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Le rôle des IDE (Investissement Direct Etranger ) dans le secteur bancaire algérien

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par Makrane Hanane
Université Abderrahmane Mira de Béjaia Algérie - Technicien supérieur en commerce international 2009
  

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CONCLUSION GENERALE

Actuellement, l'économie algérienne se caractérise par une forte présence de l'État actionnaire. Le nombre de banques privées a certes augmenté, mais elles ne représentent que 6% du marché. Par ailleurs, le contrôle des changes demeure tatillon, compliquant les transferts de fonds et les rapatriements de dividendes et bénéfices.

De plus, l'Algérie est « sous-bancarisée » étant donné qu'un algérien sur cinq dispose d'un compte en banque et les échanges interbancaires en moyens de paiement sont de 0,18 par habitant contre 3 en Tunisie. Par conséquent, les banques ne semblent pas remplir leur fonction principale de financement de l'économie, et notamment le financement du secteur privé et des PME/PMI en particulier.

L'activité bancaire s'exerce essentiellement en direction des grandes entreprises publiques, les grandes entreprises privées y ayant également un accès beaucoup plus facile que les PME. Ainsi, 29 % des prêts sont octroyés au secteur privé, contre 71 % au secteur public.

En outre, il n'existe pas d'outils bancaires de couverture contre les variations des taux de change et des taux d'intérêt, ce qui risque d'augmenter le niveau d'hésitation des investisseurs étrangers. Il faut aussi signaler les problèmes de fonctionnement de la bourse d'Alger.

Toute cette situation implique que pour un renforcement du secteur bancaire et financier, l'Algérie a besoin d'une mobilisation massive de capitaux étrangers sous forme d'IDE.

De plus, l'IDE ne constitue pas seulement un apport en capital mais également un moyen de transferts des technologies nouvelles, des actifs incorporels, tel que des compétences en matière d'organisation et de gestion.

S'ajoute à cela, le développement du capital humain partant de l'idée que l'entreprise bancaire est également un lieu de formation pour l'individu au même titre que le système éducatif.

Cependant, si l'IDE est globalement extrêmement bénéfique du point de vue du processus de développement, force est de reconnaître qu'il peut s'accompagner de certains effets négatifs.

Ces effets négatifs sont vraisemblablement liés à la dégradation de la balance des paiements du fait du rapatriement des bénéfices (encore que ce rapatriement soit souvent compensé par de nouvelles entrées d'IDE) et les effets exercés sur la concurrence au niveau des marchés nationaux.

Pour que l'IDE puisse jouer un rôle déterminant dans le renforcement du secteur bancaire et financier, il doit tenir compte d'un certain nombre de facteurs dont le facteur juridique et institutionnel.

De ce point de vue, force est de reconnaître que l'innovation principale introduite par l'ordonnance de 2001 qui a modifié le décret législatif de 1993 relatif à la promotion de l'investissement a consisté tout simplement en la suppression de l'automaticité des avantages accordés.

La vision réductrice qui avait ainsi prévalu, en déphasage total avec les pratiques en cours dans d'autres pays, a induit pour l'Algérie le risque grave de perdre une bonne partie de son attractivité dans ce domaine.

Certes, le régime plus favorable qui avait été mis en oeuvre durant plus de sept années n'avait pas produit les résultats escomptés.

Mais les dispositions de l'ordonnance de 2001 n'ont pas apporté les réponses adaptées à la situation de blocage de l'investissement étranger dont les déterminants se trouvaient neutralisés depuis trop longtemps par une impuissance à affronter la situation engendrée surtout par une gestion anarchique du foncier économique confiée à des institutions agissant en ordre dispersé et un taux d'intérêt prohibitif qui hypothèque sérieusement toute possibilité de rentabilité des projets.

En dépit de la loi sur la monnaie et le crédit, le secteur bancaire public majoritaire continue de fonctionner suivant la même logique initiale, le volume des ressources collectées restant notoirement insuffisant pour faire face aux besoins et au développement des activités.

La situation actuelle des banques publiques porte les stigmates de son évolution historique à l'image de l'évolution socio-économique d'ensemble du pays. Remplissant, au départ, le rôle de simples caisses, elles ont été transformées progressivement en relais spécialisés du Trésor pour le financement et l'assainissement du portefeuille des EPE, d'où leur quasi-illiquidité manifeste.

De plus, elles ont été, avec le temps, érigées en banques à tout faire, banques universelles. Conçues à l'origine comme des banques de dépôt et de crédit sectoriel, elles interviennent actuellement dans des fonctions diverses sans y être préparées, en termes de métiers et de services d'appui.  

L'entreprise bancaire algérienne est actuellement entièrement dépendante d'un environnement instable, incertain et contraignant. Elle doit se réformer en profondeur tout en assurant les missions anciennement dévolues.

Cette réforme ne doit pas uniquement se concentrer sur le système bancaire et financier mais aussi sur l'amélioration de son image auprès des investisseurs étrangers potentiels à travers l'ANDI.

Ainsi, le défi principal pour l'Algérie est de mettre en place une véritable stratégie nationale de promotion de l'IDE. À cet égard, l'ANDI demeure une structure incontournable pour le renforcement du secteur bancaire et financier à travers une attractivité de l'IDE, tout en lui permettant de jouer pleinement son rôle et profiter de ses retombées positives.

Si on prenait pour exemple l'expérience des pays du Sud-Est asiatique qui ayant démontré que le décollage économique d'un pays s'appuyé essentiellement sur l'épargne locale consolidée certes par les IDE.

On comprendrait alors que dans les expériences internationales, coréennes ou autres, nous n'ayons pas vu les étrangers développer ces pays ; au départ, ce sont les nationaux qui ont pris le risque.

Pour permettre à l'IDE de contribuer au renforcement du secteur bancaire et financier algérien, certaines solutions peuvent être envisagées sous formes de suggestions de notre part.

SUGGESTIONS :

Afin d'identifier et de mettre en valeur les potentialités du pays dans le secteur bancaire et financier à travers un IDE, les recommandations suivantes sont formulées :

1) Renforcer le partenariat entre les banques nationales et étrangères, par les prises de capital afin de favoriser le transfert de compétences dans le domaine des services bancaires et financiers, l'amélioration de la qualité de l'information et la modernisation des techniques de paiement.

2) Renforcer le réseau interbancaire et simplifier les procédures d'ouverture de comptes bancaires. Promouvoir auprès des banques le E-Banking, selon l'exemple de la société mixte Algeria E-Banking Service (AEBS), filiale algérienne du groupe français Diagram-Edi.

3) Créer de nouveaux organismes de financement destinés au secteur privé et des mécanismes de garantie pour faciliter l'accès au financement pour les PME/PMI (un fonds de garantie du crédit sous la tutelle du Ministère des finances ou de la Banque d'Algérie). Faciliter les procédures en créant des guichets et mécanismes au sein des banques commerciales et de développement.

4) Renforcer le contrôle de la Banque centrale, afin d'éviter d'autres faillites du type El Khalifa et BCIA ; cela permettrait de renforcer la crédibilité et la confiance des investisseurs étrangers dans le marché bancaire et financier algérien et améliorer l'image du secteur tout entier.

5) Simplifier la réglementation des changes en matière de transfert et de rapatriement des dividendes et des bénéfices, tout en préservant les intérêts du pays.

6) Accroître les compétences en techniques financières de marché et en ingénierie financière en mettant en place des programmes de formation spécialisée. Permettre aux institutions financières de s'engager dans toutes les activités financières sous la surveillance d'une véritable autorité de contrôle.

7) Mettre à jour la législation sur l'investissement, par exemple en ce qui concerne les décisions de l'ANDI quant à l'octroi d'avantages aux investisseurs étrangers qui s'installent en Algérie, décisions qui devraient se fonder sur des critères objectifs fixés clairement par la loi, et non sur une évaluation arbitraire faite par l'Agence.

8) Améliorer la prévisibilité et la transparence de la législation relative à l'investissement, afin de limiter au maximum les divergences d'interprétation. À ce sujet, il est recommandé de simplifier et clarifier le système des recours contre les décisions de l'ANDI.

9) Régler la question du foncier économique, qui est un obstacle redoutable à l'investissement, à cause des droits de propriété mal définis, des problèmes de spéculation et de la multiplication des acteurs. À cet égard, l'avant-projet de loi tendant à simplifier le système actuel de gestion et d'attribution des assiettes foncières pour permettre une véritable relance de l'investissement et d'améliorer le mode de gestion des zones industrielles va dans la bonne direction.

10) Renforcer le réseau d'accords bilatéraux en matière de protection des investissements et de double imposition avec les principaux pays investisseurs en Algérie.

11) Faciliter l'octroi des visas aux hommes d'affaires en s'inspirant des expériences tunisienne et marocaine : dans ces pays, le visa n'est pas nécessaire pour les ressortissants de l'Union européenne.

12) Mettre en place une stratégie de promotion de l'investissement à travers l'ANDI. Il est cependant nécessaire de faire auparavant un audit de l'Agence afin qu'elle puisse répondre aux critères internationaux de promotion des IDE. Ainsi, l'ANDI pourrait organiser une campagne internationale de marketing portant sur le potentiel d'investissement en s'appuyant sur le corps diplomatique en poste à l'étranger, celui-ci pouvant jouer un rôle actif en termes de promotion de l'investissement. D'où la nécessité de former des diplomates aux techniques de ciblage des investisseurs.

13) Etablir une grille comparative servant à sélectionner les IDE demandant agrément, et ce pour bénéficier d'un maximum d'avantages (apport de technologie, de savoir faire, ...etc).

A la lumière de ces considérations, nous espérons que l'IDE puisse jouer un rôle complémentaire dans le renforcement du secteur bancaire et financier algérien. Ceci étant, le capital financier, technique et humain apportés représente une partie importante sans pour autant se détacher d'une multitude de contributions dont la contribution en capital culturel de l'IDE qui nous permettrait alors de mieux nous armer contre la mondialisation.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway