c. Le football amateur financé en partie grâce
au football professionnel
> Le contrat de progrès entre la FFF et la LFP
L'article 8 du protocole d'accord financier signé entre
la Fédération Française de Football (FFF) et la Ligue de
Football professionnelle (LFP) en juin 2002 pour une durée de cinq (5)
ans prévoit un « contrat de progrès en faveur du
football amateur >> selon lequel la LFP s'engage à verser
chaque année au Fonds d'Aide à l'Investissement (FAI) une somme
destinée aux clubs amateurs. Le montant de cette aide a nettement
évolué depuis 2002 puisqu'il est passé successivement de 9
à 10, puis 15 et enfin 30 millions d'euros par an pour les saisons
2005/2006 à 2007/2008, soit 90 millions d'euros sur trois ans! Cette
réévaluation spectaculaire a été
décidée en juillet 2005 lors de l'Assemblée
générale de la LFP grâce à l'augmentation des droits
télévisés (Canal + devra verser à la LFP 600
millions d'euros par an pendant les saisons 2005/2006 à 2007/2008 que
celle-ci reversera ensuite entre les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2), sans
laquelle la LFP n'aurait pas pu se permettre de telles
largesses.24
L'article 10 du protocole poursuit qu'en cas de fluctuation
significative des ressources du football, l'ensemble de l'accord pris entre la
FFF et la LFP pourrait être révisé... Cela pourrait aboutir
à diminuer la somme allouée en faveur du football amateur, ainsi
à ralentir la mise en place d'installations neuves et modernes, donc
à rendre plus difficile le travail des éducateurs avec les jeunes
enfants et peut-être à baisser le niveau de formation...
> La « taxe Buffet >>
Le Fonds National de Développement du Sport (FNDS)
créé pour aider au développement du sport en
général (pas seulement du football), était financé
en 2004 à hauteur de 21,69 millions d'euros grâce à la
contribution des clubs sur la cession des droits reçus en contrepartie
de la diffusion télévisuelle de leurs rencontres (5%), soit 10%
des recettes de ce fond. La récente augmentation des droits
télévisés va accroître la valeur de ce poste et le
faire passer à 30 millions d'euros.
Le poids de cette solidarité avec le sport amateur doit
cependant être atténué dans la mesure où l'Etat
joue un rôle financier majeur : les moyens alloués au profit des
actions en faveur de
24 « Aide financière au football amateur
», L'Equipe.fr du 2 juillet 2005.
la jeunesse, de la pratique du sport et de la vie associative
étaient budgétisés à hauteur de 797,18 millions
d'euros dans le projet de loi de finances pour 2005.25 Mais il n'en
résulte pas moins que les clubs de football professionnels
français contribuent au développement du sport amateur en France.
Une baisse de leurs revenus engendrerait donc une baisse des ressources du
sport amateur français.
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