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Planification et controle de projet, une aide méthodologique et métacognitive dans le processus d'autonomisation de certains lecteurs/scripteurs

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par Hiên-Minh Lê (Thi)
Université du Québec en Outaouais - Maîtrise en gestion de projet 2005
  

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CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS DE

RECHERCHE

Comme le terrain de recherche est celui de l'enseignement/apprentissage de l'écriture et

de la lecture, nous allons d'abord, dans ce chapitre, exposer la problématique du domaine pour, ensuite, présenter une solution possible par l'application des pratiques et techniques en planification et contrôle de projet.

Les problèmes d'enseignement et d'apprentissage ont fait couler beaucoup d'encre et ont engendré plusieurs travaux de recherche. Cependant, ceux qui ont retenu notre attention portent principalement sur le problème de l'exigence en enseignement, celui de « faire exister de l'autonomie et de la liberté là où il pourrait n'y avoir que de la contrainte » selon Develay (préface de Grangeat, 1997). Dans ce contexte, nous nous demandons comment arriver à une qualité en apprentissage que qualifie Grangeat (1997) comme « des apprentissages plus efficaces, plus profonds, plus durables? » En d'autres mots, une autonomisation de l'apprentissage. Sur ce point, nous adhérons à la position de Meirieu, Rouche & 40 enseignants (1987) qui voient en cette rigueur : « une reconnaissance active d'autrui qui le fait grandir par l'exigence qu'elle porte et qu'elle lui manifeste. (...) C'est y voir

un homme à faire, quelqu'un capable du meilleur, une personne susceptible d'accéder à ce que l'humanité a fait de mieux et, peut-être, de le dépasser (p. 13) ».

En somme, la problématique que nous allons aborder dans les pages qui suivent consiste

en la marge entre l'exigence et l'autonomisation en milieu scolaire. Après avoir discuté de ces deux points, nous exposerons plus particulièrement ces deux facettes de la problématique dans

le contexte précis de la classe de français langue maternelle, pour ensuite introduire nos hypothèses quant à l'utilisation des outils en planification et contrôle de projet. Les objectifs

de recherche viendront compléter le chapitre 1 de notre recherche.

1.1 ENTRE L'INFORMATION ET LA FORMATION : L'EXIGENCE

D'une part, l'enseignant praticien se doit d'adopter une éthique professionnelle de

« reconnaître un sujet », toujours aux termes de Meirieu & al. (1987), de « voir en lui toute l'humanité en puissance », d'autre part, nul ne peut nier qu'il est difficile d'apprendre.

Cette difficulté se manifeste principalement, selon Le Strat (dans Meirieu & al., 1987, p.

137), dans la confusion entre information et formation : l'information, « c'est le côté simple, rapide des choses, des événements, etc., qui se traduit souvent chez les élèves par : c'est vrai

ou c'est faux, c'est noir ou c'est blanc, dites-nous la réponse, ça va plus vite », et la formation, pour cette auteure, c'est : « la capacité de s'interroger, à interpeller, à sentir la complexité des choses et donc la nécessité d'acquérir des outils ». Cette « nécessité » nous a amené à faire

le lien avec la gestion de projet en ce qui concerne les « outils ». Nous convenons que l'apprentissage est « ce passage laborieux de l'information à la formation, le côté dur qui entraîne bien des résistances en salle de classe, voire le refus ». Il est évident que ce problème

est étroitement lié aux facteurs de la motivation scolaire qui a fait l'objet de bien des travaux, notamment ceux de Tardif (1992/1997).

Cependant, nous avons choisi de nous concentrer, non sur la motivation scolaire, mais

sur « l'acquisition de ces outils » que mentionne Le Strat (dans Meirieu et al., 1987) du point de vue des systèmes de perception, en nous appuyant sur les pistes fournies par Tardif (1992/1997). Tels que présentés à la figure 1 suivant, ce sont les facteurs de perception quant aux exigences de la tâche et à la contrôlabilité de la tâche. Nous avons établi un parallèle avec

la gestion de projet, d'abord à partir de la notion portée sur la tâche elle-même puis, en nous basant sur les éléments tels le développement des stratégies, les étapes de réalisation (qui rejoignent l'idée du processus traité plus loin) et les critères de réussite (but). Cette position repose sur le fait que ces facteurs sont interreliés dans une construction évolutive où la responsabilité de l'enseignant est de rendre l'apprenant conscient de l'écart entre ses capacités réelles et sa perception de celles-ci (Tardif, 1992/1997)

MOTIVATION SCOLAIRE

Systèmes de conception Systèmes de perception

Buts de l'école Intelligence

Valeur de la tâche

(fonction de la tâche/retombées personnelles, sociales et professionnelles)

Exigences de la tâche

(connaissances antérieures disponibles/stratégies requises/étapes de réalisation/critères de réussite)

Contrôlabilité de la tâche

Figure 1. Facteurs de la motivation scolaire (adapté de Tardif, 1992/1997, p. 94)

Selon nous, les outils en gestion de projet auraient un impact sur le scripteur/lecteur par

ses systèmes de perception dont les composants sont la valeur de la tâche, les exigences de la tâche et la contrôlabilité de la tâche. Ainsi, selon Tardif (1992/1997), agir sur la valeur de la tâche, c'est agir sur sa fonction, sur les retombées personnelles sociales et professionnelles. Il

en est de même sur les exigences de la tâche. C'est principalement par les éléments tels les connaissances antérieures disponibles, les stratégies requises, les étapes de réalisation et les critères de réussite que nous comptons vérifier l'impact des outils en gestion de projet sur les exigences telles que déjà présentées plus haut.

Selon Grangeat (1997), les difficultés d'apprentissage sont aujourd'hui plus définies sur

le plan des stratégies pour apprendre que sur celui des connaissances. Les scripteurs/lecteurs

en échec sont aussi caractérisés par un manque de confiance en eux-mêmes. Ce qui entraîne, selon le même auteur, le problème de motivation qui est aussi ramené à un mauvais « concept

de soi ». Non seulement ces jeunes ne se connaissent pas, mais aussi, ne se font pas confiance; « ils abandonnent souvent très vite et sont dépendants d'une prise en charge extérieure, à l'inverse de ceux (en réussite) qui sont persévérants et autonomes » (Doly dans Grangeat, 1997, p. 19) . La réussite des scripteurs/lecteurs varie donc selon l'autonomisation telle que manifestée chez ceux qui réussissent.

L'on reconnaît que, d'une part, l'autonomisation à l'école représente nécessairement un enjeu pédagogique dans une vision éducative à long terme et que, d'autre part, le scripteur/lecteur doit être maître de son apprentissage afin de réussir; il a besoin d'outils et de

moyens efficaces dans sa poursuite de la réussite à l'école, de façon autonome. Doly (dans

Grangeat, 1997, p. 18) a constaté d'ailleurs que « ce qui fait particulièrement défaut aux élèves

en échec, ce sont des méthodes de travail ». Pour cette auteure, il est nécessaire plus que jamais d'inventer d'autres dispositifs pédagogiques qui permettent la participation active et constructive des jeunes apprenants pour qui la motivation scolaire n'est pas une préoccupation immédiate. C'est ce que nous proposons de faire dans cette recherche.

Depuis nombre d'années, le concept de l'autonomisation émerge, de façon et explicite

et implicite, dans plusieurs nouvelles approches pédagogiques telles l'enseignement par projet, l'enseignement stratégique, l'apprentissage coopératif, etc. D'ailleurs, en donnant un bref aperçu du programme de sixième année du primaire afin d'illustrer la continuité des programmes de français du primaire au secondaire, le MEQ (1995, p. 16) a exigé qu'en écriture : « les élèves continuent à appliquer le processus rédactionnel amorcé au primaire. À

la fin du secondaire, ils et elles doivent l'appliquer de manière autonome ». Seulement, d'où vient cette autonomie et comment y arriver? Selon Barbot & Camatarri (1999), il apparaît clairement qu'en continuité avec la formation initiale, une véritable stratégie pédagogique visant l'autonomisation à travers l'apprentissage reste absente.

Le scripteur/lecteur autonome, au sens kantien en ce qui concerne la dualité de l'homme (en tant qu'être sensible et en ce qu'il a la faculté de choisir non seulement selon la loi), ne jouit pas d'une liberté sans limites, mais plutôt partage une responsabilité solidaire dans sa communauté d'apprentissage où sa conception des buts de l'école et de sa propre intelligence

est directement modifiée tout comme sa perception quant à la valeur, les exigences et la contrôlabilité des tâches d'apprentissage. L'autonomisation des scripteurs/lecteurs en classe

de français langue maternelle, en ce sens, passe par nombre de choix judicieux à faire pendant

la réalisation des tâches d'écriture et de lecture. Ces gestes conscients sont ainsi des jalons de

la réussite et font l'objet de la présente recherche : amener les scripteurs/lecteurs vers la réussite est les amener à avoir de bonnes habitudes éclairées par un bon jugement, afin de faire de bons choix, et poser de bons gestes dans la réalisation de leur projet en écriture et en lecture.

C'est ce qu'appelle Meirieu (1987/1993) une « médiation par le projet » où, en terme d'information déjà introduite plus haut, « le maître ne s'y confond plus avec le savoir. (...) En centrant les élèves sur une production, l'on introduit un référent qui médiatise leur relation à l'adulte; ce dernier peut éviter ainsi les identifications incontrôlées qui assimilent sa personne

au Savoir et entretiennent des situations de dépendance (pp. 98-99) ». Ce phénomène de la non-motivation vient, en partie, du problème de l'apprentissage « institutionnalisé » où se heurtent « le projet inhérent à chaque individu et le projet que les autres ont à son sujet », de dire Donnay (dans Depover & Noël 1999, p. 185).

L'autonomisation du scripteur/lecteur, dans ce déchirement entre la liberté (de l'être dans son entité) et la réussite (accès à une reconnaissance socialement valorisable telle un diplôme), paraît offrir une solution prometteuse au problème de résistance à ce travail laborieux qu'est « apprendre », car elle représente une des aspirations fondamentales de tout

être humain, celle d'être capable d'agir efficacement seul. Selon Chesnais (1998, p. 11), « dans

le domaine des apprentissages (...), l'autonomie se caractérise par la faculté de prendre en charge ses apprentissages, sa formation, c'est-à-dire d'être acteur, de voir l'utilité de ce qui est

à faire et de mener à bien la tâche demandée » .

Dans la présente recherche, la réussite scolaire étant notre première préoccupation d'enseignante-chercheure, nous avons choisi de travailler sur l'autonomisation des scripteurs/lecteurs du premier cycle du secondaire, en classe de français langue maternelle, afin de les amener à contrôler la gestion de leur tâche quotidienne. L'envie de réussir et d'être indépendant étant présente chez chacun, il suffit de les aider à prendre conscience de leurs réels désirs, de leurs habitudes mentales efficientes et déficientes et de leur mode de fonctionnement tant mental qu'affectif afin de leur redonner confiance en leurs propres capacités (Chesnais, 1998) vers la réussite, d'abord à l'école, puis l'école par la suite (Brunswic,

1994).

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe