WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Archives photographiques au bénin : Problématique de la gestion d'un patrimoine documentaire menacé

( Télécharger le fichier original )
par Franck Komlan OGOU
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature / Université d'Abomey Calavi - Technicien supérieur de l'information documentaire 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
1.2.3.1 Origines et contenu des textes juridiques du Bénin

L'histoire nationale des textes de protection des biens culturels remonte à 1968.

En effet, le Bénin à l'instar des pays africains est resté pendant plusieurs années sous domination coloniale. Durant cette période, les lois étaient dictées par la métropole et les administrations sous contrôle colonial. Ainsi il a été créé pour l'Afrique francophone l'Institut Français d'Afrique Noire (IFAN) qui était l'administration centrale en charge de la gestion de la recherche scientifique et des biens culturels publics. La France usant de son pouvoir dominateur, exportait les biens culturels du Bénin alors Dahomey. Les biens culturels surtout des palais royaux constituaient des butins de guerre pour les troupes d'invasion.

Suite à la période coloniale, le Bénin ancienne République du Dahomey est devenu indépendant le 01er août 1960. Avec la mise en place des institutions de la République, la première loi en matière de protection des biens culturels a été prise par ordonnance N° 35/PR/MENJS du 01er juin 1968. Elle est restée la seule force juridique dans le domaine de la culture jusqu'en 2002 où un Avant-Projet de loi portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel en République du Bénin a été élaboré. L'ordonnance du 01er juin 1968 a déjà montré ses limites par rapport aux réalités du terrain et mérite d'être abrogée.

L'Avant-Projet étant encore en étude au niveau de la Cour Suprême, nous ne nous sommes pas permis d'étudier le contenu.

Seule l'ordonnance N°35/PR/MENJS du 01 juin 1968 fait office de loi relative à la protection des biens culturels en République du Bénin.

Cette ordonnance est structurée en quatre (4) chapitres dont :

- Classement des biens protégés

- Fouilles

- Exportation des objets classés

- Dispositions pénales.

Dans ce schéma, on voit clairement que les archives photographiques ne constituaient pas aux yeux du législateur un bien culturel à conserver. L'ordonnance a plutôt exposé les modalités de classement des biens culturels dans lesquelles ne se retrouvent pas les archives photographiques. En plus, elle a définit dans les articles 15, 16 et 18 les conditions d'opérer des fouilles sur le territoire national. L'exportation des objets classés est aussi une priorité de l'ordonnance. Enfin les dispositions pénales prévoient les sanctions en cas d'infraction a ces dispositions.

1.2.3.2 Forces et faiblesses

A l'issue de l'étude des lois de protection des biens culturels au Bénin, amer est le constat que nous avons fait selon lequel nous n'avons pas pu relever une seule vraie force qui garantit une protection des éléments de notre patrimoine. Pendant et après la colonisation, il n'est pas un secret pour quelqu'un d'affirmer que le trafic illicite des biens culturels prend une allure vertigineuse.

Tout le mérite a été d'avoir élaboré un texte juridique mais rien de consistant qui puisse régler les problèmes qui sont les nôtres actuellement. Paradoxalement, le Bénin est l'un des grands pays à forte potentialité culturelle, doit donc avoir un arsenal juridique correspondant.

Les problèmes que nous pouvons inscrire dans les faiblesses de l'ordonnance N°35/PR/MENJS du 01er juin 1968 se résument en ces points :

- Vétusté de la loi : elle remonte à 36 ans en arrière et, en aucun cas ne peut être adaptée aux réalités actuelles.

- Ambiguïté au niveau des biens à protéger. La loi a stipulé que ce sont les biens qui ont un intérêt du point de vue de l'histoire qui sont à protéger. Mais quels sont les biens qui ont un intérêt et qui est habilité à déclarer ce bien intéressant du point de vue de l'histoire ou de la préhistoire ?

- De même que l'exportation des biens culturels est interdite, l'importation des biens des autres pays doit être aussi interdite. Mais dans notre loi aucun passage ne le stipule. C'est à croire que le Bénin est autorisé à importer les biens d'autrui,

- Les dispositions pénales en cas d'infraction ne prévoient que le paiement d'amende. Cet état de chose n'est pas du genre à décourager les écumeurs. Il faut davantage des mesures beaucoup plus drastiques pour punir les fautifs.

Malgré toutes ces dispositions réglementaires prises au niveau des pays, des organisations régionales et internationales, il se développe un réseau de trafic des oeuvres d'art surtout des pays africains vers l'Amérique et l'Europe. Une esquisse de point sur le phénomène au Bénin est envisagée de même que l'étude des fondements juridiques des institutions dans la lutte contre le trafic.

1.3 Trafic illicite des biens culturels et dégradation des éléments du patrimoine

1.3.1 Archives photographiques et trafic de biens culturels

Les archives photographiques font partie des éléments du patrimoine, donc protégées aussi bien au niveau de l'UNESCO qu'au niveau des lois en vigueur au Bénin.

Avant de faire le point du trafic des archives photographiques, nous analyserons d'abord le cadre général de trafic des biens culturels.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery