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Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie

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par Tomasi TAUTU'U
Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012
  

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C. A Lifou

Jean GUIART fait allusion à l'influence polynésienne dans la chefferie de Lossi et en particulier dans la tribu de Joj et écrit ceci :

« L'emprise de ce village contient le seul point de Lifou où il y ait une apparence de marécage côtier, et en tout temps une pléthore de moustique. C'est la que mythe décrivant la migration partie des îles Wallis fait accoster d'abord la pirogue des exilés. Ils n'y trouvent de pas les mulets sautant au dessus des feuilles de palétuviers. Il y a bien des palétuviers, mais ils poussent sur des barres rocheuses hors d'eau. Ils repartent donc pour Hnyimak, à Téouta, au nord d'Ouvéa, où ils trouvent ce que la prophétie leur a annoncé.

L'auteur fait bien sûr allusion au voyage de Kaukelo dont nous avions développé les différentes versions. Jacques IZOULET dans son étude sur la mission de Lifou, nous dit ceci :

«  Les îles Loyauté ont été peuplées par des populations austronésiennes à la même époque que la grande Terre, c'est-à-dire vers 1400 avant Jésus christ. A ces premiers occupants sont venus se joindre des groupes plus ou moins importants venus de Polynésie : Wallisiens dans le nord et le sud d'Ouvéa, Samoa et Tongien dans l'ouest de Maré et le sud de Lifou216(*) ».

L'auteur évoque aussi certains emprunts du Dréhu217(*) à la langue polynésienne. Selon Jean GUIART, certaines familles de Lifou revendique leur origine polynésienne : samoane ou tongienne. La tradition y fait allusion concernant la migration wallisienne :

« Les pirogues seraient passées à Joj, où se trouve le seul peuplement de palétuviers à l'île, mais situés sur la terre ferme et dont les feuilles tombe sur le sec. Certains sont cependant restés sur place, et on les trouve à Hmélek et Qiqatrul(Hunöj). On sait pas ailleurs que les NYIPATRE de Jokin les a reçus à leur passage, après cet arrêt attesté à Joj, où la prédiction ne pouvait se vérifier, et que deux membres de cette lignée leur auraient servi de guides pour Ouvéa où, dans le marais de Hanawa Hnyimak, les mulets sautaient effectivement par-dessus les feuilles de palétuviers. Enfin, entre Xepenehe et Easo, une lignée, dite aujourd'hui Xozamè, s'affirme originaire des îles Wallis, et laissée au passage par l'expédition218(*) ».

Il semblerait que la tradition orale simplifie les origines polynésiennes en une unique migration. La réalité est plus complexe. Le trajet wallisien pour s'infiltrer dans l'archipel calédonien n'est autre que le chemin traditionnel employé par les pirogues. La migration au sud de Lifou, avant le contact européen, approuve ce que nous avons avancé plus haut, concernant l'accueil des premiers catéchistes protestant en 1841. Raymond H LEENHARDT le réaffirme quand il écrit :

 « Comme à Maré, à Lifou ce sont les tongiens de Lossi qui se convertissent ».219(*)

Grâce à la langue et à leur similitude culturelle les catéchistes ont convaincu leurs compères à se convertir. Ces derniers ont propagé cette conversion. La présence de « Polynésiens » au sein de la population « mélanésienne » a facilité les réseaux d'encrages et d'accueils du religieux étranger. Jean GUIART confirme :

« Les styles de poterie de ces jardiniers - en parlant des mélanésiens calédoniens - se diversifièrent tandis que, petit à petit, on verra apparaître deux types d'économies différents mais complémentaires : la culture des terres dans l'intérieur et la pêche au bord de la mer. Ceci atteste très certainement la présence de peuples à vocations différentes dont certains sont tournés vers la mer, comme les wallisiens venus s'installer dans le nord du territoire et les Iles Loyautés vers le XVIIIème siècle. Cette dernière vague de population polynésienne est encore présente dans les récits des vieux. Il faut penser que ce phénomène de contacts réguliers n'est pas unique. Depuis que l'homme vit dans ces parages, la partie Océanie située entre les Nouvelles Hébrides, la Nouvelles Calédonie et les Fidji a été une véritable mer intérieure. »220(*)

* 216 Jacques IZOULET, Méketepoun- Histoire de la mission catholique dans l'île de Lifou au XIXème siècle, Editions l'Harmattan, 1996, pp 23, 24.

* 217 Langue de Lifou.

* 218 Jean GUIART, La chefferie en Mélanésie, op.cit., p 342.

* 219 Raymond H LEENHARDT, Au vent de la Grande Terre- les îles Loyautés de 1840 à 1895, p 28.

* 220 Daniel FRIMIGACCI, peuplement de l'Océanie et de l'Australie, Collection Eveil- DEC, 1976, p 37.

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