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Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie

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par Tomasi TAUTU'U
Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012
  

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B. La version du chef DOUMAÏ d'après B. GORSKY161(*) (Au sud d'Ouvéa)

« Nos ancêtres sont Wallisiens, ce n'est pas une légende, c'est sûr. » affirma le chef Doumaï. «  Il y a maintenant plus de vingt générations, dans l'île de Wallis, un prince accompagné de son jeune fils, alla rendre visite au roi dans son palais de Mata Utu : il espérait régler un litige si important qu'il pouvait entraîner une bataille. Le roi avait un fils du même âge que celui du prince, et les deux enfants furent laissés hors du palais durant le temps de l'entrevue. Quand cette dernière s'acheva, le prince sortit seul. Cherchant son fils, il le trouva hébété devant le corps du fils roi, inanimé, mort peut être. Les deux enfants s'étaient battus, épousant la querelle de leur père. Nul encore ne s'était aperçu du drame rapide. Le prince savait qu'il mourrait avec son fils si les soupçons du roi se portaient sur eux, et comment pouvaient ils se disculper ?

Il pressa le jeune garçon de regagner leur village et là, rassembla les notables. Tous partagèrent la certitude que la colère du roi n'épargnerait personne et qu'il n'écouterait pas le récit selon lequel c'était son propre fils qui, le premier avait insulté et frappé celui du prince qui n'avait fait que de se défendre. La mort était sur le village : il fallait fuir ; Un devin se leva de l'assemblé. Il prédit que les pirogues porteraient les hommes en direction du soleil couchant et que leur salut serait proche dès qu'ils apercevraient des nuées d'oiseaux blancs.

De nombreuses pirogues furent précipitamment mises à la mer et, pour la plupart d'entre elles, la prédilection s'accomplit ; Certaines s'égarèrent, dans les autres beaucoup d'hommes moururent après que les réserves de bananes séchées et d'eau furent épuisées, mais les survivants, un matin, virent les oiseaux blancs puis bientôt la terre qu'ils abordèrent. Ils étaient si faibles que les habitants de cet atoll auraient pu les massacrer sans qu'ils opposent la moindre défense, ce fut peut être l'une des raisons pour lesquelles, au contraire, ils furent recueillis et soignés.

Rapidement, les Wallisiens recouvrèrent leur force et fraternisèrent avec leurs sauveteurs. Ils baptisèrent l'atoll «  Ouvéa » et choisirent des femmes parmi ce peuple à peau noire, faisant souche et se multipliant. Bientôt le sang wallisiens prédomina et les enfants naquirent avec la peau claire de leurs ancêtres venus par la mer.  L'un des compagnons du prince enfui de Wallis se nommait DUMAÏ, conclut le grand chef, c'est pourquoi, après qu'il eût conquis Mouli, nous en sommes les chefs de père en fils ».

Tout comme dans le nord d'Ouvéa, la version sudiste parle de la mort du prince. Apparemment, un duel loyal serait la cause de sa mort. Ici, le mobile de l'expédition aurait été doublement aggravé mais justifié, car la mort du prince semble être le résultat d'une légitime défense. Qu'il y ait eu mort d'un prince ou non, l'exagération permet aux arrivants wallisiens de justifier leur « exil politique », puisqu'ils fuyaient un roi sanguinaire et sans coeur. Les versions données ne sont que des diversions permettant cacher un évènement relativement grave. Comment expliquer la version « wallisienne » qui minimise les faits ? D'autres éléments intéressants peuvent être ici analysés. Par exemple, les conditions et les techniques de navigation de ces anciens « Wallisiens ».

* 161 Bernard GORSKY, la dernière Ile, Editions Albin Michel, 1965. Extrait tiré du livre de J.M BARRE, Lectures calédoniennes, Editions Hachette, Juillet 1976, pp 177, 178 ; version d'après le chef DOUMAÏ de Mouli dans la partie sud de l'île d'Ouvéa. Notons aussi que Mouli est un patronyme de Muli lieu di de l'île de Wallis qui se traduit : « derrière, de l'autre côté ».

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