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Analyse des conséquences de la mise en place d'une stratégie énergétique d'un projet d'aménagement à  l'échelle du quartier

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par Angélique LEQUAI
Ecole Centrale, Ecole des Mines, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture (Nantes) - Master Sciences et Techniques des Environnements Urbains 2010
  

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3.2 PLACE DE L'ENERGIE DANS LE PROJET

Cette section contient de nombreux extraits de l'analyse du projet de réhabilitation du quartier du Ponceau réalisée par Ekopolis.

3.2.1 Contexte énergétique

3.2.1.1 Le bâti

Le quartier du Ponceau a été livré en 1978 à la suite d'un concours architectural gagné par le groupe ETRA en 1973. A cette date, il n'y avait aucune réglementation thermique qui encadrait la mise en oeuvre des bâtiments et qui fixait des objectifs de performance. Les bâtiments étaient peu isolés, sujets aux infiltrations et à l'utilisation de matériaux aujourd'hui interdits, comme l'amiante. La société centrale immobilière de la Caisse des dépôts (SCIC, actuelle ICADE) en était le bailleur social mais ne procédait que très rarement à des travaux de maintenance. Suite à la fin des exonérations foncières, la SCIC a décidé de vendre son patrimoine en 1995, conduisant les locataires à devenir propriétaire d'un bien délabré ou à quitter le quartier35.

Depuis, peu de travaux ont été effectués. Les systèmes de ventilation datent des années 70 (entrées d'air surdimensionnées, buses de réglage souvent absentes, etc.) et davantage d'infiltrations sont constatées. Les bâtiments sont fortement consommateurs d'énergie, comme le précise Patrick Bertrand (Atelier 15) : « les études sur l'unité 5 (représentative de l'ensemble du quartier) montrent qu'il y a annuellement sur les logements à peu près à 180kWh/m2/an d'énergie primaire consommée »36. Le président du LPE rappelle que certains logements ne peuvent dépasser 15°C en hiver37.

3.2.1.2 Le réseau de chaleur

Le quartier du Ponceau est relié au réseau de chaleur de la Communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise (voir annexe 17) Il fait l'objet d'une Délégation de service public (DSP) dont le délégataire est Cyel, filiale de Dalkia. Créé en 1971, le réseau long de 44 km, alimenté par 6 chaudières de puissance cumulées de 215 MW, délivre annuellement 320 GWh à 32 000 équivalents logements (20 000 foyers et 600 000 m2 d'équipements tertiaires) à travers 300 sous-stations.

Le prix de vente de la chaleur est d'environ 49€/MWh HT (dont 26€ HT de par fixe), ce qui le place en deçà de la moyenne nationale de 56,1€HT (AMORCE, 2008). Comme plus de 50% de l'énergie est d'origine renouvelable, le réseau bénéficie en outre d'une TVA de 5,5%. Le facteur d'énergie primaire peut être évalué à 0,667 kWhep/kWhPCI.

La chaleur est aujourd'hui issue à plus de 60% d'énergies renouvelables. 41% de l'énergie consommée sur le réseau provient de l'énergie fatale de l'usine d'incinération d'ordures ménagères (UIOM), Auror'Environnement dont la puissance souscrite est d'environ 30 MW. En décembre 2009, le réseau s'est doté de la chaudière biomasse la plus puissante de France (25 MW) dont le bois est collecté dans un rayon de 30 km. La mise en place récemment de la chaufferie à biomasse a conduit à la division du facteur d'émissions de CO2 qui est passé en 2009 à 116geqCO2/kWh PCI. Des systèmes de chauffage d'origine fossile sont utilisés pour l'appoint (gaz) et le secours (charbon : 52 MW et fioul : 2*17 MW).

35 Extrait Des Locataires sommés d'être propriétaires, L'Humanité, 29 Novembre 1995 :

« Elle (= la SCIC) bénéficiait aussi de l'exonération de la taxe foncière pendant quinze ans. Tant que durait cet avantage fiscal, le bailleur semblait pouvoir supporter ses locataires organisés dans une amicale affiliée à la CNL. A partir du moment où elle l'a perdu, la SCIC met en vente et mène une politique de terre brûlée ».

Lien accessible sur : http://www.humanite.fr/1995-11-29Articles-Des-locataires-sommes-de-devenir-proprietaires

36 Commentaires recueillis auprès de Patrick Bertrand, architecte mandataire du projet, le 07 mai 2010 à propos de l'étude pré-opérationnelle de l'OPATB qui était en cours. L'étude pré-opérationnelle de l'OPAH (2009) montrait une consommation proche de 220 kWh/m2/an.

37Propos recueilli auprès de Zacharie Rochette, président du Ponceau Ecodurable, le 30 mai 2010.

Ce réseau de chaleur primaire produit et distribue de l'eau surchauffée jusqu'à 190°C (pression : 22 bars) et fournit des calories au réseau de chaleur secondaire (échelle du quartier) à travers les échangeurs thermiques des deux sous-stations du Ponceau. Cofely en est l'exploitant et gère le système de production et de distribution d'eau chaude sanitaire (ECS) et de chaleur aux habitants.

LOGEMENTS du Ponceau

TECS = 60 °C

Réseau secondaire (Géré par Cofely)

Echangeur thermique

PRODUCTION
DE CHALEUR

T = 190 °C

(UIOM,
Chaufferie bois,
fioul, gaz,
charbon)

P = 22 bar

Réseau primaire (Géré par Cyel)

Figure 40 - Réseau de chaleur de la CACP - A. Lequai 2010

En plus du bâti, la forte consommation énergétique du quartier du Ponceau peut s'expliquer par la mauvaise gestion du réseau de chaleur secondaire. L'ASL a récemment fait isoler dix mètres de canalisation du réseau d'eau chaude sanitaire et a menacé Cofely (l'exploitant et le gestionnaire) de 380 000 € de pénalités car 400 appartements avaient 1,5 °C en moins que la température minimale contractuelle38.

Le schéma ci-dessous propose une présentation du réseau de chaleur de la Communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise en termes de « flux physiques ».

Bois : 22%,
Charbon : 33%,
Fioul : 4%

Déchets

41%

IUOM
Chaufferie biomasse,
gaz, charbon et fioul

59%

Agglomération (CACP)

Bâtiment

Figure 41 - Système énergétique du réseau de chaleur de la Communauté d'agglomération de Cergy Pontoise, A. Lequai 2010

38 Commentaire de Jean-Pierre Bonvallet, référent "Chauffage / Eau chaude / VMC" de l'ASL du Ponceau, recueilli le 16 juin 2010.

Le réseau de la CACP présente un bouquet énergétique très varié, ce qui lui permet d'alterner les sources d'énergies selon le contexte économique et ainsi optimiser le coût de production. Si 41% de la source énergétique est locale (déchets générés par les habitants de la Communauté d'agglomération), les 59% restant proviennent d'échelles très différentes. Le bois est collecté dans un diamètre maximum de 30 kilomètres autour de la chaufferie biomasse, alors que le charbon et le fioul interviennent dans un marché national voire international. A noter la construction future d'une chaufferie à gaz qui devrait supplanter le charbon et le fioul pour fournir l'appoint énergétique du réseau. La hiérarchisation des énergies fossiles donne en effet la priorité au gaz, puis au fioul et enfin au charbon39.

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