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La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à  2009

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par Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
  

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Dépourvus d'esclaves et dédaignant les travaux champêtres, les Foulbé de l'Adamaoua vont se verser dans l'exode rural. Il concerne surtout les jeunes qui avaient grandi jusque-là dans une "société du loisir"161(*). Cette société, fondée sur l'élevage des bovins, est alors obligée de modifier ses traditions. Plusieurs raisons expliquent l'attrait des jeunes pour la ville :

- Le fait de ne plus vouloir se plier aux travaux de la brousse pénibles et dégradant ;

- Le reproche fait par les jeunes aux anciens de ne pas vouloir les récompenser de leur travail de gardiennage de bétail. Or, de l'autre côté, les anciens leurs font le reproche de dilapider celui-ci et de vouloir seulement l'argent qu'il procure.

- L'épizootie de peste bovine de 1928, qui fait perdre beaucoup de bêtes aux pasteurs Foulbé, contraignant les jeunes à aller chercher du travail dans la ville162(*).

Cet exode rural aura pour effet d'augmenter la population de jeunes sans emploi dans la ville. En effet, ceux qui arrivent des villages, généralement, ont des rêves plein la tête mais ne savent rien faire. Ils se muent donc en mototaximen, en taximen ou tout simplement en vendeurs ambulants, pour ceux qui ont le plus de chance. Pour les autres c'est très souvent le banditisme et sa spirale de passages en prison. Il faut ajouter que, ces jeunes qui s'adonnent à l'exode rural sont à la recherche de conditions de vie meilleure. Ils sont donc près à tout pour vivre mieux que d'où ils viennent. Boutrais montre que c'est à partir des années 1930 que les jeunes Foulbé commencent à délaisser la brousse et le bétail pour s'installer à Ngaoundéré, ville qui commençait de plus en plus à se moderniser163(*).

Lancée dans cette vague évolutive, la cité de Ngaoundéré sort lentement mais sûrement de la tradition. Le fulfulde, langue dominante ici laisse peu à peu place au français avec la création des premières écoles. Malgré les réticences des autochtones vis-à-vis de la nouvelle école, celle des «Blancs». En effet, dans un contexte de forte islamisation, la nouvelle école était considérée comme le vecteur de la religion chrétienne.

La rencontre avec les Européens fut d'abord marquée par une sympathie mutuelle avant d'évoluer vers une méfiance réciproque presque instinctive pour finalement se transformer en un conflit ouvert embrasant toute la région [...]. L'administration coloniale était alors perçue par les chefs musulmans comme le bras séculier de l'église chrétienne venue combattre l'Islam jusque dans leur pays. Cette perception du christianisme par les musulmans est à la base du refus de l'école du Blanc que ces populations ont entretenu tout au long de la période coloniale et qui a laissé des séquelles bien après la fin de la colonisation.164(*

* 161 Boutrais, J., 2002, p. 172

* 162 Ibid., p. 172

* 163 Ibid., p.171

* 164 Hamadou, A., 2005, "Islam et christianisme dans le bassin du lac Tchad : Dialogue des religions ou dialogue des religieux ?" Recherches Africaines [en ligne], Numéro 04 - 2005, 2 juin 2005. Disponible sur Internet : http://www.recherches-africaines.net . Consulté le 6 novembre 2009.

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