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Planification et controle de projet, une aide méthodologique et métacognitive dans le processus d'autonomisation de certains lecteurs/scripteurs

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par Hiên-Minh Lê (Thi)
Université du Québec en Outaouais - Maîtrise en gestion de projet 2005
  

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1.2 ENTRE LA LIBERTÉ ET LA RÉUSSITE : L' AUTONOMISATION

Selon Barbot & Camatarri (1999) :

L'expérience de l'apprentissage consiste, en réalité, en une osmose continue entre ce qui est dehors et ce qui est à l'intérieur du sujet-apprenant, mais en tenant compte de ce que la dimension intérieure est celle qui décide du succès du processus d'apprentissage, puisque c'est l'intérieur, la subjectivité qui décide, de façon autonome, quelle significiation attribuer aux sollicitations externes (p. 51).

Cette subjectivité dont parlent ces auteurs est interpellée par les attraits d'une liberté, non seulement valorisée mais éduquée, chez les jeunes qui ne sont pas encore capables de

faire la distinction entre liberté et autonomie. Ils aspirent à la liberté, mais ne connaissent pas

le chemin qui y mène : celui de l'autonomisation qui fait de l'école, selon le MEQ (2003/2004), « une communauté où la quête d'autonomie et l'identification à des groupes de référence doivent faire l'apprentissage de la solidarité. » Par leur apprentissage, les jeunes y développeront la capacité d'exprimer leurs opinions, de faire des choix en les justifiant et en

en évaluant les conséquences (p. 3) ».

Pour les fins de la présente recherche, le concept de l'autonomisation est, ici, considéré sous l'optique de Morin & Brief (1995), selon laquelle :

L'autonomie se construit étape par étape : une personne ne devient pas autonome du jour au lendemain. (...) L'autonomie n'est pas donc pas une étape globale ou globalisante dans le développement intellectuel et social de l'individu mais un processus continu de prise en charge [ajout personnel des italiques] au sein du milieu qui l'anime (...). Il est vain de croire en un état autonome qui, au sein d'une maîtrise cognitive arrêtée, soumettrait toute donnée à ses volontés (p. 197).

Ce « processus continu » ainsi mentionné n'est autre que le processus d'autonomisation (Morin & Brief, 1995) des scripteurs/lecteurs qui sera ici présenté selon la logique de cheminement individuel. L'autonomie, selon Morin & Brief (1995), évolue sous trois formes : fonctionnelle, cognitive et affective. Comme cette évolution est un processus

au sens socio-constructiviste (un processus de construction du savoir par le scripteur/lecteur

en interaction avec son environnement), l'accent est surtout mis, dans notre recherche, sur la notion de processus présentée communément dans les tâches d'apprentissage en écriture/lecture et dans la planification et contrôle en gestion de projet.

Tout au long de son apprentissage, le processus d'autonomisation des scripteurs/lecteurs se développera selon la logique de la régulation et non du contrôle externe

tel le système coercitif scolaire. Cette logique régulatrice fait appel à la conscience de ces derniers (des connaissances portant sur leur façon d'apprendre). L'accent y est mis sur la nécessité pour les scripteurs/lecteurs de réfléchir et de savoir comment mener leurs activités. L'arrivée des ordinateurs comme outils d'aide à l'apprentissage met davantage en valeur la vision de l'approche systémique de Richterich (1985, dans Barbot & Camatarri, 1999, p. 24)

qui place le sujet-apprenant au centre des opérations de l'apprentissage tel que présenté par

Barbot & Camatarri (1999) à la figure 2 ci-dessous.

Besoins - Objectifs

INSTITUTION

Programme

APPRENANT

Évaluation

Ressources

Figure 2. La systémique de l'apprentissage (Barbot & Camatarri, 1999)

Selon ces auteurs, « l'apprenant effectue un cheminement entre les quatre opérations : la définition d'objectifs, la sélection des ressources, le choix des stratégies, l'auto-évaluation. (...) L'apprenant effectue un cheminement pour s'emparer peu à peu des quatre opérations, soit à partir de négociations dans le groupe-classe, soit avec un recours éventuel à un conseiller » (p.

24).

En observant cette figure, le scripteur/lecteur, constructeur de savoir, occupe une place centrale dans son apprentissage; il n'est pourtant pas indépendant de son environnement, dont l'institution. Le contexte actuel de la société occidentale ainsi que celui de ses écoles exige une formation permettant d'établir un bon équilibre entre l'acquisition des savoirs et les compétences méthodologiques qui permettent d'apprendre par soi-même. L'autonomisation doit y être considérée comme « fin » du processus de formation et comme « valeur », insérée dans une séquence de valeurs générales telles l'insertion sociale, le développement personnel, etc. « Cette fin correspond non seulement à un savoir mais aussi à un savoir faire et à une méthode qui, intériorisés de façon pertinente permettent d'apprendre par soi-même (Barbot & Camatarri, 1999, p. 8) ».

Puisque la psychologie cognitive a démontré que l'apprentissage se fait par l'établissement des liens entre les nouvelles informations et les connaissances antérieures, il requiert surtout l'organisation constante des connaissances (Tardif, 1992/1997). Le lien avec

la gestion de projet est fondé sur cette nécessité pour le scripteur/lecteur qui, pour apprendre quelque chose, se doit d'organiser l'information et de gérer des ressources, des émotions, des impulsions. Par ce fait même, il développe des stratégies, des astuces qu'il réutilisera dans d'autres situations d'apprentissage. Dans ce cheminement, il accumule ainsi des connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles nécessaires à l'atteinte de l'objectif visé. Comme

un gestionnaire de projet sur le marché de travail, les compétences du scripteur/lecteur comptent parmi les mêmes 13 compétences déjà mentionnées en introduction. Au Québec,

« préparer des jeunes différents à vivre dans un monde en changement (MEQ, 2003/2004) », dans ce sens, fait partie des premiers défis de l'école secondaire.

Pour relever ces défis, les outils en planification et contrôle de projet peuvent mettre à notre disposition des moyens d'ordre méthodologique (coût, délai, qualité selon Hazebroucq

& Badot, 1996) et métacognitif (effet surgénérateur selon Hazebroucq & Badot, 1996) ayant pour but le déploiement des stratégies en vue d'un objectif fixé. D'origine militaire (Le Petit Robert [CD-ROM], 2001), le terme « stratégie » s'emploie surtout dans des situations- problèmes où un ensemble d'actions coordonnées et de manoeuvres est déployé en vue d'une victoire, d'une réussite. Si, dans le cadre d'une entreprise, le gestionnaire se doit d'être stratège dans ses rôles interpersonnels et décisionnels ainsi que dans ceux reliés à l'information, l'enseignant doit, lui aussi, non seulement agir en stratège dans ses interventions auprès de l'apprenant (dans les mêmes rôles qu'assume un gestionnaire au sein de son entreprise), mais aussi dans son dessein de former des apprenants-stratèges, ici, des scripteurs/lecteurs

« stratèges ».

La notion de « stratégie » est complexe, car elle désigne en même temps un processus et des moyens. Selon Barbot & Camatarri (1999), trois éléments caractérisent les stratégies : leur complexité, leur but (celui de gagner) et la capacité de décentration de l'apprenant. Les stratégies sont des opérations mentales qui se réfèrent à des actions spécifiques ou à des techniques en vue de la résolution d'un problème. Elles peuvent alors être identifiées grâce à des comportements (conscients ou inconscients) et peuvent s'automatiser. On peut parler de stratégies cognitives et de stratégies métacognitives. Pour Tardif (dans Préfontaine & Fortier,

1994, p. 21), ce sont les principes mêmes de l'enseignement stratégique, car « le niveau de développement d'une compétence est déterminé par les stratégies cognitives que le

scripteur/lecteur maîtrise et le degré d'autonomie pour une compétence donnée est déterminé par la maîtrise de ses stratégies métacognitives ».

L'enseignement stratégique peut consister en une des réponses au changement du rôle

de l'enseignant en salle de classe. La diffusion des connaissances de tout ordre maintenant possible par la technologie, et ce, en quantité innombrable ainsi qu'à une vitesse fulgurante, la transmission du Savoir par la parole ne représente plus la principale force d'un maître. L'enseignant, qui reste toujours un modèle adulte, assume désormais un nouveau rôle, celui d'un accompagnateur expérimenté qui saura engager le jeune apprenant dans des tâches signifiantes où ce dernier sera entraîné à déployer tout un éventail de stratégies pour résoudre divers problèmes en situation d'apprentissage. « En ce sens, il favorise une gestion souple de

la classe, l'utilisation des ressources documentaires et technologiques multiples, la formation

de sous-groupes temporaires, le respect des rythmes individuels de travail, un soutien et un enrichissement différenciés (MEQ, 2003/2004, p. 12) ». Dans l'évolution des compétences,

le scripteur/lecteur est aussi amené à « porter, avec l'aide de l'enseignant ou de ses pairs, un regard juste sur les savoirs qu'il acquiert et sur la manière dont il les utilise (MEQ, 2003/2004,

p. 13) ».

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault