent qu'aux ordres de leurs chefs hiérarchiques.
N'étant pas contrôlés, ils sont les principaux auteurs des
violations des droits de l'homme commis à l'Est du pays et leurs
spécialités sont les violences sexuelles qu'ils utilisent comme
arme de guerre.
Si nous pouvons comparer les forces régulières
et irrégulières, ces dernières bénéficient
d'une impunité remarquable par rapport aux premiers par le seul fait
qu'ils n'appartiennent pas à une structure étatique.
83 Rapport de la haute commissaire des nations sur la
situation des droits de l'homme et les activités du commissariat en
République Démocratique du Congo p.19
S2. Les violences sexuelles en RDC
Nous consacrons tout un paragraphe à cette
catégorie de crimes parce qu'elles ont été à la
base de la radiation de la RDC de l'AGOA.
La violence est une « contrainte illicite, acte de force
dont le caractère illégitime tient (par atteinte à la paix
et à la liberté) à la brutalité du
procédé employé (violence physique ou corporelle,
matérielle) ou (et), par effet d'intimidation, à la peur
inspirée (violence morale) »84. Cette violence est
sexuelle quand elle a pour finalité l'accomplissement d'un acte
sexuel
Le rapport que nous établissons entre les violences
sexuelles individuelles et collectives se basent par plusieurs aspects que nous
allons analyser dans les lignes qui suivent.
Nous avons qualifié de violence sexuelle individuelle
celle dont l'auteur du crime est comme indiqué, un individu et qu'il
peut commettre ce crime sur plusieurs victimes, mais ne sera pas
qualifié de crime collectif. Ce dernier intervient lorsqu'il est commis
par un groupe de personnes bien organisé.
Ces deux violences ont un point de ressemblance qui est le
résultat qu'elles produisent : l'atteinte à
l'intégrité physique de la victime, qui peut parfois, dans la
plupart des cas, avoir des effets néfastes sur sa santé tant
morale que physique, mais elles se démarquent l'une de l'autre par les
point de divergence.
Pour les violences sexuelles commis par un individu sur une
personne, ces actes sont réprimés par le code pénal et
sont érigés en infraction de droit commun. Les violences
collectives ou massives constituent un crime contre l'humanité et crime
de guerre, s'il est commis en période de guerre et sont
réprimés tant sur le plan interne que sur le plan
international.
84 CORNU (G), vocabulaire
juridique,P.U.F,Paris,2005,p 950.
1. Bref historique
L'Est de la RDC, est la partie où sévissent les
violences sexuelles de façon systématique, utilisées comme
arme de guerre par les différents groupes armés opérants
dans cette région.
En effet, dans l'histoire de la région, les violences
sexuelles étaient des actes tellement rares que peu de gens savaient
qu'ils se perpétraient. Et lorsque cela arrivait, les familles
concernées faisaient tout pour occulter les faits, surtout si cela se
passait entre jeunes. En ce cas, elles tentaient de trouver un arrangement
à l'amiable afin de ne pas troubler la paix au village. Cet arrangement
consistait souvent en ce que le garçon épouse la fille en versant
une dot comme dans un mariage régulier. De telles situations
étaient taboues et les gens évitaient d'en parler. Lorsqu'il
s'agissait d'une grande personne, celle-ci était considéré
au même titre qu'un sorcier et traitée comme tel,
c'est-à-dire chassée du village sous l'opprobre de tout le monde.
Sa famille était obligée aussi de s'exiler pour éviter la
honte liée à cet acte85.
Cette pratique d'arrangement à l'amiable permettait
à la communauté de montrer une bonne image et étouffer
cette affaire qui pourrait porter atteinte aux coutumes locales.
L'arrivée des refugiés rwandais en 1994 (dont
beaucoup de militaires avec leurs armes) et les guerres qui s'en sont suivies
ont créée des conditions pour une prolifération des
violences sexuelles et du viol en particulier86, qui a changé
la façon de vivre des populations de la région et a
instauré un climat de terreur dans le chef de cette dernière.
Actuellement l'Est de la RDC est considéré comme
le berceau des violences sexuelles spécifiquement des viols massifs
qui
85 Rapport de recherche effectué par Augustin
CHABWINE consultant national pour le compte de GLOBAL RIGHTS Bukavu, juin 2009
sur l'évaluation du niveau de connaissance des nouvelles lois
réprimant les violences sexuelles (2006) et des perceptions des
violences sexuelles dans les secteurs de l'armée, de la police nationale
et de la justice au sud Kivu RDC, p.42
86Idem, p.45
choquent la communauté internationale par sa
pérennisation et souvent font l'objet d'interpellation des
autorités congolaises.
2. Les viols massifs
Ces actes de violence sexuelle ont été à
la base de la radiation de la RDC de l'AGOA, à cause de l'ampleur des
conséquences qui en découlent à l'égard de la
communauté internationale et des violations du droit international.
Les viols massifs sont perpétrés à la
fois par les groupes armés et les forces de sécurité de la
RDC à l'encontre de la population civile. Comme nous l'avons dit
précédemment, ces viols sont utilisés comme arme de guerre
car ils sont commis en période de conflit et pour semer la terreur.
Dans le conflit qui se déroule à l'Est, comme
dans le reste du pays, les violences sexuelles demeurent une
préoccupation majeure. La période considérée a
été en particulier marquée par les viols massifs d'au
moins 380 femmes, hommes et enfants du 30 juillet au 2 août 2010, dans 13
villages situés sur l'axe Kibua-Mpofi, territoire de Walikale, province
du Nord Kivu, par des combattants armés des FDLR et des Mai Mai Cheka
87. Ces groupes armés incontrôlées commettent
des actes atroces parce qu'ils savent qu'ils sont les seuls maitres et ne sont
soumis à aucune autorité étatique.
Les forces de sécurité ont été
également auteurs de nombreux viols au cours de la période
considérée. A titre d'exemple, le 06 août 2010 à
Kataluka, au Sud-Kivu, dix femmes auraient été violées par
des militaires du 431ème bataillon des FARDC88.
Il ne fait pas de doute que l'Etat a pris conscience du fait
que les violences sexuelles posent un problème89, et que des
solutions doivent être trouvée afin de pallier à ce
fléau qui prend de l'ampleur et fait beaucoup de victimes.
87 Rapport de la Haut Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo p.5
88 Idem
89 Idem, p.9
43
3. Conséquences
Ces actes produisent des effets néfastes pour la
santé des victimes qui parfois sont irréversibles et dans
certains cas conduisent à la mort.
Une personne violée est exposée à
plusieurs dangers. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer les grossesses
indésirables, le VIH SIDA et ainsi que d'autres problèmes
consécutifs à la destruction et au traumatisme de l'appareil
génital.
Les enfants nés suite à un viol (parce que
l'avortement est prohibé en RDC), sont marginalisés autant par
leur mère que par la communauté, dès leur naissance, ils
payent en quelque sorte le prix du mal causé par leurs géniteurs
inconnus.
Cette situation devient fréquente à l'Est de la
RDC, et cela devrait normalement attirer l'attention du gouvernement congolais
par le biais de son Ministère du genre, famille et enfant afin de
trouver des solutions pour ces enfants victimes dès la naissance d'une
stigmatisation qui affectera tout leur passage sur terre.
La transmission volontaire ou involontaire du VIH SIDA est
l'une des conséquences majeures des viols massifs qui se produisent sans
aucune distinction sur les femmes, hommes et enfants qui ,plus tard ,suite au
manque de soins nécessaires, affectera la démographie de la RDC
et augmentera le nombre des PVV.
Nous pensons qu'il y a beaucoup à dire en cette
matière, et que les pages consacrés aux violences sexuelles sont
insuffisantes. De ce fait, nous attirons l'attention de nos lecteurs pour ceux
qui le voudront, à pouvoir approfondir cette étude que nous avons
abordée sommairement.
44
S3. La lutte contre les violations des droits de
l'homme et les activités terroristes
La lutte contre les violations des droits de l'homme et les
activités terroristes constitue l'une des conditions imposées par
les Etats-Unis dans le cadre de l'AGOA.
Dans les lignes qui suivent, nous allons analyser
successivement la manière dont la RDC lutte contre les violations des
droits de l'homme et les activités terroristes.
1. La lutte contre les violations de droits de l'homme
En ce qui concerne la lutte contre les violations des droits
de l'homme, le gouvernement congolais travaille étroitement avec le
bureau conjoint90, des Nations Unies pour les droits de l'homme en
République Démocratique du Congo, qui est la
représentation du conseil des droits de l'homme en RDC.
Les efforts fournis par le gouvernement congolais dans la
lutte contre les violations des droits de l'homme n'ont pas porté des
fruits considérables selon le rapport de la Haute Commissaire des
Nations Unies sur la situation des droits de l'homme du 10 janvier 2011, et des
certaines organisations non gouvernementales locales, nationales et
internationales.
Le gouvernement congolais a pris des mesures afin de lutter
contre ces violations, mais elles s'avèrent insignifiantes quand on
considère les résultats escomptés dans ce domaine.
L'Est du pays continue à enregistrer des violations
graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire
perpétrées par des militaires tant dans le rang des forces de
sécurité congolaises.
De nombreux autres cas de violations des droits de
l'homme résultent du comportement individuel des agents de l'Etat.
Souvent,
90 Le 1 janvier 2008, la division des droits de
l'homme de la MONUSCO en RDC et le bureau de pays du haut commissaire de l'ONU
aux droits de l'homme en RDC ont fusionnées, formant ainsi de bureau
conjointe des nations unies pour les droits de l'homme en RDC.
45
ces derniers abusent de leurs fonctions et utilisent leur
autorité à des fins personnelles en toute
impunité91, et créent ainsi un climat de terreur au
sein de la population congolaise. Normalement, la justice devrait condamner ces
pratiques mais avec l'influence politique qu'elle subit quand elle est saisi
d'un dossier sensible, elle ne peut rien faire, sinon intenter des actions qui
ne pourront par aboutir à un bon résultat.
Beaucoup reste encore à faire pour rendre effective la
politique de tolérance zéro décrétée par le
Président de la République92, il faut que cela se
concrétise par la mise en application des lois nationales, et la
répression des actes des violations des droits de l'homme par les cours
et tribunaux. L'information que nous avons ce dernier temps, par la voie des
médias, seuls les KULUNA93, sont frappés par cette
politique de tolérance zéro, mais ceux qui en premier lieu
étaient concernés par ladite mesure, continuent à oeuvrer
en toute quiétude94, et commettent toujours ces
violations.
2. La lutte contre les activités terroristes
Il a été démontré que
l'exploitation illégale des ressources naturelles finance parfois des
activités terroristes. Il en est de même pour l'opacité
entretenue dans la protection de certains investissements.
En ce qui concerne la sécurité des Etats-Unis,
la RDC s'acquitte bien de ces obligations de protection des missions
diplomatiques à l'égard des diplomates américains se
trouvent sur sont territoire ainsi que celle des locaux (résidences et
centre culturel) appartenant à cette mission.
91 Rapport de la Haut Commissaire des Nations Unies
sur la situation des droits de l'homme et les activités du commissariat
en République Démocratique du Congo , p.5
92Idem, p.18
93 Délinquant semant la terreur dans la ville
de Kinshasa
94 Les militaires
46
SECTION
II. LA SITUATION ACTUELLE DE LA RDC AU REGARD
DES
CONDITIONS SUBSIDIAIRES
§1. Le pluralisme politique et l'égale
protection des personnes
1. Le pluralisme politique
Le pluralisme politique est consacré en RDC par la
nouvelle constitution.
Un parti politique est un groupement des personnes ayant les
mêmes opinions politiques et s'organisant pour en poursuivre
l'application par une action commune en vue de la conquête du pouvoir et
dans l'exercice de celui-ci95.
La RDC a connu une évolution positive en matière
des parti politique, depuis son indépendance jusqu'à ces jours.
Il y a d'abord eu la création des partis politiques à
caractère tribal et vers les années 1958, qui ont conduit aux
premières élections générales ayant
désigné Joseph KASAVUBU et Patrice Emery LUMUMBA successivement
Chef de l'Etat et Premier Ministre du Congo nouvellement indépendant.
Après cette période d'indépendance de la
majorité d'Etats africains, il s'est installé des systèmes
dictatoriaux qui avaient comme conséquence majeure, l'instauration des
régimes des partis unique.
En RDC, (ex Zaïre), Cette situation a perduré
jusqu'à la date historique du 24 avril 1990 à laquelle le
président MOBUTU a ouvert le Zaïre au multipartisme et a pris
congé du MPR.
Lors de la prise du pouvoir par Laurent Désiré
KABILA, le processus déclenché par MOBUTU a connu une
interruption par le fait d'une nouvelle loi96, sur les partis
politiques prise par le nouvel homme fort qui changea directement le nom du
pays97. Cette loi fit table rase du passé, les partis
politiques qui étaient obligés de se
95 CORNU (G),op.cit, p.649
96 Le décret loi n°194 du 29 janvier 1999
relatif aux partis et regroupement politiques
97 De la république du zaïre à la
république démocratique du Congo
47
faire enregistré à nouveau. Cela n'était
pas facile suite à exil forcé des plusieurs politiciens proches
du président déchus. A la mort de Laurent Désiré
KABILA, remplacé par son fils Joseph KABILA KABANGE, la situation
changea.
En effet, dès son arrivé au pouvoir en janvier
2001, Joseph KABILA promulgua une nouvelle loi qui est en vigueur
jusqu'aujourd'hui.
La RDC compte actuellement une centaine de partis politiques
enregistrés et qui se lancent dans une lutte de conquête du
pouvoir.
Le pluralisme politique tel que mentionné dans les
conditions d'éligibilité à l'AGOA est reconnu par
l'article 6 de la constitution actuelle de la RDC98. Le pluralisme
politique permet à un Etat de connaitre des progrès en
matière de démocratie parce qu'il permet au peuple d'exprimer
leur voix, par le canal du leader de leur formation politique ou par les
élections pluralistes
Aujourd'hui, l'opposition existe, mais son efficacité
ne se fait pas sentir suite aux difficultés qu'elle rencontre face au
pouvoir en place. Certes, elle est reconnue, mais beaucoup reste à faire
pour que la RDC puisse se doter d'une opposition qui pourrait permettre
l'établissement d'un équilibre politique.
2. L'égale protection des personnes
Dans ce point, nous examinons successivement le droit à
un procès équitable et une égale protection de la loi
garantie aux personnes en RDC.
a. Le droit à un procès
équitable
Un procès équitable est celui où toutes
les parties à ce procès sont actives et que les juges sont
impartial dans la prononciation de la sentence et surtout respecté. Un
procès équitable n'est que le fruit d'un système
judiciaire qui ne souffre pas de défection et que
98 La constitution du 18 février 2006
48
les juges ne sont pas soumis à des pressions
extérieurs dans l'exercice de leurs travails.
En RDC, nous soulignons que beaucoup reste à faire dans
ce domaine, car la situation actuelle de l'appareil judiciaire congolais ne
permet pas le bon fonctionnement de la justice.
Par rapport à la superficie de la RDC99,
l'appareil judiciaire n'exerce pas son influence dans l'ensemble du territoire
national suite aux mauvais conditions de travail et d'accès dans
certaines parties du pays. Généralement, les milieux
urbanisés bénéficient des juridictions proches pour
entendre leur cause mais les milieux ruraux jusqu'à présent en
souffrent énormément.
Avoir bénéficié d'un procès
équitable est une bonne chose, mais cela ne démontre pas
l'efficacité de l'appareil judiciaire, c'est l'exécution des
décisions judiciaires qui en fait permet d'affirmer que le justiciable
ayant bénéficié de ce procès équitable a bel
et bien été remis dans ces droits.
b. L'égale protection devant la loi
Ce principe est garanti par la nouvelle constitution de la
RDC100, mais nous remarquons qu'il y a parfois certaines couches de
la population généralement les démunis, qui ne
bénéficient pas de ce droit par manque de connaissance et par le
fait des certaines autorités qui utilisent leur pouvoir arbitrairement
à l'égard de ces personnes et aussi pour certains riches
entrepreneurs.
Nous pensons que les dirigeants de la RDC doivent permettre
à toute personne vivant sur le territoire nationale à pouvoir
tiré profit de ce droit si important pour enfin attirer les
investisseurs américains dans le cadre de l'AGOA.
99 2.345.000km
100 La constitution du 18 février 2006, article 12
49
S2. La situation des travailleurs et les
progrès sociaux
1. La situation des travailleurs
En RDC, il existe des textes101, qui
protègent les travailleurs, et mettent en place des procédures
à suivre lorsqu'un travailleur se sent lésé dans ses
droits ; ces textes régissent à la fois les situations
individuelle et collective des travailleurs.
La constitution de la RDC, étant la loi fondamentale a
édicté des principes qui encadrent et protègent le secteur
de l'emploi y compris les différents droits qui accompagnent le
déroulement du travail notamment la liberté d'association ou la
liberté syndicale, le droit de la grève.
D'emblée, nous pouvons dire qu'il existe un arsenal
juridique consistant pour assurer la protection des droits des travailleurs,
mais le problème épineux qui existe, c'est la conciliation de ces
textes avec la pratique, et cela est valable autant dans le secteur tant public
que privé.
Actuellement le problème principal des travailleurs en
RDC, est celui d'un salaire décent leur permettant d'assurer, à
eux et à leurs familles, une existence conforme à la
dignité humaine tel que consacré à l'article 36 de la
constitution.
. La catégorie des travailleurs qui sont victime de ce
problème est généralement celle des fonctionnaires de
l'Etat et ceux des entreprises publiques. C'est le secteur public qui est le
plus frappé par ce problème, suite à la situation
d'instabilité économique qui prévaut dans le pays. Cette
misère criant engendrée pas les salaires modiques, a fait plonger
le secteur public dans la corruption qui affecte la bonne marche du pays.
L'AGOA, permet des échanges commerciaux sur base de la
production nationale, or cette dernière n'est pas possible sans
l'intervention des travailleurs d'où l'importance de cette
recommandation dans les conditions d'éligibilité.
50
2. Les progrès sociaux
Parmi les différentes conditions subsidiaires que la loi
AGOA a imposé aux Etats bénéficiaires, nous retrouvons ce
qui suit :
· des politiques économiques pour réduire la
pauvreté ;
· augmenter la disponibilité des soins de
santé et des opportunités pour l'éducation ;
· développer les infrastructures ;
· promouvoir le développement de l'entreprise
privée et ;
· encourager la formation des marchés des capitaux
par le biais des micros -crédit ou d'autres programmes.
Dans le cadre de notre travail nous allons analyser trois points
dont nous avons pu avoir des éléments.
a. des politiques économiques pour la
réduction de la pauvreté
La RDC est parmi les Etats qui ont
bénéficié de l'initiative pays pauvre très
endettés (PPTE) mise en place par les institutions de Brettons --Woods
pour réduire la dette des extérieure de ceux-ci.
La RDC par l'initiative PPTE avait élaboré un
Document Stratégique de Croissance et de la Réduction de la
Pauvreté (DSCRP) qui lui avait permis d'atteindre le point de
décision de cette initiative qui précédait la
dernière étape, le point d'achèvement qui a amené
la RDC à voir sa dette extérieure réduite de 90 %.
L'initiative PPTE a permis à la RDC de mettre en place
une politique économique pour réduire la pauvreté, mais
jusqu'à présent, la pauvreté sévit encore au sein
la population malgré tous ces efforts fournis par le gouvernement cela
est dû à la mauvaise gouvernance, la corruption, la mauvaise
gestion, etc.
Nous saluons ces efforts fournis par le gouvernement par
l'élaboration du DSCRP mais il doit saisir les opportunités qui
lui sont offertes afin de réduire la pauvreté que vit la
population congolaise. L'AGOA est l'une des opportunités que le
gouvernement n'a pas pu saisir.
51
b. Augmentation de la disponibilité des soins
de santé et des opportunités pour l'éducation
La politique gouvernementale du président JOSEPH KABILA
KABANGE, pour son mandant électif de 2006-20011 était entre autre
focalisée sur les cinq chantiers de la république à savoir
:
- les infrastructures ;
- le logement ;
- l'emploi ;
- la santé et l'éducation ;
- l'eau et l'électricité.
En ce qui concerne la disponibilité des soins de
santé en RDC , plusieurs hôpitaux généraux de
référence, hôpitaux , centres hospitaliers et centres de
santé ont été réhabilités ou construits sur
l'ensemble du territoire national. Nous voulons pour exemple :
-la réhabilitation de 57 hôpitaux
généraux de référence et 93 centres de santé
;
-l'équipement en véhicules tout terrain et en
motos de 139 super vision ; 108 véhicules et 289 motos ont
été distribués entre 2007 et 2010 ;
-le renforcement du laboratoire national de l'Institut
National de Recherches Biologiques (INRB) en le dotant de capacités
à isoler différents types de virus notamment le virus de la
grippe, le virus Ebola ou encore le virus de MARBURG. Ce laboratoire est ainsi
devenu un laboratoire de référence pour certains pays limitrophes
;
-l'appui au développement à 258 zones de
santé, sur les 515 que compte le pays ;
-Les travaux de construction et d'achèvement de
l'hôpital du cinquantenaire, à l'arrêt depuis l'accession de
notre pays à l'indépendance.102
102 Magazine de la présidence de la république,
2006-2010, 5 chantiers l'état d'avancement des travaux
52
Ce sont des progrès enregistrés dans ce domaine
jusqu'à présent , mais nous déplorons toujours la
qualité des services réservés aux malades dans ces centres
de santé d'où le gouvernement doit encore fournir d'efforts
considérable pour pousser ces progrès déjà
réalisés le plus loin possible .
En matière des opportunités pour
l'éducation, le gouvernement congolais a fait des progrès
considérables d'abord en réhabilitant et en construisant
plusieurs écoles. En 2006, le ministère de l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel comptait 21 200 écoles
mécanisées aujourd'hui il en compte 35000, soit 13800
écoles de plus103.
c. Développement des infrastructures
Les infrastructures jouent un rôle important dans
l'essor économique d'un Etat et ont un impact sur la vie quotidienne de
la population. Le développement des infrastructures s'est
avéré important dans le cadre d'AGOA afin de permettre aux Etats
bénéficiaires d'une part de pouvoir concrétiser
l'acheminement des produits à exporter vers les portes de sortie et
d'autre part de permettre aux investisseurs américains de pouvoir
trouver un terrain approprié pour leurs investissements .
Depuis l'éligibilité de la RDC à l'AGOA
plusieurs infrastructures ce sont développées notamment les
infrastructures routières qui, dans le cadre des échanges promus
dans AGOA, faciliteront l'acheminement des produits de leur lieu
d'exploitation, aux différentes portes de sortie pour l'exportation.
Le gouvernement de la RDC sous l'impulsion du chef de l'Etats
Joseph KABILA KABANGE a multiplié les stratégies pour la
réhabilitation et la construction de nouvelles routes bitumées
d'intérêt national ; la construction des ponts et le
rétablissement du trafic sur une partie significative du réseau
en terre et la protection des routes en bon état104.
Cette politique a facilité le déplacement par
route de la population congolaise en un temps normal, qui jadis, s'effectuait
sur
103 Magazine de la présidence de la république,
2006-2010, 5 chantiers l'état d'avancement des travaux
104 Idem
53
une très longue durée suite au mauvais
état ou manque de route. De 2006 à juin 2010, 110km de nouvelles
routes revêtues ont été construites ainsi les routes
recouvertes représentent à ce jour une longueur de 2979km, y
compris celle en mauvais état (475 km)105.
S3. Les investissements de la RDC
1. La situation des investissements en RDC
En RDC, les investisseurs sont butés à divers
obstacles qui ne permettent pas un afflux massifs des investissements tant
nationaux qu'étrangers.
Parmi ceux-ci, nous citons notamment la situation
sécuritaire à l'Est du pays, ainsi que la défection de
l'appareil judiciaire congolais.
L'Est de la RDC est une région potentiellement riche,
qui offre d'énormes opportunités d'investissement, mais les
conflits armés qui y sévissent créent un blocage aux
investissements.
La protection des investissements internationaux peut, tout
d'abord être assurée par le droit interne des Etats
d'accueil106, au moyen de l'appareil judiciaire qui mettra en
application les textes se rapportant à ce secteur. Cet appareil
judiciaire pose problème en RDC parce qu'il ne permet pas aux
investisseurs de faire confiance en la justice.
Jadis, pour créer une grande société
commerciale dite Société des Actionnaires à
Responsabilité Limité (SARL) en RDC, il y avait une
procédure à suivre dont l'étape la plus importante est
celle de la décision du Président de la République. Ce
dernier avait un pouvoir discrétionnaire sur l'approbation des demandes
d'agrément des dites sociétés, et cela avait
politisé la procédure et rendait difficile la création des
SARL en RDC.
105 Ibidem
106 MOUSSERO (J-M) RAYNARD (Y), FABLICE (R), Droit du commerce
international, 3ème édition, litec ; paris 2003,
p.155
54
Le pouvoir discrétionnaire du Président de la
République était en fait un obstacle caché dans les textes
légaux en matière des sociétés commerciales.
Actuellement, cet obstacle a disparu et a laissé la place à
l'agrément interministériel, qui, lui aussi prend parfois
beaucoup de temps
L'Agence Nationale pour la Promotion des Investissements est
l'Organe de l'Etat congolais qui gère toutes les affaires se rapportant
aux investissements. Malgré ses multiples activités s'orientant
vers l'attraction des investisseurs, la RDC n'est toujours pas
considérée comme une meilleure destination des investissements et
beaucoup reste à faire pour pouvoir attirer ces investisseurs. L'ANAPI
oeuvre actuellement et depuis sa création à faire de la RDC une
destination favorable pour l'investissement et nous l'avons constaté par
la réalisation d'un document important qui est le BUSINESS PLAN depuis
le mois de juin 2010.
Cette situation perdure et affecte le tissu économique
de la RDC, qui a déjà souffert de l'impact négatif des
conflits armés qu'à connu le pays pendant une longue
période. L'économie de la RDC étant faible, le social des
congolais subit des conséquences néfastes causées par
cette fragilité économique.
2. Les opportunités d'investissement en
RDC
La RDC est un pays qui offre beaucoup d'opportunités
d'investissement. Cela se justifie d'abord par sa situation géographique
et ensuite par les richesses dont regorgent son sol et son sous-sol.
La RDC par rapport à sa situation géographique
renferme plusieurs richesses, notamment des conditions climatiques favorables
sur l'ensemble du territoire national, le fleuve Congo qui est le
2ème au monde après l'Amazonie, la fertilité de
son sol, une faune riche et diversifiée, les ressources naturelles et
minérales. Tous ces facteurs constituent des potentialités que
possède de la RDC pour pouvoir attirer vers elle les investissements
étrangers.
55
Parmi les secteurs qui offrent des opportunités,
d'investissement en RDC, il ya notamment :
- Les secteurs agricoles ;
- Le secteur forestier ;
- Le secteur de l'élevage et de la pêche - Le
secteur énergétique ;
- Le secteur industriel ;
- Le secteur des mines ;
- Le secteur des hydrocarbures ; - Le secteur touristique.
a. Le secteur agricole
La RDC est un pays à vocation agricole107,
le pays possède 120 millions d'hectare des terres arables (dont 4
millions sont irrigables)108, fertiles et propices à
l'agriculture biologique, elle offre des opportunités de culture
variées durant toute l'année109.
Le secteur agricole bénéficie des conditions
climatiques favorables que connait le pays pendant toute l'année, et
cela permet à chacune de provinces d'adapter les cultures à son
climat.
En ce qui concerne l'AGOA, parmi les provinces qui ont
été ciblées par rapport aux produits cultivés, il
ya notamment :
-Kinshasa avec le mangoustan ;
-L'Equateur avec le café, le caoutchouc, le mangoustan et
cacao ;
-Le Bas Congo avec le mangoustan, le piment, la banane et la
mangue ;
-Le Bandundu avec le gingembre et le piment
107
www.anapi.org, secteur de
l'agriculture, forêt, et hydrographie, le 06 août 2011
108 ANAPI, Business plan exercice 2010-2012,p12
109
www.anapi.org. Secteurs de
l'agriculture, forêt et hydrographie, le 06 août 2011
b.
56
57
Le secteur forestier
A elle seule, la RDC représente plus de 45% de
l'ensemble de la forêt tropicale africaine avec une possibilité
d'exploitation de 6 millions de m3 de bois en grumes et de transformation
locale avant son exportation. Cette forêt renferme des essences qui sont
très recherchée (Afromosia, Ebène, Wenge, Iroko, Sapele,
Sipo, Tiama, Tala, Kambala , Lifaki.)110
Cette forêt immense permet à l'industrie
pharmaceutique traditionnelle et moderne à pouvoir se développer
grâce aux différentes ressources qu'elle met à leurs
dispositions.
Hormis toutes les richesses que cette forêt met
à la disposition de la population congolaise, elle joue aussi un
rôle important dans la lutte contre le changement et le
réchauffement climatique.
Parmi les opportunités que ce secteur offre nous citons
:
-La production et transport des grumes (Equateur, province
orientale, Kasaï occidental, Bandundu et Mayombe dans le Bas -Congo ;
-la transformation industrielle du bois (Kinshasa, Kanaga,
Kisangani) ;
-L'exploitation de l'hévéa (Equateur, Bandundu et
Bas-Congo) ; -La fabrication des médicaments (le quinquina au Kivu) ;
-La production de la pâte à papier
(Kinshasa)111.
c. Le secteur de l'élevage et de la
pêche
La grande partie de la population congolaise s'adonne aux
activités de pêche et de l'élevage, profitant ainsi des
potentialités que leur offre leur pays.
Les populations qui vivent au bord du fleuve, des
rivières, lacs pratiquent la pêche artisanale de survie et n'ont
pas assez de
moyen pour se doter des instruments modernes leur permettant
d'industrialiser cette activité.
Certains congolais pratiquent l'élevage mais par manque
de moyen nécessaire, cette activité n'est toujours pas
industrialisée jusqu'à répondre à la demande
interne.
Cela a comme conséquence, les importations des produits
surgelés. Les congolais vivant dans les grands centres urbains
consomment les poissons et viandes surgelés, importé pendant que
leur pays peut leur offrir les mêmes produits mais frais pour les aider
à préserver leur santé.
Les poissons pêchés artisanalement coutent cher
et sont devenus des produits réservés à une
catégorie de population généralement plus nantie, a alors
que si le pays pratiquait une pêche industrialisée, ces poissons
allaient être consommés par toutes les couches sociales à
des sommes abordable.
Parmi les opportunités qu'offre ce secteur il ya :
-L'élevage de bovins (Katanga, Kivu, province Orientale,
Bas-Congo) la capacité est de 30 millions de têtes de gros
bétail ;
-L'élevage porcin et avicole (il existe autour des
grands centres urbains des infrastructures modernes qui permettent
d'élever annuellement 5 millions de volailles et 5000 porcs, faute de
moyens financiers, ces infrastructures sont abandonnées, soit sous
exploitées 112;
-Les produits laitiers (Kivu) ;
-La réhabilitation du domaine agro industriel de la
N'sele113 ;
-Le développement des activités de pêche
industrielle sur le fleuve Congo, les différents lacs et à Moanda
dans l'océan atlantique qui contiennent des réserves
poissonneuses abondantes.
d.
58
Le secteur énergétique
Dans ce secteur, nous retrouvons l'électricité et
l'eau quiavant la reforme des entreprises publiques étaient
gérées par l'Etat
à travers la Société Nationale
d'Electricité et la Régideso. Actuellement ces entreprises elles
sont devenues des sociétés commerciales ayant comme statut des
SARL exceptionnelles parce que l'Etat y est seul actionnaire.
La RDC regorge d'importantes ressources
énergétiques à même de favoriser diverses formes
d'énergies, notamment les énergies hydrauliques, éolienne,
solaire, biogaz, biocarburant114.
En effet, le pays dispose d'un potentiel en énergie
hydraulique, évalué à environ 106.000 Mw, soit 37% du
potentiel total africain et près de 6% du potentiel
mondial115.
Ce secteur renferme des projets qui constituent en faits des
opportunités d'investissement, à savoir :
- Réhabilitation d'Inga I (351 Mw) et II (1424) ; -
Construction d'inga III (4320 Mw) ;
- Construction de grand Inga (39.000 Mw) ;
- Construction de la 2ème ligne
Inga-Kinhasa116.
e. Le secteur industriel
La RDC avec toutes ses ressources naturelle peut
développer plusieurs industries manufacturières et
métallurgique pour y arriver elle a besoin des investissements dans les
différents domaines de ce secteur.
Le pays attend de nombreux investisseurs dans les branches
industrielles ci-après :
· L'industrie manufacturière ;
· Fabrication des produits alimentaires ;
· L'industrie du Tabac ;
· L'industrie du textile et du cuir ;
114 ANAPI, business plan exercice 2010-2012, p27
115 idem
116ibidem
·
59
L'industrie du bois et du papier ;
· L'industrie chimique et fabrication de produits
chimiques de dérivés du pétrole et du charbon, d'ouvrages
en caoutchouc et matières plastiques ;
· La fabrication des matériaux de construction
;
· La cimenterie117.
f. Le secteur touristique
La RDC est un pays touristique. En effet, elle dispose de
plusieurs sites touristiques originaux. Le jardin botanique de Kinshasa, le
sommet de Ruwenzori (5.119 m 2ème d'Afrique), les chutes et
rapides, les volcans éteint ou en activité, les Lacs Kivu,
Tanganyika, Albert ne sont qu'un échantillon de l'environnement
touristique qu'offre le pays118.
La faune et la flore sont parmi les plus riches du
continent119, plusieurs parcs et réservés naturelles
sont bien protégés dont :
- Virunga au Nord-Kivu : Eléphants, Hippopotames, Bluffes,
Lions, Léopards, Singes ;
- Garamba à la province Orientale : Girafes, Lions,
Bluffes, Antilopes, Rhinocéros blanc;
- Upemba au katanga: Zèbre, Antilopes noires, Oiseaux
aquatiques ;
- Maiko à la province Orientale: Paons congolais, Okapis,
Gorilles de Montagne;
- Kundelungu au Katanga: Lions, Zèbres, Guépard
; - Kahuzi Biega au sud-kivu: Gorilles de Montagne ; - Salonga à
l'équateur: Bonobos120.
60
CHAPITRE III. LES PERSPECTIVES D'AVENIR
Dans ce chapitre, nous allons évoquer le bilan de la
RDC dans l'AGOA, puis proposer les pistes de solution dans le cadre des
perspectives d'avenir.
SECTION I. LE BILAN DE LA RDC DANS L'AGOA
Dans le cadre du bilan que nous allons établir, nous
allons d'abord le dresser sur les échanges commerciaux, ensuite sur les
investissements et enfin évoquer l'impact de la radiation de la RDC de
l'AGOA.
§.1 Des échanges
commerciaux
1. Produits éligibles
Parmi les 6400 produits éligibles à l'AGOA, la
RDC comme plusieurs autres pays éligibles n'arrivent pas atteindre en
nombre important d'exploitation de ces produits par manque de diversification
de production. Néanmoins, cela ne les empêche pas d'exporter leurs
produits vers les Etats-Unis, mais seulement en respectant les mesures
sanitaires et phytosanitaires imposées par les Etats-Unis, qui sont des
contrôles de qualité des produits surtout agricoles et
agro-alimentaires pour la santé de leurs consommateurs.
La diversification des produits n'est pas l'idéal
à atteindre. Mais la stratégie de production mise en place afin
de réaliser une exportation importante en est un, car elle s'effectuera
en franchise et sans limite de quota.
En RDC, certains produits ont étés
acceptés comme étant éligibles à l'AGOA et peuvent
être commercialisés aux Etats-Unis. Parmi les produits congolais
éligibles à l'AGOA, il ya notamment les produits agricoles,
agro-alimentaires, artistiques et forestiers.
a.
61
Les produits agricoles et agroalimentaires
Parmi les produits agricoles, il y a notamment :
- le café ;
- le cacao ;
- la banane (douce et plantain) ;
- le piment ;
- le gingembre ;
- le coton ;
- le caoutchouc ;
- le blé ;
- le thé ;
- le manioc ;
- les légumes ; - Les tomates ;
- Les fruits tropicaux (ananas, oranges, papayes,
mangues, mangoustan etc....)
Quant aux les produits agroalimentaires il s'agit notamment de
:
- divers produits laitiers notamment les fromages ; - la farine
de manioc ;
- des jus des fruits ;
- des fruits tropicaux avec la valeur ajoutée ; - l'huile
de palme ;
- le miel naturel avec valeur ajoutée.
b. Les produits forestiers et artistiques
Parmi les produits forestiers il ya notamment : - les bois
grumes
- les bois sciés
Parmi les produits artistiques il ya notamment : - les oeuvres
d'arts dans toutes leurs diversités
62
- les raphias
c. La procédure d'exportation en RDC.
Pour effectuer une exportation en RDC, il ya une
procédure mise en place par le nouveau Code de douane qui se
présente de la manière suivante :
- la déclaration des marchandises : avant où
dès l'arrivé des marchandises au bureau ou dans les lieux
destinés par le bureau de douane, la personne ayant le droit de disposer
des marchandises ou un commissionnaire de douane agrée souscrit à
une déclaration à l'exploitation qu'il soumet avec tous les
documents exigés en annexe.
- l'examen de recevabilité : à ce stade, l'agent
de douane effectue un contrôle documentaire qui porte sur la
déclaration des marchandises et des documents qui y sont joints pour sa
recevabilité et son enregistrement, et octroie un numéro ;
- l'examen de la déclaration : l'agent de douane
effectue une vérification des documents et des marchandises et si
l'exportateur à respecté les prescriptions légales en
matière d'exportation notamment les mesures sanitaires et
phytosanitaires.
- la liquidation et le paiement des droits et taxes : à
ce stade, l'administration douanière va fixer le montant dû
à l'exportation que l'exportateur va payer.
- l'embarquement des marchandises : après
accomplissement des formalités douanières, les marchandises
destinées à être exportées par la voie maritime,
fluviale, lacustre ou aérienne doivent être immédiatement
mises à bord des navires ou des aéronefs121 celles qui
doivent être exportées par la voie terrestre doivent être
conduits à l'étranger immédiatement par la route la plus
directe122
2. Le bilan des échanges
commerciaux
a. La capacité de production
Avant d'esquisser le bilan des échanges commerciaux issus
de la production nationale, nous avons jugé bon de démontrer
la
121 Article 140 alinéa 1er, ordonnance-loi n°10/002
du 20 aout 2010 portant code de douane
122 Idem al 2.
63
capacité que possède la RDC en matière de
production des produits éligibles à l'AGOA
a.1 produits agricoles
D'après les statistiques les plus récentes que
nous avons obtenues au service national des statistiques agricoles, la RDC a la
capacité de production des produits agricoles suivants :
> le café : 31.870 tonnes en 2009 ;
> le cacao : 5.470 tonnes en 2009 ;
> la banane douce : 314.970 tonnes en 2009 ;
> la banane plantain : 488.810 tonnes en 2009 ; > la mangue
: 210.190 tonnes en 2009 ;
> le coton : * 5663 tonnes en 2007des contons-fibre
* 76 tonnes en 2007 d'huile de coton ;
*425 tonnes en 2007 de tourteaux de
coton ;
> le caoutchouc : 5917 tonnes en 2007 ;
> le blé : 8790 tonnes en 2009 ;
> le thé : 2490 tonnes en 2009 ;
> le manioc : 15.034.450 tonnes en 2009 ;
a. 2. Les productions agroalimentaires
:
- huile de palme : 13.024 tonnes en 2006 ;
En ce qui concerne les autre produits agricoles, nous n'avons
pas pu avoir les statistiques parce qu'ils ne sont pas
répertoriés sur la liste des produits cultivés en
qualité considérables, et dont les exportations s'effectuent
chaque année.
Les fromages du Kivu ne sont pas produits actuellement en
qualité d'exportation, ils le sont généralement pour la
consommation locale des populations des grandes villes, à cause des
conditions des stockages. Par manque de moyens nous n'avons pas pu obtenir les
statistiques de production des fromages.
64
a.3 La production des oeuvres d'arts
A la différence des produits agricoles, qui, par leur
nature, sont cultivables, les oeuvres d'arts sont tout d'abord des oeuvres
d'esprit, conçues et réalisées par l'homme en rapport avec
les instruments qu'il a utilisés afin de réaliser un
résultat qu'il souhaite. En suite, leur production dépend de la
capacité individuelle de l'artiste, qui est basé sur les
opportunités de vente. De ce fait, il est difficile d'établir une
prévision sur la capacité de production de ce produit
éligible à AGOA, étant donné que l'esprit et les
talents de l'artiste constituent l'unité de production de ces
oeuvres.
Néanmoins, nous pouvons établir les
possibilités de productions des oeuvres d'arts en RDC. Nous avons les
productions découlant du secteur formel et informel. Le secteur formel
est constitué d'artistes et artisans regroupés au sein des
associations officiellement reconnues telles que l'association congolaise des
artistes plasticiens (A.C.A.P).
Le secteur informel est constitué d'artiste et artisan
se trouvant sur le territoire de la RDC et travaillant de façon
indépendante sans être affiliés à aucune association
professionnelle.
Les deux secteurs offrent des possibilités de
production des oeuvres d'arts en RDC, qui sont vendues sur place et
exportés selon l'opportunité.
a.4 La production animale
D'après les artistiques du service national des
statistiques agricoles, la RDC a produit en 2009 :
Les bovins : *754.060 têtes
*79.402 têtes abattues *12.360 tonnes de viande
65
les ovins : * 901.370 têtes
*279.695 têtes abattues les caprins : * 4.033.990
têtes
*1.599.372 têtes
*18.560 tonnes de viande les porcins : * 963.110 têtes
*542.188 têtes abattues *23.960 tonnes de viande les
volailles : * 19.887.922 têtes
*17.700.251 têtes abattues
*10.700 tonnes de viande des gibiers : * 88.948 tonnes de
viande
Nous avons ajouté la production animale parce qu'elle
joue un rôle important dans l'industrie agro-alimentaires notamment dans
la production des fromages et du cuir.
a.5 La production forestière
- en 2007 : * 213.308 m3 de bois grumes * 35.959 m3 de bois
sciés
* 2.631 m3 de bois grumes
- en 2008 :* 140.710 m3 de bois grumes * 46.650 m3 de bois
sciés
Nous n'avions pas pu récolter plus
d'éléments par indisponibilité d'accès à
plusieurs documents, mais à titre d'illustration, on s'est
référé aux statistiques ci-haut pour démontrer la
capacité de production en RDC
B. Bilan des exportations de la RDC à l'AGOA
De son éligibilité en 2005 à sa radiation
en 2010, la RDC n'a pu exporter aux Etats-Unis que du bois scié parmi
tous les produits congolais éligibles à l'AGOA.
66
Ces exportations du bois constituent un commerce exercé
par certains hommes d'affaires congolais et étrangers, qui les
acheminent vers l'Europe et l'Amérique mais pas dans le cadre de tiers
profit d'AGOA alors que c'était une opportunité d'affaire pour
ces commerçants en acheminant leurs produits aux Etats-Unis en
franchise.
Le bilan de la RDC dans le cadre des échanges
commerciaux AGOA est négatif, elle n'a pas pu tirer profit, des
avantages douaniers offerts à divers produits congolais. Aucun produit
agricole ni artistique n'a été exporté légalement
aux EtatsUnis contrairement à d'autres pays non producteurs des
hydrocarbures.
Dans les points suivants, nous allons essayer de
démontrer les obstacles qui ont empêché la RDC de tirer
profit d'AGOA
C. Les obstacles
C.1 Le manque d'information
C'est l'obstacle majeur qui n'a pas permis à la RDC de
tirer profit d'AGOA. Ni les producteurs agricoles, ni ceux d'oeuvres d'art, ni
même le milieu d'affaires de la RDC n'a pu rendre connaissance des
avantages qu'offre l'AGOA pendant que la RDC était éligible.
L'information sur l'AGOA ne se limite qu'au ministère
du commerce et aux différents membres de la délégation
congolaise qui se rendaient aux Etats-Unis dans le cadre du Forum AGOA. Le
comité national de suivi des activités d'AGOA n'a pas su prendre
des mesures nécessaires pour permettre à la RDC de tirer profit
d'AGOA.
Si le ministère de commerce, dont le Ministre est le
coordonnateur des activités d'AGOA en RDC, avait sensibilisé la
classe d'affaires congolaise, les producteurs agricoles, les artistes et
artisan de la RDC, ces derniers allaient saisir cette opportunité pour
écouler leurs produits et en tirer le plus grand profit.
C.2 Le manque d'industrie agro-alimentaire
L'industrie de transformation des produits agricoles en produits
agro-alimentaires ne sont pas développés en RDC, d'oü
67
l'importation de ces produits, ce qui ne permet pas la croissance
économique de la RDC.
Les fromages de Kivu auraient pu être
commercialisés aux Etats-Unis mais jusqu'à la radiation de la RDC
de la liste Etats bénéficiaires d'AGOA, ce produit n'a pas
été exporté aux Etats-Unis.
C3. Le manque des techniques agricoles modernes
Les productions du secteur de l'agriculture en RDC ne
permettent pas les exportations sur base de la quantité de production
qui parfois ne suffit pas à alimenter la population congolaise, et
occasionnent des importations de ces produits pour suppléer aux manques
constatés au pays
Jusqu'à présent l'agriculture, l'élevage
et la pêche sont pratiquées de façon artisanale en RDC ce
qui ne permet pas l'autosuffisance alimentaire du pays. Le manque de techniques
agricoles modernes est un problème épineux qui a un impact direct
sur la consommation locale et sur les exportations.
C4.Le manque de politique gouvernementale sur l'AGOA
en matière des exportations
Le gouvernement congolais sachant que le pays a
été déclaré éligible à l'AGOA, n'a
pas pu mettre en place une politique nationale pour permettre au pays d'en
tirer profit.
Le ministère du commerce a mis en place le
comité AGOARDC mais ce dernier n'a pu jouer un rôle important par
rapport à sa position et à ses attributions qui se
résument en suivi et évaluation des activités d'AGOA en
RDC.
L'installation du point focal AGOA-RDC, l'organe technique qui
devait être le trait d'union entre les gouvernements congolais et
Américain, n'a toujours pas lieu malgré la désignation du
point focal AGOA-RDC.
§.2 Les investissements dans le cadre de
l'AGOA
1. La politique générale des
investissements en RDC
Actuellement, les investissements sont régis par la loi
n°004/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements. Ce
dernier a permis à la RDC de connaitre des avancées
significatives
68
en matière d'investissements mais jusqu'à
présent ces derniers n'ont pas eu un impact considérable sur
l'économie du pays et beaucoup plus sur le social des congolais.
Cette loi a rencontré plusieurs préoccupations
soulevées par la loi AGOA en matière des investissements
étrangers spécialement américains.
Parmi les innovations que cette loi a apporté, il y a
notamment :
- la création de l'Agence Nationale pour la Promotion
des
Investissements qui est un organe qui constitue une sorte
guichet unique en matière des investissements publics et privés
en RDC ;
- l'octroi des avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux
aux investisseurs tant nationaux qu'étrangers ;
- la mise en application de l'arbitrage, en cas de litige
entre
l'investisseur étranger et Etat congolais. Cela
découle de la Convention du 18 mars 1965 pour le règlement des
différends relatifs aux investissements entre Etats et ressortissants
d'autres pays.
L'ANAPI, conformément aux textes qui la régissent,
a notamment pour missions essentielles de :
- oeuvrer pour l'amélioration du climat des affaires,
notamment en faisant un plaidoyer permanant en vue de
l'amélioration du climat des investissements et en jouant ainsi, en
cette matière, le rôle de conseiller du gouvernement central et
des gouvernements provinciaux 123 ;
- travailler pour la promotion d'une image positive de la
RDC, comme pays idéal de destination des investissements
en Afrique124
123 ANAPI, Business plan exercices 2010-2012, juin 2010, p2
124 Idem
69
En exerçant ses activités, l'ANAPI permet un
rapprochement entre les investisseurs et la RDC, et facilites les
formalités de création de société grâce au
service du guichet unique. Elle joue ainsi un rôle de protocole dans
l'accueil, le logement et le transport des investisseurs étrangers
arrivant sur le territoire congolais.
2. Les secteurs cibles et les garanties des
investissements AGOA en RDC
a. Les secteurs cibles pour l'AGOA
La loi AGOA a mis un accent sur les études pour
l'amélioration des pratiques agricoles en Afrique, afin de permettre aux
Etats bénéficiaires de développer leurs secteurs
agricoles.
Lors des 7ème et 9ème
Forum AGOA, dont la délégation congolaise a été
conduite par le ministre du commerce, petites et moyennes entreprises, les
débats ont tourné autour du secteur agricole et agro-alimentaire.
Après analyse des rapports de mission effectuée par les membres
de la délégation, nous avons constaté que ces deux
secteurs pourront permettre à la RDC de tirer profit des exportations
des produits provenant de secteurs.
Pour déterminer les secteurs ciblés, il nous a
fallu connaître les produits congolais acceptés dans le
marché américain.
Les principaux secteurs ciblés sont les secteurs
agricoles et agroalimentaires. D'abord parce qu'ils pourront permettre les
exportations des produits congolais vers les Etats-Unis, ensuite pourront
créer plusieurs emplois aux profits des congolais.
D'autres secteurs ont aussi été ciblés
mais cela dépend des opportunités qui seront offertes aux
investisseurs à l'exception des secteurs miniers et
pétroliers.
b. Les garanties des investissements
AGOA
Etant donné qu'il n'y a pas eu une politique
spéciale AGOA, les investissements AGOA sont protégés par
le cadre juridique général du Code des investissements et de la
Constitution.
70
En cas de différend qui pourrait opposer l'investisseur
étranger à l'Etat congolais, le Code des investissements a mis
sur pied une série des procédures garantissant à
l'investisseur la protection de son investissement.
3. Bilan des investissements AGOA a.
Réalisation
Pour établir le bilan des investissements dans le cadre
de l'AGOA, nous avons analysé les statistiques des investissements
américains de 2005 à 2010, la période à laquelle la
RDC a été déclarée éligible à la loi
AGOA jusqu'à sa radiation.
Pendant cette période, le nombre des investissements
américains enregistrés par l'ANAPI s'élève à
dix, et cela avec une prévision de création de mille cinq cents
dix emplois (1510).
Ces investissements sont enregistrés selon les secteurs et
les années, à savoir :
- En 2005 il y a eu cinq investissements américains
dans les secteurs des banques, de la télécommunication, de
l'exploitation forestière, de l'industrie et des institutions
financières avec la création de six cents quatorze
emplois125
- En 2006, il y a eu un investissement américain dans
le secteur de l'exploitation forestière et a crée trois cent
trente sept (337) emplois126
- En 2007, il n y a eu aucun investissement américain
en
RDC127
- En 2008, il y a eu une société qui a
été crée en forme de société privée
à responsabilité limité (SPRL) dont un associé
américain et a crée deux cents cinquante cinq
emploi128
125 Projets d'investissement agrées par l'ANAPI au courant
de l'année 2005
126 Idem 2006
127 Idem 2007
128 Idem 2008
71
- 2009, il y a eu comme en 2008 un associé de
nationalité américaine d'une SPRL créant ainsi deux cents
soixante cinq emplois ;
- En 2010 il y a eu un investissement américain dans le
secteur de pèche et a crée trente neuf emplois,
Après avoir analysé ces statistiques, nous avons
conclure que le bilan des investissements américain en RDC, dans le
cadre AGOA est négatif par le fait que la RDC n'a pas su mettre en
pratique les recommandations de l'AGOA pour pouvoir attirer les investissements
américains
Ce bilan est négatif parce qu'il y a eu des obstacles,
qui n'ont pas permis à la RDC de pouvoir tirer profit de cette
opportunité, que nous allons soulever dans le point suivant.
b. Obstacles
Comme nous l'avons dit ci-haut, le bilan des investissements
dans le cadre d'AGOA est négatif suite aux différents obstacles
que nous allons essayer de citer et d'analyser.
b.1 Le manque de politique nationale des
investissements AGOA
Le gouvernement de la RDC n'a pas pu mettre en place des
stratégies pouvant attirer les investissements américains.
En matière d'investissement, l'ANAPI joue le rôle
de conseiller du gouvernement central, mais nous avons constaté qu'elle
n'a pas pu jouer un rôle dans le cadre des opportunités qu'offre
la loi AGOA en matière d'investissements.
Nous avons lu et analysé le « BUSINESS PLAN
EXERCICES 2010-2012 »document établit par l'ANAPI
en prévision des activités prévus durant ladite
période et nous avons constaté qu'il prévoit la
participation aux manifestations internationales telles que le forum
économique Inde-Afrique, le forum économique RDC-Japon etc...
l'ANAPI n'a pas tenu compte du forum AGOA Etats-Unis Afrique subsaharienne
pendant qu'elle a un expert dans le comité national de suivi des
activité de l'AGOA en RDC. Ce Forum a été
72
institué comme une rencontre à au niveau, donc
une opportunité pour la RDC à pouvoir attirer les investissements
américain, que l'ANAPI a ignoré.
Ce document ne fait pas référence au statut de
partenaire commercial privilégie dont bénéficiait la RDC
avant sa radiation d'AGOA. Parmi les objectifs de la loi AGOA il y a
l'augmentation des investissements entre les Etats Unis et les Etats d'Afrique
subsaharienne, en ce qui concerne la RDC, nous avons constaté qu'il y a
eu manque de politique de stimulation des investissements Américain dans
le document établi par l'ANAPI.
b.2 L'insécurité permanente à
l'Est de la RDC
Tout investisseur cherche à investir dans un Etat
où règne un climat de paix afin de protéger son
investissement et d'en tirer profit
L'Est de la RDC est une région très riche par
rapport à son cadre géographique idéal, la
fertilité de son sol, les matières premières que renferme
son sous-sol. Mais la pérennisation des conflits armés et les
exactions qui en découlent rendent non seulement la région
hostile aux investissements, mais aussi la RDC tout entière.
Ces conflits armés créent de
l'insécurité permanente dans la région et font que les
investisseurs ne soient pas attirés par la RDC.
b.3 L'ignorance des opportunités
d'investissement qu'offre l'AGOA
Le gouvernement, par le biais de l'ANAPI, devait
réaliser des études sur les opportunités d'investissement
dans le cadre d'AGOA, malheureusement cela n à pas été
effectué.
La chambre de commerce des Etats-Unis est la plus grande
association professionnelle du monde. Elle regroupe plus de 3millions
d'entreprises (petites, moyennes et grandes) de toute les branches
d'activités et de toutes les régions des Etats-Unis, ainsi que
112
73
chambres de commerce américaines situées dans 99
pays129 . Lors des Forum AGOA, les hommes d'affaires et chefs
d'entreprises, membres de ladite chambre y participent dans le but de chercher
des opportunités d'affaires en Afrique mais suite à l'ignorance
des avantages qu'offrent ces rencontres et cette loi AGOA, la RDC n'a pas su
séduire les investisseurs américains à venir investir sur
son territoire, tel que prévu par les objectifs d'AGOA.
§3. L'impact de la radiation de la RDC de la
liste des Etats bénéficiaires de l'AGOA
1. Sur les relations diplomatiques
Etats-Unis-RDC
L'éligibilité à la loi AGOA n'est pas
conditionnée par la nature des relations diplomatiques entre l'Etat
donneur des traitements préférentiels et les Etats
bénéficiaires. Le traitement préférentiel est un
acte unilatéral de la part de l'Etat donneur, qui sur base de son niveau
de développement économique, accorde cette faveur à
l'endroit des pays moins avancés, selon les conditions qu'il impose. Les
relations diplomatiques sont issues d'un accord bilatéral entre deux
Etats (l'Etats accréditant et l'Etats accréditaire) qui ont
manifesté leur volonté réciproque d'établir des
relations diplomatiques sur base de cet accord.
Nous signalons aussi le fait que les Etats
bénéficiaires d'un traitement préférentiel ne
possèdent aucun pouvoir de contrainte à l'égard de l'Etat
donneur de ce traitement, car ce dernier accorde cet avantage selon son propre
gré.
En ce qui concerne l'impact de la radiation de la RDC de
l'AGOA sur les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la RDC, nous
disons que celle-ci n'influe aucunement sur les relations diplomatiques
établies entre les deux Etats. D' ailleurs, depuis cette
déclaration d'exclusion prononcée par le président
Américain BARACK OBAMA, la mission diplomatique américaine est
toujours
129
www.america.gov, « les
pays africains doivent jouer un rôle plus actif pour attirer les
investisseurs » le 11 juin 2009.
74
restée ouverte et la RDC malgré son exclusion,
entretient toujours de bonnes relations diplomatiques avec les Etats-Unis.
2. Sur la vie économique
congolaise
Cette exclusion n'a pas l'impact directe sur la situation
économique de la RDC, parce que, depuis la mise en application de cette
décision, la vie économique congolaise n'a pas subit les effets
de cette exclusion d'abord par le fait que jusqu'à son exclusion la RDC
n'a pas su tirer profit d'AGOA et ensuite par la méconnaissance des
avantages que procure cette loi ou ce programme à la RDC.
Sur base de ce que nous venons d'évoquer, nous
constatons que cet impact est indirect sur la vie économique congolaise.
Dans les lignes qui suivent nous allons démontrer cet impact
indirect.
a. Dans les échanges commerciaux Etat-Unis-
RDC
Par la loi AGOA, les Etats-Unis ont ouvert leur marché
aux produits de pays d'Afrique subsaharienne en franchise et sans limite de
quota. Pour ce faire, les pays bénéficiaires se lancent dans une
lutte concurrentielle afin de profiter de cette offre avantageuse pour leur
économie, par le statut de partenaire commercial privilégie des
Etats-Unis qu'ils ont acquis par leur éligibilité à cette
loi.
Par cette radiation la RDC a perdu son statut de partenaire
commercial privilégie, et toutes ses exportations vers les Etats-Unis ne
bénéficieront plus des avantages qu'offre cette loi notamment la
franchise et le quota illimité des articles entrant sur leur territoire.
Cette mesure concerne les produits en provenance de la RDC en exportation vers
les Etats-Unis, sans tenir compte de la qualité de l'exportateur (Etats
congolais ou commerçant) ou de sa nationalité.
75
b. Sur les investissements Américains en
RDC
Les investissements étrangers dans un Etat donné
dépendent de plusieurs facteurs notamment l'image que reflète cet
Etat aux yeux des investisseurs, les garanties de protection des
investissements étrangers, le climat des affaires et surtout les
avantages que les investisseurs pourront tirer en investissant dans cet Etat
donné.
La loi AGOA a mis à la disposition des Etats
bénéficiaires des recommandations nécessaires pour que ces
derniers puissent attirer les investissements américains sur leurs
territoires, avec tous les avantages économiques qui en
découlent.
A la différence des échanges commerciaux, qui
ont subit un effet direct sur les tarifs douaniers et les quotas d'exportation,
les investissements Américains en RDC sont frappés indirectement
par l'image que reflète la RDC actuellement et cela ne les incitera pas
à venir investir d'autant plus que depuis que la RDC a commencé
à bénéficier des avantages d'AGOA, les investissements
américain ont été insignifiant par rapport aux objectifs
destinés à chacun des Etats bénéficiaires.
76
SECTION II LES PERSPECTIVES D'AVENIR
S1. Les intérêts de la RDC à
réintégrer la liste des Etats bénéficiaires de
l'AGOA
1. Les intérêts de la RDC
a. L'importance du marché américain
pour les produits congolais
Les exportations des produits congolais vers les Etats Unis
bénéficiaient de la franchise et de non limitation de quota, mais
actuellement ce n'est plus le cas, ce qui a pour conséquence la
tarification des exportations des produits congolais aux Etats Unis.
Le marché américain, dans le cadre de l'AGOA,
constitue un grand débouché pour la RDC parce qu'elle peut y
déverser sa production sans obstacles tarifaires et si on peut se baser
sur le pouvoir d'achat des américains, la RDC peut tirer un grand profit
si ses produits s'imposaient.
Les producteurs agricoles de la RDC pourront aussi tirer un
grand profit par le simple fait d'exporter leurs produits dans les conditions
prévues par l'AGOA.
b. Les possibilités de création
d'emploi en RDC
La loi AGOA est axée sur l'exportation vers les Etats
Unis et les investissements américains en Afrique. Pour parvenir
à tirer profit de ces opportunités, certains pays
bénéficiaires ont pris des mesures nécessaires qui ont
conduit à la création de plusieurs emplois.
Pour exporter il faut d'abord produire mais la production de
la RDC, selon les statistiques, de certains produits éligibles aux Etats
Unis ne peut pas être exportée parce que leur quantité est
faible. Cette production nécessite une augmentation pour espérer
bénéficier de l'AGOA.
77
78
Cette augmentation de la production nécessite aussi une
augmentation de la main-d'oeuvre, d'où la création d'emplois. Ces
emplois seront crées dans les milieux ruraux propices pour cette
culture.
L'afflux des investissements étrangers a pour impact
direct la création des nouveaux emplois au profit de la population de
l'Etat d'accueil. La loi AGOA accorde une opportunité aux Etats
d'Afrique subsaharienne notamment la RDC, de s'attirer les investissements
américains.
La RDC dispose de plusieurs atouts pour s'attirer les
investissements américains, dans plusieurs secteurs. Ces
éventuels investissements créeront de l'emploi en RDC.
La possibilité de création d'emploi en RDC se
présente tant dans les investissements américains que des
exportations des produits congolais aux Etats Unis.
c. Le développement de l'agriculture en
RDC
Les produits des trois secteurs130 de l'agriculture
constituent les produits non pétroliers qui peuvent être
exportés aux Etats Unis. Si la RDC veut tirer profit d'AGOA dans les
exportations, elle doit prendre des mesures nécessaires pour
améliorer la production des produits servant à l'exportation de
façon qualitative et quantitative.
Ces mesures d'amélioration conduiront au
développement de l'agriculture en RDC qui est jusqu'à
présent traditionnelle et souffre de plusieurs problèmes
notamment le manque des moyens de production moderne. Ces mesures
bénéficieront de l'assistance de l'USAID pour permettre à
la RDC de tirer profit d'AGOA.
L'USAID a géré au Ghana un programme novateur
qui a permis de soutenir à concurrence de 30 millions de dollars, le
secteur de l'agricultures et de l'industrie alimentaire. En 2007, 100.000
130 Le secteur agricole, de la pêche et de
l'élevage
agriculteur ont suivi une formation et ils ont ensuite vendu pour
75 millions de dollars de produits131, dans le cadre de l'AGOA.
A l'exemple du Ghana, la RDC peut bénéficier de cet
avantage en réintégrant l'AGOA.
d. Le développement de l'industrie
agro-alimentaire
L'industrie agro-alimentaire dépend du secteur de
l'agriculture parce qu'elle n'offre que la valeur ajoutée des produits
de ce secteur.
Actuellement, le fromage des Kivu est accepté aux Etats
Unis comme produit agro-alimentaire congolais. C'est une opportunité
pour la RDC de pouvoir produire des fromages répondant aux normes
qualitatives requises par les Etats Unis, et en quantité
considérable pour gagner plus.
Le Swaziland qui exporte des marmelades et les confitures aux
Etats Unis comme produit agro-alimentaire, a réalisé une recette
de 1,6 million de dollars en 2010, sans tenir compte d'emplois crées. Le
fromage congolais aussi peut être commercialisé aux Etats Unis.
Les produits tels que le piment, le gingembre peuvent
être facilement transformés en produit agro-alimentaire,
acquérir une valeur ajoutée pour être exporté aux
Etats Unis. Cette transformation ne sera pas aussi compliquée que celle
des fromages parce que ce dernier est du lait transformé mais le piment
et le gingembre garderons toujours leurs natures sauf qu'ils seront mis en
conservation.
Les différente préparations du cacao tel que le
chocolat peuvent être exporté aux Etats Unis comme le fait le
Ghana, parce que la RDC produit le cacao et il y a des chimistes en RDC pour
assurer la transformation mais le manque d'infrastructure de
131 « L'Afrique subsaharienne bénéficie de
l'expansion du commerce », le 19 juillet 2007,
www.usinfos.state.gov/francais
79
production et la volonté de tirer profit d'AGOA ne permet
pas à la RDC de le réaliser.
Le secteur de l'agriculture est celui qui démontre
l'intérêt de la RDC à réintégrer la liste des
Etats bénéficiaires de l'AGOA, parce qu'il y a beaucoup
d'exemples à donner mais ne nous arrêtons qu'à ceux
là.
e. L'attraction des investissements
américains
Comme nous l'avons dit précédemment, la loi
AGOA prévoit la tenue d'un forum annuel (qui porte son nom) qui regroupe
les officiels des Etats-Unis et des Etats bénéficiaires d'AGOA,
les membres des sociétés civiles ainsi que les hommes d'affaires
et chefs d'entreprises américains et africains.
Lors de ce forum, la RDC doit utiliser toutes ses
capacités à pouvoir s'attirer les investissements
américains, car c'est une rencontre d'opportunité accordée
aux Etats d'Afrique subsaharienne.
En dehors du forum AGOA, la chambre de commerce des Etats
Unis représente aussi une opportunité pour la RDC de s'attirer
les investissements américains, telle que prévoit la loi AGOA.
Mais avec la sanction qui pèse sur la RDC, cela n'est pas possible,
d'où l'intérêt de réintégrer l'AGOA.
f. La croissance économique de la
RDC
AGOA se traduit en français comme la loi sur la
croissance et les possibilités économique en Afrique,
déjà par son titre on comprend sa finalité qui est la
croissance économique des Etats bénéficiaires.
AGOA n'est pas une baguette magique pour transformer la RDC et
lui faire connaitre une croissance économique, mais elle a mis à
sa disposition des opportunités qu'elle doit saisir pour connaitre cette
croissance économique.
80
Nul n'ignore l'impact qu'ont les exportations et les
investissements étrangers dans l'économie d'un Etat.
g. La réduction de la
pauvreté
La croissance économique est un facteur important si
pas essentiel de la réduction de la pauvreté, c'est ainsi que
dans les objectifs de l'AGOA, il est mentionné la réduction de la
pauvreté dans les Etats bénéficiaires.
La RDC connait des problèmes de pauvreté, qui
se font ressentir sur les conditions de vie des congolais. La
réintégration de la RDC à l'AGOA et la volonté d'en
tirer profit lui permettra de connaitre une réduction graduelle de la
pauvreté.
Les investissements et les exportations créerons des
emplois et permettra à la RDC d'encaisser des recettes issues de ces
activités et contribuant ainsi au processus de la réduction de la
pauvreté.
L'initiative des pays pauvre très endettés
(PPTE) qui a permis la suppression d'une grande partie de la dette
extérieure de la RDC avait recommandé l'élaboration d'un
document stratégique de la croissance et de la réduction de la
pauvreté (DSCRP) qui a été établi mais la radiation
de la RDC de l' AGOA constitue un recul, parce que les avantages qu'offrait
l'AGOA à la RDC devaient lui permettre de mettre en pratique les
stratégies arrêtées dans ce document, à travers les
recettes qui allaient provenir des activités d'AGOA.
La réintégration de la RDC à l'AGOA
constituera une avancée significative dans le processus de la
réduction de la pauvreté et la croissance économique mais
la mise en pratique des activités et la concernées par cette loi
constituera le déclenchement de ce processus.
h. L'épanouissement de la femme congolaise
entrepreneur
Jadis la femme congolaise a été
marginalisée par rapport à l'homme. Mais depuis 2005 avec la
nouvelle constitution de la RDC, il y a eu consécration du principe de
la parité homme-femme qui
81
permet à la femme congolaise compétente de
pouvoir occuper des fonctions qui lui convienent sans aucune discrimination.
C'est une avancée au niveau nationale et permet aussi
l'épanouissement de la femme congolaise.
La loi AGOA, recommande aux Etats bénéficiaires
l'encouragement des entreprises dirigées ou créées par des
femmes afin de leur permettre de s'épanouir dans leurs activités.
Trente quatre femmes africaines chefs d'entreprises ont participés au
Forum AGOA en 2010 dans le but de leur permettre de s'imprégner des
avantages qu'offre l'AGOA pour leurs activités132.
La femme congolaise qui bénéficie
déjà de la parité a besoin de l'épanouissement.
Actuellement, nous retrouvons les femmes dans tous secteurs de la vie
nationale, d'où l'AGOA pourra permettre aux femmes
congolaises-entrepreneur de connaître leur épanouissement en
tirant profit d'AGOA.
Lors de la tenue du 9ème forum AGOA, selon
le point focal AGOA/RDC, il y avait des femmes commerçantes congolaises
qui faisaient partie de la délégation congolaise conduite le
Ministre du commerce, petites et moyennes entreprises, et puis en analysant le
rapport de mission de ce dernier, lors des différentes
plénières qui ont eu lieu, auxquelles ces femmes
commerçantes congolaises ont participé, il y a eu un sujet qui a
attiré notre attention, c'est « l'intégration des femmes
africaines dans l'économie globale ».
Comment ces femmes commerçantes congolaises qui ont eu
l'opportunité d'assister aux côtés des autres femmes des
milieux d'affaires des diverses pays présents à ce Forum pourront
mettre en application leurss projet conçus dans le cadre d'AGOA, si
l'exclusion perdure et que la RDC ne manifeste aucune volonté à
réintégrer l'AGOA.
82
Notons que dans la composition du comité national de
suivi des activités d'AGOA, qui est jusque-là textuelle et pas
encore mise en place133, il y a l'association des mamans
commerçantes du Congo.
i. L'exportation des oeuvres d'art et de la culture
congolaise aux Etats Unis
Les oeuvres d'art produites dans un Etat reflètent sa
culture. L'exportation de ces produits à l'étranger permet
l'expansion de la culture de cet Etat dans les Etats où ils seront
commercialisés. Et cela permettra l'épanouissement de son
auteur.
L'AGOA permet à la RDC d'exporter ses oeuvres d'art aux
Etats-Unis en franchise et sans limitation de quota, cela est une grande
opportunité pour les artistes plasticiens et artisans congolais à
pouvoir commercialiser le fruit de leur esprit dans un marché aussi
important que celui des Etats-Unis.
Pour bien vendre ses oeuvres d'art, un artisan a besoin des
contacts à l'extérieur du pays parce que les congolais
généralement n'ont pas l'habitude d'acheter les oeuvres d'art.
Malgré ses contacts à l'étranger, lors de l'exportation
vers le pays destiné, il est contraint par les barrières
tarifaires des droits de douanes.
L'AGOA offre l'opportunité aux artistes, artisans ou
vendeur professionnels des oeuvres d'art d'accéder aux Etats Unis avec
tout leur produit en franchise pour les y vendre. C'est une opportunité
que tous ces gens rêvent de saisir afin de gagner leur vie, puis de
s'imposer dans le monde artistique.
Le marché de l'artisanat qui continue de prendre de
l'ampleur aux Etats Unis s'ouvre aux produits africains importés dans le
cadre de l'AGOA. On trouve dans tous les Etats Unis des magasins
spécialisés et des grandes chaines de magasins qui sont à
la recherche de produits en provenance, entre autres de
l'Afrique134.
133 Lors des nos recherches, il a été difficile de
trouver les éléments sur l'AGOA RDC par manque des locaux
abritant ces structures. Nous avons pu rencontrer point focal par nos efforts
personnels
134les avantages de l'AGOA pour les artisans africain
», le 22 decembre 2003,
www.usinfo.state.gov/francais
Au 3ème forum
83
La RDC a des associations des artistes et artisans, elle est
aussi dotée d'une académie des beaux arts qui jusqu'en 2010 a
formé six cents trois artistes plasticiens. Toutes ces personnes
pourront bénéficier de l'AGOA si la RDC réintègre
la liste des Etats bénéficiaires.
De nombreux artisans africains qui ont participé au
Forum de l'AGOA135, ont eu l'occasion d'exposer et de vendre leurs
produits lors d'une réception organisée le 9 décembre 2003
au Musée Nationale d'Art Africain à Washington136.
j. La crédibilité de la RDC au niveau
international
La RDC n'est pas le 1er pays à être
exclu de l'AGOA, il y a eu plusieurs Etats qui ont subit cette sanction
notamment la Mauritanie qui a été exclue en 2006 puis a
réintégré en juin 2007 et exclu à du nouveau en
2009.
Cette exclusion ternit l'image du pays sur la scène
internationale quant bien même qu'elle n'affecte pas les relations
diplomatiques entre l'Etat donneur et l'Etat bénéficiaire. Le
maintien de l'exclusion est la preuve d'un manque de volonté politique
de la part du gouvernement de l'Etat sanctionné.
Actuellement, l'image de la RDC est ternie par les causes qui
ont concouru à sa radiation de la liste des Etats
bénéficiaires de l'AGOA. Tant que cette mesure ne sera pas
levée, on comprendra que la RDC n'a pas fournit d'efforts pour mettre
fin à ces actes qui lui ont été reprochés.
La crédibilité de la RDC au niveau international
est remise en question en matière de lutte contre les violations des
droits de l'homme notamment les violences sexuelles commises à l'Est du
pays. A ce point, la nécessité de réintégrer l'AGOA
n'est pas de se soumettre à l'autorité des Etats Unis parce que
la RDC est un Etat indépendant, mais plutôt le recouvrement de sa
crédibilité, qui est
135 Au 3ème forum
136 les avantages de l'AGOA pour les artisans africain », le
22 décembre 2003,
www.usinfo.state.gov/francais
84
remise en cause par cette sanction sur base des actes qui lui ont
été reprochés.
k. Le bénéfice de la francise de
l'AGOA
L'AGOA représente une opportunité d'affaire pour
les acteurs économiques de la RDC à savoir l'Etat congolais, les
entreprises et opérateurs économiques du la RDC
La franchise qu'elle accorde est une aubaine pour les acteurs
économiques congolais qui peuvent exporter 6400 articles, dont certains
sont produits en RDC. Ils peuvent aussi de mettre en place des
stratégies pour tirer profit du marché américain, un des
plus grands au monde, étant donné que l'AGOA prendra fin en 2015
si le Congrès américain n'adopte pas le projet de loi du
sénateur Mc DERMOTT qui propose son prolongement jusqu'en 2019.
Pour tirer profit de cette franchise les acteurs
économiques congolais et les structures nationales de l'AGOA notamment
le point focal, doivent effectuer une étude du marché
américain afin d'avoir des précisions nécessaires qui leur
permettront d'effectuer des exportations bénéfiques.
Nous rappelons que cette franchise issue du SGP avait pour
objectif de permettre aux Etats en voie de développements à
pouvoir profiter des marchés des Etats industrialisé d'où
la nécessité pour la RDC de réintégrer l'AGOA.
L'Etat congolais étant l'acteur économique
principal, s'il effectue des exportations dans le cadre de l'AGOA, il pourra
générer des bénéfices qui vont lui permettre de
développer plusieurs secteurs de la vie nationale.
Aussi, les entreprises connaitront un développement de
leurs activités si elles profitent de la franchise qu'accorde l'AGOA.
Elles pourront adopter de nouveaux modes de production ou intensifier leurs
productions.
85
2. La manifestation de la volonté de
réintégrer l'AGOA
Nous signalons que les actes que la RDC pourrait poser pour
réintégrer l'AGOA doivent rencontrer les préoccupations
des Etats Unis et que la réintégration n'est pas automatique,
elle dépendra de l'appréciation des Etats Unis.
En ce qui concerne la manifestation de la volonté de
réintégration de la RDC à l'AGOA, nos propositions
s'étaleront dans les lignes qui suivent.
a. La mise en place d'une cellule de
crise
Cette cellule doit être composée de la
manière suivante :
> Le comité national de suivi des activités de
l'AGOA en RDC ; > La mission diplomatique américaine ainsi que de
l'USAID ; > Le point focal AGOA-RDC;
> La société civile congolaise ;
> Les consultants indépendants à la seule
condition de
manifester un intérêt particulier à la
réintégration de la RDC à l'AGOA par leur expertise, et
cela doit se prouver.
Elle doit être coordonnée conjointement par des
officiels congolais et américains afin de manifester la volonté
mutuelle des deux Etats d'atteindre le résultat qui est la
réintégration de la RDC.
Elle aura pour mission principale notamment :
-d'analyser les conditions d'éligibilité d'AGOA au
regard de la situation actuelle de la RDC ;
-de lever tous les obstacles de la réintégration de
la RDC à l'AGOA ;
-de proposer des solutions qui pourront permettre à la RDC
de réintégrer l'AGOA.
Cette cellule sera dissoute lors de la déclaration de
la réintégration de la RDC au programme AGOA par le
Président américain.
86
Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le fait qu'AGOA
prendra fin en 2015 si le congrès américain n'adopte pas le
projet de loi du sénateur MC DERMOTT, l'un des architectes de l'AGOA,
introduit le 18 novembre 2009, et qui étend l'AGOA jusqu'en 2019.
La RDC a déjà perdu six années depuis son
éligibilité et qu'il ne lui reste que trois ans à partir
de janvier 2012. Il est nécessaire de mettre en place cette cellule
avant le mois de décembre 2011, la période à laquelle
s'effectue l'évaluation des Etats bénéficiaires de
l'AGOA.
S2. La lutte contre les violences sexuelles
Parmi les formes des violences sexuelles qui sont commises en
RDC, celle qui est la plus fréquente et pratiquée de
manière systématique reste les violences sexuelles, commis par
les forces de sécurités. Les viols massifs commis par les forces
de sécurité irrégulière telles que les FDLR et Mai
Mai cheka sont les plus important et les plus atroces quant aux nombres des
victimes et aux conséquences qui en découlent, selon le rapport
de la Haute commissaire des Nations Unies.
En droit, ces actes de violence constituent tant en droit
interne congolais qu'international, un crime contre l'humanité, qui
à défaut des poursuites internes, la communauté
internationale peut s'exécuter.
De ce fait nous avons proposé une lutte à deux
niveaux :
· au niveau interne pour les crimes commis par les
forces de sécurité régulières, les FARDC, et la
restructuration de l'armée ;
· au niveau international par l'implication de la
communauté internationale pour la poursuite les crimes commis par les
forces irrégulières, des groupes armés
incontrôlés.
87
1. Par la communauté internationale
a. Le conseil de sécurité des Nations
Unies
Ces crimes contre l'humanité commis a grande
échelle et de façon systématique, se pérennisent
à l'Est de la RDC et mettant ainsi la vie de plusieurs personnes en
danger. N'oublions pas que cette partie du pays a connu des conflits
armés qui ont décimé une couche de la population.
Le conseil de sécurité a, à maintes
reprises, condamné les violences sexuelles en RDC, et plus
particulièrement à l'Est. Des résolutions ont
été adoptés, des rapports ont été produits,
et il serait bon que le conseil de sécurité agisse rigoureusement
contre ce fléau à travers la MONUSCO en élargissant son
mandat, par exemple. Nous pensons que les procès de certains seigneurs
de guerre à la CPI est un grand pas vers l'impunité de ces odieux
crimes.
b. L'Union Africaine
La RDC est membre de l'UA, la situation actuelle des violences
sexuelles commis en RDC préoccupe également cette organisation
régionale qui les condamne souvent à travers des
communiqué.
Nous sollicitons l'envoi d'un panel d'experts de l'Union
Africaine en RDC, pour évaluer l'ampleur et l'impact des
conséquences qui découlent de violences sexuelles sur la
population africaine.
2. Par le gouvernement de la RDC
a. Le renforcement des mécanismes de
répressions des crimes commis par les FARDC
Nous saluons les efforts fournis par la RDC, en matière
de répression des crimes sexuels commis par les FARDC, non seulement en
condamnant les auteurs des crimes, mais aussi en
88
adoptant des mesures préventives prises pour éviter
leur commission.
Néanmoins, le gouvernement devrait renforcer les
mécanismes judiciaires mis en place car actuellement, il n'ya que les
juridictions militaires qui ont la compétence de juger ces crimes
En outre, des formations en droit international humanitaire
devrait être organisées à l'intention des forces
armées.
b. Le renforcement des capacités des
structures
d'accompagnement des victimes des violences sexuelles
Les victimes des violences sexuelles sont prises en charge par
certaines ONG locales et internationales, mais nous avons réalisé
que cette prise en charge, nécessite l'implication de l'Etat pour
arriver à des résultats qui répondent d'une façon
adéquate aux préoccupations des victimes.Notamment par une prise
en charge médicale, psychologique, financière afin de soulager
tant soit peu la douleur des victimes, qui depuis le déroulement des
actes atroces qu'elles ont subit, se retrouvent marginalisées dans leurs
communautés.
Nous proposons aussi la mise en place d'un programme national
de suivi des personnes victimes des violences sexuelles en temps de guerre,
afin de leur permettre, de pouvoir encore faire confiance en soi et continuer
à vivre avec cette plaie, qui parfois ne se cicatrise pas. Cela se fera
aussi par des actions de réinsertion et de resocialisation.
Il est aussi du devoir de la société civile
congolaise de continuer à oeuvrer dans cette voie pour prêter main
forte aux efforts gouvernementaux dans la lutte contre les violences
sexuelles.
89
c. Le suivi des enfants nés des violences
sexuelles
Parmi les femmes violées, il y a certaines d'entre
elles qui attrapent des grossesses non désirées et dans ce
cas-là le problème s'aggrave car l'avortement est
pénalisé en RDC. Si l'on ajoute aussi le cas des violences
sexuelles commises avec l'intention de contaminer les femmes du VIH-SIDA la
situation des femmes devient catastrophique. Parfois, il arrive donc que des
enfants nés des ces grossesses soient aussi infectés par le
VIH-SIDA
Dans ce cas, il s'ajoute le problème de la prise en charge
des PVV, mère et enfants.
Le gouvernement congolais doit trouver des solutions afin de
protéger ces personnes, mère et enfants, et lui rendre les
traitements accessibles.
Tout ce que nous venons proposer au gouvernement ne peut
être fait sans l'implication de la société civile, et des
ONG tant nationales qu'internationales.
§3. La mise en place d'une politique des
investissements AGOA
1. La réalisation d'une étude des
secteurs offrant des opportunités d'investissement américain en
RDC
L'ANAPI doit mettre en place une commission qui aura pour
mission principale l'étude des secteurs qui pourront attirer les
investissements américain en RDC, puis rechercher les obstacles aux
investissements américains tel que recommandée par la loi
AGOA.
Etant donné qu'actuellement, la RDC ne
bénéficie plus des avantages AGOA, l'ANAPI peut établir un
business plan AGOA 2013-2015 qu'elle pourra soumettre au comité national
de suivi des activités de l'AGOA en RDC, qui sera en fait la politique
des investissements AGOA.
90
2. La mise en place d'une politique des
investissements AGOA
Cette politique sera reprise dans le business plan AGOA que
pourra établir l'ANAPI après avoir effectué des
études des secteurs offrant des opportunités d'investissement
américain en RDC.
Ce document doit d'abord mettre l'accent sur les secteurs de
productions des produits congolais éligibles au programme AGOA, pour une
exportation avec la valeur ajoutée ; ensuite, les secteurs qui peuvent
permettre le développement des activités commerciales en RDC pour
l'amélioration du niveau de vie des congolais ; enfin les secteurs qui
peuvent mettre la RDC sur la voie de la croissance économique et du
développement durable.
Pour arriver à atteindre un bon résultat,
l'ANAPI doit programmer des rencontres avec la chambre du commerce des
EtatsUnis, et puis participer activement, par le biais du chef de la
délégation à la promotion des investissements
américains en RDC, lors des Forums annuel d'AGOA.
§4. L'accroissement de la production des oeuvres
d'art dans le cadre AGOA
1. La sensibilisation des producteurs
Les producteurs des oeuvres d'art, artistes et artisans,
produisent selon les opportunités de vente qui se présentent.
L'une
des opportunités qui leurs sont offertes est
l'accès au marchéaméricain de leurs produits en
franchise de douane et sans limite de quota dans le cadre d'AGOA.
Cette sensibilisation doit se faire par le point focal
AGOA/RDC à l'endroit des représentations des associations des
artistes et artisans de la RDC, pour que ces derniers informent leurs membres
des avantages qu'offre cette loi.
Après cette sensibilisation des producteurs, il
faudrait en suite les informés sur la commercialisation de leurs oeuvres
aux Etats Unis, d'où l'intervention d'experts pour accomplir la
tâche de
91
conseiller aux exportations et à la commercialisation
des oeuvres d'art congolais aux Etats Unis dans le cadre AGOA. Pour y parvenir,
ces experts doivent entrer en contact avec les professionnels de ce secteur
exerçant leur activité aux Etats Unis.
Après la sensibilisation, l'Etat congolais doit mettre
en place une politique d'assistance financière aux artistes plasticiens
congolais pour les doter d'instrument de production.
Dans le cadre de l'éducation, nous souhaitons que les
gouvernements congolais et américain puissent mettre en place un
programme pour sélectionner les élèves et étudiants
qui vont se distingués dans leur formation et leur permettre de
participer aux expositions qui se tienne lors des Forums AGOA.
2. Le contact avec les professionnels des oeuvres
d'art des Etats Unis
A ce stade les experts congolais doivent effectuer une
étude de marché sur la commercialisation des oeuvres d'art
congolais aux Etats Unis en établissant un contact avec les
professionnels des oeuvres d'art des Etats Unis.
Cette étude pourra d'abord permettre aux artistes et
artisan, aux hommes d'affaires congolais et à toute personne
intéressé par cette opportunité de pouvoir la saisir et de
tirer profit d'AGOA. En suite elle permettra l'organisation d'exposition des
oeuvres d'art congolais aux Etats Unis aura un impact sur la culture,
l'économie et l'éducation en RDC.
Ces expositions vont permettre l'exportation non seulement des
oeuvres d'art congolais mais aussi de la culture congolaise aux Etats Unis en
franchise. Cela aura comme conséquence directe l'expansion de la culture
congolaise au travers des Etats-Unis, ce qui peut donner une impulsion aux
relations culturelles entre la RDC et les Etats Unis car la culture d'un Etat
reflète son image.
92
des bénéfices, qui à leurs tours paieront
l'impôt à l'Etat congolais. Ces expositions créeront
l'emploi aux congolais qui participeront à la production nationale.
Cet impact économique ne laissera pas
indifférent les jeunes congolais, possédant des talents
d'artistes. Ces derniers chercheront le chemin de l'académie des beaux
arts pour perfectionner leur talent et fonder leur avenir sur les
opportunités qu'offre AGOA. Cette institution d'enseignement
supérieur qui depuis l'année académique 2005-2006
jusqu'à 2010-2011 a déversé sur le marché six cents
trois artistes plasticiens diplômés, verra ses statistique
augmentées.
§5.La relance de l'agriculture
La majorité des produits congolais acceptés aux
Etats Unis sont agricoles et agroalimentaire, d'où nous suggérons
qu'il y ait la relance de l'agriculture en RDC pour rendre possible des
exportations dans le cadre AGOA.
L'agriculture est la base de l'économie
congolaise137. Sa relance aura comme impact direct :
> l'autosuffisance alimentaire de la population congolaise
;
> le maintien de l'équilibre entre zone urbaine et zone
rurale ; > le développement des industries agro-alimentaires ;
> la création d'emplois ;
> les exportations des produits agricoles et
agro-alimentaires vers différents marchés notamment aux
Etats-Unis dans le cadre AGOA .
Les produits agro-alimentaires dépendent de la
production des secteurs agricole, de la pêche et de l'élevage. Le
développement des ces derniers permettra aux industries
agro-alimentaires et le secteur agro-alimentaire de connaitre un essor
considérable.
137 ANAPI, BUSINESS PLAN exercise 2010-2011, p.22
93
94
Dans les lignes qui suivent nous allons proposer des solutions
dans les trois secteurs de l'agriculture à savoir le secteur agricole,
le secteur de la pêche, le secteur de l'élevage. Nous signalons le
fait que nos solutions ne seront orientées que dans le cadre AGOA.
1. Le secteur agricole
Les producteurs agricoles doivent être informés
des avantages qu'ils pourront tirer d'AGOA, l'impact de ce dernier dans leurs
activités.
Ils doivent également être informés des
produits éligibles à l'AGOA, pour leur permettre de mettre en
place des mécanismes d'accroissement de production dont les fruits
seront déversés dans le marché américain qui est un
grand débouché pour la commercialisation de leur production.
L'Etat doit prendre des mesures permettant aux agriculteurs
d'avoir des moyens de production moderne en mécanisant par exemple les
activités agricoles qui sont jusqu'à présent
traditionnelles et sous équipées.
Le potentiel agricole de la RDC est colossal. Le pays
possède 120 millions d'hectares des terres arables dont 4 millions sont
irrigables. La diversité des bassins climatiques, l'abondance des pluies
et la présence d'eaux de surface en grande quantité permettent
plusieurs récoltes par an pour de nombreux produits138, qui
peuvent être exportés aux Etats-Unis dans le cadre d'AGOA.
Mais, le secteur agricole de la RDC est en crise. En
dépit de son grand potentiel, il ne contribue pas de façon
significative au développement socioprofessionnel139. Les
opportunités qu'offre AGOA permettent, avec l'implication des
différents acteurs de ce secteur et principalement l'Etat congolais,
à ce secteur de connaitre un développement qui aura un impact
dans la situation économique du pays.
138 ANAPI, BUSINESS PLAN exercise 2010-2012, p.22
139 idem
De toutes les sources de croissance, le secteur agricole a le
plus fort potentiel pour contribuer à la réduction de la
pauvreté140 qui est l'un des objectifs d'AGOA.
2. Le secteur de la pêche
La RDC regorge le plus grand fleuve d'Afrique, plusieurs lacs
sur son territoire et possède aussi un espace maritime. Tous ces
potentiels peuvent attirer les investisseurs, notamment américain dans
le cadre d'AGOA.
Les eaux congolaises pourraient permettre la production de
plus de 700.000 tonnes de poisson141 mais avec la pêche
artisanale pratiquée en RDC, c'est impossible de pouvoir atteindre ces
statistiques, d'où le besoin impérieux d'industrialiser les
activités de pêche en RDC.
La nécessité d'industrialiser la pêche en
RDC est une opportunité ouverte aux investisseurs tant nationaux
qu'étrangers d'où l'importance des investissements
américains pour la commercialisation des produits de pêche de la
RDC.
3. Le secteur de l'élevage
Comme les autres secteurs que nous venons d'analyser, le
secteur de l'élevage offre aussi beaucoup d'opportunités
liées aux conditions climatiques et de la superficie du pays.
Les pâturages pourraient supporter environ 40 millions
de têtes de bétail142, qui peuvent avoir un impact dans
le développement de l'industrie agro-alimentaire, et réduire
considérablement les importations des produits de l'élevage.
Malgré les statistiques de production animale que nous
avons analysées dans la section précédente, cette
dernière n'arrive toujours pas à suffire à la consommation
locale, d'où la nécessité
140 ANAPI, BUSINESS PLAN exercise 2010-2012, p.22
141 idem
142 ibidem
95
d'une intervention de l'Etat dans ce secteur afin d'augmenter
la capacité de production pour que la RDC puisse développer des
industries agro-alimentaire puis, si possible, exporter vers les autres
pays.
4. Le secteur agro-alimentaire
Il va de soi que le développement de ce secteur est
tributaire de la situation des secteurs agricoles, de la pêche et de
l'élevage car l'industrie agro-alimentaire ajoute une plus-value aux
produits de ces différents secteurs.
Cette industrie dépendra de trois secteurs de
l'agriculture d'où l'importance de l'implication de l'Etat congolais
pour la relance de ce secteur si important pour la vie économique du
pays ainsi que pour le social des congolais.
Actuellement il n'y a que le fromage de Kivu qui a
été accepté aux Etat Unis, donc les producteurs de ce
produit agroalimentaire doivent être informé d'AGOA, de ses
avantages et des opportunités qu'elle leur offre et des conditions de
production exigées.
§6. La mise en place effective des structure de
L'AGOA
Le 11 juillet 2008, il a été crée un
comité national de suivi des activités de l'AGOA en RDC, par
arrêté ministériel. Jusqu'à ces jours ce
comité ne siège quasiment pas et n'a pas pu réaliser des
actes concrets afin de permettre à la RDC d'avancer.
Le Ministre congolais de l'économie rentrant de
Washington, où il avait pris part aux travaux du 7e Forum de
l'AGOA, tenus sous la direction de la secrétaire d'Etat américain
de l'époque Condoleeza RICE, le Ministre avait préconisé
l'institution d'un point focal AGOA en RDC, de manière à
créer des actions de visibilité dans sa coopération au
sein de ce marché143.le 23 juillet 2008, il a
désigné le
143 « Kinshasa dénonce une décision totalement
injustifiée »,
www.reussirbusiness.com
96
point focal AGOA/RDC, mais depuis, l'installation du point focal
se fait attendre.
Toutes ces deux structures n'existent que dans les textes
puisqu'elles n'ont pas des locaux et ne fonctionnent pas effectivement comme
des structures pouvant permettre à la RDC de profiter des avantages de
l'AGOA.
Il est important pour la RDC de pouvoir asseoir ces structures
pour pouvoir espérer tirer pleinement profit de l'AGOA. Dans les lignes
qui suivent nous allons proposer des modifications des structures de l'AGOA en
RDC.
1. Le Comité national de suivi des
activités de l'AGOA en RDC
Par rapport à la composition prévu par
l'arrêté ministériel n°013/CAB/MIN&CON/2008 du 11
juillet 2008 portant création d'un comité de suivi des
activités de l'AGOA, nous avons trouvé qu'elle ne
reflétait pas la représentation globale de tous les acteurs
appartenant aux secteurs concernés par l'AGOA. Actuellement ce
comité est composé de la manière suivante :
- le Ministre du commerce comme coordonnateur, et le
secrétaire Général au commerce comme président ;
- les experts des autres ministères et institutions
concernés à savoir :
· le ministère des finances ;
· le ministère du budget ;
· le ministère de l'agriculture ;
· le ministère de l'industrie ;
· la Banque Centrale du Congo (BCC) ;
· L'Agence Nationale pour la Promotion
des Investissements(ANAPI) ;
· La Fédération des Entreprises du Congo(FEC)
;
· La Fédération Nationale des Artisans
Petites et Moyennes Entreprises ;
·
97
La Confédération des Petites et Moyennes
Entreprises (COPEMECO) ;
· L'Association des Maman Commerçantes du Congo
(AMACO) ;
· L'office Congolais de Contrôle (OCC) ;
· La Direction Générale des Douanes et
Accises (DGDA).
Par rapport aux enjeux de l'AGOA l'actuelle composition doit
être modifiée en ajoutant à cette catégorie
d'experts :
- Le Ministère de la justice et des droits
humains : la présence d'un expert de ce ministère est
indispensable parce que le respect des droits de l'homme est l'une des
conditions principales d'éligibilité à l'AGOA et qu'il a
été à la base de la radiation de la RDC de la liste des
Etats bénéficiaires de l'AGOA.
- Le Ministère de la culture et des
arts : l'expert de ce ministère pourrait faire profiter aux
artisans, artistes plasticiens et vendeurs des oeuvres d'art les avantages de
l'AGOA
- Le Ministère du genre, famille et enfant
: l'épanouissement de la femme africaine
particulièrement congolaise entrepreneure est encouragé par
l'AGOA d'où la présence d'un expert de ce ministère
pourrait permettre la réalisation de cet objectif ;
- La société civile : la
présence d'un représentant de la société civile
congolaise est importante parce que la loi AGOA a prévu la tenu d'une
rencontre des sociétés civiles des différents pays
participant au Forum annuel de l'AGOA pour établir une évaluation
des réalisations effectuées dans leurs différents pays
respectifs ;
- Les associations des agriculteurs et des paysans :
pour que ces derniers s'imprègnent des avantages de l'AGOA et
des opportunités qui leurs sont offertes et enfin ;
- Des consultants indépendants : pour
leur expertise et leur apport dans la participation de la RDC à
l'AGOA.
- L'Association Congolaise des Artistes Plasticiens
(ACAP) :afin d'atteindre les artistes plasticiens pour la
sensibilisation des avantages de l'AGOA
98
2. L'installation du point focal AGOA-RDC
Depuis la désignation du point focal et l'annonce de
l'installation du point focal AGOA-RDC, jusqu'à ce jour, cette
installation ne se concrétise pas.
Le point focal doit être un organe technique,
doté d'experts des tous les secteurs ciblés par l'AGOA, ainsi que
des locaux pour faciliter aux congolais et aux étrangers notamment les
américains voulant tirer profit de l'AGOA, à pouvoir obtenir des
renseignements et orientations nécessaires. Il doit servir
d'intermédiaire entre la RDC et les Etats-Unis dans le cadre de
l'AGOA.
A la différence du comité national de suivi des
activités de l'AGOA en RDC qui est un organe politique exprimant les
aspirations du gouvernement congolais, le point focal sera un organe technique,
une sorte de bureau d'étude et de vitrine des produits congolais
éligibles à l'AGOA pour la visibilité des activités
de l'AGOA en RDC.
Le point focal doit être en contact permanent avec les
quatre centres régionaux d'information basés à Accra,
à Dakar, à Nairobi et à Gaborone, par le biais de
l'USAID.
99
CONCLUSION
En guise de conclusion nous dirons qu'il est important pour
les pays en développement de pouvoir saisir les opportunités
économiques qui leurs sont offertes, pour connaitre des progrès
notamment une croissance économique et améliorer les conditions
de vie de leurs populations.
L'AGOA a accordé aux Etats d'Afrique subsaharienne le
statut de partenaire commercial privilégié mais malheureusement
certains de ces Etats n'ont pas su tirer profit de cette qualité, c'est
le cas dela RDC qui l'a perdu par sa radiation de la liste des Etats
bénéficiaires.
Cette radiation a un impact sur les exportations des produits
congolais aux Etats-Unis parce qu'ils ne bénéficieront plus de la
franchise douanière, pendant que les autres pays de la région,
qui ont conservé leur éligibilités en
bénéficient.
Le gouvernement congolais particulièrement le Ministre
ayant en charge le commerce extérieur en sa qualité de
coordonateur des activités de l'AGOA n'a pas su prendre des mesures
nécessaires pour permettre à la RDC de profiter de cette
opportunité.
Le Ministre du commerce extérieure doit adopter une
politique gouvernementale pour les exportations et les investissements dans le
cadre de l'AGOA.
L'AGOA doit préoccuper le gouvernement congolais et pas
seulement le Ministre ayant en charge le commerce extérieur, parce que
nous avons d'autres pays bénéficiaires délèguent,
lors des différent Forum AGOA, leurs chefs de gouvernement pendant que
la RDC ne délèguent que le Ministre du commerce
extérieur.
100
La RDC a la possibilité d'exporter des produits
éligibles aux Etats-Unis et s'attirer des investissements
américains par rapport à ses potentialités. Nous l'avons
démontré quand nous avons parlé de la capacité de
production de la RDC des certains produits congolais éligibles à
l'AGOA et des différents secteurs pouvant attirer les investisseurs
américains.
Il est temps que la RDC puisse chercher à saisir cette
opportunité qui pourra lui permettre de réaliser des
progrès économiques et changer les conditions de vie
déplorables de sa population, par la réduction de l'extrême
pauvreté qui est l'un des objectifs du millénaire.
L'AGOA pourra permettre à la RDC de développer
le secteur de l'agriculture avec le concours de l'USAID et grâce à
sa position stratégique en Afrique, elle pourrait servir de grenier pour
les pays de la sous-région surtout qu'actuellement la faim sévit
dans la corne de l'Afrique, et plusieurs personnes sont menacées de
mort.
L'AGOA pourrait prendre fin en 2015 si le congrès
américain n'adoptait pas le projet de loi du sénateur Mc DERMOTT
d'où la nécessité pour la RDC de profiter de cette
période pour enfin participer effectivement comme les autres pays
producteurs des produits non pétroliers.
Houphouët-Boigny avait utilisé l'agriculture comme
instrument de développement de la Côte d'Ivoire et on a tous vu
les résultats pendant son règne que son pays était parmi
les premiers pays exportateurs de cacao et du café et grâce
à cela son pays s'était imposé comme une force
économique en Afrique de l'Ouest avant les différentes guerres
qu'elle a connues.
Si la Côte d'Ivoire a été capable de
connaitre un essor économique grace à l'agriculture, pourquoi pas
la RDC, parce qu'elle est plus immense que la Côte d'Ivoire et qu'elle
possède 120 millions d'hectares des terres arables et une
capacité hydrographique considérable.
101
L'AGOA n'est pas une baguette magique qui pourra changer la
RDC mais plutôt une opportunité qu'elle doit saisir pour
déclencher le processus du développement grâce aux
différents avantages qu'elle offre, d'où l'importance de
réintégrer la liste des Etats bénéficiaires de
l'AGOA avant qu'elle arrive à terme.
Le gouvernement Congolais doit s'approprier l'AGOA pour
permettre au pays de tirer profit de cette opportunité qui sera à
la fois bénéfique pour le secteur privé et public.
102
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14. FOLSOM (R-H), LEVASSEUR (A), Pratique du droit des
affaires aux Etats-Unis, Dalloz, paris, 1995, 418p.
15. FONTENEAU (G), MADOUNGA (N), LINARD (A), histoire du
syndicalisme en Afrique, KARRTHALA, Bruxelles, 2004,172P.
16. GRAWITZ (M)., Méthodes des sciences sociales
11ème édition, Dalloz, paris 2001, 1019p
17. GUYOMAR (A), MORIN (E), commerce international 3e
édition, Dalloz, Paris, 1998, 231p.
18 JACQEUET (J-M) ,DEBELECQUE (P) , Droit du commerce
international, Dalloz, Paris, 1997, 412P.
19. LEBRETON (G)., Libertés publiques et droit de
l'homme, 6ème édition, Armand colin, 2003, 538p.
20. MORETEAU (O), Droit anglais des affaires,
1ème édition, Dalloz, paris , 2000, 555p.
21. MOUSSERON (J-M),RAYNARD (J), et al , Droit du commerce
international 3ème édition, litec paris , 2003,
556p.
22. MULUMBATI NGASHA (A), Les relations internationales,
africa , Lubumbashi, 2005 , 285p.
23. NGUYEN (Q-D), DALLIER (P). PELLET (A), Droit
international public, L.G.D.J., paris , 2002,1510p.
24 NGUYEN (Q-D), DALLIER (P). PELLET (A), Droit international
public, L.G.D.J., paris , 2009, 1709p.
25. SALMON (J), Dictionnaire de droit international public,
bruyant , Bruxelles 2001, 1198p
26.
104
SCHAEFFER (E), LAURIOL (T), TOURE (A), et al, relations
entre économies industrialisées et économies en transition
ou en développement, Bruyant, Bruxelles, 1995, 669p.
27. SUR (S), Relations internationales 3ème
édition, montchrétien , 2004, paris, 571p
II. TEXTES LEGAUX CONGOLAIS
1. La constitution de la République
Démocratique du Congo du 18 février 2006, journal officiel de la
RDC, 47e année, numéro spécial du 18 février
2006.
2. Loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant code
des investissements
3. Loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de
l'enfant.
4. Loi n°06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et
complétant le
décret du 20 janvier 1940 portant code pénale
congolais, in journal officiel de la RDC, 50e année, numéro
spécial, mai 2009.
5. Loi n°015/2002 du 16 octobre 2002 portant code du
travail, in journal officiel de la RDC, numéro spécial du 25
octobre 2002.
6. Ordonnance-loi n°10/002 du 20 août 2010 portant
code de douane.
III. TEXTES LEGAUX AMERICAINS
1. The Trade and development Act of 2000.
2. Africa Growth and Opportunity Act
3. Bill «United-State- Africa partnership Act of 2003.
4. Bill « Africa investment incentive Act of 2006
IV. TEXTES INTERNATIONAUX
1. Déclaration universelle des droits de l'homme de
1948
2. Charte de Nations Unies (1945)
105
V. COURS POLYCOPIES
1. ANDENDE APINDIA (R), Droit international public,
U.P.C., 2009-2010, 109p.
2. KUMBU KI NGIMBI, Droit du travail, 2010,134P.
3. MAVUNGU MVUMBI-DI-NGOMA (JP), Organisations
internationales, U.P.C, 2010, 133p.
VI. RAPPORTS
1. Rapport de la haut commissaire des Nations Unies sur la
situation de droit de l'homme et les activités du haut commissariat en
république des magmatique du Congo, du 10 janvier 2011.
2. Rapport des recherche de l'USAID et GLOBAL RIGHTS sur
l'évolution de connaissance des nouvelle loi réprimant les
violence sexuelles (2006) et perception des violence sexuelles dans le secteurs
de l'armée, de la police nationale, et de la justice au sud Kivu (RDC)
par augustin CHABWINE ,en juin 2009.
3. Rapport de l'USAID et GLOBAL RIGHTS sur la recherche par
et la sensibilisation sur les lois relative a la répression des
violences sexuelle au Sud-Kivu
4. Rapport de mission de l'OCC effectuée aux
9e forum AGOA à Washington et Kansas city aux USA du 01 au 15
out 2010 par le directeur général Albert KASONGO MUKONZO et le
chef de département adjoint des laboratoires Antoinette KABAMBA NSANGA
BEYA.
5. Rapport de mission du ministère du commerce petites
et moyennes entreprises au 9e forum AGOA tenu du 01 au 07 aout 2010 à
Washington DC et a Kansas city aux Etats-Unis d'Amérique.
106
6. Rapport du département
américain sur la situation des droits de l'Homme en RDC en 2010.
VII. ARTICLES PUBLIES
1. La réunion des Etats-Unis
bénéficiaires de la loi sur la croissance et les
possibilités économiques en Afrique : Merle Keller Hals,
www.
american.gov.
2. < Le discours du premier ministre Kenyan au
huitième forum de l'AGOA », Charles COREY , le 5 aout 2009,
www.america.gov
3. < Les reformes régionales favorisent le commerce
en Afrique », Charles COREY, le 04 aout 2009 ,
www. American.gov.
4. < Les centres d'information sur le commerce servent
à promouvoir le commerce entre les E-U et l'Afrique » Charles
COREY, le 22 juillet 2009,
www. American.gov
5. < L' AGOA encourage la coopération
économique et le commerce en Afrique subsaharienne » Merle
Keller , le 21juillet 2009,
www.america.gov
6. < AGOA , le non dits des sanction s contre le
gouvernement de la RDC » le27 décembre 2010,
www. Congovirtuel.net.
7. < propos du président de la
société Seacom au forum de l'AGOA », Charles COREY, le
04 aout 2009 ,
www. American .gov
8. < Les femmes chefs d'entreprise renforcent les liens
commerciaux entre les états --unis et l'Afrique » Charles
COREY, le 28avrir 2010,
www. American.gov
9.
107
<< Les femmes chefs d'entreprises peuvent donner
l'élan au changement » Charles COREY , Corey ,le 28avril 2010,
www , americana . gov .
10. << La société civil et le secteur
prive sont des éléments importants de l'AGOA », Charles
COREY, le 05 aout 2009, www.america gov.
11. << Le huitième forum de l'AGOA est une
rencontre plus importe que jamais' », Charles COREY, le 27 juillet
2009, www.america gov.
12. << La MCC utilise l'AGOA pour stimuler le commerce
et les investissements » Charles COREY, le 21 juillet 2009.
13. << Le gouvernement Obama est résolu
à stimuler le partenariat AGOA avec l'Afrique », Charles COREY,
le 03 juin 2010, www.america gov.
14. << Le président bush promulgue la loi de
prorogation de l'AGOA » le 13 juillet 2004,
www.usinfo.state.gov.
15. << L'AGOA montre ses limites » Philippe
PERDRIX, Stéphane BALLONG, le 11 aout 2009
www.jeuneafrique.com
16. << L'AGOA difficile conquête du marche les
Etats-Unis », AZIZA Albou Traore, le 18 février 2010,
www.la gazette-dgi .com
17. << USA - AFRIQUE : 9ieme forum hybride l'AGOA
», www.mampoupa
trickeric.com
18. << le prochain forum de l'AGOA se tiendra du 14 au
16 juillet a washington », Merle Kellerhals le 02 juillet 2008,
www.america.gov
19. << Kinshasa dénonce une décision
totalement injustifié » www.reussir
business.com
20. << Le forum de la société civile
pour l'AGOA se penche sur la mise en relation des agriculteurs et marche
», Charles COREY,
www.america.gov
21.
108
<< La société civil joue un rôle
important au forum de l'AGOA >> , Charles COREY , le 24 aout 2009 ,
www.america. gov.
22. << Le commerce entre les E-U et l'Afrique s'est
accru de 28% en 2008 >>, Charles COREY Le 15 juillet 2009
WWW.america.com gov
23. << Ouverture de la réunion ministérielle
du forum de l'AGOA
2010 >> le 03 aout 2010,
www.america.gov.
24. << vers un nouveau partenariat économique
américaine africain >>, Ron KIRK, le 04 août 2009,
www.america.gov
25. << les E-U sont résolus à aider
l'Afrique dans le cadre de partenariat >>, Charles CORY, le 06 juin
2006,
www.america.gov
26. << le bilan de l'AGOA cinq ans après sa
promulgation >>, Charles COREY le 24 octobre 2005,
www.usinfo.state.gov
27. << les E-U annoncent deux nouvelles initiatives
pour l'agriculture en Afrique >> ,
www.usinfo.state.gov
28. << signature d'un accord de développement
entre les E-U et le Sénégal >> le 20 juillet 2005,
www.usinfo.state.gov
29. << les avantages de l'AGOA pour les artisans
africains >>, Susan ELLIS, le 22 décembre 2003,
www.usinfo.state.gov
30. << les Etats Unis et l'Afrique épousent
le libre échange, mais ils l'abordent de la façon
différente >>, Charles COREY, le 17 décembre 2003,
www.usinfos.state.gov
31. << Dix ans d'ouverture du marché
américain >>, le 8 juin 2010,
www.lepays.bf
32<< l'Afrique est devenue un lieu désirable pour
les investisseurs du secteur privé >>, Charles COREY, le 18
juillet 2008,
www.america.gov
34.
109
< AGOA les Etats unis annoncent de nouvelles mesures
à Accra », Jim FISHER THOMPSON, le 23 juillet 2007,
www.usinfo.state.gov
35. < l'Afrique subsaharienne bénéficie de
l'expansion du commerce », Jim FISHER THOMPSON, le 19 juillet 2007,
www.usinfo.sate.gov
36. < le directeur de l'USAID réaffirme
l'engagement des Etats Unis envers l'Afrique subsaharienne », Rachel
J.KING, le 07 juin 2006,
www.usinfo.state.gov
37. < les Etats Unis et le Rwanda signent un accord
commercial », le 08 juin 2006,
www.usinfo.state.gov
38. Mme Condoleezza RICE ouvre le 5ème forum
annuel de l'AGOA » le
06 juin 2006,
www.america.gov
39. < M Robert ZOELLICH se félicite de l'adoption
de l'AGOA III », le 29 juin 2004,
www.america.gov
40. < l'AGOA constitue le couronnement de la carrière
de Mme Rosa
WHITHAKER », le 19 novembre 2002,
www.usinfo.state.gov
41. < l'AGOA a eu l'heureux effet sur les échanges
américanoafricaine », le 20 mai 2005,
www.america.gov
42. < les petites entreprises africaines tirent
insuffisamment parti de l'AGOA », le 13 juin 2006, Charles COREY,
www.america.gov
43. < célébration au congrès du
deuxième anniversaire de l'AGOA », le 14 mai 2010,
www.america.gov
44. L'AGOA à 10 ans, le bilan d'un franc succès
», Charles COREY, le 21 juin 2010,
www.america.gov
45. Magasine de la présidence de la
République 2006-2010,5 chantiers l'état d'avancement des
travaux.
46. ANAPI, Business plan, exercice 2010-2012.
110
ANNEXES
LA LOI SUR LE COMMERCE ET LE DEVELOPPEMENT DE
2000
TITRE I. LA LOI SUR LA CROISSANCE ET LES POSSIBILITES
ECONOMIQUES EN AFRIQUE
SECTION. 107 L'énumération des pays d'Afrique
sub-saharienne
Dans le but de ce titre, (AGOA), les termes << Afrique
su saharienne » << pays d'Afrique subsaharienne », << les
pays d'Afrique subsaharienne » font référence aux
entités politiques suivantes :
1. La République d'Angola (Angola)
2. La République du bénin (le bénin)
3. La République du Botswana (le Botswana)
4. La République du Burkina Faso (le Burkina)
5. La République du Burundi (le Burundi)
6. La République du Cameroun (le Cameroun)
7. La République du Cap-Vert(le Cap-Vert)
8. La République Centrafricain (la Centrafrique)
9. La République du Tchad (le Tchad)
10. La République fédérale, islamique des
Comores (les Comores)
11. La République Démocratique du Congo (la
RDC)
12. La République du Congo (le Congo)
13. La République de la cote d'Ivoire (la cote
d'Ivoire)
14. La République de Djibouti (le Djibouti)
15. L'Etat de l'Erythrée (l'Erythrée)
16. L'Ethiopie
17. La République Gabonaise (le Gabon)
18. La République de la Gambie (la Gambie)
19. La République du Ghana (le Ghana)
20. La République de la Guinée (la
Guinée)
21. La République de la guinée Bissau (la
guinée Bissau)
22. La République de la guinée équatoriale
(guinée équatoriale)
23. La République de la Kenya (le Kenya)
24. Le Royaume du Lesotho (le Lesotho)
25. La République du Libéria (le Liberia)
26.
111
La République de Madagascar (le Madagascar)
27. La République du Malawi (le Malawi)
28. La République du Mali (le Mali)
29. La République Islamique de la Mauritanie
30. La République de l'ile Maurice (la Mauritanie)
31. La République de Mozambique (la Mozambique)
32. La République de la Namibie (la Namibie)
33. La République du Niger (le Niger)
34. La République Fédérale du Nigeria (le
Nigeria)
35. La République du Rwanda (le Rwanda)
36. La République Démocratique du Sao Tomé
et principe (le Sao Tomé et principe)
37. La République du Sénégal (le
Sénégal)
38. La République des Seychelles (les Seychelles)
39. La République de la Sierra Léone (la sierra
Léone)
40. La somalie
41. La République sud-africaine (l'Africain du sud)
42. La République du Soudan (le Soudan)
43. Le Royaume du Swaziland (le Swaziland)
44. La République Unie de la Tanzanie (la Tanzanie)
45. La République du Togo (le Togo)
46. La République de l'Ouganda (l'Ouganda)
47. La République de la Zambie (la Zambie)
48. La République du Zimbabwe (le Zimbabwe)
112
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE. i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS v
INTRODUCTION 1
1. PROBLEMATIQUE DU SUJET 1
2. HYPOTHESE DE TRAVAIL 3
3. CHOIX DU SUJET ET INTERET DU TRAVAIL 3
4. DELIMITATION DU SUJET 3
5. METHODES DE TRAVAIL ET TECHNIQUE DE RECHERCHE 4
6. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL 5 CHAPITRE. I LA LOI SUR LA
CROISSANCE ET LES POSSIBILITES ECONOMIQUES EN
AFRIQUE 6
SECTION I.APERCU HISTORIQUE ET OBJECTIFS DE L'AGOA 6
§ 1 APERCU HISTORIQUE 6
§ 2 LES OBJECTIFS DE L'AGOA 10
§ 3. LES AVANTAGES ET LES INCONVENIENTS DE L'AGOA 14
1. Le système généralisé de reference
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 14
2. Les avantages de L'AGOA~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~16
a. pour les Etats-Unis d'Afrique 17
b. pour les pays d'Afriques
sub-sahariennes~~.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~17
3. Les inconvenients 18
a. Pour les Etats-Unis d'Ameriques 18
B. Pour les Etats d'Afrique
sub-sahariennes~~~~~~~~~~.~~~~~~~~~~~~~~~ 19
SECTION.II. L'ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA LOI AGOA
20
§1. LES CONDITIONS D'ELIGIBILITE 20
1. Les conditions principales~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~20
a. La sécurité nationale des Etats-Unis
d'Amérique 21
113
2. les conditions subsidiaires 24
§.2 le Forum de l'AGOA et le pouvoir du Président des
Etats-Unis d'Amerique 27
1. Le Forum de l'AGOA ~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.27
2. Le pouvoir du Président des Etats-Unis d'Amerique
~~~~~~~~~~~~~.~~~~~~~~~.28
§.3 Le bilan sommaire de l'AGOA 29
CHAPITRE II. DE LA RADIATION DE LA RDC DE LA LISTE DES ETATS
BENEFICIAIRE DE l'AGOA 33
SECTION I. LA SITUATION ACTUELLE DE LA RDC AU REGARD DES
CONDITIONS PRINCIPALES 33
§ 1. La situation des droits de l'homme en RDC 33
1. Arrestation et detention arbitraire et
illegale~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~~~~~~34
2. Les conditions carcerales, les tortures et mauvais
traitements en detention~~.~~~~~~35
3. Les violations des droits economiques et
sociaux~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 35
4. La situation des journalistes et des défenseurs des
droits de l'homme~~~~~~~ ~~~~37
5. L'administration de la justice de l'impunite
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~.38
6. L'impunité des forces de sécurité 39
§2. Les violences sexuelles en RDC 40
1. Bref
historique~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.41
2. Viols
massifs~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~~~42
3. Consequences~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.43
§3. La lutte contre les violations des droits de l'homme et
les activités terroristes 44
1. La lutte contre les violations des droits de
l'homme~~~~~~~~~~ ~~~~~~~ ~~~~~.44
2. La lutte contre les activités terroristes 45
SECTION
II. LA SITUATION ACTUELLE DE LA RDC AU REGARD
DES CONDITIONS SUBSIDIAIRES 46
§1. Le pluralisme politique et l'égale protection des
personnes 46
1. Pluralisme politique 46
2. L'égale protection des
personnes~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~.~47
a. Le droit a un proces
equitable~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.47
b. L'égale protection devant la
loi~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.48
§2. La situation des travailleurs et les progrès
sociaux 49
1.
114
La situation des
travailleurs~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~.49
2. Les progres sociaux 50
a. Des politiques economiques pour la reduction de la pauvrete
50
b. Augmentation de la disponibilité des soins des
santés et des opportunités pour
l'education~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~51
c. Le developpement des
infrastructures~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~.52
§3. Les investissements de la RDC 53
1. La situation des investissements en
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~.53
2. Les opportunités des investissements en
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~ 54
a. Le secteur agricole 55
b. Le secteur forestier ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~~~~~~~~~~~~ ~~
56
c. Le secteur de l'élevage et de la
pAche~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ 56
d. Le secteur de
l'énergie~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ 57
e. Le secteur
industriel~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~58
f. Le secteur touristique 59
CHAPITRE III. LES PERSPECTIVES D'AVENIR 60
SECTION I. LE BILAN DE LA RDC DANS L'AGOA 60
§.1 Des échanges commerciaux 60
1. Produits eligibles
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.60
a. Les produits agricoles et
agroalimentaires~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 61
b. Les produits forestiers et
artistiques~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 61
c. La procedure d'exportation en
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 62
2. Le bilan des echanges
commerciaux~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 62
a. La capacité des productions~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 62
a.1 La production agricole~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
63
a.2 La production agroalimentaire 63
a.3 La production des oeuvres
d'arts~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 64
a.4 La production
animale~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~~64
a.5 La production
forestière~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~65
b.
115
Le bilan des exportations de la RDC a
l'AGOA~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.65
c. Les obstacles 66
c.1 Le manque d'information 66
c.2 Le manque d'industrie agroalimentaire 66
c.3 Le manque des techniques agricoles
modernes~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 67
c.4 Le manque de politique gouvernementale sur l'AGOA en RDC en
matière
d'exportation~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~~~~.~~.67
§.2 Les investissements dans le cadre de l'AGOA 67
1. La politique générale des investissements dans
le cadre de l'AGOA~ ~~~~~~~~~~~ 67
2. Les secteurs cibles et les garanties des investissements AGOA
en RDC~~~~~~~~~~~ 69
a. Le secteur cible 69
b. Les garanties des investissements AGOA en RDC 69
3. Le bilan des investissements
AGOA~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 70
a. Réalisation~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~~70
b. Obstacles~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~~.71
b.1 Le manque de politique nationale des investissements
AGOA~~~~~~~~ ~~~~.71
b.2 L'insécurité a l'est du
pays~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.72
b.3 L'ignorance des opportunités des investissements
qu'offre l'AGOA 72
§3. L'impact de la radiation de la RDC de la liste des Etats
bénéficiaires de l'AGOA 73
1. Les relations diplomatiques Etats-Unis
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ 73
2. Sur la vie économique congolaise 74
a. Dans les échanges commerciaux Etats-Unis RDC 74
b. Sur les investissements Américains en
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~ 75
SECTION II LES PERSPECTIVES D'AVENIR 76
§1. Les intérêts de la RDC à
réintégrer la liste des Etats bénéficiaires de
l'AGOA 76
1. Les intérêts de la
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 76
a. L'importance du marché Américain pour les
produits congolais~~~~~~~~~~~~ ~~.76
b. Les possibilités de création
d'emploi~~~~~~~~~.~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~76
c. Le développement de l'agriculture en
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 76
d.
116
Le développement de l'industrie
agroalimentaire~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~.78
e. L'attraction des investissements
Américain~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~79
f. La croissance economique de la
RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~79
g. La reduction de la
pauvrete~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~80
h. L'exportation des oeuvres d'arts et de la culture congolaise
aux Etats-Unis~~~~~ ~~~80
i. L'epanouissement de la femme congolaise entrepreneure 82
j. La credibilite de la RDC au niveau
international~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~83
k. Le benefice de la franchise de l'AGOA 84
2. La manifestation de la volonte de reintegrer
l'AGOA~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~ 85
a. La mise en place d'une cellule des
crises~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~85
§2. La lutte contre les violences sexuelles
~~~~~~~~~~~~~~~~86
1. Par la communaute internationale 87
a. Le conseil de securite des nations
Unies~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~ 87
b. L'Union Africaine~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
87
2. Par le gouvernement congolais 87
a. Le renforcement des mécanismes des répressions
des crimes sexuels commis par les
FARDC 87
b. Le renforcement des capacités des structures
d'accompagnement des victimes des
violences sexuelles 88
c. Le suivi des enfants nes des violences sexuelles 89
§3. La mise en place d'une politique des investissements
AGOA 89
1. La réalisation d'une étude des secteurs offrant
des opportunités des investissements americain en RDC 89
2. La mise en place d'une politique des investissements AGOA
90
§4. L'accroissement de la production des oeuvres d'art dans
le cadre AGOA 90
1. La sensibilisation des producteurs 90
2. Les contacts avec les professionnels des oeuvres d'arts aux
Etats-Unis 90
§5.La relance de l'agriculture 92
2.
117
Le secteur de la
pêche~~~~~~~~~~~~~~~~.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 94
3. Le secteur de l'élevage 94
4. Le secteur
agroalimentaire~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ 95
§6. La mise en place effective des structure de L'AGOA 95
1. Le comité national de suivi des activités de
l'AGOA en RDC 96
2. L'installation du point focal AGOA RDC~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
~~~~~ 98
CONCLUSION ~~~~~ 99
ANNEXES~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.110
BIBLIOGRAPHIE 102
TABLE DES MATIERES 112
|