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Diagnostic psychosocial sur la santé des étudiants

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par Julie et Nadège Boussoco et Enert
Université de Provence Aix en Provence - Psychologie sociale de la santé 0000
  

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Introduction

Notre mémoire répond à une demande de l'Atelier Santé Ville (ASV) d'Aix en Provence. Ils ont pour but de réduire les inégalités sociales de santé à un niveau local. Selon Joubert, Chauvin et Richard (2010), les diagnostics locaux sont l'un des outils clés des ASV. Ils servent à explorer des facteurs de vulnérabilité de la population (ici les étudiants) et les facteurs facilitateurs.

L'un des axes prioritaires du Plan Local de Santé Publique (PLSP) d'Aix en Provence se situe au niveau des étudiants. Il nous est donc demandé, dans l'optique de l'ASV, de réaliser un diagnostic sur l'état de santé des étudiants, leurs pratiques de soin, les connaissances qu'ils ont des systèmes de soins et des structures de santé à Aix en Provence, ainsi que leur attentes et besoins en terme d'offres de soins.

Étudiantes en Master de Psychologie Sociale de la Santé, nous proposons donc de répondre à cette demande en nous appuyant sur des théories de cette discipline. Selon Morin et Apostolidis (2002), « La Psychologie Sociale de la Santé propose un ensemble de savoirs dans le domaine de la santé et de la maladie s'appuyant à la fois sur les outils théoriques et méthodologiques de la Psychologie (Psychologie Sociale, Psychologie de la Santé, Psychologie Clinique) et sur les approches des Sciences Sociales (Épidémiologie, Sociologie, Économie, Anthropologie, ...). Elle est centrée sur l'étude et la résolution des problèmes de santé dans les différents contextes sociaux et culturels dans lesquels ils se manifestent. »

Nous nous sommes donc appuyées méthodologiquement sur la triangulation et sur des théories de la psychologie de la santé avec la Qualité de vie, ainsi que sur la psychologie sociale avec les représentations sociales. Grâce à ces concepts, nous nous proposons d'apporter un éclairage sur la santé perçue des étudiants en lien avec leurs attentes, besoins et modes de recours aux soins.

Présentation de la recherche

Objet d'étude : la santé des étudiants

La santé

La santé est un concept qui fait débat depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Avant, il ne s'agissait que de parler « d'absence de maladie » pour désigner un individu sain. Il s'agissait du « modèle bio-médical ». Puis, l'Organisation Mondiale de la Santé a défini la santé : « La santé n'est pas simplement l'absence de maladie ; c'est un état de complet bien être, physique, mental et social » OMS, 1947. Cette nouvelle perspective affiche un désir de voir la santé sous un versant positif. De plus, la recherche et les avancées médicales ont permis de poser de nouvelles questions : En effet, une personne peut par exemple se sentir en bonne forme et en bonne santé et être atteinte d'une maladie silencieuse.

A partir des années 70, le modèle bio-psycho-social voit le jour grâce à Engel, 1977 (cité par Bruchon-Schweitzer). Ce modèle pose la relation étroite d'un individu avec le monde dans un système global organisé : d'un côté la personne avec ses deux systèmes : psychologique et biologique, et d'un autre, le système social. Mais ce modèle reste général. Une perspective complémentaire a alors vu le jour : la psychologie de la santé. Cette discipline est aujourd'hui acceptée et rendue pertinente par bon nombre d'écrits de la littérature. La santé n'y est plus vue comme seulement biologique mais aussi psychologique.

La santé est « comportementalisée » : tout ce que l'on fait a un impact sur notre santé. En
effet, selon Mc Keown, 1979 (cité par Ogden, 2008), les comportements de santé ont joué un
rôle de plus en plus important dans la santé et la maladie le long du dernier siècle. Les raisons

des maladies contemporaines seraient déterminées par les propres comportements des individus (fumer, manger, faire de l'exercice...). Dans ce sens, Matarazzo en 1984 (cité par Ogden, 2008) classe les comportements de santé en comportements dangereux pour la santé ou « pathogènes » et comportements de protection ou « immunogènes ».

Ce concept de santé a connu des conceptions différentes selon les époques et les cultures. Ce sont la Grèce antique et Rome qui donnent les premières conceptions par des textes. Galien (129-199) et Hippocrate (460-370 avant J.-C) mettront en place une typologie des tempéraments et une théorie des humeurs qui serviront aux médecins durant des siècles, et même jusqu'au XXème siècle. Dans le même temps, chez Platon, corps et esprit se distinguent. Platon ne s'intéresse qu'à certains aspects du psychisme et c'est cette vision qui restera pendant plus de mille ans. Du moyen âge à la Renaissance, c'est l'Église Catholique qui avait les pleins pouvoirs sur la maladie. D'après leur conception, si l'on était atteint d'une maladie c'était parce que l'on avait pêché, il s'agissait donc d'une punition de Dieu. La montée de l'exorcisme, de privation, ainsi que d'autres supplices ont pris place afin de chasser le démon. Saint Thomas d'Acquin vient contrecarrer ces idées en réhabilitant une conception unitaire de l'homme. Au XVIème siècle, la Réforme apporte un regard nouveau et ouvre les portes aux idées soutenues par les églises protestantes : Dieu nous a aussi donné un corps et nous devons le respecter et le soigner. La maladie est signe de faiblesse et de négligence. Descartes fera aussi évoluer les conceptions en mettant en relation le corps et l'esprit. Puis, grâce aux progrès médicaux, les connaissances sur la cause de certaines pathologies seront améliorées. Au XXème siècle, on voit émerger une « normalisation » du corps : il faut faire des régimes, il faut avoir un certain physique. Cela provoque un changement dans les représentations. Grâce aux nouvelles techniques ainsi qu'aux nombreux traitements, l'espérance de vie a progressé et l'état de santé des individus s'est amélioré.

On note aussi que la santé est reconnue et vécue différemment selon les cultures. En Asie du Sud-Est, la santé repose sur des croyances religieuses et idées philosophiques provenant du Bouddhisme. Dans chaque personne, s'oppose le Yin qui fait référence à une énergie positive masculine, au yang qui correspond à une énergie féminine négative. La maladie provient d'un déséquilibre. L'état de santé serait également lié aux événements antérieurs. Il est donc possible de rétablir sa santé en jouant sur la façon d'être en faisant preuve de bonnes actions, d'altruisme... En Afrique, il y a une très grande diversité de pratiques et de croyances. Néanmoins, il y a des points communs comme le recours à une vision « magique » des maladies et au caractère communautaire des pratiques. En effet, il est commun de voir attribuer la cause des maladies à des esprits malveillants. Enfin, une autre caractéristique existe : leur ancrage communautaire. Quand une personne de la famille est touchée, c'est l'ensemble de la famille qui est visée par les esprits malveillants. A priori, il n'y a que dans les sociétés occidentales où la santé est considérée comme une caractéristique individuelle. Bien qu'il existe des différences entre plusieurs pays, il y a aussi des différences de croyances à l'intérieur d'un même pays. Cela varie en fonction du niveau socioculturel et de leur appartenance religieuse. Il est en effet plus probable qu'une explication magique sera émise par quelqu'un ayant un faible niveau d'éducation. La santé est donc un objet qui a évolué et qui est appréhendé de différentes manières selon les époques et les cultures.

Santé des étudiants

De manière générale, d'après un ensemble d'études épidémiologiques (Voir annexe 1) les étudiants sont en bonne santé. Ils ne souffrent pas, dans la globalité, de maladie chronique (moins de 10% selon l'OVE 2010). Mais derrière cette bonne santé générale se cachent des problèmes plus disparates jouant sur le côté psychologique. Ils souffrent en effet de fatigue, de stress et d'anxiété, et de troubles du sommeil. Des idées suicidaires apparaissent dans certaines études. Certains étudiants ont connu des traumatismes sexuels. Enfin certaines études ont mis en évidence un malaise des étudiants envers la société. Et ils ont une vision inégale de leur chance de réussite dans le monde professionnel. Au niveau des comportements de santé, ils mangent de façon équilibrée même s'ils n'atteignent pas forcément le quota des cinq portions de fruits et légumes par jour. Certains sautent des repas faute de temps ou de manque d'appétit. Concernant l'activités physique, ils sont environ un étudiant sur deux à en pratiquer.

Les étudiants adoptent également des comportements à risque. En effet, ils consomment de l'alcool, même si pour la plupart cela reste de manière contrôlée, des drogues, et ils fument. De plus, certains (environ un étudiant sur quatre) ne se protège pas systématiquement lors de rapports sexuels à risque et on constate une augmentation des IVG, et un nombre insuffisant de dépistages.

Pour ce qui est du recours aux soins, différentes études faites sur les étudiants montrent que la plupart d'entre eux ont consulté un médecin généraliste ou un spécialiste (gynécologue, dentiste, dermatologue, ophtalmologue) dans les douze derniers mois. Il s'agit plus de femmes que d'hommes. Une étude dans la revue intitulée « repère santé » a montré qu'une consultation chez un spécialiste pouvait être liée au niveau d'étude et aux revenus des parents. Concernant l'hospitalisation, elle ne concernerait pas beaucoup d'étudiant (10% selon Repère santé, 2006). Pour celles d'une durée de 24 h au moins, les filles seraient davantage touchées pour des raisons d'accouchement, de suite de fausses couches ou encore pour maladie ou chirurgie. Quant aux hommes, ils y ont plus recours suite à des traumatismes (sport, accidents). Concernant l'accès aux urgences, les étudiants y ont recours fréquemment. Lorsque les étudiants ne se soignent pas (environ un tiers), plusieurs raisons sont évoquées : c'est parce qu'ils attendent que cela passe, ou parce que c'est trop cher, ou parce que la mutuelle ne rembourse pas assez. ou encore, par manque de temps ou choisissent l'automédication. Enfin, environ 8 étudiants sur 10 ont une complémentaire santé.

Concernant leurs conditions de vie, ils sont encore nombreux à résider chez leur parent ou bien tous seuls. Leurs dépenses les plus fortes sont dans l'ordre : le loyer, la nourriture, les sorties et les transports. Pour 40% d'entre eux ils se déplacent à pieds pour se rendre au lieu d'étude. Plus d'un étudiant sur quatre a des difficultés financières et travaille.

Concernant leur besoin d'informations en termes de santé, les étudiants souhaitent davantage d'informations sur les Maladies Sexuellement Transmissibles. Ils souhaitent également être sensibilisés sur certains thèmes tels que le stress, l'alimentation, et le sommeil. Les différentes enquêtes apportent des éléments importants sur la santé des étudiants. Elles montrent que les étudiants sont inégaux face aux problèmes de santé, ce qui renforce les inégalités sociales de santé.

Inégalités sociales de santé

Les inégalités sociales de santé peuvent être définies comme la relation entre la santé et l'appartenance à un groupe social. Il s'agit des écarts entre hommes et femmes, entre groupes socioéconomiques, entre territoires qui ont impact sur de nombreux aspects de la santé des populations. Pour Didier Fassin (2000), ce sont le reflet des inégalités produites par la société qui s'expriment dans le corps. Ou encore, « Une position socio économique élevée est associée à un meilleur état de santé quelle que soit la façon de la mesurer.». Hertzman et al, 1996, (cité par Morin, 2004). Des avancées notables ont été soulignées sur différents indicateurs comme l'espérance de vie, les taux de mortalité, les morbidités. Cela s'attribue à des progrès médicaux, mais aussi à des facteurs sociaux, en particulier à des changements comportementaux concernant l'hygiène, l'alimentation, le mode de vie. Ces avancées ont permis à une certaine partie de la population de vivre d'une meilleure façon, au détriment d'une autre partie de la population qui n'a pas eu accès à ces progrès. Ces avancées ont donc renforcé des inégalités sociales, ce qui a eu un impact sur la santé. En effet, au cours des années quatre vingt, quatre vingt dix, il y a u une inversion des inégalités : Ce sont les jeunes qui deviennent les plus touchés par le problème tandis que les plus âgés bénéficient encore des acquis de la protection sociale. Ce phénomène s'observe dans beaucoup de domaines par exemple : les revenus, le patrimoine, l'emploi, le logement, la santé..., selon Birh et Pfefferkorn, 2000. De plus, ces différents domaines sont reliés. Par exemple, les inégalités de logement ont un rapport avec les inégalités face à la maladie et à la mort. De même, des mauvaises conditions de santé ont tendance à dévaloriser socialement les individus .

De plus, les inégalités se retrouvent en ce qui concerne les différences « hommes-femmes ». En effet, Il y a des différences de santé et d'espérance de vie entre hommes et femmes : les hommes meurent ou sont invalides plus tôt, tandis que la morbidité des femmes est plus psychologique. D'une manière générale, ce sont les personnes précaires qui sont les plus touchées. Les inégalités sociales de santé se retrouvent dans beaucoup de domaines et sont l'une des causes d'inégalité face la santé. Une exception faite au sujet des jeunes adultes : concernant les inégalités sociales de santé, des données montrent qu'il n'existe pas de différences entre les hommes et les femmes jeunes adultes, lorsque ces inégalités sont liées à la catégorie professionnelle. Les résultats ne sont pas les mêmes s'il s'agit d'inégalités selon le niveau d'étude, selon Matthews et alii, 1999, (cité par Hunt & Macintyre, 2000). Les étudiants, de part leur diversité de style de vie, d'étude et de mode de recours aux soins sont inégaux face à la santé.

Santé perçue

La qualité de vie

Pour répondre à la demande de l'atelier Santé Ville, nous avons choisi de nous aider des concepts de Qualité de vie et de Représentation Sociale afin d'y apporter une réponse psycho sociale. La qualité de vie (QDV), selon l'OMS correspond à « La perception qu'a un individu de sa place dans l'existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes » OMS, 1993, (cité par Bruchon-Schweitzer, 2002). La qualité de vie est devenue un concept difficilement définissable car selon les aspects considérés (subjectifs, objectifs, physiques, mentale...), il sera défini différemment. Malgré cette difficulté de définition, elle reste un concept en vogue depuis une quinzaine d'années et regroupe maintenant différentes notions telles que le bien-être, la santé, la satisfaction de la vie, le bonheur. Son succès s'est construit grâce aux apports philosophiques, sociologiques, psychologiques, économiques et politiques et médicaux. Ainsi, les philosophes parlent de bonheur. Les sociologues, eux, différencient les notions : il y a le bonheur, le bien-être

subjectif, le bien être matériel et la satisfaction de la vie. Les premiers travaux de Bradburn, 1969 (cité par Bruchon-Schweitzer, 2002) permettront à la notion de voir ainsi le jour. Les psychologues tentent, quant à eux, de différencier « santé physique », « santé mentale », « émotionnelle » et « intégration sociale ». De là, différentes échelles ont été mises au point. Du côté de la politique et de l'économie, la QDV fait davantage référence à un « niveau de vie optimal », aux « conditions de bien-être matériel » auxquelles chaque personne doit pouvoir accéder. Ce sont enfin les médecins, les chercheurs en santé publique et en épidémiologie qui feront naître l'importance de la QDV en intégrant le bien être, le bonheur, la santé, la satisfaction...

En effet, les progrès médicaux attestant de l'allongement de la durée de vie, ont aussi entraîné des conséquences nouvelles et nombreuses, notamment un regain de maladies chroniques. Le bien être des patients s'en trouve négligé. Des questions ont alors été soulevées concernant les effets des traitements des maladies chroniques sur la vie des patients au niveau qualitatif et quantitatif. Enfin, il y a presque vingt ans, quand on est passé des mesures de santé à celle de QDV, une notion est apparue : la qualité de vie liée à la santé. Cette nouvelle notion désigne « l'état fonctionnel des individus et les conséquences de cet état sur leur fonctionnement physique, psychologique et social ». (Bruchon-Schweitzer, 2002). Ainsi, on parle des conséquences de l'état de santé sur les différentes sphères de la vie et non le fonctionnement général des individus. La Qualité de vie liée à la santé est donc un concept qui permet de questionner la santé perçue.

Afin d'avoir accès aux représentations de la santé des étudiants, nous nous sommes basées sur la théorie des Représentations Sociales.

Perception quotidienne de la santé

Selon Uwe Flick (1992), étudier les perceptions des « profanes » permettait de mieux comprendre leurs comportements et d'adapter les traitements et campagnes de préventions. La perception quotidienne se base notamment sur les concepts des « théories subjectives » et des « représentations sociales ».

Les théories subjectives (ou théories naïves) sont issues de la psychologie cognitive. En effet, dans sa vie quotidienne, le sujet émet, comme le scientifique certaines hypothèses sur lui-même et sur le monde. Ces hypothèses, reliées entre elles par leur thématique, forment un tout cohérent et donc une théorie. Elles ne remplissent pas les mêmes fonctions que les théories scientifiques. Selon Groeben et Scheele, 1977, (cité par Flick, 1992) leur structure argumentative les distingue de simples cognitions ou attitudes. En effet, elles servent à la définition de la situation et l'orientation et à la justification à posteriori. Les théories subjectives ont été associées à certaines maladies et à la notion de santé. Ceci à aboutit entre autre à la création du health belief model, basé sur la théorie de la décision. Il est cependant critiqué pour son absence de prise en compte du côté émotionnel.

Les représentations sociales, Moscovici, 1961 (cité par Abric, 1994) viennent du concept de représentations collectives de Durkeim, 1898 (cité par Abric, 1994). A l'encontre des théories subjectives, les représentations ne s'appuient pas sur la perception individuelle, mais sur les représentations partagées par un groupe. Elles peuvent être définies comme l'ensemble des croyances, attitudes et opinions produites et partagées par un même groupe. Jodelet, 1991 les présente comme une forme de connaissance courante, de sens commun, ayant des propriétés spécifiques : Elle est socialement élaborée et partagée. Elle a une optique pratique d'organisation, de maîtrise de l'environnement et d'orientation des conduites et de communications. Elle participe à la formation d'une vision de la réalité commune à un ensemble social (groupe).

Plusieurs auteurs ont travaillé sur ce thème :

? Une des pionnières est Claudine Herzlich (1969) qui a étudié les représentations sociales de la santé de la petite bourgeoisie parisienne au moyen d'entretiens. Elle identifie dans les représentations, 3 registres de la santé :

- La santé comme vide : définie négativement, par l'absence de maladie. On ne perçoit pas son corps tant que rien ne vient le troubler.

- La santé comme réserve / fond de santé : c'est un peu un capital santé, pouvant croître ou s'amenuiser selon le mode de vie. On y distingue la robustesse, force physique et le potentiel de résistance à la maladie.

- La santé comme équilibre : c'est l'expression des expériences individuelles, psychosociales et corporelles qui s'expriment ; c'est le bien être physique et psychique.

Il en ressort que les catégories de santé et maladie ne sont pas exclusives. En effet, une personne peut par exemple se sentir en bonne santé tout en étant malade. De plus, il n'y aurait pas vraiment d'état de bonne ou mauvaise santé, mais plutôt un stade intermédiaire, un continuum entre santé et maladie.

? Ensuite, Alphonse d'Houtaud, 1994, publie sur « l'image de la santé » à Nancy et aux Pays bas, en passant par le recueil de la santé perçue et mesurée lors d'examens de santé dans un premier temps. Et, dans un second temps, l'étude des représentations sociales de la santé sous forme de questions ouvertes puis de questions fermées. A la question « donnez une définition de la santé », 41 termes apparaissent, avec en tête de liste en terme d'effectif : ne pas être malade, la pleine forme, le bon équilibre physique, le bon équilibre mental, la joie de vivre, passer un bilan régulièrement. Ces réponses on été regroupées en 4 sous groupes (Annexe 4 ): Référence à l'expérience de vie, Référence à des impressions personnelles, Référence à des précautions et Références à des conséquences pratiques. Il compare les réponses selon l'âge et il apparaît que pour les jeunes (moins de 30 ans), les catégories les plus saillantes sont : « la non maladie », « la pleine forme », et « l'essentiel ».

? Christa Schulze et Ludger Welters (2009), ont aussi travaillé sur l'incidence de l'âge et du sexe sur la conception de la santé. L'enquête porte sur 100 sujets, sous forme de questions ouvertes. Aux questions « qu'entendez-vous personnellement par santé ? » et « êtes-vous en mesure d'influencer personnellement votre santé ? Si oui, comment ? », les catégories saillantes de réponses sont les suivantes (tableau 2).

Tableau 2 : Fréquence moyenne en pourcentage des citations par catégories selon le sexe.

Définitions de la santé

Hommes
(20-29ans)

Femmes
(20-29ans)

Conduites de santé

Hommes
(20-29ans)

Femmes
(20-29ans)

Corporel

23%

24%

Alimentation

15%

12%

Être actif

9%

10%

Sport

28%

20%

Bien- être

18%

25%

Sommeil

11%

9%

Mental

5%

8%

Pensée positive

11%

20%

Satisfaction

13%

12%

Conscience

1%

2%

Social

2%

3%

Repos

8%

9%

Pas de médecin

16%

4%

Éviter l'alcool

11%

9%

Situation

3%

2%

Consultation médicale

2%

2%

Autres

10%

13%

Aucune influence

7%

4%

 
 
 

Autre

10%

9%

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery