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La culture, opportunité politique, économique, touristique et sociale au profit des villes ? exemple de la ville de Nancy et ses grands rendez-vous

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par Mathilde Jannot
Université de la Sorbonne nouvelle- Paris III - Master 1 2010
  

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3. Une « politique paillette » et une ingérence dans le contenu

scientifique?

En rassemblant un public extérieur, on peut croire qu'il s'agit d'un effet « m'as-tu vu », nécessaire uniquement pour assurer la visibilité et sa Communauté Urbaine à une dimension plus importante que l'échelon local. Cependant, l'événement mobilise en premier lieu les Nancéiens et assimilés. De même, on peut croire qu'il s'agit du « fait du prince », car il est vrai « (...) il n'y a pas de projet sans l'accord et le soutien sans faille d'un maire et ce, quel que soit le rôle respectif de lobbying qu'ont pu jouer d'autres protagonistes. C'est en effet lui qui, en dernier ressort, défend le projet devant le conseil municipal et en assume la responsabilité devant les électeurs »165. En outre, il ne s'agit pas d'une politique décidée sur un coup de tête. Si les élus qui prennent souvent les initiatives culturelles « n'en maîtrisent pas toujours les contenus, les logiques propres et surtout les rythmes »166on l'a vu, par la gouvernance mise en place, il s'agit de laisser cours à une gestation du projet comme le rappelle André Rossinot :

« Vous permettrez simplement à l'homme public que je suis de rappeler qu'il s'agit là du fruit d'une démarche réfléchie, préparée, qui a mis du temps à s'enclencher. Et il s'est avéré nécessaire de fédérer bien des énergies et des bonnes volontés pour disposer des moyens que cela suppose. »167

On le voit pour le projet Renaissance de 2012, la genèse du projet remonte à 2007. Le processus se met en marche également par des automatismes de travail communs récurrents. En outre, si tous les dynamismes de la ville se « croisent »168 : universitaires, conservateurs de musées, scientifiques, sociologues, philosophes, hommes politiques, office de tourisme, commerçants, restaurateurs, hôteliers et habitants, c'est le fruit d'une volonté politique qui cherche à plaire au plus grand nombre et pour ce faire, se justifie en associant tout le monde à l'événement, dans un souci de transparence : « Il est donc devenu impérieux et nécessaire d'associer durablement, au-delà de la légitimité politique que donne l'élection, toutes les forces vives d'un territoire aux décisions qui concernent ses

165 Cf. F.Poulard, Les musées de collectivités, les conservateurs et la mise en oeuvre des politiques culturelles, p.143.

166 Cf. C. Origet Du Cluzeau, « Culture, tourisme et développement, les enjeux d'une rencontre » ; p.32

167 Le Bottin des Lumières, p.8-9.

168 Cf. supra, Pierre Rosenberg.

habitants. »169 Dans tous les cas, le risque politique n'intéressera directement aucun des participants, quelque soit la façon dont ceux-ci sont impliqués.

Sans parler de philanthropie puisqu'il s'agit - quoiqu'il en soit - d'un événement qui a nécessairement des retombées palpables et/ou immatérielles, il importe d'utiliser le fait culturel comme source motrice du dynamisme d'une ville et du bien-vivre qui règne au coeur de celle-ci. Si Erhard Friedberg et Philippe Urfalino, parlent de mécénat de la part des élus, on peut en se rapprochant de la pensée de Mauss, l'assimiler à un don de la part du politique. La politique culturelle en mobilisant des actifs culturels, en fait des facteurs d'amélioration du cadre de vie tout en multipliant les retombées économiques. On peut les rapprocher d'une reconnaissance de dette ou d'un contredon des habitants et des acteurs économiques locaux à la prise en charge de l'événement.

Si « la ville gère l'ensemble des équipements en fonction des effets généraux qu'elle attend plus que pour l'attention portée à un domaine particulier »170, pour les musées de collectivités territoriales, la détermination des budgets relève de négociations entre la municipalité et les acteurs culturels. Les élus sont là pour accompagner, discuter de l'opportunité des choix au regard du budget plutôt qu'en matière de légitimité culturelle. Le politique ne se mêle pas du détail de l'exposition. Les élus ne mesurent pas forcément les enjeux de la conservation préventive et/ou de la restauration et ont une façon différente des conservateurs de se projeter dans l'avenir. Ils préfèrent parfois des actions visibles du public, plutôt qu'une action nécessaire mais qui sera connue uniquement « en interne » 171. Si les conservateurs ont autorité totale sur le contenu scientifique qu'ils présentent, ils doivent composer avec le politique qui validera le financement de l'exposition. Les uns comme les autres sont donc obligés de s'entendre pour garantir une bonne marche de leurs établissements au sein d'une politique municipale cohérente. Ainsi, « les élus ont la responsabilité de la politique et de la stratégie tandis que les fonctionnaires ont la responsabilité de la mise en oeuvre ».172 La présence des institutions garantit l'éventualité d'une ingérence trop forte des politiques dans la gestion des musées.

169 Le Bottin des Lumières, p.8-9.

170 Cf. F.Lucchini, op.cit, p.126.

171 Cf. F. Poulard, op.cit.p.196.

172D. Lamarzelle, Le management territorial. Une clarification des rôles entre élus et cadres territoriaux, Paris, Papyrus, 1997 cité par F.Poulard, ibid., P.123

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