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La question de la décroissance chez les verts français

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par Damien ZAVRSNIK
Université Aix- Marseille  - Diplôme d'études politiques 2012
  

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La critique des Verts  « libéraux-libertaires »

Nous avons pu le voir, la décroissance est autant un mouvement antiproductiviste qu'antilibéral. C'est sous ce deuxième aspect que les objecteurs de croissance critiquent le plus le parti écologiste et notamment ses dernières évolutions impulsées par le « libéral-libertaire » Daniel Cohn Bendit.

Les objecteurs de croissance tranchent sans hésitation la question du libéralisme. Pour Serge Latouche « la décroissance est, bien évidemment, une critique radicale du libéralisme, celui-ci entendu comme l'ensemble des valeurs qui sous-tend la société de consommation »135(*). Le libéralisme porterait en lui-même un système de valeurs (travail, compétition, vitesse, égoïsme, ...) incompatible voire contraire avec une société de décroissance. De ce fait les décroissants ne goutent guère aux velléités du parti écologiste de fondre son projet antiproductiviste dans l'économie de marché. Pour eux il s'agit là d'une contradiction totale qu'incarne à la perfection Daniel Cohn Bendit. Ce « libéral-libertaire », comme il aime à se qualifier lui-même, revendique l'inscription de l'écologie politique dans le champ d'un certain libéralisme. Dans un article de 2009136(*), Sophie Divry revient sur des propos tenus par l'eurodéputé écologiste dans un livre de 1998, Une envie de politique137(*). Elle évoque tour à tour des propositions libérales de l'ex leader de Mai 1968 qui aborde sans complexe les questions de la privatisation de services publics comme la poste ou du travail le dimanche. Les militants de la décroissance et de la gauche antilibérale se servent de ces écrits pour faire de Daniel-Cohn Bendit « d'idiot utile du capitalisme vert ».

Ces critiques sur le libéralisme qu'assume une partie des Verts se font d'autant plus fortes avec l'arrivée du mouvement Europe Ecologie. Cette liste pour les européennes de juin 2009 rassemble des personnalités diverses du parti écologiste et de la société civile sous la houlette de Daniel Cohn Bendit. Malgré la présence de proches de la décroissance tels Yves Cochet ou Jean Paul Besset, certains objecteurs de croissance y voient la victoire du courant libéral des Verts. Dans un livre à charge contre le co-président du groupe des Verts au Parlement européen, Paul Ariès et Florence Leray considèrent même qu'Europe Ecologie réalise « une disjonction entre le signe et le sens »138(*). L'affichage du rassemblement des écologistes cacherait en vérité un projet libéral de croissance verte.

Toutefois ces accusations doivent être nuancées. Les liens entre les objecteurs de croissance et le parti Vert sont plus nombreux que ce que ne laissent entendre les articles de La Décroissance et les écologistes revendiquent clairement une identité antiproductiviste.

* 135 LATOUCHE, Serge « La décroissance comme projet politique de gauche », op.cit.

* 136 DIVRY, Sophie, « Le vrai visage de Daniel Cohn-Bendit », La Décroissance, n°56, février 2009, p. 8-9

* 137 COHN BENDIT, Daniel, Une envie de politique, Entretiens avec Lucas Delattre et Guy Herzlich, Paris, La Découverte, 1998

* 138 ARIES, Paul et LERAY, Florence, Cohn-Bendit, l'imposture, Paris, Max Milo, 2010, p. 16

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon