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Activités bancaires et responsabilité sociétale : enjeux et paradoxes

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par Joseph Herman TIONA WAMBA
Laboratoire de Recherche en Marketing Management -  2014
  

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I- ACTIVITÉS BANCAIRES ET RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE : ENJEUX ET PARADOXES. UNE ÉTUDE APPLIQUÉE À LA BICEC

II- Contexte et constat de la recherche

La fin des années 80 dans la plupart des pays de la zone CEMAC est marquée par une grave crise du secteur bancaire dont la manifestation la plus apparente a été la liquidation de plusieurs établissements de crédits. Plusieurs raisons ont permis d'expliquer cette crise. D'abord, une conjoncture économique dégradante du fait de la chute des cours des produits de base exportés par les pays de la sous-région et sur laquelle reposait leur économie. Ensuite, le fait que l'État ait joué un rôle d'actionnaire majoritaire dans ces banques a abouti à la transposition des problèmes des gouvernements à ceux des banques devenues fragiles. Enfin, on a également évoqué l'inefficacité du système de surveillance et la mauvaise gestion de ces banques.

Pour y remédier les autorités monétaires de la sous-région ont entreprises des réformes portant sur le renforcement du cadre réglementaire et prudentiel. On a surtout assisté à la libéralisation de l'activité bancaire ainsi qu'à de nombreuses restructurations du système bancaire. C'est ainsi que la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) voit le jour en 1993 en tant qu'organe supranational de supervision des établissements de crédits. Elle apprécie la santé financière de ces derniers afin de prendre les mesures correctives en cas de nécessité. C'est ainsi que dès l'année suivante, et avec la dévaluation du franc CFA, les banques commerciales de la zone CEMAC se retrouvent dans une situation de surliquidité donnant ainsi une présomption d'une bonne santé financière. Depuis lors, les choses ne semblent pas avoir changé, du moins jusqu'à la récente crise financière mondiale.

En effet, à travers la crise financière de 2008, on a observécomment un phénomène national né aux États-Unis, pouvait rapidement s'internationaliser pour devenir un phénomène mondial. On a surtout observé comment un phénomène né sur le marché boursier pouvait gagner tout le secteur financier et s'étendre sur l'ensemble de l'économie.Cette crise a montré les lacunes des grands acteurs du marché financier. Elle a surtout montré que tous les problèmes économiques et financiers des établissements de crédits ne pouvaient pas être résolus seulement de manière « macro » (le rôle que joue la COBAC Afrique Centrale), mais qu'il incombe à chaque établissement financier, de mettre sur pied, des dispositifs prudentiels pour se prévaloir de tels risques. Il importe donc pour nos établissements de crédits en général, et nos banques en particulier, de mettre sur pied des techniques de gestion qui assurent au mieux la couverture, non pas seulement du risque de faillite mais également du risque de perte de fiabilité auprès de l'ensemble de ses parties prenantes.

En d'autres termes, comme toute entreprise consciente qui exerce dans une société, les établissements financiers doivent désormais prendre conscience que la performance économique ne conduit pasobligatoirement au bien-être de la société et au progrès social.Face à la destruction del'environnement, la discrimination vis-à-vis de certains groupes sociaux, l'insécurité dans letravail, il devient nécessaire d'établir de nouvelles règles économiques, sociales etécologiques, contribuant à une meilleure entente entre tous les acteurs de la société. Et comme le soulignent si bien Allemand I. et Brullebaut B. (2007), il nes'agit pas seulement de l'élaboration de lois, mais d'une part de la multiplication d'actions volontaires,permettant aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans remettre en cause lacapacité des générations futures à satisfaire les leurs et d'autre part, de concilier la protection del'environnement naturel, le développement social ainsi que le développement économique. En bref les établissements financiers doivent désormais être « socialement responsables ». Ce qui signifie aux termes de la Commission Européenne (2001), non seulement de s'arrimer pleinement aux obligationsjuridiques applicables, mais aussi aller au delà et investir davantage dans le capital humain,l'environnement et les relations avec les parties prenantes.

Ainsi, la problématique de la Responsabilité Sociétale de l'Entreprise (RSE) autrefois propre à la firme, semble gagner une nouvelle sphère, mieux un nouveau champ d'application, celui des établissements financiers en général, et de la banque en particulier. La responsabilité sociale ou sociétale de l'entreprise est un principe largement répandu dans le corps social notamment celui du développement durable (Domergue F., 2014). D'après cet auteur, le concept de RSE est basé sur la dépendance mutuelle entre l'entreprise et la société. Il y a une interaction entre l'entreprise et les parties prenantes, l'entreprise et le gouvernement, l'entreprise et l'environnement, l'entreprise et l'éthique, et l'entreprise et l'avantage compétitif durable (Bowen H., 1953 ; StanwickP A. et StanwickS. D., 1998 : Maignan I. et Ralston D., 2002). La RSE agit sur quatre responsabilités : économique, juridique, éthique et philanthropique (Carrol A. B., 1999) et exprime l'opportunité pour les décideurs d'entreprises de réduire les coûts à long terme et de valoriser l'excellence de l'entreprise citoyenne (NormannR. et Ramirez R., 1993).

La responsabilité sociale de l'entreprise est un enjeu très actuel, mais il ne s'agit paspour autant d'un concept nouveau. Depuis les activités philanthropiques des sociétés industrielles visant à améliorer les conditions de vie et de travail jusqu'à la mise en valeur des dimensions économique, sociale et environnementale d'aujourd'hui la perspective de la responsabilité sociale de l'entreprise a évolué de façon considérable (Mekdessi S., 2007). D'ailleurs, comme le souligne Pasquero J. l'évolution des exigences de la responsabilité sociale de l'entreprise repose sur les acquis du passé.

Comme toute autre entreprise, la banque dans la réalisation de ses opérations de collecte et d'octroi de crédit, interagit avec une multitude de parties prenantes à qui elle doit rendre des comptes. Les activités de la banque étant essentiellement financières, la problématique du « socialement responsable »se pose avec acuité. En effet, bien qu'elles soient rentables, l'on aimerait savoir pourquoi les banques devraient « gaspiller » de l'argent aussi bien en interne qu'en externe pour la mise en oeuvre des activités à priori non génératrices de ressources additionnelles. Car reprenant Friedman M. (1970), «The Social Responsibility of Business is to Increase Profits». Pourtant la banque peut jouer un rôle remarquable dans la circulation du message de la RSE auprès de ses tiers.

En effet, comme l'a montré l'Agence Française de Développement (AFD), les banques constituent un vecteur de développement de la RSE dans les entreprisesclientes, notamment les PME.La promotion de la RSE auprès des banques vise doncà renforcer la politique RSE de la banque, mais aussià permettre une sensibilisation de ses clientes PME àl'adoption de meilleures pratiques (AFD, 2014). Vu sous cet angle, la banque constitue un double enjeu pour la mise en oeuvre des politiques RSE.L'exigence d'un comportement socialement responsable est de plus en plus pressantepour toutes les organisations.Dans plusieurs pays développés, le secteur bancaire est relativement concentré. Enconséquence, les institutions financières sont grandes, plus ou moins rentables et très visibles. Ces facteursexpliquent les attentes élevées tant du public que des gouvernements face à ces institutionspour qu'elles redistribuent à l'ensemble de la société une partie de leur richesse et qu'ellessoient à l'avant-garde du développement durable.

A l'échelle internationale, plusieurs programmes ont été établis en vue d'appuyer lesinstitutions du secteur bancaire dans la mise en oeuvre de leurs pratiques en matière deresponsabilité sociale. C'est le cas du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), reconnaissantl'importance du système financier dans la promotion du développement durable, et qui a émis en1992 la Déclaration des institutions financières sur l'environnement et le développementdurable. On peut également citer le cas de Global Reporting Initiative (GRI), qui est sans doute l'initiative la plus connue née en 1997 et affiliée aux Nations unies à titre de Centre de Collaboration du PNUE. Elle a pour mission le développement et la promotion de méthodesd'information comptable (reporting) sur le développement durable.

Seulement, ces initiatives sont propres à des contextes particuliers, notamment aux pays en voie de développement. Mais, dans notre contexte comme ailleurs, les institutions financières banquières sont de taille moins grandes mais demeures néanmoins rentables. Elles ont donc une image et une réputation certaine à protéger.La prise en compte des principes de Responsabilité Sociétale de l'Entreprise par les établissements financiers, devient donc une nécessité grandissante.Pourtant, dans le cas des Banques au Cameron et de la BICEC en particulier, l'implication dans les activités RSE n'est pas une priorité. Ce constat nous pousse donc à porter une attention particulière au thème suivant : activités bancaires et responsabilité sociétale : enjeux et paradoxes. Une étude appliquée à la BICEC.

III- Problématique de la recherche

Concilier la recherche du profit à la mise en oeuvre d'activités extra-financières est déjà l'objet de nombreux débats et controverses tant dans le milieu académique que dans le cadre professionnel. Mais ces travaux se sont pour la plupart limités au monde de la firme. Ce n'est que depuis la dernière décennie qu'ils prennent de l'ampleur dans le monde de la finance en général, et dans celui de la banque en particulier.

En effet, les banques ont été pendant longtemps tenues à l'écart de la problématique de développement responsable. Pour Eurogroup Consulting (2012), cela était dû d'une part au faible impact environnemental et écologique (faible utilisation des ressources naturelles, absence d'usines de transformation, ...) ; d'autre part compte tenu du niveau de régulation et d'encadrement de l'activité bancaire. Ces dernières années, les évolutions ont été nombreuses et la notion de développement responsable s'est progressivement étendue au secteur bancaire. Au départ, il s'agissait beaucoup d'une question d'image et d'affichage. Aujourd'hui, l'enjeu est devenu plus prégnant : le développement responsable est désormais un sujet qui touche à la stratégie, au business model et à l'humain qui compose la banque (Chen M.C., 2005).

Les actions RSE s'inscrivent dans le cadre des relations de la banque avec sonenvironnement, puisant dans les fondements à la fois de la théorie de la contingence, de lathéorie institutionnelle et de la théorie de la responsabilité sociale des organisations. Lathéorie de la contingence met en lumière la faculté d'adaptation de l'organisation considéréecomme un système ouvert à l'influence de facteurs de contingence, tels que les technologies,les types d'activités, de structures, de stratégies ou de taille (Lawrence et Lorsch, 1967). Les facteurs de contingence ainsi soulignés remettent au devant de la scène, les problèmes de gouvernance d'entreprise.

Quant à elle, la littérature sur la responsabilitésociale des entreprises traite abondamment des motifs pour lesquels les entreprises adhèrentou devraient adhérer à ce principe, surtout lorsque ce n'est pas une obligation légale. Laconception de la responsabilité sociale d'une entreprise ne fait pas l'unanimité. Pour Barnard A. (1958), laresponsabilité ne doit pas être imposée ou être arbitrairement déléguée aux organisations. Arguant dans le même sens et de manière plus radicale, Friedman M. (1970), "L'entreprise a une et une seule responsabilité sociale : utiliser sesressources et exercer ses activités destinées à accroître ses bénéfices, dès lors qu'elle respecteles règles du jeu, à savoir prendre part à une concurrence ouverte et libre, sans tromperies ni fraude". Selon la littérature sur la responsabilité sociale des entreprises, celle-ci peut êtreconsidérée en tant qu'une réponse organisationnelle au questionnement social (d'ordreinstitutionnel) auquel font face les entreprises.

Ces fondements théoriques et conceptuels soulèvent certaines interrogations du point de vue dumanagement stratégique. Les entreprises adoptent ou devraient adopter généralement despratiques dites responsables pour être perçues comme éthiques, pour gérer leurs relations avecla société ou pour tenir compte des enjeux sociaux dans le cadre de la gestion stratégique.Elles le font d'abord pour elles-mêmes, pour conserver leur légitimité et pour assurer leurpérennité et leur position socioéconomique. Mekdessi S. (2007) rappelle que la première étape pour qu'une banque conservesa légitimité auprès de la société comme du gouvernement est de se conformer aux exigenceslégales et réglementaires. Si les banques adoptent des pratiques en matière de responsabilitésociale des entreprises et d'inclusion sociale, la question est de savoir si elles y sontcontraintes ou si elles le font de façon volontaire.

Pour les banques qui le font volontairement, ca peut être dansle but de se démarquer, d'en retirer un avantage concurrentiel et d'en retirer ainsi une valeurajoutée.Pour celles qui le font uniquement pour se conformer à des exigences, il faudrait que des lois soient mises en place pour qu'une banque soit forcée à prendre en considération les conséquences sociales de sesactivités non seulement par rapport à ses actionnaires, mais aussi par rapport à ses autrespartenaires, au sens où l'entend Freeman (1984), incluant la société dans laquelle elle évolue.Dés lors, il serait nécessaire que soient mises en place, des règles de jeu capables de les influencer pour amener les entreprises, et notamment les banques, à se questionner et à êtreplus responsables socialement.

En effet, l'institution bancaire est une entreprise de secteur tertiaire, c'est-à-dire une firme fournissant des services. De par son statut « d'entreprise », il est par conséquent possible de parler de responsabilité sociétale d'une banque (Cayrol A., 2006). Toutefois, vu la nature de ses opérations, cette dernière, contrairement à d'autres entreprises, se joue plus au niveau indirect. C'est qu'on apprend des définitions du Council on EnvironmentalQuality1(*):

- Direct effects, which are caused by the action and occur at the same time and place;

- Indirect effects, which are caused by the action and are later in time or farther removed in distance, but are still reasonably foreseeable.

Par exemple, il est important que la banque, en tant qu'entreprise de services, contrôle sa consommation de papier, son utilisation d'énergie, sa gestion des déchets, son recyclage de manière à réduire ses impacts environnementaux comme il est important qu'elle veille aux conditions sociales locales (tant en interne qu'en externe). Mais de tels engagements semblent à priori contradictoires aux objectifs de rentabilité financière des banques. Dans cette perspective, l'interrogation majeure de ce travail de recherche est la suivante : Quels enjeux la mise en oeuvre des activités RSE présentent-t-elle pour une banque comme la BICEC? En d'autres termes, que gagnerait la BICEC à être socialement responsable ?

Cette question centrale suscite les sous-questionnements suivants :

· Quelles sont les activités exercées par la BICEC ?

· La BICEC intègre-t-elle les attentes des parties prenantes dans sa politique de gestion?

· La BICEC est-t-elle impliquée dans la protection de l'environnement ?

· Les activités RSE d'une banque comme la BICEC peuvent-t-elles avoir un impact sur sa performance (sociale et commerciale) ?

IV- Objectifs de la recherche

Ce travail effectue un rapprochement entre les activités bancaires et les activités de responsabilité sociétale. Il vise principalement à découvrir les enjeux de la mise en oeuvre d'activités extra-financières pour la BICEC. Pour ce faire, il nous faudra spécifiquement :

· Présenter les activités principales exercées par la BICEC ;

· Caractériser la politique de la BICEC envers ses parties prenantes ;

· Découvrir le degré d'implication de la BICEC dans la lutte contre la pollution ;

· Découvrir la nature de l'effet des activités extra-financièresde la BICECsurson image, sa réputation et sa différentiation.

V- Intérêt de la recherche

Les débats actuels sur la protection de la couche d'ozone, le réchauffement climatique, le développement durable est soutenable, la scolarisation de la jeune fille et l'égalité des genres (...), font l'objet de nombreuses recherches dans tous les domaines de la science. Les sciences de gestion n'en font pas abstraction. Le thème que nous abordons dans ce travail de recherche a la particularité d'envisager rapprocher deux concepts généralement contradictoires : la performance financière et la performance sociale. Son importance est d'autant plus grande qu'il envisage s'appliquer au domaine bancaire.

De manière analytique, l'importance de ce travail de recherche se relève à trois grands niveaux :

Pour la banque, ce travail met en relief le caractère « rentable » ou « performant » des activités extra financières. Il va permettre à la BICEC et aux autres banques de se rendre compte du rôle que jouent les pratiques de RSE au sein des entreprises en général et des établissements financiers en particulier.

Pours les parties prenantes, il remet au devant de la scène, le rôle que joue cette catégorie de personnes (physiques ou morales) pour l'image et la réputation de l'entreprise. Il s'agit aussi bien des parties prenantes internes (salariés et actionnaires) que des parties prenantes externes (gouvernement, ONG, syndicats, société civile, concurrents, ...).

Pour la recherche en master banque, ce travail va significativement contribuer à enrichir la littérature sur les thématiques de performance sociale, de responsabilité sociétale, de théorie des parties prenantes, de performance commerciale et de performance managériale. Il a surtout la particularité d'aborder ces différents concepts non plus dans le domaine de la firme, mais surtout dans le domaine des établissements financiers, notamment de la banque.

VI- Hypothèses de la recherche

Les recherches sur la thématique de la responsabilité sociétale des entreprises sont de plus en plus nombreuses à travers le monde. Certains travaux établissent d'ailleurs un lien positif entre RSE et performance de l'entreprise.Orlitzky M. et al. (2003), après avoir fait une synthèse de plusieurs études menées avant eux sur les interactions entre la RSE et la performance, ont révélé que dans la plupart des cas (pris dans différents contextes), on a décelé des liens positifs et aussi quelques liens négatifs et que par conséquent, on peut mesurer cette performance.

Il est à remarquer que la littérature empirique ne fait pas état d'un consensus sur la nature du sens du lien de causalité.L'examen des résultats des études existantes traduit pour une part l'influence de la RSE sur sa performance financière, et pour une autre part, le sentiment d'un lien fragile voire inexistant et quelque peu contrasté (Allouche J. et Laroche P., 2005). Mais ces résultats ont été constatés dans le champ plus général de l'entreprise industrielle et commerciale. Le présent travail s'interroge sur ce que serait cette relation dans le secteur financier, notamment le secteur de la banque.

Pour appréhender cet aspect de la relation, nous émettons comme hypothèse principale ou hypothèse générale (HG), l'idée suivante :

HG :Les activités extra-financières de la BICEC ont une influence sur sa performance

Mais, compte tenu du caractère polysémique et pluriel du concept de performance en sciences de gestion, nous allons uniquement nous focaliser sur la performance relationnelle (image et réputation) et la performance commerciale (notoriété, concurrence).

D'après Cheynel H. (2010), l'entreprise est dorénavant exposée à un véritable « risque de réputation ». Lesrésultats financiers sont oblitérés s'ils sont obtenus dans des conditions qui contreviennentaux règles déontologiques et environnementales considérées comme socialement exigibles.Et la crise, largement d'origine bancaire, rend encore plus aigue pour les établissementsfinanciers la question de leur image.On comprend aisément pourquoi Les banques accordent un grand soin à la publication des rapports annuels sur leDéveloppement durable, qui sont de plus en plus fournis. Des labels récompensent lesrapports jugés les meilleurs.

Le secteur bancaire se caractérise par la nature même des relations qu'il entretien avec ses clients (Fahd R., 2009). Ces relations reposent essentiellement sur la confiance permettant d'instaurer ou restaurer une bonne réputation des banques auprès du grand public.Domergue F. (2014) souligne d'ailleurs que la crise de 2008 a révélé une défaillance des banques en ce domaine, et qu'à la crise de crédit s'est ajoutée celle de la confiance. Par conséquent, l'image des banques s'est fortement détériorée, notamment auprès des clients actuels et potentiels. Ce secteur a vite compris ce malaise en réagissant par une stratégie de transparence et de communication, notamment par le biais de la RSE (Bratu D. et Jacquin M. P., 2007).

Les constats opérés ci-dessus ont été d'une forte empreinte dans les contextes américains et européens, brefs dans les contextes d'économies développées ou émergentes. Pour effectuer un parallèle avec une banque d'une économie en voie de développement, nous émettons les deux premières hypothèses spécifiques suivantes :

· HS1 : Les activités extra financières de la banque ont un impact sur son image et sur son risque de réputation ;

· HS2 : La communication RSE par la BICEC a une influence sur son image et sa réputation.

Domergue F. op cit.souligne qu'un niveau plus récent et plus puissant explique la grande importance que les entreprises françaises, à la suite de leurs homologues anglo-saxones accordent désormais à la RSE. Celle-ci est en effet sortie d'une sphère essentiellement éthique. La RSE véhicule des valeurs dont la portée est désormais économique, car se soucier du développement durable c'est s'éclairer auprès des parties prenantes sur les risques et les opportunités de long terme, en matière autant économique qu'environnementale. Pour « tacler » l'opportunité économique qu'offrirait la RSE, nous émettons la troisième hypothèse spécifique suivante :

· HS3 : La prise en compte des attentes des parties prenantes par la banque procure un avantage concurrentiel durable

VII- Méthodologie de la recherche

Ce travail de recherche vise principalement à découvrir les enjeux de la mise oeuvre des activités extra financières pour la banque. Pour ce faire, nous devons opter pour une approche méthodologique qui nous permette de concilier activités RSE et avantage concurrentiel en milieu bancaire. La responsabilité sociétale de l'entreprise, bien qu'étant un concept suscitant un intérêt sans cesse grandissant, n'est plus un phénomène nouveau dans le monde de la recherche. Il n'est donc plus question de "comprendre", mais de "découvrir". Dans cette perspective, la rétention de la démarche quantitative est justifiée pour ce travail de recherche.

Cependant, en ce qui concerne le secteur de la finance, c'est un concept qui reste encore très peu étudier surtout corrélativement aux activités bancaires. Il demeure donc possible d'emprunter des bribes d'outils à la démarche qualitative lors de la collecte des données.Car tout au long de ce travail, il sera facile pour nous d'observer et de questionner de manière ouverte certains responsables hiérarchiques.

Ainsi, nous allons procéder en deux grandes étapes. Premièrement, nous allons parcourir l'essentiel de la littérature sur le concept de la RSE et les notions associées telles que le Développement Durable, la théorie des Parties Prenantes, les placements responsables entre autres. Nous allons également porter une attention particulière à la littérature existante sur les phénomènes de diffusion de l'information sociétale et de performance sociale. Une fois enrichis sur les concepts clés de la recherche, nous escomptons effectuer plusieurs descentes auprès des personnes ressources.

Pour ce qui est de la deuxième étape, dans le cadre de ce travail sur la RSE en milieu bancaire, les personnes ressources concernent aussi bien les instances dirigeantes de la banque cadre d'accueil que les parties prenantes (internes et externes). Nous allons donc procéder en deux phases. Premièrement, nous allons rencontrer les instances dirigeantes de la BICEC pour recueillir les informations sur les motivations à mettre sur pied ou non, les activités socialement responsables. Deuxièmement, nous allons nous rapprocher des parties prenantes aussi bien en interne (salariés et actionnaires) qu'en externe (clients, fournisseurs, état, ONG, syndicats, ...) pour nous enquérir de leurs attentes en matière de pratiques de RSE par leurs banques actuelles et potentielles.Autrement dit, l'approche de recherche de ce travail est une approche hybride ou mixte et la technique d'échantillonnage sera différente d'une catégorie de répondants à l'autre.

Par exemple, pour les instances dirigeantes et les parties prenantes internes, nous allons effectuer un échantillonnage probabiliste, car nous pouvons connaitre avec exactitude la population cible totale. Tandis que pour l'échantillon des stakeholders externes, il nous est presque impossible de connaitre avec exactitude la taille de la population cible. Dans cette perspective, nous allons opter pour la technique d'échantillonnage non probabiliste. Les types d'échantillonnage (par grappes, stratifié, boule de neige, ...) seront précisés plus loin dans le chapitre réservé à la méthodologie de la recherche.

S'agissant des outils de collecte des données, nous allons procéder par observation puis, par entretien auprès des instances dirigeantes de la BICEC à l'aide d'un guide d'entretien. Pour les parties prenantes, trois questionnaires distincts seront administrés :un aux parties prenantes externes, un autre aux salariés et un dernier aux actionnaires. Les données issues de ces outils de collecte vont faire l'objet d'une analyse distincte selon l'outil utilisé (analyse du contenu pour les guides d'entretiens et analyse des données dans le logiciel SPSS pour les questionnaires).

En effet, outre le tri plat, nous allons effectuer plusieurs tests de sélection et d'extraction des variables pertinentes, notamment des analyses de fiabilité, des tests de multi colinéarité, des analyses factorielles et des analyses en composantes principales. Pour les tests d'hypothèses proprement dits, nous allons réaliser des régressions linéaires simples et multiples selon les cas. Il n'est également pas exclu que nous performions des tests sur échantillons appariés.

L'ensemble du travail contenu dans ce mémoire portera sur deux parties libellées comme l'indique l'ébauche de plan.

CHAPITRE 1

PRÉSENTATION DU CADRE DE LA RECHERCHE : LA BICEC

L'objet de ce chapitre est de faire une présentation d'ensemble de la BICEC. Pour cela, il convient dans une première partie de faire l'historique et la genèse de cette institution ; puis, dans une deuxième partie de la situer dans son environnement

SECTION 1 : HISTORIQUE ET GÉNÉRALITÉS SUR LA BICEC

La Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et le Crédit est issue de nombreuses restructurations qui ont affecté le secteur bancaire camerounais. Elle fait aujourd'hui partie des meilleures enseignes bancaires, mais comme tous les établissements du même secteur, elle doit subir la conjoncture et s'adapter. Dans la présente section, nous allons effectuer une brève historique de cet établissement financier avant de déboucher sur ses aspects les plus génériques.

I- Historique de la BICEC

La BICEC n'est pas née « BICEC », elle est le fruit de la restructuration d'un établissement financier qui a connu les effets néfastes de la crise économique. Nous allons dans un premier temps rappeler les origines de l'actuelle BICEC avac de nous attarder sur son évolution.

I-1- Genèse de la BICEC

L'histoire de la BICEC remonte à l'époque de la réunification. En effet, elle est issue de la fusion- absorption de la BNCI (Banque Nationale pour le Commerce et l'industrie) du Cameroun Oriental par la BARCLAYS BANK appartenant au Cameroun Occidental. Cette absorption donne naissance le 27 octobre 1962, à la Banque Internationale du Cameroun pour le Commerce et l'Industrie (B.I.C.I.C.).

A sa création, la B.I.C.I.C, au capital de deux cent millions de francs CFA (200 000 000 F CFA), dont 25% sont détenus par l'État camerounais emploie près de 140 agents sur 4 agences.

Les années 80 marquées par la récession économique, la B.I.C.I.C., subira une importante restructuration.

En effet, la B.I.C.I.C. avait un portefeuille qui représentait deux situations : une partie saine qui a été reprise par le groupe des Banques Populaires (ensemble de grandes coopératives constituées en établissements bancaires dont le siège est à Paris), et une partie douteuse qui sera confiée à la SRC (Société de Recouvrement des Créances) pour recouvrement. Malheureusement, la restructuration ne sera pas suffisante pour sa pérennisation. Après 35 ans d'existence, elle fermera ses portes, suite au départ d'un de ses partenaires stratégiques : la B.N.P. (Banque Nationale de Paris), et au regard d'énormes difficultés auxquelles elle ne pouvait plus faire face.

Le conseil d'administration tenu le 14 mars 1997 prononce sa liquidation et donne naissance le 17 mars 1997, à la Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et le Crédit (B.I.C.E.C) dont le Groupe des Banques Populaires détient plus de 51% du capital. Ledit groupe a pour mission de rentabiliser l'établissement financier tout en le préparant à la privatisation dans un délai de trois (03) ans.

I-2- Évolution de la BICEC

L'évolution de la B.I.C.I.C. a été marquée par plusieurs mutations en ce qui concerne sa dénomination, son niveau d'activité, son effectif et surtout son capital social. La B.I.C.I.C. s'est affirmée comme leader des banques du pays, non seulement du point de vue de son vaste réseau de distribution, mais aussi de l'importance de sa clientèle qui ne cesse de s'accroître.

En 1970, le nombre d'agences est passé de 4 à 15, pour un effectif de 315 agents. En 1974, les intérêts camerounais sont portés à 35%, à la faveur d'une augmentation de capital. En 1978, L'Etat camerounais prend le contrôle majoritaire du capital avec 51% des actions. Le capital se présente donc ainsi :

Tableau 1.1 : Répartition du capital de la BICIC en 1978

Actionnaires

Pourcentages

Montants

État camerounais

51 %

1 530 000 000 F CFA

SFIO

24 %

720 000 000 F CFA

Barclays Bank

13 %

390 000 000F CFA

BNP

12 %

360 000 000 F CFA

Total

100 %

3 000 000 000 F CFA

La lecture du tableau ci-dessus montre qu'en 1978, l'État camerounais est majoritaire à la BICIC. Il y détient plus de la moitié du capital. Pourtant, les choses vont bien vite évoluer.

En 1981, le capital social est porté à quatre milliards de francs CFA (4 000000000 F CFA), le nombre d'agences passe de 15 à 35 et l'effectif de 315 à 1239 agents. Cependant, avec la crise économique des années 80 qui frappe l'économie camerounaise de plein fouet, la croissance fulgurante de la B.I.C.I.C. marquera un temps d'arrêt.

Ceci sera concrétisé par l'adoption d'un plan de restructuration en janvier 1991, avec pour objectif de rendre la banque plus rentable et de la préparer à la privatisation. Une aste compression du personnel va entraîner la réduction de l'effectif total à 947 agents et à la fermeture de dix (10) agences.

En 1994, la B.N.P, SFIO. et la BARCLAYS BANK se retirent du capital. La liquidation de la B.I.C.I.C. intervient le 13 mars 1997. La structure de l'actionnariat est alors revue comme le présente le tableau ci-dessous :

Tableau 1.2 : Répartition du capital de la BICIIC avant restructuration

Actionnaires

Pourcentage

Nombre d'actions

Montants

État camerounais

79,98 %

239 940

2 399 400 000 F CFA

CFC

11,66 %

34 980

349 800 000 F CFA

CSPH

8,33 %

24 990

249 900 000 F CFA

Administrateurs

0,03 %

90

900 000 F CFA

Total

100 %

300 000

3 000 000 000 F CFA

À la lecture de ce tableau, on constate que la crise économique a « chassé » l'essentiel des investisseurs étrangers. Mais on va assister à un retour de ces derniers pour une restructuration avérée de l'établissement financier dont les objectifs de privatisation étaient déclarés.

Le 17 mars 1997, une nouvelle entité plus crédible, dénommée BICEC, voit le jour, avec pour vocation de reprendre les actifs sains et la totalité des dépôts de la défunte B.I.C.I.C, contrôlée généralement par le groupe des Banques Populaires de France à hauteur de 51% du capital et détenant 26 agences.

Jusqu'en 2006, la B.I.C.E.C., une société anonyme de type mixte, dispose de 27 agences reparties dans le territoire national, avec un effectif de près de 557 employés pour un capital de trois milliards de francs CFA (3 000 000 000 F CFA) réparti ccomme suit :

Tableau 1.3 : Répartition du capital de la BICEC 9 ans après restructuration

Actionnaires

Pourcentage

Nombre d'actions

Montants

Banque Populaire

51 %

156 000

1 560 000 000F CFA

Privés camerounais

19,50 %

58 500

585 000 000 F CFA

Personnel BICEC

5 %

15 000

150 000 000 F CFA

Banque Mondiale

7,50 %

22 500

225 000 000 F CFA

PROPARCO

7,50 %

22 500

225 000 000 F CFA

Autres

8,50 %

25 500

255 000 000 F CFA

Total

100 %

300 000

3 000 000 000 F FCA

Plus récemment, la situation de l'actionnariat a légèrement été revue, à la hausse pour la Banque Populaire et à la baisse pour l'État camerounais. Le tableau ci-dessous donne un aperçu de la structure actuelle du capital de la BICEC :

Tableau 1.4 : Répartition récente du capital de la BICEC

Actionnaires

Pourcentage

Banque Populaire

61,22 %

État camerounais

17,50 %

Personnel BICEC

5,00 %

PROPARCO

7,25 %

Istituto Centrale delle Banche Populari

1,50 %

Privés Camerounais

7,50 %

Autres

0,03 %

Total

100 %

En effet, la lecture du tableau ci-dessus montre que la structure du capital de la BICEC a connu une légère restructuration dans un passé récent.

La présente section a effectué la genèse de la BICEC de sa création à nos jours. Dans la prochaine section, nous allons porter une attention particulière à l'organisation de cet établissement financier, ainsi qu'à ses activités et aux résultats qui en découlent.

SECTION 2 : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE ET ACTIVITÉS DE LA BICEC

Dans cette section, nous allons tour à tour présenter la structure organisationnelle et les activités de la BICEC.

II-1 Structure organisationnelle de la BICEC

Comme toute entreprise bancaire, la B.I.C.E.C. a mis sur pied une organisation afin de mieux sécuriser, gérer et garantir les fonds placés par les clients. Cette organisation est faite autour de trois pôles : les pôles décisionnels, les pôles opérationnels et les réseaux. Ces différents pôles sont pilotés par des hommes et des femmes qui ne cessent d'adopter des stratégies pour :

- Offrir des produits et services répondant aux attentes d'une clientèle de plus en plus avisée et exigeante ;

- Réserver un accueil chaleureux à sa clientèle ;

- Être toujours à l'écoute de sa clientèle ;

- Manifester sa présence sur l'étendue du territoire Camerounais par la multiplication du nombre d'agences.

On comprend donc que le service prôné par la BICEC est celui de la proximité avec la clientèle. Cette proximité est assurée à travers les différents pôles que nous présentons ci-dessous.

II-1-1- Les pôles décisionnels

Ils sont essentiellement constitués du Conseil d'Administration, de la Direction Générale et du Comité de Direction.

Le Conseil d'Administration est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de l'entreprise. Il a à sa tête un Camerounais. Les pouvoirs du Conseil d'Administration sont liés aux fonctions administratives. Le CA statue également sur toutes les autres questions qui dépassent les pouvoirs de la Direction générale.

La Direction Générale est chargée de mettre en application toutes les résolutions prises par le conseil d'administration. A sa tête se trouve un expatrié, son adjoint étant un Camerounais.

La Comité de Direction est l'ensemble constitué du PCA jusqu'aux Directeurs Régionaux en passant par la Direction Générale, le Sécretariat Général, la Direction du marché des Grandes Entreprises, la Direction de la Gestion des Engagements, la Direction de la Gestion du Parc Immobilier, la Direction de l'Organisation et de la Qualité Bancaire, la Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux, etc ...

II-1-2- Les pôles opérationnels

Il ressort de l'organigramme présenté en annexe, la répartition des responsabilités et des différentes tâches qui incombent à chaque responsable. Ceci permet d'éviter les différentes interférences et la violation du principe d'unité de commandement. Ainsi, les pôles opérationnels sont construits autour de trois grandes subdivisions : le Secrétariat Général, les Directions Centrales et les Départements.

a. Le Secrétariat Général

Le Secrétariat Général dirige et coordonne les activités des entités ci-après :

- Le Département des Ressources Humaines (DRH) : Ce département s'occupe du recrutement, de la formation et du suivi du personnel. Il est composé de trois services à savoir :

o le service gestion des carrières qui s'occupe aussi de la formation du personnel ;

o le service du personnel qui s'occupe de la paie du personnel et de tous les rapports des employés avec la CNPS ;

o l'agence du personnel qui est le service qui s'occupe des engagements du personnel.

- Le Département des Affaires Juridiques et du contentieux (DAJC) : Il s'occupe des affaires juridiques et toutes les relations entretenues avec le fisc. Elle aussi gère le patrimoine juridique et fiscal de la banque ainsi que le contentieux avec les clients.

- La Direction de la comptabilité et de la trésorerie (DCT) : elle s'occupe de la comptabilité de la banque. Elle a en son sein, le contrôle comptable bancaire, la comptabilité bancaire et la trésorerie.

b. Les Directions Centrales

Elle est composée des directions ci-après :

· La Direction du Développement.

Elle assure la gestion administrative de tout le réseau. Elle comprend les régions qui, elles mêmes ont en leur sein les agences. La BICEC, avec un réseau de 26 agences, est actuellement installée dans 5 régions à savoir : le Nord ; le Littoral ; l'Ouest ; le Centre/Sud/ Est ET le Sud-Ouest.

La direction du développement s'occupe de l'exploitation courante de la banque. Elle met un accent sur l'aspect commercial qui, consiste à prospecter la clientèle et à la fidéliser au travers de divers services (gestion de compte, crédit, vente des produits, etc...).

· La Direction Centrale des Engagements.

Elle est composée d'une direction, d'une division, de 2 services.

o La Division du Contentieux et Recouvrement Bancaire.

Elle s'occupe de tous les dossiers litigieux pour lesquels le client s'est avéré défaillant. Elle s'occupe également du recouvrement des créances litigieuses.

o Le Service de la Surveillance des Engagements.

Son travail consiste à prévenir les risques, en s'assurant que le processus de décision défini par la banque est bien respecté. Il détecte les anomalies liées au fonctionnement des comptes et au remboursement des prêts accordés. Il suit la régularisation des anomalies et des dysfonctionnements constatés.

o Le Service Gestion des Prêts.

Dès la réception du dossier de prêt pour mise en place, il procède à un contrôle systématique de la délégation de pouvoir, de la validité des garanties et la mise en place du crédit.

o La Direction des Études et Décisions.

Elle est chargée de l'étude complète des dossiers de crédit soumis à son appréciation. Cette tâche est réservée à l'analyste de crédit qui vérifie toutes les informations fournies par le commercial. Par ailleurs, il complète au besoin le dossier, émet son avis et le transmet à la hiérarchie pour prise de décision.

· La Direction de l'Informatique.

Cette direction s'occupe de la gestion et de la maintenance du matériel informatique de la banque, de la gestion de la messagerie interne, et du logiciel utilisé pour la gestion de la banque.

· La Direction de la Production.

Cette direction s'occupe du traitement des chèques, des virements locaux et des transferts à l'étranger.

· La Direction de la Stratégie, Organisation et Logistique.

Il s'agit de la direction où nous avons effectué notre stage. Nous y mettrons un accent particulier. Nous présentons ci-dessous son organigramme.

Comme nous l'avons souligné plus haut, outre le secrétariat général et les directions centrales, les pôles opérationnels sont également construits autour des départements.

c. Lé départements des pôles opérationnels

Il s'agit essentiellement du département du contrôle de gestion, de la logistique et de l'inspection générale.

· Département du contrôle de gestion

Il s'occupe de l'élaboration du budget. Toutes les entités font part de leurs besoins, et il revient au contrôle de gestion d'élaborer le budget global de la banque afin de le présenter à la Direction Générale. Une fois le budget adopté par le C.A, il contrôle les réalisations et les prévisions. Ensuite, il analyse et interprète les écarts éventuels constatés, puis soumet son rapport à la Direction Générale.

Le responsable de ce département a pour rôle de :

- mesurer la performance et participer à l'élaboration de la gestion prévisionnelle de la banque ;

- mener des études de rentabilité relatives aux opérations, aux produits, aux clients et aux différentes unités de la banque ;

- contrôler la fiabilité de l'information comptable ;

- animer, diriger et gérer le département ;

- assurer l'animation des collaborateurs de son département.

Le Responsable du service analytique est chargé :

- d'assurer la confection mensuelle du compte de résultat et la préparation du compte de résultat prévisionnel ;

- d'analyser les écarts du compte de résultat.

Ce département a une équipe constituée de chargés d'études qui ont pour rôle de : -

- participer à des projets conduits par le Département ;

- mener des études qui permettront d'aboutir à une optimisation, une fiabilité et une mise à niveau des process contribuant à l'amélioration de la qualité des prestations du département.

· La Logistique.

Elle s'occupe de la gestion administrative des biens meubles et immeubles de la B.I.C.E.C. Elle regroupe quatre services :

- le service du courrier ;

- le service de maintenance ;

- le service des achats ;

- le service de l'économat et des archives.

· L'inspection générale.

Cette Direction s'occupe du contrôle et de la régularité des opérations, ainsi que de la sécurité des valeurs et personnes. Elle a également un rôle d'assistance technique. C'est le gendarme de la banque.

II-1-3- Les réseaux

Il s'agit essentiellement des directions régionales. Il est composé :

- De la Direction Générale du Littoral ;

- De la Direction Générale du Centre/Sud/Est ;

- De la Direction Générale de l'Ouest ;

- De la Direction Générale du Nord ;

- De la Direction Générale du Sud-Ouest.

Nous venons, dans la présente sous-section, de présenter la structure organisationnelle de la BICEC. Dans la p^rochaine section, nous allons présenter ses activités.

II-2- Ressources et Activités et environnement de la BICEC

Nous présentons d'abord les ressources et les activités de la structure avant de nous attarder sur sa situation dans son environnement.

II-2-1- Ressources et activités de la BICEC

Pour assurer son fonctionnement de manière efficiente et efficace, la BICEC dispose d'un ensemble de ressources qu' »il convient de présenter.

a. Les ressources de la BICEC

Il s'agit des moyens de fonctionnement mis à la disposition de l'entreprise pour la bonne marche de ses activités. Elles sont d'ordre financier, technique et humain :

· Les moyens financiers

Ils sont constitués des fonds propres de la banque, des dépôts à vue et à terme de la clientèle. Ces moyens permettent à la banque de jouer pleinement son rôle d'intermédiaire financier et d'effectuer diverses autres prestations auprès du public.

· Les moyens techniques

La B.I.C.E.C. dispose du réseau de distribution le plus étendu à l'heure actuelle au Cameroun, avec 5 régions et 36 agences dont la dernière en date est celle d'Ebolowa. Ces agences sont réparties comme suit :

Tableau 1.5 : Réseau de Distribution de la BICEC

Régions

Villes

Nombre d'agences

Lieu d'implantation

Littoral

Douala

 

Bonanjo, Bassa, Bali, Edea, Kribi

Ouest

Bafoussam

 

Dschang, Bafoussam, Bamenda, Nkongsamba, Bafang

Sud-Ouest

Limbe

 

Limbe, Tiko, Buea, Kumba, Mamfe

Centre/Sud/Est

Yaoundé

 

Yaoundé (Centre, Le Parc, Vallée), Sangmelima, Mbalmayo, Bertoua, Ebolowa

Nord

Garoua

 

Garoua, Kousseri, Maroua, Ngaoundéré

La B.I.C.E.C. est la première banque camerounaise à mettre sur pied la billetterie automatique depuis 1990. Sur le plan informatique, la B.I.C.E.C. dispose pour l'exécution de ses opérations bancaires, d'un parc informatique important fonctionnant en réseau de telle sorte que chaque employé dispose d'un poste de travail. Ce réseau permet de se connecter à toutes les agences du site par l'intermédiaire du réseau VSAT et des serveurs.

· Moyens humains.

Grâce aux multiples formations et recrutements effectués par la Direction des ressources humaines, actuellement, la B.I.C.E.C. emploie 600 personnes, toutes catégories confondues.

b. Les Activités de la BICEC

L'ordonnance 73-27 du 30 août 1973 du Ministère des Finances relatif aux banques et sociétés financières à caractère bancaire, industriel, commercial, définit la banque comme « une entreprise ayant pour profession habituelle de recevoir du public, sous forme de dépôts, des fonds qu'elle emploie pour son propre compte en opérations d'escompte, de crédit ou en autre opération financière ». Répondant à cette définition, la B.I.C.E.C. offre à ses clients une gamme variée de services :

· L'Épargne.

Les agents économiques en excédent de trésorerie ((ou à capacité de financement) ont la possibilité d'ouvrir des comptes d'épargne rémunérés au taux annuel de 4.25%, des comptes courants, des comptes de dépôt : dépôt à terme pour les personnes morales et bons de caisse pour les particuliers.

· Le Crédit.

Moyennant des garanties, la B.I.C.E.C. octroie des crédits à sa clientèle :

- Crédit à court terme d'une durée inférieure ou égale à 2 ans : le crédit à la consommation, le crédit documentaire, l'escompte des effets de commerce ;

- Crédit à moyen terme, d'une durée inférieure ou égale à dix ans : le revolving, le crédit d'investissement accordé aux entreprises pour l'acquisition des immobilisations, du crédit achat automobile ;

- Crédit à long terme, d'une durée supérieure à dix ans : ce type de crédit est réservé à l'habitat et à l'immobilier.

· Autres activités.

La B.I.C.E.C. effectue aussi des opérations de change, de virement, de transfert de fonds, de location de coffre-fort, de traitement de travellers chèques, des opérations monétiques (utilisation des cartes dans les transactions : carte VISA, carte plus, carte express).

Sur le plan informatique, la BICEC possède un système appelé "EAGLE", ce qui veut dire en français « l'aigle » de par sa capacité à couvrir le maximum d'opérations en temps réel et dans toutes les agences. Par ailleurs, la BICEC possède à travers le monde, un vaste réseau de correspondants tels que CITIBANK (New-York) ; NATEXIS (France)

Toutefois, la BICEC mobilise ses ressources pour exercer dans un environnement qu'il convient de présenter.

II-2-2- Environnement de la BICEC

L'analyse de l'environnement externe de la banque pourrait être faite au travers de son marché, sa concurrence et l'architecture juridique sur lequel elle exerce.

a. Le marché de la banque

Il s'articule autour de trois principales clientèles. Nous y distinguons le marché des entreprises, celui des professionnels ou PME/PMI et enfin celui des particuliers.

Le marché des entreprises comprend les entreprises publiques, les entreprises privées. Ce sont des personnes morales. La condition d'ouverture de compte entreprise ou compte courant est d'être immatriculée au registre du commerce et de déposer un minimum d'un million de francs CFA pour faire fonctionner le compte.

Le marché des professionnels concerne les PME et les PMI. Il regroupe des entreprises individuelles et les conditions d'ouverture de compte sont les mêmes que celle des entreprises.

Le marché des particuliers est, de loin, le marché le plus vaste de la banque. La BICEC dispose d'environ 150.000 clients particuliers. Dans ce marché, nous distinguons :

- les administrations publiques ;

- les administrations privées ;

- les entreprises d'assurances publiques ;

- les entreprises d'assurances privées ;

- les particuliers.

En ce qui concerne les particuliers, le montant minimum nécessaire pour l'ouverture d'un compte est de 200.000 FCFA. Hormis ces marchés traditionnels régulièrement rencontrés dans toutes les banques, nous notons cependant un marché de l'agriculture. Ce dernier prend progressivement de l'ampleur à la BICEC et son essor devient de nos jours incontestablement remarquable.

b. Le marché concurrentiel de la BICEC

La concurrence se fait de plus en plus âpre sur le marché bancaire camerounais. Le fait que la B.E.A.C ait assoupli les conditions d'octroi d'agrément, que la concurrence internationale soit de plus en plus menaçante, et surtout l'avènement du marché boursier, font que de nouvelles banques frappent aux portes du marché bancaire camerounais.

Le marché bancaire camerounais est composé de dix banques actuellement :

ü Afriland First Bank ;

ü Atlantic Bank of Cameroon ;

ü Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et le Crédit (BICEC) ;

ü BGFI Bank Cameroon ;

ü Citibank ;

ü Commercial Bank of Cameroon (CBC);

ü Ecobank Cameroon;

ü National Financial Credit Bank (NFCB);

ü Société Camerounaise de Banque du Cameroun ;

ü Société Générale des Banques au Cameroun ;

ü Standard Chartered Bank ;

ü Union Bank of Cameroon ;

ü United Bank of Africa.

c. Le cadre réglementaire

L'architecture du système bancaire camerounais repose sur trois textes organiques.

Le premier est relatif à la convention de coopération monétaire entre la république du Tchad, du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo et celle du Gabon signée à Brazzaville le 22 novembre 1972. Cette convention est complétée le 18 novembre 1990 par un texte créant la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale, en abrégé "C.O.B.A.C". Elle est chargée de veiller au respect, par les établissements de crédits, des dispositions législatives et réglementaires éditées par les autorités monétaires nationales, par la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (B.E.A.C) ou par elles-mêmes et qui leur sont applicables. Elle sanctionne également les manquements constatés.

Le second est celui de l'ordonnance n°85/002 du 31 août 1985 relative à l'activité des établissements de crédits. Ce sont des organismes qui effectuent à titre habituel les opérations de banque.

Le troisième texte est régi par l'article 2 de la convention portant création de la C.O.B.A.C du 22 novembre 1990 stipule que les établissements de crédit comprennent les banques, les établissements financiers, les caisses d'épargne postale, les sociétés financières d'investissements et de participations. L'article 4 de la même convention stipule que les opérations de banques comprennent la réception des fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la mise à disposition de la clientèle des moyens de paiement et leur gestion. Aussi, les États se sont dessaisis de leur pouvoir individuel au profit d'une gestion commune de leurs intérêts en ce qui concerne les problèmes de la monnaie.

Au terme de cette section sur la structure organisationnelle et les activités de la BICEC, il apparait que la structure offre une gamme variée de produits et services financiers à un vaste réseau de clients qui vont de l'administration publique aux particuliers. Aussi, la BICEC opère dans in environnement concurrentiel certain.

Parvenu à la fin de ce chapitre, il y était question de présenter la structure d'accueil dans son ensemble. Pour ce faire, nous avons, dans une première section, effectué la genèse et l'évolution de la BICEC. Puis, dans une deuxième section, nous avons présenté les ressources de la BICEC, ses activités et son environnement fortement concurrentiel. Il ressort que pour se démarquer de la concurrence, la BICEC doit sans cesse proposer à sa clientèle, des offres aussi attrayantes les unes que les autres. Pour y parvenir, des investissements extra financiers ont été réalisé, notamment à travers des activités de responsabilité sociétale.

* 1Terminologie du Council on EnvironmentalQuality dans le National Environmental Policy Act of 1969 des Etats-Unis, disponible sur internet : http://ceq.eh.doe.gov/Nepa/regs/ceq/1508.htm#1508.8 ;

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