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Justice politique et prévention des conflits dans les sociétés pluriethniques: cas de la politique de l'équilibre régional au Cameroun.

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par Alain Patrick YODOU SIBEUDEU
Université catholique d'Afrique centrale - Master II en sciences sociales, option: gouvernance et actions publiques 2011
  

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I. 2- La décentralisation et la justice politique

La question locale est l'un des points focaux de la construction des antagonismes politiques suite à l'ouverture du débat national portant sur la réforme constitutionnelle. La distribution territoriale du pouvoir, et des rapports entre le pouvoir central et la périphérie dont il est question ici, intègre la relecture extensive et politiquement intéressée de la théorie de la répartition du pouvoir. En incitant les populations à prendre des initiatives dans leur localité et à s'investir dans la recherche des solutions idoines aux problèmes locaux, la politique de la décentralisation contribue à la mise en exergue de la PER. Elle franchit de ce fait le pas décisif en ce qui concerne la responsabilisation des populations locales.

La loi N°96/06 du 18 janvier 1996 (titre 10) portant révision de la constitution du 02 Juin 1972 emboîte le pas à cette réalité. Et ce, en donnant un contenu concret à la gestion de proximité, une réelle autonomie et en reconnaissant  à la base, aux collectivités décentralisées : qui ne sont rien d'autre que les circonscriptions administratives découpées selon le critère de localisation des grands groupes ethniques sur le territoire camerounais, le pouvoir de partager l'initiative des projets et des décisions engageant la vie  de leur localité.

Ainsi les groupes ethniques, sous la bannière des collectivités décentralisés en tant que personnes morales de droit Public, obtiennent-ils du pouvoir central des compétences sur le plan administratif et même politique65(*) : les collectivités disposent en fait des privilèges comme l'autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. La constitution apporte des précisions plus claires encore à ce sujet quand elle confie le monopole de la présidence des collectivités décentralisées à une personnalité autochtones de ces circonscriptions66(*).

La loi d'orientation de la décentralisation (Loi N°2004/017 du 22 Juillet 2004) qui entre en vigueur ensuite, va elle également dans le sens de l'attribution d'une partie du pouvoir central aux collectivités décentralisées. A preuve, elle définit autant que la précédente, la décentralisation toujours comme un transfert par l'Etat aux collectivités territoriales décentralisées des compétences particulières et des moyens appropriés67(*) dans les divers  domaines où des compétences leur sont dévolues.

La conception de la politique de la décentralisation par les autorités politiques ainsi mise en exergue l'une après l'autre par les lois de la révision constitutionnelle (la loi N°96/06 du 18 janvier 1996) et la loi D'orientation de la décentralisation (Loi N°2004/017 du 22 Juillet 2004) Explique de fond en comble que cette politique est au Cameroun, un mécanisme pour la représentation et la participation politique des différents groupes ethniques qui constituent le pays. Tant on sait que le découpage politico-administratif respecte les frontières ethniques plus ou moins précises68(*), Et que le Conseil régional est présidé par une personnalité autochtone des collectivités décentralisées. La réalité multinationale de l'État du Cameroun, et la politique de la décentralisation qui accompagne celle-ci contribuent à la reconnaissance publique des différentes tendances ethniques de la société camerounaise, et à la redistribution des biens et charges dont regorge le pays à l'ensemble de ces communautés ethniques. La politique de la représentation politico-administrative s'inscrit elle aussi dans cette logique de justice politique.

* 65 (Cf.) Lemieux, Décentralisation, politiques publiques et relations de pouvoir, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 2001, p. 48.

* 66 (Cf.) constitution du Cameroun du 2 juin 1972 révisée par la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, art. 57 alinéas 3.

* 67 (Cf.) PRC, « LA DECENTRALISATION AU CAMEROUN (Atouts et Enjeux) », www.prc.cm/index_fr.php?link...cameroun, (Consulté le 29-03-2011).

* 68 (Cf.) MONDA, Op.Cit., p. 72

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius