WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déterminants de l'achèvement de l'enseignement primaire au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Adeline Carine MAKOUDJOU TCHENDJOU
ISSEA (Institut sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée) - Ingénieur statisticien 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.2.3.1.Dans l'enseignement primaire

En termes de coûts

Les contraintes macroéconomiques du pays au début des années 90 ont entre autres rendu défaillante la fourniture des services éducatifs par l'Etat. Le phénomène de «maîtres des parents» a ainsi pris de l'envol. Ces derniers perçoivent leur rémunération non de l'Etat mais des associations des parents d'élèves (APE) ou par les élites locaux. Ils représentent en 2008 environ 26,7% des enseignants des écoles primaires publiques. Ce phénomène handicape particulièrement les familles vivant en zone rurale qui déjà majoritairement défavorisées se retrouvent en train de payer davantage pour l'éducation de leurs enfants. Ceci a pour effet d'accentuer les inégalités et de dissuader certains parents à scolariser leurs enfants.

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun En termes d'accès et de participation

Le système éducatif camerounais ne rencontre en général pas de problème au niveau de l'accès à l'éducation dans le cycle primaire. En effet les taux bruts d'accès y sont en général supérieurs à 100% dans l'ensemble du territoire national. Le problème se pose plutôt en termes d'achèvement du cycle. Le taux brut d'achèvement reste inférieur à 100% (il vaut 72,70 en 2008) avec une légère variation dans les deux sous-systèmes d'enseignement. En effet tandis qu'en 2004 il vaut 56% dans le sous système francophone, il vaut 82,5% dans le sous-système anglophone pour la même année.

Le taux de redoublement est d'environ 18% dans le sous-système francophone et de 12,2% dans le sous-système anglophone. Ceci relève d'une différence fondamentale de conception de l'apprentissage et du contrôle des connaissances entre les cultures des pays francophones et anglophones d'Afrique subsaharienne.

I.2.3.2. Dans l'enseignement secondaire

Le nombre d'enseignants dans le secondaire est en constance baisse. Nous sommes quittés d'un effectif de 30 371 pour l'année scolaire 2000/2001 à 27 323 enseignants pour l'année scolaire 2007/2008.

On combine à cela un déséquilibre dans la répartition de ces enseignants sur l'ensemble du territoire national. En effet, les régions du centre, de l'ouest et du littoral sont celles qui regorgent le maximum d'effectifs dans les zones francophones. Pour l'année scolaire 2007/2008 sur 27 323 enseignants, on en dénombrait 7 891 dans la région du Centre, 4 292 à l'Ouest et 3490 dans le Littoral soit des poids respectifs de 28,9%, 15,7% et 12,8%. Les régions de l'Adamaoua, de l'Est, de l'Extrême-nord et du Sud ont leurs effectifs d'enseignants de loin inférieurs à ceux cités ci-dessus (respectivement 760, 1 069, 788 et 966) Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ont des effectifs non très éloignées l'un de l'autre et n'affichent pas de disparités assez flagrantes l'une l'autre compte tenu de la langue d'expression majoritairement anglaise qu'ils ont en partage (ils ont respectivement 3415 et 3388 enseignants en 2007/2008).

Cette inégalité dans la répartition des effectifs est une des grandes causes des disparités observées dans les résultats des examens officiels. En effet plusieurs établissements se retrouvent très souvent sans enseignants pour dispenser certaines disciplines, pour d'autres le nombre d'enseignants est tout simplement insuffisant. Les enseignants se retrouvent d'autant plus en zone urbaine au détriment des zones rurales. Ce qui explique très souvent les

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun mauvaises performances scolaires et les fortes déperditions enregistrées chez les élèves résidant dans les zones rurales.

I.2.3.3. Dans l'enseignement supérieur

Le Cameroun ne dispose que de sept universités d'Etat et un nombre non négligeable d'institutions privées d'enseignement supérieur (IPES). Les universités d'Etat regorgent le plus d'effectifs d'étudiants (en 2008, sur 150 932 étudiants dénombrés sur le territoire national, 130 872 provenaient de six7 universités d'Etat et 20 060 des IPES soit une part de 86,7%), ceci s'explique par les frais d'inscription relativement abordables par rapport à ceux du privé et la diversité des filières qu'on y trouve.

Les universités de Douala et de Yaoundé II sont celles qui enregistrent les plus grands effectifs et contribuent ainsi le plus à la croissance des effectifs des universités d'Etat. En effet, les étudiants de l'université de Douala sont passés de 18 650 en 2005 contre 31 716 étudiants en 2008. Quant à l'Université de Yaoundé II-Soa son effectif d'étudiants est passée de 18 636 étudiants en 2005 à 28630 étudiants en 2008.

Le poids des femmes dans ces effectifs quoique inférieur à celui des garçons connait cependant une nette amélioration (elles représentent 44,27% des effectifs en 2008 contre 39,7% en 2005).

Le personnel enseignant (Professeur, Maîtres de Conférences, Chargés de cours, Assistants, Attachés d'Enseignement et de Recherche) a été évalué à 2748 en 2008. Cet effectif en augmentation résulte du recrutement de 1000 enseignants par la fonction publique en 2007 (avant ce recrutement on dénombrait environ 2061 enseignants). Ce recrutement a eu entre autres pour effet d'améliorer le taux d'encadrement de 53 étudiants pour un enseignant à 48 étudiants pour un enseignant. Toutefois des efforts restent à faire car cette valeur demeure insatisfaisante quant aux recommandations internationales. Toutefois, il existe une grande disparité dans la répartition de ces enseignants parmi ces universités d'Etat. Il y a en effet une forte concentration des enseignants de rang magistral (Professeurs et Maîtres de conférence) à l'université de Yaoundé I, ceux-ci représentent 57% de l'ensemble de la catégorie susmentionnée. La structure des enseignants par grade dévoile un certain déséquilibre avec un poids important de Chargé de Cours et des Assistants qui représentent respectivement 44,7% et 32,4% de l'ensemble des enseignants. Les Professeurs et les Maîtres de conférences représentent respectivement 10% et 6%.

7 L'Université de Maroua, la dernière a été crée en 2009.

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

Dans ces trois cycles d'enseignement, la scolarisation est loin d'être homogène sur l'ensemble du territoire national. Celle-ci dépend entre autres, de la localisation administrative (province, département, arrondissement), de caractéristiques de la zone de résidence (zone urbaine/zone rurale), du genre de la personne scolarisable (garçon/fille), et du revenu de sa famille (riche/pauvre).

Le présent chapitre nous a permis de nous imprégner du contexte camerounais dans lequel nous nous trouvons notamment à travers les situations économique, sociale et culturelle mais aussi à travers une brève description de son système éducatif. Nous y avons aussi fait un état des lieux en matière d'offre et de demande en service d'éducation dans l'enseignement primaire ainsi que la présentation de l'évolution des principaux indicateurs en matière d'éducation dans le primaire. Le chapitre suivant a pour objectif de présenter les différents travaux de recherche menés sur les déterminants de l'achèvement d'un cycle d'enseignement en général et du cycle d'enseignement primaire en particulier. Tout ceci dans le but de nous familiariser des différents résultats déjà obtenus sur la question afin d'orienter par la suite notre travail.

Mémoire professionnel
Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE ET CADRE
CONCEPTUEL

Ce chapitre a pour but de donner un aperçu des travaux de recherche menés sur le phénomène d'achèvement. Pour mieux comprendre ces travaux ainsi que les différentes conclusions auxquelles les chercheurs sont parvenus, nous allons tout d'abord procéder à une définition des concepts clés y afférant.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway