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Planification et controle de projet, une aide méthodologique et métacognitive dans le processus d'autonomisation de certains lecteurs/scripteurs

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par Hiên-Minh Lê (Thi)
Université du Québec en Outaouais - Maîtrise en gestion de projet 2005
  

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CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL

Le changement paradigmatique concernant l'apprentissage « stratégique » fait appel à la capacité du scripteur/lecteur à gérer l'information et ouvre la voie à l'application des pratiques

et techniques en planification et contrôle de projet dans ce domaine. Dans ce traitement de l'information, l'on sait maintenant que le caractère automatisé et peu conscient de certaines procédures est essentiel pour libérer l'espace dans la mémoire de travail (zone de la conscience).

Dans le domaine de l'apprentissage du français langue maternelle, la mise en pratique de

ces connaissances ainsi acquises nécessite aussi l'apport d'autres connaissances afin de ne pas emprisonner l'acte éducatif dans un simple conditionnement, voire un dressage. Donc, pour élever le processus d'automatisation des procédures d'Anderson (1983) au niveau d'un processus d'autonomisation (Morin & Brief, 1995), des connaissances sur la métacognition ainsi que la contribution de différents travaux de recherche portant sur la gestion mentale, l'apprentissage de l'abstraction (critères utilisés au tableau 6) et la neuropédagogie sont aussi requises. Dans le cadre de la présente recherche, nous ne nous préoccupons que de la métacognition qui est un élément crucial dans l'application des outils de planification et de contrôle de projet, car elle rend possible la remédiation (Meirieu, 1990) durant toute intervention pédagogique mettant en vedette le scripteur/lecteur lui-même. En attribuant un rôle prépondérant au scripteur/lecteur, le processus d'autonomisation devient un enjeu clé dans le processus d'apprentissage en écriture et en lecture. Expliquée par Morin & Brief

(1995), cette évolution interne au scripteur/lecteur est, dans notre recherche, facilitée par une médiation instrumentée grâce aux outils de la gestion de projet.

Pour ce faire, les éléments du cadre conceptuel suivant servent d'assises à l'organisation d'un apprentissage expérientiel et authentique de la lecture et de l'écriture, apprentissage ici assuré et encadré par l'application des pratiques et techniques en planification et contrôle de projet dans son déroulement. L'interface de cet apprentissage est une planification pédagogique préparée à partir d'une décomposition des compétences pour ainsi arriver à une autononomisation telle que définie par Morin & Brief (1995) comme étant « une collaboration affective et cognitive dans la prise de possession corporelle d'une situation qui devient de plus

en plus consciente suivant les actions entreprises (p. 18) ». Cette situation (d'apprentissage) ne deviendrait, effectivement, de plus en plus « consciente » aux yeux de l'apprenant qu'à travers des « actions entreprises » grâce à un enseignement systématique exploitant les différents types

de connaissances selon la psychologie cognitive; enseignement qui vise à faire apprendre à penser dans le cadre d'une organisation d'expériences selon les principes de planification et de contrôle de projet.

Selon nous, un enseignement de cet ordre aurait besoin d'un encadrement méthodologique qui sera présenté selon la définition de Raynal (2003) à la section intitulée

« définition du domaine » du présent chapitre. Ainsi, ce cadre permet un enseignement/apprentissage explicite mettant en jeu le développement de la conscience du scripteur/lecteur par la voie de la métacognition. Afin d'illustrer un tel cheminement, notre chapitre sur le cadre conceptuel présente les fondements théoriques de la gestion de projet, du

processus d'écriture et de lecture, de la psychologie cognitive et de la métacognition, tout comme du processus d'autonomisation, dans le contexte scolaire.

2.1 LA GESTION DE PROJET

Afin de comprendre le domaine de la gestion de projet, nous allons d'abord observer le terme « projet ». Cité par Villemain (1991), il couvre trois domaines. Premièrement, il s'agit d'une fonction vue comme le pilotage d'un programme de réalisation (ensemble d'actions). Deuxièmement, il fait référence au programme de réalisation lui-même. Finalement, par extension, il porte sur l'objet final de la réalisation, encore sous sa forme virtuelle. La gestion

de projet appliquée en salle de classe peut toucher à ces trois dimensions du concept « projet »

en ce qui concerne les deux interfaces apprentissage/enseignement, surtout par l'aspect de la planification et du contrôle de projet qui, selon Amghar (2001), est un « processus par lequel sont programmées les actions à réaliser » (p. 29). « Ces actions programmées » correspondent

à l'idée de l'autononomisation de l'apprentissage en classe de français, car l'autonomisation suit la logique du concept piagétien5 que prolongent les travaux de Morin & Brief (1995), couplée à l'idée de la construction des connaissances suivant un processus, une suite d'actions.

Dans les lignes qui suivent, nous allons mettre la gestion de projet en contexte d'une salle de classe avec tous les éléments théoriques permettant ce parallélisme.

5 « Continuité entre les formes d'adaptation biologique les plus élémentaires et les démarches de pensée les plus élaborées (Crahay, 1999, p. 177) »

2.1.1 Gestion de projet en classe de français langue maternelle

Ainsi, dans une perspective à long terme, la suite d'actions qu'entreprend un

scripteur/lecteur du premier cycle du secondaire (qui doit effectuer le saut conceptuel entre la maîtrise du code linguistique d'ordre de la phrase à celle d'un outil de pensée, d'identité et de liberté (MEQ, 2003/2004) part du point où l'apprentissage consiste en des observations et des imitations, pour aller vers la formation d'une identité rédactionnelle et énonciative propre (Guibert, dans Lebrun & Paret, 1993), où s'esquisse une représentation de soi (ou concept de soi selon Doly, dans Grangeat 1997)

qui influence la motivation intrinsèque, moteur interne de l'autonomie (Barbot & Catamarri, 1999). En réalité, ce cheminement requiert du scripteur/lecteur la capacité

de prendre conscience de chacun des pas de cette construction des connaissances. Il sera confronté aux conflits socio-affectifs mis à profit grâce à la métacognition. D'une situation problème à l'autre, il apprendra à développer différentes stratégies qui interviennent directement sur les facteurs de sa motivation intrinsèque, soit son système

de conception et de perception (selon la figure 1), surtout en ce qui concerne la tâche à réaliser.

Cela dit, pour une formation à visée autonomisante, cette perspective à long terme doit être prise en considération. La problématique générale est d'ordre pratique

et non théorique, car c'est une « gestion » à long terme qui trouve son compte dans ce cheminement. Devant la nécessité de changement de cap en éducation, il existe déjà plusieurs solutions proposées en terme de théories et de modèles pédagogiques, mais

ces propositions ne sont pas dirigées vers des applications pratiques d'ordre méthodologique et métacognitif permettant d'en profiter, le plus possible et en toute souplesse, vu l'hétérogénéité de la situation scolaire actuelle, surtout en termes du niveau des acquis des apprenants en salle de classe.

Autrement dit, des deux axes de préoccupations pédagogiques, l'action et la réflexion, les nouvelles avenues pédagogiques disponibles n'ont pas vraiment répondu

au premier, soient les moyens concrets d'action. De la théorie à la pratique, selon Grangeat (1997), la nouvelle logique régulatrice d'apprentissage et d'enseignement a maintenant besoin d'outils ou de dispositifs pédagogiques pour sa mise en oeuvre puisque « pour apprendre, il faut apprendre comment faire pour apprendre, qu'il ne suffit pas de faire et de savoir, mais qu'il faut savoir comment on fait pour savoir et comment on fait pour faire» (p. 19).

Ce besoin est d'autant plus éclairé par la révélation du profil des bons et mauvais scripteurs/lecteurs. Depuis 1977, des études comparées menées auprès de deux populations de scripteurs/lecteurs opposées, ceux qui échouent et ceux qui réussissent, tout comme des recherches effectuées sur les enfants doués et les différences entre novices et experts (Wong [1985]; Cullen [1985]; Bouffard-Bouchard & al. [1984], dans Grangeat, 1997) rendent compte que l'inefficacité des efforts des scripteurs/lecteurs en échec tient d'une déficience d'ordre plus métacognitif que cognitif (Doly [1997] dans Grangeat, 1997). Les jeunes veulent réussir mais sont démunis. « Ils ont des

connaissances et des compétences mais ne savent pas les utiliser ni les transférer.... Ils

ne savent pas ce qu'ils savent (Wong [1985], dans Grangeat, 1997) ». Cette conscience

de ce qu'on sait et de ce qu'on ne sait pas est d'ailleurs donnée par Rochex ([1994,1995], dans Grangeat, 1997) comme l'une des caractéristiques des enfants de milieux défavorisés qui réussissent. Outre la question des connaissances, tout comme

les mauvais gestionnaires de projet, les scripteurs/lecteurs en échec ne savent pas non plus mettre en oeuvre les processus de contrôle afin de guider leurs propres activités vers le but, de façon autonome et avec plus de chances de réussite. Savoir ce qu'on sait,

et ce qu'on ne sait pas, ainsi que savoir contrôler son propre processus d'apprentissage sont là les caractéristiques des scripteurs/lecteurs en réussite scolaire qui sont à la fois

« autonomes et transféreurs (Grangeat, 1997) ». Ce sont là deux aspects de la métacognition, concept qui sera traité plus loin. Ce concept est souvent repris par son fondateur, Flavell ([1985] dans Grangeat, 1997) telle « la cognition sur la cognition ». Yussen ([1985] dans Grangeat, 1997, p. 18) a été parmi les premiers à la définir par la suite comme : « une activité mentale pour laquelle les autres processus mentaux deviennent objet de réflexion ».

Dans cette perspective, les pratiques et techniques en gestion de projet offrent, selon nous, un cadre méthodologique et métacognitif dans lequel il sera permis aux scripteurs/lecteurs d'évoluer tout en apprenant à orchestrer les moyens mis à leur disposition, donc, développer leur autonomie quant aux choix à faire afin de réussir. Ce cadre méthodologique mentionné est possible grâce à la coexistence de deux

conceptions en management (ou gestion) de projet selon Hazebroucq & Badot (1996) :

l'approche « mécaniste » où prédominent les facteurs dits « hard » et l'approche

« postmoderne » où prédominent les facteurs dits « soft ». C'est ce que nous allons voir plus loin dans ce qu'appelle Raynal (2003) une « méthodologie de résolution de problèmes » où « la clairvoyance prévoit une place à accorder à la méthode et aux outils

de résolution de problème » (p. 230). Nous voyons ici un lien entre l'application de la résolution de problème tant en écriture (Hayes & Flower, 1980), et en lecture (Giasson,

1990), qu'en gestion. Comme la résolution de problème est reconnue par plusieurs auteurs comme une méthodologie en soi, elle favorise le développement des démarches intellectuelles afin de contrer la carence d'une trop grande importance accordée à l'acquisition des connaissances à l'école. Elle permet aussi une médiation entre les modes de représentations, de conceptions et de construction du monde de chacun des apprenants tel que proposée par Grangeat (1997) selon les principes de la « zone proximale de développement6 ».

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon