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Déterminants de l'achèvement de l'enseignement primaire au Cameroun

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par Adeline Carine MAKOUDJOU TCHENDJOU
ISSEA (Institut sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée) - Ingénieur statisticien 2011
  

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CHAPITRE I: L'ÉDUCATION AU CAMEROUN

Avant toute analyse d'un phénomène il est très important de toujours éclairer la lanterne du lecteur quant au contexte dans lequel on se trouve afin de mieux comprendre et adhérer aux analyses qui pourraient suivre. Ce chapitre vise à présenter ce contexte ainsi que le système éducatif camerounais.

I.1. Contexte

I.1.1. Contexte historique

L'histoire de l'école moderne au Cameroun peut s'articuler autour de quatre phases majeures : la première qui va de 1844 à 1884 a vu l'ouverture par le Pasteur Joseph Merrik de la toute première école (1844). Cette dernière a été implantée à Bimbia, près de la ville de Limbé actuelle, dans le département de Fako. La deuxième école est fondée l'année suivante à Bethel (Douala) par un autre missionnaire, le Pasteur Alfred Saker. Quatre ans plus tard, près de 80 enfants camerounais fréquentent l'école. En 1859, on dénombre déjà 7 écoles au Cameroun : à Bimbia, à Victoria et à Douala.

La deuxième période (1884-1914) voit la Mission Suisse Allemande de Bâle et la Mission Presbytérienne Américaine débarquer au Cameroun le 18 décembre 1884 et 1885 respectivement. Les Pères Pallotins, quant à eux, arrivent au Cameroun en 1890. On leur doit l'installation de la mission catholique dans les provinces actuelles du Centre et du Sud. On assiste alors à une expansion assez marquée dans la création des missions. Celle-ci se conjugue à la création des écoles dans bon nombre des différentes missions. L'éducation scolaire au Cameroun à cette période est donc simplement le résultat de l'oeuvre d'évangélisation des différents protagonistes.

Le placement du Cameroun sous mandats français et anglais marque le début de la troisième période. Lorsque la France et la Grande Bretagne prennent possession du pays, ils portent leurs premiers efforts de scolarisation sur les régions du Centre, du Sud, du Littoral, de l'Ouest, de l'Est et du Nord-Ouest. L'école coloniale franco-britannique est l'oeuvre de l'administration, des missions et des autorités indigènes.

A contrario des sociétés côtières et forestières mentionnées ci-dessus, les sociétés situées du
côté du septentrion participaient à un univers de civilisation totalement différente,
essentiellement marqué par l'Islam. Les contacts avec le monde occidental ont été

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun extrêmement rares compte tenu de leur position géographique particulièrement délicate à atteindre mais aussi des opposions persistantes de scolarisation. Un retard de scolarisation est donc ainsi créé.

La dernière période est marquée par l'école postcoloniale (à partir de 1960). En oeuvre depuis l'indépendance, cette école fonctionne sur un double système (francophone et anglophone). Elle a été plusieurs fois réaménagée dans ses objectifs, ses contenus et ses méthodes.

I.1.2. Contexte géographique

Le Cameroun est un pays qui s'étend sur une superficie d'environ 475 650 Km2 dont 466 050 Km2 de superficie continentale et 9 600 Km2 de superficie maritime. Il présente une pluralité et une diversité singulières non seulement sur les plans géographique et écologique (on y rencontre plusieurs types de paysages, de climats et de formations végétales) mais aussi sur les plans ethnique et culturel. Ce qui lui a valu le diminutif d' « Afrique en miniature ».

Le pays se subdivise en quatre grandes zones agro-écologiques que sont : le plateau Sud camerounais couvrant le Sud forestier (régions du Centre, de l'Est, du Littoral, du Sud et du Sud-ouest) ; les hauts plateaux de l'Ouest (les régions de l'Ouest et du Nord-Ouest) ; la zone soudano-sahélienne (régions du septentrion). Deux grandes familles y sont retrouvées : la famille bantoue et la famille soudanaise.

La carte administrative du Cameroun est constituée par des régions qui sont divisées en départements eux-mêmes divisés en arrondissements. Le Cameroun compte 10 régions, 58 départements, 268 arrondissements et 58 districts (voir carte administrative du Cameroun en annexe). Cette pluralité issue d'une histoire et d'un peuplement progressif assez complexes implique sans doute une certaine fragilité sociale, mais fonde aussi la richesse du pays, dont on trouve de multiples traces dans son identité actuelle, et particulièrement, dans l'organisation et la variété de son système éducatif.

1.1.3. Contexte socioculturel

Le Cameroun est un pays « bilingue » composée d'une partie à majorité « francophone » et une partie à majorité « anglophone ». Cette dernière partie concerne deux régions sur les dix que renferme la carte administrative du pays, soit environ 20% de la population totale. Le pays compte près de 230 ethnies pour au moins 240 langues nationales. Ces ethnies diffèrent sensiblement par leurs coutumes, leurs modes de vie et leurs localités.

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Langues officielles depuis 1961, le français et l'anglais n'occupent pas une situation identique. Les populations sous la tutelle britannique ont déformé la langue anglaise en l'adaptant au contexte local. C'est ainsi qu'est né le « pidgin » qui est le plus parlée dans la région du Nord-ouest au détriment de l'anglais britannique. Le français par contre a été largement propagé sous la tutelle française et apparait aujourd'hui être l'idiome le plus diffusé. Ces langues constituent des facteurs d'unification pour les populations s'exprimant dans chacune d'elles. Sur le plan religieux, la religion catholique demeure la plus pratiquée (37% de fidèles en 2006), suivie des religions protestante et musulmane (respectivement 27% et 19% la même année)

1.1.4. Contexte sociodémographique

Estimée à 17.463.836 d'habitants en novembre 2005 (RGPH, 2005) avec un taux de croissance annuel moyen de 2,8% la population du Cameroun approximerait par projection les 18 455 502 habitants en 2007. La population du Cameroun est inégalement répartie sur le territoire, d'où la grande variabilité de la densité (elle est estimée à 37,5 habitants/km2 en 2005). Les régions les plus densément peuplées sont par ordre d'importance : le Littoral (124 habitants/km2) et l'Ouest (123,8 habitants/km2), tandis que celles qui le sont le moins, sont : l'Adamaoua (13,9 habitants/km2), le Sud (13,4 habitants/km2) et l'Est (7,1 habitants/km2).

La structure par âge de la population du Cameroun est encore marquée par son extrême jeunesse. La moitié de la population a moins de 17,7 ans, les enfants âgés de moins de 15 ans représentent 43,6% de la population totale et les individus de 6 à 14 ans (la population scolarisable) représentent 23,4% de la population. Les personnes âgés (60 ans et plus) quant à eux ne représentent que 5,5% de la population totale du pays. La population active est plus nombreuse que celle à charge3 (avec un poids de 82,8% en 20074).

En dépit de cette diversité écologique et humaine, l'économie du Cameroun a connu des problèmes financiers qui ont considérablement affecté le niveau de vie des ménages et donc les effets ont été particulièrement sévères pour le secteur éducatif camerounais.

1.1.5. Contexte socio-économique

La situation économique générale, et la situation financière de l'Etat camerounais en particulier, ne sont pas étrangères aux difficultés actuelles que connait le système éducatif camerounais.

3 - il s'agit des enfants et des personnes âgées.

4 D'après l'enquête ECAM 3.

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Le Cameroun a connu une grande crise économique sur la période 1985-1994. Pour retrouver le sentier de la croissance, des réformes économiques et structurelles ont été mises en oeuvre par le Gouvernement avec l'appui de la communauté financière internationale. Au rang de ces réformes s'inscrit la diminution de 60% du salaire des fonctionnaires intervenue en septembre 1993 et la dévaluation de 50% du franc CFA en janvier 1994. Ces deux événements ont profondément affecté l'état des finances publiques en général et celui de l'éducation en particulier. Les budgets consacrés à la formation (éducation, enseignement supérieur et alphabétisation) qui représentaient plus 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) au début des années 1980, ne représentent plus que 1,5% dans les années 1995 et 1997. C'est ainsi que surviennent petit à petit des problèmes d'insuffisance de structures d'accueil, de matériels didactiques, de personnel enseignant et auxiliaires dans l'enseignement en général et dans le primaire en particulier. Ce qui va conduire les départements ministériels en charge de l'éducation à définir des priorités. Les conséquences furent l'absence d'équité et l'inefficacité de la gestion de ce système éducatif. Tout ceci se mêle à la désinvolture du personnel enseignant qui victime de la diminution de salaires et donc de celle de leur pouvoir d'achat a diminué lui aussi le sérieux accordé à l'exécution de sa tâche. On assiste par ailleurs à une interruption de recrutement dans l'enseignement public et la fermeture entre 1989 et 1995 des écoles normales d'instituteurs et instituteurs adjoints (ENI/ENIA), ce qui a eu pour conséquence la dégradation du ratio élèves/enseignants.

Cette crise financière a également affecté le niveau de vie général de la population. Les familles éprouvent de plus en plus de difficultés à financer les diverses dépenses en éducation de leurs enfants. A ceci s'ajoute le fait que l'Etat compte tenu de sa difficulté à assurer à lui tout seul cette fonction régalienne d'éducation a procédé à la privatisation de l'enseignement public. Ce qui a contribué à réduire fortement l'accès à l'éducation compte tenu des coûts élevés pratiqués par les établissements privés.

Il faut cependant noter que, les bonnes performances dans la mise en oeuvre du programme économique et financier triennal 1997-2000 ont permis d'améliorer sensiblement la stabilité macro-économique et de renforcer la base nécessaire pour une croissance soutenue de l'économie ces dernières années. Toutefois l'économie demeure fragile. En effet, « les populations n'ont pas encore pu retrouver leur niveau de vie d'avant la crise, le niveau de chômage demeure encore élevé et les rares emplois créés se retrouvent malheureusement en majorité dans les secteurs et à revenus bàs » (Rapport principal de l'ECAM3, INS, 2008)

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

En particulier, l'offre publique des services d'éducation primaire a été particulièrement affectée par les difficultés auxquelles l'Etat a dû faire face lors des années de crise, entrainant ainsi des inégalités au sein du pays.

I.2. Le système éducatif camerounais

I.2.1. Structure et organisation du système éducatif camerounais

I.2.1.1. Structure

Le système éducatif formel camerounais est constitué de deux sous-systèmes : le soussystème francophone et le sous-système anglophone. Chaque sous-système comprend cinq niveaux d'enseignement : le préscolaire, le primaire, le post primaire, le secondaire et le normal. L'enseignement supérieur quant à lui est commun aux deux sous systèmes.

Le service d'éducation est offert à la fois par l'Etat et par le privé. On parle alors respectivement d'enseignement public et d'enseignement privé. L'enseignement public est offert par les établissements d'enseignement placés sous l'autorité administrative de l'Etat et s'inscrit dans ses fonctions régaliennes. L'enseignement privé se subdivise encore en privé laïc, privé confessionnel catholique, privé confessionnel protestant et privé confessionnel musulman.

Au niveau de l'éducation de base, outre les écoles publiques et privées, il existe aussi des écoles communautaires du système formel et non formel. Pour le système formel, on parle souvent d' « Ecole des parents » et pour le système non formel ce sont les Centres Préscolaires Communautaires (CPC) et les Centres d'Education de base Non Formel (CEBNF)

Les structures prestataires de service dans l'enseignement secondaire sont les établissements secondaires dont les Lycées et collèges publiques ou privées d'enseignement Général, Technique et Professionnel.

I.2.1.2. Les niveaux d'enseignement
· L'éducation préscolaire

L'éducation préscolaire comprend l'ensemble des programmes dont la population cible est les enfants de 0 à 6 ans. Les champs couverts sont les suivants : Santé de l'enfant, protection, éveil, éducation et environnement.

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun L'enseignement maternel dure normalement deux ans dans les écoles publiques mais il peut s'étendre à trois ans dans les écoles privées. L'âge d'admission étant de 4 ans et 3 ans respectivement selon l'ordre d'enseignement. C'est un enseignement non obligatoire i.e. un enfant ayant l'âge d'admission à l'école primaire peut y accéder indépendamment du fait qu'il ait suivi un enseignement maternel ou non.

· L'enseignement primaire

La durée du cycle primaire est de six ans. Il convient de noter qu'elle était de sept ans dans le sous-système anglophone mais depuis 2007 elle a été ramenée à six ans. L'âge légal d'admission à ce niveau d'enseignement est de 6 ans. La fin du cycle est sanctionnée par un diplôme respectivement le CEP (Certificat d'Etudes Primaires) pour le sous-système francophone et le FSLC (First School Living Certificate) pour le sous-système anglophone.

· L'enseignement post-primaire

L'enseignement post-primaire concerne une partie des élèves sortant du primaire. Ces élèves suivent une formation d'une durée totale de deux ans leur permettant à la sortie soit d'intégrer l'enseignement secondaire technique soit de s'intégrer dans la vie active.

· L'enseignement secondaire général et technique

L'enseignement secondaire général et technique s'étend sur 7 ans, dont 4 années d'études pour le premier cycle et 3 années pour le second cycle dans le sous-système francophone. Dans le sous-système anglophone le premier cycle dure 5 années et le second cycle dure 2 ans. Ce niveau d'enseignement est sanctionné par l'obtention d'un diplôme, le baccalauréat pour le sous-système francophone et le General Certificate of Education Advanced Level (GCEAL) pour le sous-système anglophone.

· L'enseignement supérieur

L'accès à l'enseignement supérieur est libre pour les titulaires du baccalauréat ou du GCE A Level. L'enseignement supérieur est dispensé dans sept universités d'Etat ainsi que dans un certain nombre d'institutions privées.

· L'enseignement normal

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

L'enseignement normal s'occupe de la formation des enseignants du primaire, de la maternelle et du secondaire général et technique. L'entrée dans ces écoles de formation se fait généralement sous concours sous réserve d'un certain profil académique.

NB : Il convient de noter que les orientations du Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi (DSCE), prévoient une réforme du secteur de l'éducation avec une introduction d'un cycle d'enseignement fondamental d'une durée de 9 à 10 ans.

I.2.1.3. Organisation du système éducatif

Le Décret N°2006/306 du 22 septembre 2006 portant organisation du Gouvernement a rattaché les six niveaux d'enseignement énumérés plus haut aux structures gouvernementales suivantes:

1' Ministère de l'Enseignement Supérieur (MINESUP) qui se charge l'enseignement supérieur et post secondaire;

1' Ministère de l'Education de Base (MINEDUB) qui se charge de l'enseignement maternel, primaire et normal;

1' Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) qui se charge de l'enseignement secondaire général et technique, et normal ;

1' Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP) qui se charge de l'enseignement post-primaire et la formation professionnelle.

1' Ministère de la Jeunesse (MINJEUN) ayant à sa charge l'alphabétisation et l'éducation non formelle.

I.2.2. Présentation synoptique de l'enseignement primaire au Cameroun

I.2.2.1. L'offre scolaire dans le primaire

L'offre scolaire représente l'ensemble des structures scolaires pour l'organisation de l'enseignement (locaux, équipements, matériels didactiques), humaines (personnels enseignant et d'encadrement) et institutionnelles (législation nationale). Nous allons analyser cette offre dans le primaire tour à tour par les dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat, les infrastructures et le personnel enseignant.

L'éducation dans l'ensemble a connu un gain d'intérêt sur la période 2000 à 2008. En

effet son poids dans le budget de l'Etat a augmenté d'environ cinq points en 2008 par rapport

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

à l'année 2000, pour une évolution moyenne d'environ 0.56 points par an. La part des dépenses d'éducation dans le primaire a elle cependant connu une baisse. Restée stable de 2002 à 2004, elle connait une baisse d'environ cinq points à partir des années 2005. Ces poids quoique inférieurs à ceux des pays voisins (La RCA et le Tchad affichent en 2005 des poids respectifs de 52% et 50%) sont toutefois élevés lorsqu'on considère tous les niveaux d'enseignement que comporte le système éducatif camerounais (Pour six niveaux d'enseignement, le budget de l'enseignement primaire représente à lui tout seul plus du tiers du budget de l'éducation). C'est dire toute la priorité que représente l'enseignement primaire dans la stratégie éducative

Tableau 1 : Evolution du poids des dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat et de la part de celles-ci consacrées au primaire.

 

Part de l'éducation dans le budget de l'Etat (en %)

Part du primaire dans
les dépenses
d'éducation (%)

2000

11,87

---

2001

11,21

---

2002

12,90

40,00

2003

12,87

40,00

2004

15,59

40,00

2005

17,05

35,06

2006

11

34,22

2007

14,81

36,99

2008

16,91

35,80

 

Source : MINFI et ISU

. L'offre d'écoles primaires au Cameroun est croissante entre 1996 et 2009 avec un taux

de croissance de 60,3% sur toute cette période. Cette croissance dans le public se justifie par la volonté du Gouvernement de respecter ses engagements internationaux en faveur de la scolarisation primaire universelle et par les différentes aides dont a bénéficié le Gouvernement pour le développement de ce cycle (notamment l'Initiative Fast Track5 de la Banque Mondiale dont bénéficie le Cameroun). La part du privé dans cette offre qui a évolué en hausse résulte du développement de l'entrepreneuriat chez les investisseurs privés qui répondent favorablement à l'incapacité de l'Etat d'assurer à lui seul cette fonction régalienne.

5 Il s'agit d'un programme de subvention pour venir en aide à tous les pays en développement qui bien que manifestant une volonté avérée de réaliser l'EPU manquent de financement conséquent.

Mémoire professionnel
Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

Tableau 2 : Evolution du nombre d'écoles primaires de l'année scolaire 1996/1997 à 2008/2009 selon l'ordre d'enseignement.

Année Public Part du privé (%) Ensemble

1996/1997

6593

23,7

8643

1997/1998

6882

21,4

8751

1998/1999

6586

25,2

8801

1999/2000

6673

24,6

8855

2000/2001

6877

30,1

9832

2002/2003

7693

26,9

10519

2003/2004

7891

27,7

10913

2006/2007

9000

28,0

12505

2007/2008

9224

29,0

12999

2008/2009

9656

30,3

13856

 

Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009

Le nombre d'enseignants est croissant en 2000 et 2009. L'accroissement résulte du recrutement de plus en plus considérable d'enseignants pour répondre à l'accroissement d'effectifs scolarisés, cependant on observe tout de même une grande proportion d'enseignants non formés parmi ceux-ci (ils avoisinent les 30%). Ces enseignants sont en général des universitaires et se retrouvent en majorité dans les établissements privés.

Tableau 3 : Evolution du nombre d'enseignants dans le primaire de 2000/2001 à 2008/2009.

Année scolaire

Nombre enseignants
total

% Femmes

% enseignants formés

2000/2001

43 135

35,50

---

2001/2002

42 873

35,50

---

2002/2003

45 089

35,14

---

2003/2004

49 042

32,78

68,06

2004/2005

55 266

39,70

68,53

2005/2006

62 280

40,00

62,74

2006/2007

67 081

40,14

61,77

2007/2008

70 230

42,51

---

2008/2009

69 544

44,21

---

 

Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun I.2.2.2. La demande d'éducation dans le primaire

La population scolarisable au Cameroun est croissante sur la période 2000 à 2009. Estimée à 2 600 276 l'année scolaire 2000/2001 elle vaut 2 944 115 l'année scolaire 2009/2010 soit un taux de croissance de 13,22%. En 2009/2010, cette population représente environ 15,08% de la population totale. D'où le poids non négligeable que représente la population scolarisable au sein de la population totale.

Graphique 1: Evolution de la population scolarisable (population de 6 à 14 ans) de 2000 à 2010.

2 900 000

2 800 000

2 700 000

2 600 000

3 000 000

2 944 115

2 500 000

2 400 000

2 600 276

Source : Institut de Statistique de l'UNESCO (ISU)

La majorité des effectifs du primaire se retrouvent à la SIL et ces effectifs décroissent lorsque la classe ou le niveau d'études augmente. Cela tire son explication de nombreux abandons et des redoublements enregistrés au cours du cycle. Le poids des filles dans les effectifs par classe reste inférieur à celui des garçons. Ceci résulte de la scolarisation encore faible enregistrée chez les enfants de sexe féminin.

Mémoire professionnel
Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Tableau 4 :
Répartition des élèves du primaire selon la classe et l'ordre d'enseignement en

2008/2009

CE2

CM1

CM2
Ensemble

Source : MINEDUB

CPS

CE1

SIL

CP

 

629

653

163

274

 

792

927

45,9

 

3

322

9

805

 

13

127

49,9

 

462

694

132

173

 

594

867

46,4

 

433

465

133

334

 

566

799

46,3

 

393

899

119

878

 

513

777

46,3

 

356

238

112

320

 

468

558

46,2

 

302

758

97

849

 

400

607

44,8

2

582

029

768

633

3

350

662

46,1

 

Public Privé Total

Pourcentage des
filles (%)

En ce qui concerne les effectifs par âge, en 2008/2009 les enfants de 7 ans constituent l'effectif le plus élevé avec 508 820 enfants enregistrés. Les enfants de moins de cinq ans et ceux de 15 ans et plus présentent des effectifs faibles. Ceci se justifie par leurs âges qui sont pour les uns inférieurs et pour les autres supérieurs à l'âge normal du cycle.

Tableau 5 : Répartition des élèves du primaire par âge/tranche d'âge selon le sexe en 2008/2009.

Tranches d'âge Proportion de filles (%) Total Filles

Moins de 5 ans

48,4

 

21

843

 

10

581

5 ans

47,9

 

158

071

 

75

732

6 ans

47,0

 

473

131

 

222

159

7 ans

46,7

 

508

820

 

237

848

8 ans

46,9

 

500

856

 

235

144

9 ans

46,6

 

466

370

 

217

560

10 ans

45,8

 

421

208

 

192

790

11 ans

44,9

 

327

282

 

146

859

12 ans

43,8

 

223

203

 

97

759

13 ans

43,9

 

132

072

 

58

033

14 ans

42,3

 

70

487

 

29

847

15 ans

40,8

 

32

123

 

13

091

16 ans

39,2

 

11

235

 

4

409

17 ans

35,0

 

3

083

 

1

080

18 ans et +

30,3

 
 

877

 
 

266

Total

46,1

3

350

662

1

543

159

 

Source : MINEDUB

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

En 2008/2009, le sous-système francophone regorge 78,5% des effectifs du primaire contre 22,5% pour le sous-système anglophone. Ceci est compréhensible compte tenu de la structure de la population qui est à majorité constituée de francophones. Dans les deux sous-systèmes, la proportion de garçons est supérieure à celle des filles.

Tableau 6 : Effectif des élèves du primaire par sous-système d'enseignement, par sexe et par région en 2008/2009.

Sous-système

Anglophone

 
 
 

Francophone

 
 
 
 

Région

Garçon

 

Fille

 

Total

 

Garçon

 

Fille

 
 

Total

 

AD

5

041

 

4 423

9

464

92

491

 

68

066

160

557

CE

21

646

 

22 468

44

114

268

125

 

256

321

524

446

ES

3

827

 

3 683

7

510

95

468

 

81

245

176

713

EN

2

581

 

2451

5

032

341

513

 

234

059

575

572

LT

27

071

 

26 952

54

023

149

022

 

143

929

292

951

NO

2

175

 

1841

4

016

197

711

 

132

864

330

575

NW

183

149

 

170 912

354

061

4

387

 

4

198

8

585

OU

13

898

 

13 584

27

482

227

003

 

209

852

436

855

SU

2

195

 

2 180

4

375

58

305

 

54

168

112

473

SW

106

270

 

104 903

211

173

3

597

 

3

542

7

139

Pays

367

853

 

353 397

721

250

1 439

650

1

189

762

2 629

412

 

Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009

I.2.2.3. Evolution de quelques indicateurs de performance dans le cycle primaire

Il est fort usage d'apprécier la participation à l'éducation dans un cycle d'enseignement donné. Cette participation mesure le degré auquel la population d'âge scolarisable adhère aux études d'un cycle. Pour cela, on utilise généralement le taux brut de scolarisation (TBS). Il mesure la capacité d'accueil des enfants d'âge scolaire par le système. Le taux brut d'achèvement quant à lui permet d'apprécier le rendement interne ou l'efficacité du système car il permet d'apprécier à la fois l'ampleur du phénomène d'abandon et de non scolarisation par rapport à celui de l'achèvement complet d'un cycle d'études.

Le taux brut de scolarisation dans l'ensemble a connu une amélioration d'environ 24 points sur l'ensemble de la période 2000-2008. Ceci pourrait s'expliquer par une hausse des effectifs consécutifs à la suppression des frais d'écolage dans le public. Chez les filles ce taux connait une amélioration d'environ 23 points.

Mémoire professionnel
Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Graphique 2 :
Evolution des taux bruts de scolarisation au primaire des années scolaires

2000/2001 à 2008/2009.

86,03

110,92

102,42

TBS

120,00

100,00

79,18

TBS chez les filles

80,00

60,00

40,00

20,00

Source : ISU

Le graphique ci-dessous révèle une amélioration du ratio élèves/enseignants6 de 2000 à 2008. En effet celui-ci passe de 52 en 2000 à 46 en 2008. Toutefois sur cette période ce ratio s'est déprécié entre 2001 et 2003. Ceci serait dû à la suppression des frais d'écolage en 2000/2001 qui a eu pour effet d'augmenter les effectifs scolarisés. Ce ratio s'améliore par la suite du fait du recrutement des enseignants opéré par le gouvernement en guise de réaction à la hausse des effectifs.

6 Il s'agit du nombre moyen d'élèves par enseignant.

60,00

51,28

50,01

40,00

20,00

Mémoire professionnel
Analyse des déterminan ts de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

Graphique 3 : Evolution du ratio élèves-enseignants dans l'enseignement primaire de 2000 à 2009.

40

70

60

50

30

20

10

-

52

63 61

Source : ISU

Le taux brut d'achèvement dans l'ensemble a connu une nette amélioration tout au long de la période (+21,5 points) bien que demeurant inférieur à 100%. On enregistre cependant une baisse de ce taux dans les années 2003/2004 à 2006/2007. La même tendance est observée pour ce taux chez les filles avec une évolution de 16,5 points, mais les valeurs de ce taux chez les filles sont inférieures à celles des garçons. Les filles achèveraient donc moins le cycle d'études primaires ou sont tout simplement les plus victimes de la non scolarisation.

Graphique 4 : Evolution des taux bruts d'achèvement du primaire de l'année scolaire 2001/2002 à 2008/2009.

Source : ISU

Par : MAKOUDJOU T, Adeline Carine ; élève IAS4 (c) UNESCO/ISSEA, Juin 2011

120,00

100,00

80,00

Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

I.2.2.4. Engagements internationaux du Cameroun en faveur de l'éducation primaire

Le Cameroun a adhéré à plusieurs initiatives internationales de promotion de la

scolarisation primaire universelle. Nous allons mentionner quelques unes parmi celles-ci.

La déclaration mondiale sur l'éducation pour tous communément appelée « Déclaration de Jomtien », adoptée à l'issue d'une conférence mondiale sur l'éducation pour tous (tenue du 05 au 09 mars 1990 à Jomtien en Thailande) et s'étant fixé comme objectif d'universaliser l'accès à l'éducation Forum de Dakar (Avril 2000).

Le cadre d'action de Dakar pour l'éducation pour tous adopté au Forum mondial sur l'éducation (Dakar, Sénégal, Avril 2000) sous l'égide de l'UNESCO. Ce fut le premier et le plus important évènement en matière d'éducation à l'aube du troisième millénaire. Les participants (au nombre de 181) se sont engagés pour l'horizon 2015 à améliorer l'accès à un enseignement primaire obligatoire ainsi que les niveaux d'alphabétisation des adultes, d'éliminer les disparités de genre dans les enseignements primaire et secondaire et enfin d'améliorer la qualité de l'éducation.

La Déclaration du milénaire (septembre 2000) adoptée à la suite de la conférence des Nations Unies tenue du 06 au 08 septembre à New-York et ayant réuni 147 chefs d'Etat et de Gouvernement. Cette déclaration a formulé huit objectifs à atteindre à l'horizon 2015 dont le deuxième concerne l'éducation des enfants. Ce deuxième objectif s'énonce en ces termes : « Assurer l'éducation primaire pour tous ». Il vise à ce que tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, puissent bénéficier d'ici 2015 d'un cycle complet d'études primaires.

I.2.3. Faiblesses et distorsions du système éducatif camerounais

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery