WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La pratique du pentecôtisme et le développement intégral des fidèles lushois

( Télécharger le fichier original )
par Armand PASULA N'KUKITER
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3 La pratique du pentecôtisme et le développement intégral des fidèles à Lubumbashi

Dans ce dernier point capital de notre étude, après avoir décrit le déroulement de notre enquête sur terrain, analysé, interprété et expliqué sociologiquement les résultats obtenus, il nous reste à vérifier nos hypothèses de départ afin de tirer des conclusions qui s'imposent. Il s'agit précisément de répondre à notre préoccupation ci-après au regard de ces résultats.

S'il existait réellement l'impact de la pratique du pentecôtisme, en tant que religion particulière, d'obédience divine et de souche chrétienne, sous sa forme d'expression doctrinale, sur le développement intégral de ses fidèles à Lubumbashi serait-il positif ou négatif, et serait-il lié aux facteurs suivants : la nature de la doctrine, son contenu, sa saisie exacte ou non, son interprétation ou non, son intériorisation ou non, sa diffusion (les stratégies utilisées) adaptée et efficace ou non et sa mise en pratique suffisante et efficace ou non par les fidèles indistinctement à cause, comme on dit59(*), du décalage entre le prescrit (ce qu'on prêche ou dit) et le vécu (ce qu'on fait ou son comportement), sans oublier l'influence positive ou négative exercée éventuellement par la société globale (ici, la ville de Lubumbashi) ? Et finalement de quel impact s'agirait-il? Et quelles en seraient les conséquences pour les fidèles et leurs communautés religieuses ainsi que pour leur environnement sociétal (Lubumbashi) dans une certaine mesure ?

En effet, en rapport avec la doctrine religieuse, son contenu, sa diffusion, sa saisie, son interprétation, son intériorisation et sa mise en pratique, nous retenons que toute religion d'obédience divine et surtout de souche chrétienne véhicule des valeurs positives capables de déclencher le développement intégral de tout homme et de tout l'homme. Son contenu jugé efficace s'articule autour d'un crédo ou de différentes croyances qui puisent leur fondement dans la Bible, auxquelles il faut seulement croire sans chercher à les démontrer ni à les vérifier par des procédés de validation des connaissances. Cependant, le problème se pose quant à la diffusion de ladite doctrine. Elle se fait par le biais des enseignements bibliques et des prédications (sermons). Il faut relever le fait qu'actuellement, les enseignements bibliques donnés au sein des communautés pentecôtistes enquêtées portent essentiellement sur les bénédictions matérielles (avoir un emploi, trouver un mari ou une femme de son choix, avoir et accumuler les richesses financière et matérielle, recouvrer la santé corporelle,...) tout en exacerbant le fatalisme ou l'automatisme miraculeux. Il y a donc diminution des enseignements relatifs à la foi, à la piété, à l'amour, bref au spirituel au profit de ceux axés sur le matériel.

De ce qui précède, il y a lieu de noter une rupture entre le principe religieux selon lequel « l'abondance de la richesse spirituelle engendre celle de la richesse matérielle ». Déjà à ce niveau, il nous semble que, quel que soit le niveau de la pratique religieuse, le développement intégral des fidèles reste une équation difficile à résoudre.

S'agissant de la saisie, de l'interprétation et de l'intériorisation de la doctrine pentecôtiste dans les communautés étudiées, il y a lieu de noter une mauvaise interprétation de certains préceptes divins de la part des dirigeants pentecôtistes. Certains d'entre eux sont théologiens et d'autres, par contre, ne les sont pas. Ceci est même l'objet des critiques entre eux. Dans l'un ou dans l'autre cas, il y a là une insuffisance au niveau de la saisie et par voie de conséquence de l'intériorisation. La preuve, à ce propos, peut être donnée par le fait qu'il assez de nuances lorsqu'on analyse la doctrine pentecôtiste, par exemple de la 30ème communauté pentecôtiste au Congo et celle d'une communauté pentecôtiste indépendante, comme la communauté des centres inter viens et vois, on constate que la sainte cène est célébrée à chaque culte dominical pour la première communauté, tandis que pour la deuxième elle n'a lieu qu'une fois l'an lors de la fête de Pâques. Ce qui vient d'être dit influence d'une manière ou d'une autre les fidèles-dirigés.

Concernant la mise en pratique des valeurs chrétiennes recommandées par la doctrine pentecôtiste, 94% de nos enquêtés ont déclaré qu'ils mettent en pratique ces recommandations, tandis que 6 % des personnes enquêtées ont avoué ne pas les mettre en pratique.

En observant de plus près nos enquêtés, il y a lieu de les catégoriser selon les variables sexe, âge et position occupée dans la hiérarchie sacerdotale.

Les femmes, connues comme des êtres naturellement faibles, sont plus attirées par le matériel. Les hommes n'échappent pas à cette pesanteur, mais ils fournissent plus d'effort que les femmes pour tendre vers le spirituel. Dans cette perspective, nous notons que la pratique de la doctrine pentecôtiste est plus faible chez les femmes que chez les hommes en dépit de leur présence numériquement supérieure aux différentes activités cultuelles.

Quant au critère (variable) âge, nous rappelons que les communautés pentecôtistes étudiées à Lubumbashi sont plus peuplées par les jeunes (garçons et filles). C'est une catégorie d'adeptes qui ont encore le goût des choses du monde. D'où la mise en pratique des recommandations pentecôtistes reste un problème, à des degrés divers. Il suffit de les observer au sein de leurs départements (chorale, jeunesse pour Christ, département des jeunes) afin de s'en rendre compte.

La répartition de l'échantillon selon la position occupée par les acteurs dans les communautés pentecôtistes étudiées se présente comme suit : 33% des dirigeants (pasteurs, anciens et diacres) et 67% des dirigés (simples fidèles) retenus dans cette étude.

Les dirigeants, particulièrement les pasteurs, sont des prédicateurs, des enseignants et des responsables de la gestion de toutes les âmes, c'est-à-dire des personnes qui ont accepté de partager la même foi avec eux. A ce titre, les dirigeants ont une lourde responsabilité et s'érigent en modèle à suivre par les simples fidèles pentecôtistes.

Grâce toujours à nos enquêtes à passages répétés chez nos enquêtés, il nous a été donné de constater que s'agissant de la mise en pratique du pentecôtisme par les dirigeants religieux, l'écart entre le « prescrit» et l' « agir » est manifeste. A cause donc de cette mauvaise pratique du pentecôtisme chez les dirigeants, il y a mauvaise imitation de la part de leurs dirigés. L'exemple vient d'en haut, dit-on. Les valeurs et les normes chrétiennes sont imposables à tous, sans exception aucune.

S'agissant des communautés pentecôtistes elles-mêmes et de la problématique du développement intégral de leurs fidèles à Lubumbashi, tous les enquêtés sont d'accord que ces dernières tentent, tant soit peu, de répondre aux besoins ressentis par leurs membres.

Toutes les 15communautés que nous avons enquêtées ont déjà, chacune a sa manière, mis sur place des structures (collège des anciens, comité des diacres, groupe des papas, groupes des mamans, groupe des jeunes, groupe des choristes, etc...) pour rapprocher tous les fidèles entre eux, y compris les responsables.

A cet effet, affirme NGANDU MUTOMBO60(*), en citant les enquêtes menées sur les ménages dans la ville de Lubumbashi pour la période des années 1990 jusqu'en 2004, que les Eglises, les groupes de prière et les sectes religieuses sont devenus non seulement des lieux de moralisation, de négociation et de méditation, mais encore et surtout des lieux d'entraide en cette période de crise. Une Eglise dont les membres ne s'entraident pas est vite abandonnée par les fidèles en quête d'une institution qui leur assure la sécurité sociale : on la critiquera en des termes tels que « habangarianake » (littéralement, ils ne regardent pas les autres) ou « habasaïdianake » (littéralement, ils n'aident pas les autres).

Selon nos propres observations sur le terrain d'enquête, il nous a été donné de constater que certaines communautés pentecôtistes, selon les moyens en leur disposition, s'efforcent de s'occuper du développement spirituel et socio-économique de leurs fidèles. Un développement de tout l'homme dans ses dimensions spirituelle, morale et physique et de tout homme (tous les fidèles sans exception).

De manière concrète, les communautés pentecôtistes assistent matériellement, financièrement, moralement voire spirituellement les membres qui connaissent des cas heureux ou malheureux. Le deuil, la maladie, l'emploi, le mariage, les fiançailles et la naissance sont des occasions sur lesquelles sautent les communautés pentecôtistes non seulement pour apporter assistance au membre concerné, mais aussi pour libérer certains messages évangéliques.

Pour ce qui concerne particulièrement l'emploi, certaines communautés pentecôtistes ont réussi à mettre sur pied quelques initiatives internes et externes pour essayer de résorber le chômage parmi leurs idèles. Entre autres initiatives, nous pensons aux centres de santé, aux écoles et à quelques activités commerciales et champêtres ainsi qu'au domaine de la presse audio-visuelle.

Nous avons ainsi remarqué que certaines communautés initient leurs membres dans de petites activités d'élevage en leur prêtant des poussins de un jour. Après l'élevage et la vente, ces derniers devront retourner un petit pourcentage à la communauté pour le renouvellement du stock. Il s'agit là d'une sorte de micro crédit que ces communautés pentecôtistes sont en train de mettre sur pied tant bien que mal.

Cependant, force nous a été de constater le caractère quelque peu sélectif de cette assistance tant matérielle, morale, financière que spirituelle suivant les critères aussi subjectifs qu'irréligieux (être de la tribu du pasteur, être son fidèle collaborateur, « son intime ou proche », être celui qui protège ses intérêts personnels, être celui qui donne beaucoup à l'Eglise en termes d'offrande, de dîme ou de cotisations spéciales). En plus, plus que la communauté devient grande du point de vue démographique, plus ce problème se pose avec acuité. Moins grande est la communauté, ce problème se pose de moins en moins.

Nous relevons aussi le manque de leadership dans le chef de certains responsables religieux qui sont dépourvus de la capacité de créativité. Chez d'autres, par contre, nous avons constaté qu'il s'agissait bel et bien de la mauvaise foi manifeste qui peut se traduire en égoïsme.

Nous relevons aussi un principe latent auquel se réfèrent bon nombre des responsables que nous avons contactés et suivis par des observations plus ou moins permanentes. Il s'agit du principe de « aux problèmes matériels, des solutions matérielles pour les dirigeants religieux et aux problèmes matériels, des solutions spirituelles pour les dirigés (simples fidèles) ».

Pour illustrer cela, nous évoquons une réalité que nous avons vécue. Au cours d'un culte dominical dans une communauté pentecôtiste de la commune de Kamalondo, le président de culte informe l'assemblée de Dieu du « voyage évangélique » que doit effectuer le révérend pasteur à Ndola, en Zambie, dans une communauté pentecôtiste soeur pendant trois jours. L'évaluation faite, le coût total s'élève à 450 dollars américains. Une cotisation spéciale s'impose pour recouvrer cette somme d'argent de toute urgence. Après l'opération de collecte quelque peu forcée, les comptes faits par le trésorier de la paroisse indiquent un total de 600 dollars américains, soit 150 dollars de surplus. C'est sous le coup des applaudissements que réagit l'assemblée, en signe de joie, à l'annonce de ce montant.

Tout en restant attentif, il nous a été donné de constater qu'à la fin du culte, le révérend pasteur devait prier pour les fidèles qui ont des problèmes de plusieurs ordres. Parmi eux, une pauvre dame abandonnée par son mari depuis cinq ans. Ce dernier, on l'aurait vu dans une des carrières à Luisha en train de se livrer aux activités des creuseurs artisanaux. Cette femme a posé comme problème d'avoir ne fût ce que 3.000fc pour payer le transport de Lubumbashi à Luisha afin de rejoindre son mari. Le révérend pasteur, tout attentif à la doléance de cette fidèle, lui a recommandé de s'agenouiller et de prier pour elle afin que le Dieu des miracles agisse pour ce cas. La prière finie, la pauvre femme est rentrée chez elle attendant l'accomplissement des oracles de Dieu.

Dans cet ordre d'idées, ATAL Sa Angag61(*), réfléchissant sur les sectes religieuses à Kinshasa, constate, quant à la considération d'ordre matériel justifiant l'adhésion aux sectes, qu'il faut reconnaître le fait que beaucoup de sectes d'origine locale doivent être considérées comme des entreprises commerciales qui trafiquent le discours religieux en utilisant le Bible comme couverture. De ce fait, elles prostituent la Foi chrétienne pour des intérêts financiers par l'avidité dévolue sur le produit des quêtes généreuses. De là à la pente vers la recherche du bien-être matériel et la réalisation des ambitions politiques du fondateur de la secte et des responsables, le pas est vite franchi. De leur part, les responsables religieux ont relevé le comportement utilitaire qui caractérise certains chrétiens qui ne sont motivés que lorsqu'ils bénéficient d'une aide de la part de l'Eglise. Il y a donc ici le manque de foi ou de conviction dans la pratique de la religion.

Ce récit traduit un peu les difficultés que rencontrent certaines communautés pentecôtistes de Lubumbashi pour assurer à leurs membres le développement intégral.

A ce manque d'esprit managérial s'ajoutent les problèmes spécifiques de chaque communauté liés à l'âge, au patrimoine (temple et équipements), au nombre des fidèles, à l'organisation, etc.

Croyances religieuses

Pratiques religieuses

Travail bien fait

Développement intégral

L'analyse, l'interprétation et l'explication de ces résultats nous conduisent finalement à la schématisation de la réalité sociale que nous avons étudiée. Mais, avant d'y arriver, nous insistons sur l'écart qui s'est dégagé entre le dire et l'agir de nos enquêtés. Grâce à l'observation, de fois spontanée, il nous a été donné de réduire cet écart et de proposer le cercle du comportement religieux suivant :

1 4

2 3

Figure 7 : Le cercle du comportement religieux pour le développement intégral des fidèles pentecôtistes lushois.

Ce cercle indique que les croyances religieuses, élaborées sous forme de doctrines religieuses particulières, sont transmises aux fidèles à travers les enseignements, les prédications et les exhortations. « La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend, c'est la Parole de Dieu » selon la Bible judéo-chrétienne. Cette Parole parfaite, invariable, infaillible, universelle et éternelle est la doctrine religieuse d'inspiration divine qui doit déterminer la croyance pentecôtiste et orienter les comportements individuels et collectifs des fidèles.

Déjà à ce niveau, outre les stratégies utilisées pour véhiculer le pentecôtisme en tant que doctrine religieuse particulière, il se pose le problème des animateurs (apôtres, docteurs, pasteurs, anciens, diacres,...) qui sont opposés à la logique de la formation scolaire, académique et théologique en mettant en avant plan les dons de l'Esprit Saint.

La pratique pentecôtiste est particulière, car elle se réfère à une doctrine religieuse particulière. Mais il faut relativiser cette notion.

H. DESROCHE62(*) « Considère non seulement ce qu'il y aurait éventuellement de non religieux dans la pratique religieuse, mais aussi de ce qui peut, a pu, ou pourrait être religieux dans le refus d'une pratique religieuse. Le baptême des enfants qui est un des critères de la pratique religieuse dans le catholicisme, mais c'est au contraire le refus du baptême des enfants qui est la démarche religieuse pour la tradition anabaptiste, ou si l'on veut, la pratique irréligieuse de cette tradition serait l'acceptation du baptême des enfants. Dans d'autres contextes, la pratique religieuse sera la non-construction d'églises ou de couvents »

La pratique religieuse est ainsi envisagée comme la mise en application parfaite et fidèle des principes doctrinaux. Cette pratique religieuse sans failles doit déterminer la vie religieuse de toute personne qui y croit.

En effet, les croyances religieuses particulières sont le premier niveau de la vie d'un chrétien. Ces dernières (croyances religieuses particulières) étant transmises sous forme de la doctrine religieuse particulière doivent être mises en pratique par celui qui les intériorise. Cette mise en pratique de ces croyances religieuses particulières doit caractériser toute la vie du fidèle c'est-à-dire que la pratique religieuse a lieu en tout temps et en tout lieu.

C'est alors que le travail accompli par le fidèle pentecôtiste dans toute honnêteté et selon toutes les exigences socioprofessionnelles en se basant sur les valeurs chrétiennes lesquelles sont dans leur totalité positives, assurera son développement intégral (spirito-moral, psychosomatique et socio-économique). Une fois que le fidèle pentecôtiste est épanoui à travers la pratique religieuse, il y aura alors renforcement des croyances en lui sous forme de foi chrétienne.

Notons que le cercle du comportement religieux, que nous venons d'initier, fonctionne dans le sens contraire de la marche des aiguilles d'une montre. Un sens contraire à celui-là ou le manque d'un élément de ce circuit fera que la pratique religieuse ne puisse pas assurer le développement intégral des pentecôtistes.

Dans le cadre de cette étude, nous avons remarqué que l'élément « travail » n'a pas été pris en compte parmi les stratégies mises en place par les communautés pentecôtistes à travers leurs enseignements et à travers leur politique d'encadrement.

C'est le moment de confirmer nos hypothèses dont la principale : s'il existait réellement l'impact de la pratique du pentecôtisme sur le développement intégral de ses fidèles à Lubumbashi, cet impact serait-il positif ou négatif, d'une part, et, d'autre part, serait-il lié aux facteurs suivants : la nature de la doctrine, son contenu, sa saisie ou non, son interprétation ou non, son intériorisation suffisante ou non, sa diffusion (les stratégies utilisées) et sa mise en pratique suffisante et efficace ou non par les fidèles indistinctement à cause du décalage entre le prescrit (ce qu'on prêche ou dit) et le vécu (ce qu'on fait ou son comportement), ainsi que l'influence positive ou négative exercée éventuellement par la société globale (Lubumbashi) ?

S'agissant de l'hypothèse secondaire, l'affluence actuelle des fidèles dans les communautés pentecôtistes de Lubumbashi serait due non seulement à leurs prédications et enseignements axés principalement sur des promesses d'ordre matériel (mariage, procréation, emploi, richesses matérielles, voyage d'affaires ou de détente à l'étranger, guérison de maladies, etc.), mais également au contexte socio-économique de Lubumbashi en crise actuellement.

De ce qui précède, il découle que seules la connaissance, la saisie, l'interprétation, l'intériorisation, la diffusion et la mise en pratique parfaites de la doctrine pentecôtiste sont en mesure de rendre progressivement et de plus en plus les fidèles pentecôtistes, dans leur majorité numérique, riches d'abord spirituellement (sur les plans moral et spirituel) et ensuite matériellement (sur le plan socio-économique). Faute de quoi, il n'y aurait pas du tout de développement intégral de tout fidèle et de tout le fidèle pentecôtiste. Ceci trouve sa justification dans l'application des principes de la contradiction ou de l'opposition (le spirituel contre le matériel), de l'action réciproque (le spirituel et le matériel sont liés l'un à l'autre, et agissent l'un sur l'autre) et du primat du spirituel sur le matériel (avant tout le spirituel, le matériel après).

Etant donné le caractère imparfait de l'homme, il est donc difficile pour celui-ci de pratiquer parfaitement la religion à travers toutes les recommandations doctrinales afin de se développer totalement. Nous estimons que le travail bien fait dans la crainte de Dieu et sous sa direction peut favoriser le développement intégral des fidèles. Les enseignements doctrinaux, dans le contexte socio-économique de la ville de Lubumbashi, devront s'articuler autour de l'amour du travail bien fait, car ceci n'est pas contraire à la Volonté divine.

Enfin, concernant l'environnement sociétal qu'est cette ville, exerce-t-elle ou non une certaine influence sur les fidèles pentecôtistes pris individuellement et leurs communautés religieuses ? Si oui, de quelle influence s'agit-il ?

En réponse, disons qu'effectivement il y a une influence réciproque entre Lubumbashi, milieu d'étude, et les communautés pentecôtistes étudiées.

Nous constatons que les fidèles pentecôtistes, pris isolement, subissent l'influence, à des degrés divers, selon les personnes et les communautés pentecôtistes, de la mondialisation que connaît cette ville à la suite de son évolution. Ceci se traduit, par exemple, à travers le comportement vestimentaire, qui laisse à désirer car frisant la pudeur, de certains membres (hommes et femmes, garçons et filles) de ces communautés religieuses particulières. Pour les femmes et les filles pentecôtistes, dans leur majorité, le port du mouchoir de tête, par exemple, semble être un élément de la vieille civilisation auquel il ne faut plus se référer de peur de ne pas exhiber les coiffures modernes des femmes. Dans le même ordre d'idée, nous évoquons le cas de certains messages divins qui ont vu leurs sens être tordus par certains prédicateurs et enseignants véreux qui cherchent à faire plaisir aux fidèles naïfs. En fin, il faut noter la manifestation du tribalisme et de la haine qui se manifestent entre les fidèles de la même communauté pentecôtiste ou entre fidèles de différentes communautés religieuses particulières. Il y a donc ici l'influence négative de l'environnement sociétal (la ville de Lubumbashi) sur les communautés pentecôtistes.

Cependant, les communautés pentecôtistes de Lubumbashi influencent tant positivement que négativement le milieu dans lequel elles évoluent.

Nous notons un changement de comportement dans le chef de certains citoyens membres des communautés pentecôtistes qui, avant d'exercer tout travail, adressent une prière à l'Etre suprême voire même en entonnant des cantiques religieux, et ceci même si ils se retrouvent dans les milieux profanes. Nous pouvons aussi évoquer le changement de langage, dans l'expression telle que : « alléluia, amen » au lieu de « jambo, jamba sana », pour la salutation dans la langue locale (swahili). Enfin, les fidèles pentecôtistes sont entrain de répandre la consommation des boissons sucrées même aux non-pentecôtistes lors, par exemple, des fêtes de mariage ou d'une autre circonstance organisées par eux.

Tout compte fait, comme nous l'avons si bien signalé, les communautés pentecôtistes influencent l'environnement société qu'est la ville de Lubumbashi, et cette dernière exerce aussi à son tour son influence sur les fidèles pentecôtistes entant qu'habitants de l'agglomération concernée. Un musicien religieux de Kinshasa faisant ce même constat, a fini par sortir un cantique dont le refrain disait : « je cherchai le monde et je l'ai trouvé dans l'Eglise ; et l'Eglise je l'ai trouvée dans le monde ». Il conclut en disant qu'il y a la confusion.

* 59 Le professeur psychologue Richard NGUB'USIM MPEY NKA, citant son collègue FESTINGER, appelle ce décalage « dissonance cognitive, c'est-à-dire situation où il y a contradiction entre les attitudes d'un individu et son comportement extérieur » (Voir la revue Congo-Afrique n°412-413, février-mars 2007,p. 131). De son côté, la Bible judéo-chrétienne le définit comme étant «  le rapport ou la corrélation entre la croyance ou la foi et l'oeuvre ou l'acte, ou encore la pratique religieuse » (cf. Jacques 1 :14-26).

* 60 NGANDU MUTOMBO, « Raisons de la grande mobilité des membres », in KAKOMA SAKATOLO Z., op.cit, p. 28.

* 61 ATAL Sa Angag, « L'utilisation de la Bible par et des sectes religieuses de Kinshasa », in Actes du 4° colloque, op.cit, pp. 431-486

* 62 H. DESROCHE, op.cit, pp. 49-50

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway