SECT I : UNE SITUATION
PRECAIRE
Après huit mois de crise qui déchire le tissu
politico -économique, la côte d'Ivoire paraît retrouver un
semblant de stabilité. Malgré les efforts déployés
tant du côté gouvernemental que des mouvements rebelles, la
situation demeure instable. Cette précarité se mesure sur le
front politico -social entraînant du coup une réalité
permanente des hostilités.
Par I : Un front
politico-économique instable
Cette situation s'explique par un environnement politique
marqué par des difficultés liées à la conduite
d'une politique gouvernementale. Cependant on assiste à un redynamisme
économique avec le déploiement des investissements.
A- Les difficultés
liées à la conduite d'une politique gouvernementale
L'une des illustrations de ces difficultés, est
l'étroitesse des marges de manoeuvre du Premier Ministre Seydou Diarra
avec la formation du gouvernement de réconciliation nationale le 20
Mars. La nomenclature a été dessinées par les accords de
Marcoussis et du document de Kiéber les 25 et 26 Janvier avant de
connaître un lifting à Accra.
En outre, la première réunion du conseil
national de Sécurité prévue le 11 mars s'est soldée
par un blocage. L'attribution des portefeuilles de la Défense et de la
Sécurité objet d'un accord entre Guillaume Soro et Laurent Gbagbo
reviendra faute de solution par tous, à titre intérimaire au
ministre des Eaux et forêts Abdou Assao du FPI et son collègue de
l'enseignement supérieur Zameogo Fofana du RDR.
Pressenti pour prendre en charge les portefeuilles litigieux,
Seydou Diarra n'en héritera pas finalement, pas plus que le
président du groupe parlementaire du PDCI le général de
brigade Ouesséan Koné. La question n'est pas tranchée
malgré une deuxième rencontre du conseil national de
Sureté. A cela, le portefeuille du Ministère de la famille est
refusé à Kandia Kamara du RDR. Sur le front social, les faits
et gestes du premier Ministre sont boycottés par les médias
publics notamment la radio et la télévision. Peu d'échos
sont donnés à ses audiences et déclarations. La
liberté de circulation et le fonctionnement ne sont pas totalement
rétablis dans un pays coupé virtuellement en deux et isolé
de ses voisins du Mali, de la Guinée et du Burkina même si on note
la reprise des relations diplomatiques avec ce dernier.
Les modifications du régime électoral, des
conditions d'éligibilité à la présidence de la
République et du code de la nationalité, la réforme du
foncier rural, principales revendications de la rébellion au
début du conflit devront probablement attendre. Mais aujourd'hui, on
assiste à un regain de l'activité économique.
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