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L'économie informelle


par Lomami Shomba
Université de Kinshasa - Licence en droit 2005
  

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Paragraphe 2 : L'apport des activités de l'économie

informelle

D'entrée de jeu, il sied de souligner que les programmes d'ajustements structurels « PAS »(46(*)) imposés par les institutions de bretton woods aux pays du tiers monde en général et à la République Démocratique du Congo en particulier ont généré plusieurs conséquences : La compression de dépenses publiques avec son corollaire, la diminution des avantages sociaux, l'infernal cycle inflationniste. On estime que le FMI s'est spécialisé dans la socialisation des pertes, à la charge des contribuables du Nord, et dans la privatisation des gains, distribués aux spéculateurs qui demeurent libres de les retirer des pays en crise et de se constituer ainsi des fortunes colossales(47(*)).

Dans la même foulée, Lamicq remarque dans les villes des pays susvisés la prolifération d'activités économiques et de formes d'occupations que le législateur comme l'appareil statistique échouent à cerner, à discipliner ou même à recenser, considérée comme des vestiges des modes d'organisation économique antérieure, destinés à être vite ruinés par l'efficacité de la concurrence capitaliste, elles démontrent une permanence têtue.

Elles révèlent une étonnante capacité de production de biens et services, s'offrent à tous les consommateurs, emploient nombre d'actifs, génèrent les revenus d'une grande partie de la population urbaine(48(*)).

L'apport des activités informelles bien que difficilement chiffrable sera analysé sous deux angles. D'une part,, nous l'envisagerons au niveau de l'économie(A) et d'autre part, au niveau social(B).

A. L'apport au niveau de l'économie

Comme d'aucuns le savent, le ralentissement de la croissance économique dans le tiers monde a entraîné un regain d'intérêt pour le rôle du secteur informel comme producteur des biens et de services, capables d'absorber les individus qui, autrement, seraient chômeurs et de contribuer à atténuer la pauvreté.

Il sera donc question dans ce point, d'appréhender cet apport aussi bien au niveau de la production que du prix.

1° Au niveau de la production

Comme on le sait, l'économie informelle constitue un amortisseur et un régulateur de la crise. En outre, elle témoigne d'une grande capacité d'ingéniosité et d'adaptation augmentant la production des biens et services de qualité généralement modeste sur le marché national.

Ainsi, dans la plupart de cas, elle constitue un préalable à l'édifficience des grandes unités(49(*)).

Malheureusement, le caractère artisanal de sa productivité laisse penser qu'il n'est pas évident qu'elle puisse apparaître comme un modèle alternatif aux grandes organisations et à la constitution d'un système industriel(50(*)).

L'exercice des activités informelles permet à la population généralement démunie d'avoir accès à des biens et services à bon marché.

Nous pensons que c'est dans ce souci que doit s'interpréter les propos du professeur Sameclson qui confiait :ceux qui ont des petits revenus doivent être aidés au même titre que les sans emploi »(51(*)).

Apprécions à présent, la contribution des activités informelles au niveau du prix.

2° Au niveau des prix

L'économie informelle en République Démocratique du Congo est prédominé par le petit commerce de détail qui devient de plus en plus un concurrent très sérieux pour le secteur formel parcequ'il est plus adapté à la fonction de consommation de la plus grande majorité des ménages, vu le niveau généralement bas des revenus(52(*)). Alimenté généralement par le trafic ou la contrebande, le petit commerce informel peut offrir les mêmes produits et services à un prix qui met en difficulté le secteur formel protégé et non habitué à la concurrence.

Nous pensons que jouant sur la minimisation de bénéfices, les acteurs des activités informelles permettent aux moins nantis d'avoir accès à certains produits et services du secteur moderne dont le coût est généralement à la hauteur de leurs avoirs. Peuvent ainsi avoir droit de citer : l'achat de biens d'occasion, de friperies etc. qui assurent la survie de gagne petits.

Le facteur prix est donc un aspect important du petit commerce de l'informel parcequ'il est beaucoup plus l'expression des relations humaines entre l'offre et la demande, que l'expression du travail nécessaire à la production, le prix dans ce petit commerce est cependant à double tranchant. Il est en même temps accessible qu'inflationniste.

Ce double caractère du prix est du reste l'expression ou la manifestation de la dualité, voire de l'ambiguïté du statut du secteur informel notamment dans le petit commerce. Il est souvent approvisionné par le secteur formel(53(*)).

Ainsi, on constate à Kinshasa que les vendeurs des outils de réparation automobile ou de pièces de plomberie se fournissaient auprès des grands magasins qui sont ainsi satisfaits d'avoir écoulé leur stock. Il en est de même de la vente de produits d'alimentation. Ce petit commerce ainsi contribue à la multiplication des intermédiaires, laquelle multiplication devient nécessairement inflationniste. De la sorte, on peut attribuer au petit commerce du secteur informel la fonction d'accoutumance à l'inflation par des agents économiques tels les ménages(54(*)).

Nous sommes d'avis avec l'auteur que cette fonction d'accoutumance est plus perceptible à travers la vente à l'unité(le paquet de cigarette vendue pièce par pièce, le sucre vendu à la mesurette, l'huile à la dose etc.). Néanmoins, cette inflation est socialisée grâce aux conditions et aux types de consommation.

Il se dégage de ce qui précède que les activités du secteur informel ont un impact non négligeable sur la société. Analysons donc leur apport au niveau de la société.

* (46) Pour plus d'informations sur les PAS, lire Jules Fontaine SAMBWA, Programme d'ajustement structurel ou une nouvelle stratégie de développement économique pour l'Afrique, SNEL S.A., Bruxelles, 2001, pp. 173-289.

* (47) GEORGE SUSAN, Pour une réforme du système international in le monde diplomatique, janvier 199, p.3.

* (48) LAMICQ H., Distribution commerciale et marché d'emploi : à la recherche du méconnu dans les villes moyennes au Brésil et en Inde in Tiers mondes : l'informel en question, Ed. l'Harmattan, Paris, 1991, pp.155-169.

* (49) FIELDS GS., art.cit., p. 100.

* (50)FIELDS GS., art.cit., p. 100.

* (51)SAMECLSON cité par GAUTHIER JF., L'informel est-il une fraude fiscale ? in http://www.ilo.org/pbc//french/employment/ent/papers/htm,04-06-2002.

* (52) Dans le même ordre d'idées, lire MBWINGA BILA, Secteur informel et marché intérieur de consommation de masse au Zaïre, in Les cahiers du CEDAF-ASDOC, n°3-4, Kinshasa, 1992, pp.179-193.

* (53) KIONI KIA BANTU, art.cit., p. 98.

* (54) Idem, p.98.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein