I.1.1. Contexte historique
L'histoire de l'école moderne au Cameroun peut
s'articuler autour de quatre phases majeures : la première qui va de
1844 à 1884 a vu l'ouverture par le Pasteur Joseph Merrik de la toute
première école (1844). Cette dernière a été
implantée à Bimbia, près de la ville de Limbé
actuelle, dans le département de Fako. La deuxième école
est fondée l'année suivante à Bethel (Douala) par un autre
missionnaire, le Pasteur Alfred Saker. Quatre ans plus tard, près de 80
enfants camerounais fréquentent l'école. En 1859, on
dénombre déjà 7 écoles au Cameroun : à
Bimbia, à Victoria et à Douala.
La deuxième période (1884-1914) voit la Mission
Suisse Allemande de Bâle et la Mission Presbytérienne
Américaine débarquer au Cameroun le 18 décembre 1884 et
1885 respectivement. Les Pères Pallotins, quant à eux, arrivent
au Cameroun en 1890. On leur doit l'installation de la mission catholique dans
les provinces actuelles du Centre et du Sud. On assiste alors à une
expansion assez marquée dans la création des missions. Celle-ci
se conjugue à la création des écoles dans bon nombre des
différentes missions. L'éducation scolaire au Cameroun à
cette période est donc simplement le résultat de l'oeuvre
d'évangélisation des différents protagonistes.
Le placement du Cameroun sous mandats français et
anglais marque le début de la troisième période. Lorsque
la France et la Grande Bretagne prennent possession du pays, ils portent leurs
premiers efforts de scolarisation sur les régions du Centre, du Sud, du
Littoral, de l'Ouest, de l'Est et du Nord-Ouest. L'école coloniale
franco-britannique est l'oeuvre de l'administration, des missions et des
autorités indigènes.
A contrario des sociétés côtières
et forestières mentionnées ci-dessus, les sociétés
situées du
côté du septentrion participaient à un
univers de civilisation totalement différente,
essentiellement
marqué par l'Islam. Les contacts avec le monde occidental ont
été
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
extrêmement rares compte tenu de leur position
géographique particulièrement délicate à atteindre
mais aussi des opposions persistantes de scolarisation. Un retard de
scolarisation est donc ainsi créé.
La dernière période est marquée par
l'école postcoloniale (à partir de 1960). En oeuvre depuis
l'indépendance, cette école fonctionne sur un double
système (francophone et anglophone). Elle a été plusieurs
fois réaménagée dans ses objectifs, ses contenus et ses
méthodes.
I.1.2. Contexte géographique
Le Cameroun est un pays qui s'étend sur une superficie
d'environ 475 650 Km2 dont 466 050 Km2 de superficie
continentale et 9 600 Km2 de superficie maritime. Il présente
une pluralité et une diversité singulières non seulement
sur les plans géographique et écologique (on y rencontre
plusieurs types de paysages, de climats et de formations
végétales) mais aussi sur les plans ethnique et culturel. Ce qui
lui a valu le diminutif d' « Afrique en miniature ».
Le pays se subdivise en quatre grandes zones
agro-écologiques que sont : le plateau Sud camerounais couvrant le Sud
forestier (régions du Centre, de l'Est, du Littoral, du Sud et du
Sud-ouest) ; les hauts plateaux de l'Ouest (les régions de l'Ouest et du
Nord-Ouest) ; la zone soudano-sahélienne (régions du
septentrion). Deux grandes familles y sont retrouvées : la famille
bantoue et la famille soudanaise.
La carte administrative du Cameroun est constituée par
des régions qui sont divisées en départements
eux-mêmes divisés en arrondissements. Le Cameroun compte 10
régions, 58 départements, 268 arrondissements et 58 districts
(voir carte administrative du Cameroun en annexe). Cette pluralité issue
d'une histoire et d'un peuplement progressif assez complexes implique sans
doute une certaine fragilité sociale, mais fonde aussi la richesse du
pays, dont on trouve de multiples traces dans son identité actuelle, et
particulièrement, dans l'organisation et la variété de son
système éducatif.
1.1.3. Contexte socioculturel
Le Cameroun est un pays « bilingue »
composée d'une partie à majorité « francophone »
et une partie à majorité « anglophone ». Cette
dernière partie concerne deux régions sur les dix que renferme la
carte administrative du pays, soit environ 20% de la population totale. Le pays
compte près de 230 ethnies pour au moins 240 langues nationales. Ces
ethnies diffèrent sensiblement par leurs coutumes, leurs modes de vie et
leurs localités.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Langues officielles depuis 1961, le français et l'anglais
n'occupent pas une situation identique. Les populations sous la tutelle
britannique ont déformé la langue anglaise en l'adaptant au
contexte local. C'est ainsi qu'est né le « pidgin » qui est le
plus parlée dans la région du Nord-ouest au détriment de
l'anglais britannique. Le français par contre a été
largement propagé sous la tutelle française et apparait
aujourd'hui être l'idiome le plus diffusé. Ces langues constituent
des facteurs d'unification pour les populations s'exprimant dans chacune
d'elles. Sur le plan religieux, la religion catholique demeure la plus
pratiquée (37% de fidèles en 2006), suivie des religions
protestante et musulmane (respectivement 27% et 19% la même
année)
1.1.4. Contexte sociodémographique
Estimée à 17.463.836 d'habitants en novembre
2005 (RGPH, 2005) avec un taux de croissance annuel moyen de 2,8% la population
du Cameroun approximerait par projection les 18 455 502 habitants en 2007. La
population du Cameroun est inégalement répartie sur le
territoire, d'où la grande variabilité de la densité (elle
est estimée à 37,5 habitants/km2 en 2005). Les
régions les plus densément peuplées sont par ordre
d'importance : le Littoral (124 habitants/km2) et l'Ouest (123,8
habitants/km2), tandis que celles qui le sont le moins, sont :
l'Adamaoua (13,9 habitants/km2), le Sud (13,4
habitants/km2) et l'Est (7,1 habitants/km2).
La structure par âge de la population du Cameroun est
encore marquée par son extrême jeunesse. La moitié de la
population a moins de 17,7 ans, les enfants âgés de moins de 15
ans représentent 43,6% de la population totale et les individus de 6
à 14 ans (la population scolarisable) représentent 23,4% de la
population. Les personnes âgés (60 ans et plus) quant à eux
ne représentent que 5,5% de la population totale du pays. La population
active est plus nombreuse que celle à charge3 (avec un poids
de 82,8% en 20074).
En dépit de cette diversité écologique
et humaine, l'économie du Cameroun a connu des problèmes
financiers qui ont considérablement affecté le niveau de vie des
ménages et donc les effets ont été particulièrement
sévères pour le secteur éducatif camerounais.
1.1.5. Contexte socio-économique
La situation économique générale, et la
situation financière de l'Etat camerounais en particulier, ne sont pas
étrangères aux difficultés actuelles que connait le
système éducatif camerounais.
3 - il s'agit des enfants et des personnes
âgées.
4 D'après l'enquête ECAM 3.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Le Cameroun a connu une grande crise économique sur la
période 1985-1994. Pour retrouver le sentier de la croissance, des
réformes économiques et structurelles ont été mises
en oeuvre par le Gouvernement avec l'appui de la communauté
financière internationale. Au rang de ces réformes s'inscrit la
diminution de 60% du salaire des fonctionnaires intervenue en septembre 1993 et
la dévaluation de 50% du franc CFA en janvier 1994. Ces deux
événements ont profondément affecté l'état
des finances publiques en général et celui de l'éducation
en particulier. Les budgets consacrés à la formation
(éducation, enseignement supérieur et alphabétisation) qui
représentaient plus 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) au
début des années 1980, ne représentent plus que 1,5% dans
les années 1995 et 1997. C'est ainsi que surviennent petit à
petit des problèmes d'insuffisance de structures d'accueil, de
matériels didactiques, de personnel enseignant et auxiliaires dans
l'enseignement en général et dans le primaire en particulier. Ce
qui va conduire les départements ministériels en charge de
l'éducation à définir des priorités. Les
conséquences furent l'absence d'équité et
l'inefficacité de la gestion de ce système éducatif. Tout
ceci se mêle à la désinvolture du personnel enseignant qui
victime de la diminution de salaires et donc de celle de leur pouvoir d'achat a
diminué lui aussi le sérieux accordé à
l'exécution de sa tâche. On assiste par ailleurs à une
interruption de recrutement dans l'enseignement public et la fermeture entre
1989 et 1995 des écoles normales d'instituteurs et instituteurs adjoints
(ENI/ENIA), ce qui a eu pour conséquence la dégradation du ratio
élèves/enseignants.
Cette crise financière a également
affecté le niveau de vie général de la population. Les
familles éprouvent de plus en plus de difficultés à
financer les diverses dépenses en éducation de leurs enfants. A
ceci s'ajoute le fait que l'Etat compte tenu de sa difficulté à
assurer à lui tout seul cette fonction régalienne
d'éducation a procédé à la privatisation de
l'enseignement public. Ce qui a contribué à réduire
fortement l'accès à l'éducation compte tenu des
coûts élevés pratiqués par les établissements
privés.
Il faut cependant noter que, les bonnes performances dans la
mise en oeuvre du programme économique et financier triennal 1997-2000
ont permis d'améliorer sensiblement la stabilité
macro-économique et de renforcer la base nécessaire pour une
croissance soutenue de l'économie ces dernières années.
Toutefois l'économie demeure fragile. En effet, « les populations
n'ont pas encore pu retrouver leur niveau de vie d'avant la crise, le niveau de
chômage demeure encore élevé et les rares emplois
créés se retrouvent malheureusement en majorité dans les
secteurs et à revenus bàs » (Rapport principal de l'ECAM3,
INS, 2008)
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
En particulier, l'offre publique des services
d'éducation primaire a été particulièrement
affectée par les difficultés auxquelles l'Etat a dû faire
face lors des années de crise, entrainant ainsi des
inégalités au sein du pays.
I.2. Le système éducatif
camerounais
I.2.1. Structure et organisation du système
éducatif camerounais
I.2.1.1. Structure
Le système éducatif formel camerounais est
constitué de deux sous-systèmes : le soussystème
francophone et le sous-système anglophone. Chaque sous-système
comprend cinq niveaux d'enseignement : le préscolaire, le primaire, le
post primaire, le secondaire et le normal. L'enseignement supérieur
quant à lui est commun aux deux sous systèmes.
Le service d'éducation est offert à la fois par
l'Etat et par le privé. On parle alors respectivement d'enseignement
public et d'enseignement privé. L'enseignement public est offert par les
établissements d'enseignement placés sous l'autorité
administrative de l'Etat et s'inscrit dans ses fonctions régaliennes.
L'enseignement privé se subdivise encore en privé laïc,
privé confessionnel catholique, privé confessionnel protestant et
privé confessionnel musulman.
Au niveau de l'éducation de base, outre les
écoles publiques et privées, il existe aussi des écoles
communautaires du système formel et non formel. Pour le système
formel, on parle souvent d' « Ecole des parents » et pour le
système non formel ce sont les Centres Préscolaires
Communautaires (CPC) et les Centres d'Education de base Non Formel (CEBNF)
Les structures prestataires de service dans l'enseignement
secondaire sont les établissements secondaires dont les Lycées et
collèges publiques ou privées d'enseignement
Général, Technique et Professionnel.
I.2.1.2. Les niveaux d'enseignement
· L'éducation
préscolaire
L'éducation préscolaire comprend l'ensemble des
programmes dont la population cible est les enfants de 0 à 6 ans. Les
champs couverts sont les suivants : Santé de l'enfant, protection,
éveil, éducation et environnement.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
L'enseignement maternel dure normalement deux ans dans les
écoles publiques mais il peut s'étendre à trois ans dans
les écoles privées. L'âge d'admission étant de 4 ans
et 3 ans respectivement selon l'ordre d'enseignement. C'est un enseignement non
obligatoire i.e. un enfant ayant l'âge d'admission à
l'école primaire peut y accéder indépendamment du fait
qu'il ait suivi un enseignement maternel ou non.
· L'enseignement primaire
La durée du cycle primaire est de six ans. Il convient
de noter qu'elle était de sept ans dans le sous-système
anglophone mais depuis 2007 elle a été ramenée à
six ans. L'âge légal d'admission à ce niveau d'enseignement
est de 6 ans. La fin du cycle est sanctionnée par un diplôme
respectivement le CEP (Certificat d'Etudes Primaires) pour le
sous-système francophone et le FSLC (First School Living Certificate)
pour le sous-système anglophone.
· L'enseignement post-primaire
L'enseignement post-primaire concerne une partie des
élèves sortant du primaire. Ces élèves suivent une
formation d'une durée totale de deux ans leur permettant à la
sortie soit d'intégrer l'enseignement secondaire technique soit de
s'intégrer dans la vie active.
· L'enseignement secondaire général
et technique
L'enseignement secondaire général et technique
s'étend sur 7 ans, dont 4 années d'études pour le premier
cycle et 3 années pour le second cycle dans le sous-système
francophone. Dans le sous-système anglophone le premier cycle dure 5
années et le second cycle dure 2 ans. Ce niveau d'enseignement est
sanctionné par l'obtention d'un diplôme, le baccalauréat
pour le sous-système francophone et le General Certificate of Education
Advanced Level (GCEAL) pour le sous-système anglophone.
· L'enseignement supérieur
L'accès à l'enseignement supérieur est
libre pour les titulaires du baccalauréat ou du GCE A Level.
L'enseignement supérieur est dispensé dans sept
universités d'Etat ainsi que dans un certain nombre d'institutions
privées.
· L'enseignement normal
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
L'enseignement normal s'occupe de la formation des
enseignants du primaire, de la maternelle et du secondaire
général et technique. L'entrée dans ces écoles de
formation se fait généralement sous concours sous réserve
d'un certain profil académique.
NB : Il convient de noter que les
orientations du Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi
(DSCE), prévoient une réforme du secteur de l'éducation
avec une introduction d'un cycle d'enseignement fondamental d'une durée
de 9 à 10 ans.
I.2.1.3. Organisation du
système éducatif
Le Décret N°2006/306 du 22 septembre 2006 portant
organisation du Gouvernement a rattaché les six niveaux d'enseignement
énumérés plus haut aux structures gouvernementales
suivantes:
1' Ministère de l'Enseignement Supérieur (MINESUP)
qui se charge l'enseignement supérieur et post secondaire;
1' Ministère de l'Education de Base (MINEDUB) qui se
charge de l'enseignement maternel, primaire et normal;
1' Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) qui
se charge de l'enseignement secondaire général et technique, et
normal ;
1' Ministère de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle (MINEFOP) qui se charge de l'enseignement post-primaire et la
formation professionnelle.
1' Ministère de la Jeunesse (MINJEUN) ayant à sa
charge l'alphabétisation et l'éducation non formelle.
I.2.2. Présentation synoptique de l'enseignement
primaire au Cameroun
I.2.2.1. L'offre scolaire dans le
primaire
L'offre scolaire représente l'ensemble des structures
scolaires pour l'organisation de l'enseignement (locaux, équipements,
matériels didactiques), humaines (personnels enseignant et
d'encadrement) et institutionnelles (législation nationale). Nous allons
analyser cette offre dans le primaire tour à tour par les
dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat, les
infrastructures et le personnel enseignant.
L'éducation dans l'ensemble a connu un gain
d'intérêt sur la période 2000 à 2008. En
effet son poids dans le budget de l'Etat a augmenté
d'environ cinq points en 2008 par rapport
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
à l'année 2000, pour une évolution
moyenne d'environ 0.56 points par an. La part des dépenses
d'éducation dans le primaire a elle cependant connu une baisse.
Restée stable de 2002 à 2004, elle connait une baisse d'environ
cinq points à partir des années 2005. Ces poids quoique
inférieurs à ceux des pays voisins (La RCA et le Tchad affichent
en 2005 des poids respectifs de 52% et 50%) sont toutefois élevés
lorsqu'on considère tous les niveaux d'enseignement que comporte le
système éducatif camerounais (Pour six niveaux d'enseignement, le
budget de l'enseignement primaire représente à lui tout seul plus
du tiers du budget de l'éducation). C'est dire toute la priorité
que représente l'enseignement primaire dans la stratégie
éducative
Tableau 1 : Evolution du poids des
dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat et de la part de
celles-ci consacrées au primaire.
Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009
I.2.2.3. Evolution de quelques indicateurs de
performance dans le cycle primaire
Il est fort usage d'apprécier la participation
à l'éducation dans un cycle d'enseignement donné. Cette
participation mesure le degré auquel la population d'âge
scolarisable adhère aux études d'un cycle. Pour cela, on utilise
généralement le taux brut de scolarisation (TBS). Il mesure la
capacité d'accueil des enfants d'âge scolaire par le
système. Le taux brut d'achèvement quant à lui permet
d'apprécier le rendement interne ou l'efficacité du
système car il permet d'apprécier à la fois l'ampleur du
phénomène d'abandon et de non scolarisation par rapport à
celui de l'achèvement complet d'un cycle d'études.
Le taux brut de scolarisation dans l'ensemble a connu une
amélioration d'environ 24 points sur l'ensemble de la période
2000-2008. Ceci pourrait s'expliquer par une hausse des effectifs
consécutifs à la suppression des frais d'écolage dans le
public. Chez les filles ce taux connait une amélioration d'environ 23
points.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Graphique 2 : Evolution des taux bruts de
scolarisation au primaire des années scolaires
2000/2001 à 2008/2009.
86,03
110,92
102,42
TBS
120,00
100,00
79,18
TBS chez les filles
80,00
60,00
40,00
20,00
Source : ISU
Le graphique ci-dessous révèle une
amélioration du ratio élèves/enseignants6 de
2000 à 2008. En effet celui-ci passe de 52 en 2000 à 46 en 2008.
Toutefois sur cette période ce ratio s'est déprécié
entre 2001 et 2003. Ceci serait dû à la suppression des frais
d'écolage en 2000/2001 qui a eu pour effet d'augmenter les effectifs
scolarisés. Ce ratio s'améliore par la suite du fait du
recrutement des enseignants opéré par le gouvernement en guise de
réaction à la hausse des effectifs.
6 Il s'agit du nombre moyen d'élèves par
enseignant.
60,00
51,28
50,01
40,00
20,00
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminan ts de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Graphique 3 : Evolution du ratio
élèves-enseignants dans l'enseignement primaire de 2000
à 2009.
40
70
60
50
30
20
10
-
52
63 61
Source : ISU
Le taux brut d'achèvement dans l'ensemble a
connu une nette amélioration tout au long de la période
(+21,5 points) bien que demeurant inférieur à 100%. On
enregistre cependant une baisse de ce taux dans les
années 2003/2004 à 2006/2007. La même tendance est
observée pour ce taux chez les filles avec une
évolution de 16,5 points, mais les valeurs de ce taux chez
les filles sont inférieures à celles des garçons.
Les filles achèveraient donc moins le cycle d'études
primaires ou sont tout simplement les plus victimes de la non
scolarisation.
Graphique 4 : Evolution des taux
bruts d'achèvement du primaire de l'année scolaire
2001/2002 à 2008/2009.
Source : ISU
Par : MAKOUDJOU T, Adeline
Carine ; élève IAS4 (c) UNESCO/ISSEA, Juin
2011
120,00
100,00
80,00
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
I.2.2.4. Engagements internationaux du Cameroun en
faveur de l'éducation primaire
Le Cameroun a adhéré à plusieurs
initiatives internationales de promotion de la
scolarisation primaire universelle. Nous allons mentionner
quelques unes parmi celles-ci.
La déclaration mondiale sur l'éducation pour
tous communément appelée « Déclaration de
Jomtien », adoptée à l'issue d'une
conférence mondiale sur l'éducation pour tous (tenue du 05 au 09
mars 1990 à Jomtien en Thailande) et s'étant fixé comme
objectif d'universaliser l'accès à l'éducation
Forum de Dakar (Avril 2000).
Le cadre d'action de Dakar pour
l'éducation pour tous adopté au Forum mondial sur
l'éducation (Dakar, Sénégal, Avril 2000) sous
l'égide de l'UNESCO. Ce fut le premier et le plus important
évènement en matière d'éducation à l'aube du
troisième millénaire. Les participants (au nombre de 181) se sont
engagés pour l'horizon 2015 à améliorer l'accès
à un enseignement primaire obligatoire ainsi que les niveaux
d'alphabétisation des adultes, d'éliminer les disparités
de genre dans les enseignements primaire et secondaire et enfin
d'améliorer la qualité de l'éducation.
La Déclaration du milénaire
(septembre 2000) adoptée à la suite de la
conférence des Nations Unies tenue du 06 au 08 septembre à
New-York et ayant réuni 147 chefs d'Etat et de Gouvernement. Cette
déclaration a formulé huit objectifs à atteindre à
l'horizon 2015 dont le deuxième concerne l'éducation des enfants.
Ce deuxième objectif s'énonce en ces termes : «
Assurer l'éducation primaire pour tous ». Il vise à
ce que tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde,
puissent bénéficier d'ici 2015 d'un cycle complet d'études
primaires.
I.2.3. Faiblesses et distorsions du système
éducatif camerounais