WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La persistance de l'insalubrité à  Kinshasa: de la coercition à  la conscientisation. Une approche de la communication pour le changement de comportement

( Télécharger le fichier original )
par Guillaume-Trésor Kakesa
Université catholique du Congo - Diplôme de licence en communication sociale option marketing et relations publiques 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.3.8. L'insalubrité et la santé publique61(*)

L'environnement n'est pas seulement une préoccupation d'ordre esthétique. L'impact sur la santé constitue désormais un enjeu spécifique comme `a reconnu la Charte européenne de l'environnement de 1989. Ainsi, la qualité de l'environnement est l'un des principaux déterminants de l'état de santé de la population62(*).

Aujourd'hui, les conséquences immédiates de l'insalubrité sur la santé publique à Kinshasa n'est plus à démontrer. A ce propos, l'Hôtel de ville évalue à 88 % les maladies à Kinshasa qui ont pour origine l'insalubrité, notamment le paludisme, la fièvre typhoïde, les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques, etc.

A cela s'ajoute les maladies hydriques par contamination virale (poliomyélite et hépatite A), par contamination bactérienne (salmonellose, shigelloses, leptospiroses) et par contamination des vers parasites intestinaux.

En 2004, la péritonite, une complication de la fièvre typhoïde, a sévi au second semestre de l'année à Kimbanseke avec 13.400 cas signalés au 13 décembre 2004, dont 615 cas graves entre le 1er et le 10 décembre, 53 % de cas de décès, soit 55 de 98 patients enregistrés à l'hôpital général de Kinshasa.

D'un coin de la capitale à un autre, l'étude de faisabilité d'un projet de salubrité dans la commune de Kalamu réalisée par Kimula stipule que, la zone de santé de cette commune a dénombré 629 cas de paludisme et 543 cas de fièvre typhoïde déclarés et soignés sur environ 300.000 habitants entre le 17 juin et le 2 août 2005.

Sous ce même angle, Ekula cité par Francis Lelo Nzuzi indique qu'en 2006, la clinique Saint-Raphaël dans la commune de Lemba a traité près de 4.136 cas de paludisme, 1081 cas de fièvre typhoïde, 1.403 cas de diarrhée simple et 2.167 cas de diarrhée amibienne.

Et d'après une étude menée par Mbula et al., en 1993 sur le suivi de cas entre le 1er janvier 1958 et le 31 décembre 1980, la fièvre typhoïde représentait 1 % des admissions chez les moins de 30 ans dans le département de médecine interne. Les patients dont 4,8 % sont morts suite à une certaine complication en relation avec la durée de la maladie, venaient principalement de trois communes : Lemba 22,1 %, Matete 14,9 %, Ndjili 12 % dont 18,4 % de ménages, 12 % d'élèves, 10 % d'étudiants, etc. La même maladie a touché une bonne partie de la commune de Kimbanseke.

S'agissant de la vulnérabilité, il sied de préciser à ce sujet qu'à Kinshasa, les enfants représentent la cible la plus touchée de toutes ces pathologies.

De cette manière, l'enquête de 2005 sur la prévalence de l'anémie en R D Congo a étudié la distribution par province de parasitoses intestinales chez les enfants de moins de 3 ans et présente les résultats de Kinshasa comme suit : ascaris 36,2 %, ankylostomes 16,5 %, amibes 8,3 %, oxyures 100 % (Ministère de la santé, 2004).

En 2007, l'Hôtel de ville de Kinshasa a évalué à 85 % le taux d'enfants âgés de 6 à 10 ans, porteurs de plusieurs parasites (ascaris, trichocéphales, ankylostomes), notamment dans les quartiers périphériques.

Tableau II : Maladies liées à la dégradation de l'environnement en 1989

Maladies

Nombre de cas

% du total de cas

% de cas environnementaux

Paludisme

28.873

45,0

55,9

Verminose

18.793

29,3

36,4

Maladies respiratoires

2.628

4,1

5,1

Dysenterie amibienne

1.175

1,8

2,8

Bilharzioses

95

0,1

0,1

Filariose

52

0,1

0,1

Total

51.616

80,4

100

Source Yuma 1999.

Les statistiques du bulletin épidémiologique du ministère de la santé de 1989 présentées dans ce deuxième tableau, prouvent à suffisance que l'insalubrité est la principale source de nuisance sanitaire à Kinshasa depuis un certain temps.

Tableau III : Coût des soins médicaux des maladies des mains sales à Kinshasa

Maladies

Coût des soins médicaux

Paludisme

5 à 10 $

Verminose

4 $

Typhoïde

10 $

Diarrhée sanguinolente

4 $

Bilharziose

10 $

Choléra

15 $

Source : Inspection provinciale médicale de la santé 2007.

A travers ce tableau, il est nécessaire d'évaluer les conséquences des maladies de l'insalubrité sur le budget ménager à Kinshasa, une ville où la pauvreté est quasi manifeste.

Néanmoins, en dépit de la vulnérabilité croissante de l'insalubrité sur la santé publique, les médecins sont d'avis que beaucoup de maladies peuvent être évitées si la ville se dote d'une bonne politique de l'insalubrité. « Il est ainsi souhaitable et il est désormais possible de mobiliser des outils scientifiques pour mieux connaître les risques sanitaires liés à l'environnement afin de mieux les maîtriser dans une optique de développement durable »63(*).

* 61 F. LELO NZUZI, Op. cit., pp. 194-218.

* 62 W. DAB, Santé et environnement, Paris, PUF, 2007, p. 5.

* 63 W. DAB, Op. cit., p. 5.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld