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La responsabilité de protéger au regard de la crise libyenne

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par Hippolyte LUABEYA Pacifique
Université de Kinshasa RDC - Licence 2010
  

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CHAPITRE III. MISE EN OEUVRE DE LA RESPONSABILITE DE PROTEGER

La mise en oeuvre de la responsabilité de protéger fait partie des problèmes cruciaux de notre époque. Ce problème se trouve être posé aux paragraphes 138 et 139 du Document final du Sommet mondial de 2005. Ainsi, c'est dans le rapport du Secrétaire Général Ban Ki-Moon173 que ce problème est traité. Ce rapport souligne que la responsabilité de protéger un peuple du génocide, des crimes contre l'humanité, du nettoyage ethnique et des crimes de guerre passe avant tout par l'action nationale qui en constitue le premier pilier (section 1). Si l'Etat en question ne réagit pas ou ne trouve pas des moyens pour réagir, il sera mis en place, par la communauté internationale, le deuxième pilier qui consistera en des mesures de persuasion et d'incitation lesquelles se traduisent par l'assistance internationale et le renforcement des capacités (section 2). Enfin, si l'Etat manque manifestement à son obligation de protection, le troisième pilier veut que la priorité soit de sauver les vies par les autres Etats membres en menant en temps voulu une action collective et résolue (section 3).

SECTION 1. PREMIER PILIER : LES RESPONSABILITES DE L'ETAT EN MATIERE DE PROTECTION

Ce pilier met en exergue les trois premières phrases du paragraphe 138 du Document final du Sommet de 2005 dans lesquelles chaque Etat s'est engagé à protéger ses populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité notamment dans la prévention de ces crimes (§1). Toutes ces actions ne peuvent donc se mettre en place que grâce à l'appui des organisations internationales, organisations régionales et ONG (§2).

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§1. La prévention des crimes internationaux

Nous avions signalé précédemment que la dimension préventive constituait une priorité de la responsabilité de protéger. Ce principe ne trouve son sens que dans un cadre préventif lui permettant d'éviter la commission de tout acte qui compromettrait les principes sur lesquels se base toute notre humanité174.

Comme on peut le remarquer, le rapport du Secrétaire Général Ban Ki-Moon insiste sur le fait que la responsabilité de protéger relève avant tout de la responsabilité de l'Etat, car la prévention commence sur le territoire national et la protection des populations est un attribut constitutif de la souveraineté et du statut de l'Etat au XXIè siècle175.

C'est ici que l'on cerne le rôle supplétif de la communauté internationale tel que voulu par les chefs d'Etat et de gouvernement réunis au Sommet de 2005. C'est le libellé du paragraphe 138 du Document final dudit sommet qui confirme cette vérité fondamentale. Le rapport sur la responsabilité de protéger l'a, d'ailleurs, souligné en affirmant que la responsabilité de protéger un peuple contre les massacres et d'autres graves exactions est la plus élémentaire et la plus fondamentale de toutes les responsabilités imposées par la souveraineté, et que si un État n'est pas disposé à protéger ses citoyens ou n'est pas en mesure de le faire, une intervention coercitive déclenchée par d'autres membres de la communauté internationale pour assurer la protection humaine, y compris par des moyens militaires, peut être justifiée dans des cas extrêmes176.

174 Il a fallu attendre la remarquable mutation avec Mohamed SAHNOUN, Gareth EVANS et les autres pour que la dimension de la prévention des massacres de masse ait toute son ampleur dans un rapport axé sur la protection humaine et la prévention des massacres de masse intitulé « la responsabilité de protéger ». C'est ainsi que Bernard KOUCHNER va affirmer que « la responsabilité de protéger » est désormais le nom pudique accordé à un instrument de prévention des massacres de masse. Cette assertion se trouve être vérifiée lorsqu'on se rend compte de la place que la prévention occupe dans le rapport précité. Les massacres de masse vont à l'encontre des principes sur base desquels se trouve être fondée toute notre humanité. Ceci est une raison de plus pour que la responsabilité de protéger constitue le leitmotiv qui a pour finalité la prévention des massacres de masse. Ainsi, cette prévention ne saurait être atteinte que lorsque l'Etat et la communauté internationale parviendront à éliminer à la fois les causes profondes et les causes directes des conflits internes et des autres crises produites par l'homme qui mettent en danger les populations.

175 A/63/677 du 12 janvier 2009, Op-cit, Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies, §14

176 CIISE, Op-cit, p.75

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Aux termes de ces paragraphes, on peut lire que « c'est à chaque Etat qu'il incombe de protéger les populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité. Ce devoir comporte la prévention de ces crimes, y compris l'incitation à les commettre, par les moyens nécessaires et appropriés. Nous acceptons cette responsabilité et agirons de manière à nous y conformer. La communauté internationale devrait, si nécessaire, encourager et aider les États à s'acquitter de cette responsabilité et aider l'Organisation des Nations Unies à mettre en place un dispositif d'alerte rapide »177.

Par cet engagement, les Etats devront se rassurer aussi que les quatre crimes couverts par la responsabilité de protéger sont effectivement intégrés dans leurs législations locales en les accompagnant des sanctions pénales. En outre, un accès plus égalitaire à la justice doit être mis en place, surtout face aux violations des droits humains, ainsi que la promotion de l'égalité des sexes et le renforcement de la société civile en introduisant les principes de la responsabilité de protéger afin que ces valeurs soient progressivement intégrées du moins par les jeunes générations178.

Ce qui reste alors c'est la volonté politique des dirigeants pour arriver à ces fins. Car c'est d'elle que dépendra la mise en oeuvre, sur le plan préventif, de la responsabilité de protéger. C'est à ce niveau que les dirigeants politiques jouent un rôle vital. Mais, ils ne sont pas les seuls acteurs.

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