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Etude de la nature de la relation entre la cohésion et la performance dans un milieu footballistique

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par Yassine Kasdaoui
Institut supérieur du sport et de l'éducation physique du Kef Tunisie - Master en didactique des activités physiques et sportives 2009
  

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II. La cohésion du groupe dans le sport collectif :

Appartenir au monde d'une discipline sportive définit chez tous les acteurs (dirigeants, entraîneurs, joueurs...) un ensemble de croyances qu'ils sont plus ou moins conscients de partager et qui exprimerait leur identité sociale Tajfel( 1982). En effet, on peut admettre que chaque jeu sportif collectif, de par son essence, sa logique interne et son histoire, favorise l'émergence d'un univers psychologique que l'on retrouve, dans la conception de tous les acteurs à travers un système de normes, mais aussi à travers des modes d'actions privilégiés. Il existerait une forme de sub-culture propre aux groupes sportifs avec une histoire, un style, des images ayant du sens pour les membres et constituant un agent de socialisation important, ensemble qui serait en partie transmis par les médias de masse.

En ce sens, être footballeur ce n'est pas seulement être joueur et faire du jeu sportif collectif, c'est aussi montrer que l'on partage un ensemble d'attitudes mentales, de comportements collectifs, et, de fait, entretenir les caractéristiques de son univers d'appartenance. Ces dernières instituent le groupe en tant que personne morale et lui donnent une identité collective (Deschamps, 1984, 1991). Elles renforcent également la délimitation de ses frontières. « Nous sommes ce que nous sommes parce qu'ils ne sont pas ce que nous sommes » (Tajfel, 1982). En d'autres termes, les croyances partagées renforcent l'identité sociale et les sentiments de solidarité (Lipiansky, 1992). En référence au travail de Bar-Tal (1999) sur la construction du groupe ce sont essentiellement les notions de normes et de valeurs qui définissent la spécificité de l'univers auquel on appartient et le différencient des autres.

Les normes sont des règles, généralement implicites, qui régissent la manière de penser, de juger, d'éprouver, de parler et d'agir, qui déterminent «ce qui se fait» et «ce qui ne se fait pas». On peut aisément percevoir dans la préparation des matchs de sport collectif de nombreux comportements normés qui relèvent presque du rituel: l'heure et le lieu du rendez-vous, le déshabillage dans le vestiaire, le moment du discours de l'entraîneur, l'échauffement etc...

B. La performance :

I. Les déterminants fondamentaux de la performance :

La naissance des concepts de motivation et de satisfaction au travail est étroitement liée au développement du concept de performance. Les résultats de recherche sur ces deux concepts ont abouti à des conclusions parfois convergentes, parfois divergentes, selon les périodes et les avancées de la connaissance.

1. La motivation :

Depuis Taylor et Fayol, la performance est un objet de recherche fondamental des auteurs en théorie des organisations. Chez Taylor, l'homme est un « flâneur », il n'est pas disposé de lui même à travailler dur pour une entreprise ou une organisation. Il faudrait par conséquent le contrôler et le motiver. Cette proposition sous-tendrait que les concepts de motivation et de traits de personnalité s'opposeraient. Le premier interviendrait pour remédier aux déficiences suscitées par le second. Cette idée est remise en cause avec l'émergence du courant des relations humaines. Avec lui, l'analyse des déterminants de la performance se focalise sur les attitudes et les comportements humains dans les organisations. Les travaux sur la dynamique des groupes par Lewin et ses collègues, posent les premiers principes selon lesquels la motivation et la satisfaction au travail seraient des déterminants individuels importants de la performance au travail.

La mise en relation de la motivation au travail avec la performance est de plus en plus examinée au cours des années et aboutit à l'une des théories de la motivation les mieux adaptées à l'étude du phénomène : la théorie des attentes (Vroom, 1964). Avec cette théorie, la notion de « motivation à être performant » devient couramment utilisée. La performance au travail sera même centrale dans l'extension de la théorie des attentes proposée par Porter et Lawler (1968). La motivation apparaît dans le modèle théorique de ces deux auteurs comme le déterminant essentiel de la performance. Elle explique l'orientation des efforts de l'individu dans son travail, ainsi que l'intensité des efforts qu'il déploie et de leur permanence dans le temps. « Faire des efforts significatifs pour faire un bon travail » serait la traduction observable d'un comportement motivé dans le travail. Ce comportement résulterait en performance, à condition que l'individu, d'une part, dispose des capacités pour atteindre les objectifs de performance attendus par l'organisation, d'autre part, perçoive adéquatement son rôle dans l'organisation. Puis, si les performances réalisées génèrent des récompenses intrinsèques et extrinsèques, un sentiment de satisfaction ou d'insatisfaction apparaîtra. Ce sentiment dépendra de l'équité ressentie à l'égard des récompenses intrinsèques et extrinsèques obtenues. Le modèle théorique s'achève par une boucle de rétroaction montrant que le sentiment de satisfaction éprouvé à l'égard des expériences de travail à un instant donné, conditionne les perceptions futures qui motiveront l'individu à orienter ses efforts pour être de nouveau performant.

La nature des objectifs fixés à l'individu explique l'orientation, l'intensité et le maintien de ses efforts dans le travail (Locke et Latham, 1990). La théorie de la fixation des objectifs énonce les différentes conditions de définition des objectifs qui conduisent à la motivation, puis à la performance: précision des objectifs, difficulté, intensité, sens et clarté du contenu, feed-back, transparence de l'information initiale, récompenses associées, soutien de l'encadrement, cohérence avec ses propres capacités perçues par l'individu.

Les mécanismes qui transforment la motivation en performance sont de quatre ordres selon (Locke et al, 1981).

o une focalisation de l'attention et des actions vers la réalisation des objectifs.

o un déploiement d'efforts accrus.

o une persistance dans l'effort pour accomplir le travail et dépasser les échecs.

o un développement de stratégies orientées vers la réalisation efficace du travail.

(Mento et al, 1987 et Wright, 1990) ont montré le lien positif et élevé entre la difficulté des objectifs et la performance au travail. La fixation des objectifs montre des liens positifs à la fois avec la performance individuelle, la performance du groupe (équipe) et la performance organisationnelle (Mitchell et Daniels, 2003). Des travaux récents précisent également que le lien entre les objectifs et la performance serait modéré par l'engagement dans les objectifs. Ce modérateur est défini par Tubbs (1994) comme la force de l'attachement d'une personne envers un objectif personnel. Cependant, les premiers résultats sont contradictoires. Un méta analyse de nombreuses études ont montré un faible effet, voire un effet négatif des objectifs sur la performance lorsque les tâches sont complexes dans le travail. La même analyse est faite dans le cas de nouvelles tâches affectées dans un emploi. Il est suggéré alors que les stratégies développées pour réaliser les tâches auraient un effet positif. Dans les cas de tâches complexes et nouvelles, travailler « intelligemment », plutôt que « durement », conduirait à de meilleures performances.

2. la satisfaction au travail :

Concernant le concept de satisfaction au travail, et son lien avec la performance au travail, le consensus n'est pas de mise. Récemment, Saari et Judge (2004) relevaient dans les discours, des positions contradictoires quant au lien entre la satisfaction et la performance des individus au travail.

Iaffaldano et Muchinsky (1985), en réalisant une méta-analyse sur plus de 200 études théorico-empiriques, montraient que la corrélation moyenne entre la satisfaction et la performance était faible.

Pendant toute la seconde moitié du 20ème siècle, l'étude du lien entre la satisfaction au travail et la performance a connu des analyses et des débats contradictoires. La croyance que des individus heureux seraient plus productifs se développe. Les études empiriques qui vont suivre, notamment entre 1960 et 1985, aboutiront à des résultats pessimistes par rapport à la proposition soutenue par l'école de pensée des relations humaines. Iaffaldano et Muchinsky (1985), en concluant sur la faible corrélation moyenne entre la satisfaction au travail et la performance, jettent un froid dans la communauté scientifique.

Les travaux contemporains qui s'appuient sur cette distinction, commencent à produire des résultats qui remettent en question les résultats d'Iaffaldano et Muchinsky sur le lien entre la satisfaction au travail et la performance au travail. C'est l'entreprise que se sont fixés Motowidlo avec d'autres chercheurs du domaine depuis quelques années. Subséquemment, cette analyse souligne que les recherches antérieures reposaient sur des enquêtes empiriques hétérogènes. Les techniques de mesure de la performance étaient dépendantes des terrains choisis et de la définition opérationnelle donnée à la performance (définition souvent jugée comme étant très étroite). Les comparaisons ont possiblement été perturbées par cette hétérogénéité.

II. Les piliers de la performance :

D'après Frédéric Haumonte, Colloque Sport et Management(2006) il ya cinq piliers de la performance :

1. l'Identité :

Gersende Delorys, coach, préparateur mental et consultante, également responsable de la commission d'expertise sportive du Paris Université Club, écrit sur le blog de l'Express après la Coupe du Monde en Allemagne : « Comme entraîneur de sportifs de haut niveau, je ne consacre que 10 % de mon temps à la préparation mentale. Le gros de mon activité, c'est un travail sur l'identité. Pourquoi je cherche la performance ? Pour aller où ? Au service de quoi ? A quel prix ? Un mot synthétise tout mon travail : celui d'ontologie. Autrement dit : la science de l'être. » Cette question rejoint le sens de mon activité. Les crises identitaires sont légion chez les sportifs. Citons par exemple la belle histoire de « Lilian Thuram » revenant à la compétition alors qu'il avait décidé d'arrêter, et qui déclarait dernièrement : « J'ai tellement reçu d'amour que je ne peux pas arrêter de jouer ».

a. L'identité interne : Prendre conscience de « qui je suis » pour moi est capital. Cela nécessite de me connaître, de savoir mes valeurs, d'être conscient de mes modes de fonctionnement, de mon type d'intelligence, de mes points forts / faiblesses.

b. L'identité externe : Prendre conscience de « qui je suis » pour les autres ! Cela concerne mon image, celle de mon entreprise, de mon club... C'est aussi mettre à jour ma mission : quelle contribution est-ce que j'apporte à mon environnement ?

2. Orientation et objectifs : Avoir conscience de l'objectif, du but à atteindre. A tout objectif flou correspond une bêtise précise !

En Interne : Ce que je veux atteindre. Comment est-ce que je me vois dans 5, 3, 1 an dans mon club. Quel plan de carrière est-ce que je me planifie dans mon entreprise ?

En Externe : Ce qu'attendent les autres de moi (mon environnement). Par exemple les objectifs de mon club (« la montée en ligue 1 »). Les objectifs que m'a fixés mon directeur lors de l'entretien annuel d'évaluation...

3. Organisation, cadre, moyens En Interne : Quels moyens est-ce que je mets en place pour atteindre mes objectifs ? En sport, quel temps je passe à m'entraîner, à travailler, à me préparer mentalement ? Avec mes amis ? Pour faire autre chose ? En Entreprise : quelle efficacité ai-je dans la gestion de mon temps, dans mon organisation quotidienne (emails, gestion de l'information, relations clients...) ? Quel temps pour prendre du recul sur mon travail, mes relations avec mon patron, mes employés... ? Quel temps pour recharger mes batteries en énergie? Quel temps seul ? Quel temps avec ma famille ? Quelle hygiène de vie ?

4. Communication interne : Il y a deux niveaux ici :

a. la communication interne au sens du groupe auquel j'appartiens :

En entreprise, communication interne signifie communication entre collègues, entre services, entre hiérarchie et subordonnés... la question sera de savoir quels types de relations est-ce que j'entretiens avec mes collègues, mon patron, les syndicats... Dans une équipe de sport collectif, les mêmes questions se posent. La cohésion passe par une bonne entente, beaucoup de rires, de joies partagées et la possibilité de dialoguer même au coeur des difficultés

b. la communication interne avec soi-même :

Un autre degré, souvent laissé pour compte, concerne la communication avec soi. Comment est-ce que je communique avec moi-même ? C'est le sportif qui se parle régulièrement (c'est différent de se dire « allez, vas-y » ou « quel nul !»). Dans mes stratégies d'échec ou de réussite qu'est-ce que je me dis ? Qu'est-ce que je ressens ? Quels comportements (mimiques, tics) est-ce que j'adopte ? En sport collectif, les numéros de maillots porte-bonheur, le choix des vestiaires... autant d'ancrages qui ne sont là que pour aider à garder une stratégie de vainqueur.

5. l'Evolution : L'évolution est la somme de tous mes choix éclairés par les précédents « piliers ». Par quoi est-ce que je commence pour avancer sur le chemin de mon accomplissement, de ma réussite ? Comment est-ce que je m'y prends concrètement pour avancer ? En cela elle est le fruit mûr d'un bon coaching.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery