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Protection et évolution des ddroits de l'enfant en Mauritanie

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par Soukeina Gaye
Université de Perpignan - Master 2/ DEA 2007
  

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DEUXIEME PARTIE :

PROTECTION DES DROITS DE L'ENFANT

Conscient de la vulnérabilité de l'enfant, l'état mauritanien en vue d'assurer une meilleure protection des enfants, a mis en place différentes mesures qui assure une meilleure intégration du jeune enfant dans la vie en société. C'est dans ce cadre que de nombreuses actions ont été mises en oeuvre pour le bien être de l'enfant notamment dans le domaine de l'éducation, de la survie , de la santé, mais aussi la mise en place d'une législation conforme aux normes internationales.

Plusieurs mesures de protection des droits de l'enfant ont été mises en place et différents textes révisés, l'exemple le plus frappant c'est la révision du code de travail conformément aux dispositions de l'OIT.

Cette volonté de l `Etat se traduit d'une part, par la mise en place de certaines mesures spéciales de protection et d'autre part différentes politiques de développement relatives à l'enfant (chapitre 1), mais aussi par l'apparition des mesures législatives et l'Etat met en place des institutions chargées de l'application des textes (chapitre 2).

Chapitre 1 : Mesures protectrices des Droits de l'Enfant

L'accent va être mis sur les mesures pénales, car la protection pénale de l'enfant a beaucoup évolué depuis la fin des années 90. Comme on l'a vu il n'y avait pas de système juridique distinct, le mineur et l'adulte avaient le même statut. Des reformes ont été entreprises pour l'amélioration du système. On peut donc se permettre d'étudier la place de l'enfant dans le droit pénal mauritanien (section) et les politiques de développements relatifs à l'enfant (section 2).

Section 1 : La Place de l'Enfant dans le Droit Pénal

Dans le passé, la législation pénale ne faisait qu'accessoirement la différence entre les adultes et les mineurs. Elle assimilait les uns aux autres au niveau de la procédure et des lieux de détention. La tendance a certes changé avec d'une part le nouveau statut du jeune délinquant (paragraphe 1) car la question se pose à savoir s'il est victime ou coupable, et d'autre part par la mise en place d'une justice pour mineur (paragraphe 2), mais l'incohérence et l'inefficacité de l'ancien système persiste (paragraphe 3).

Paragraphe 1 Administration d'une justice pour mineur

Les conséquences négatives du système passé étaient si graves que le gouvernement a engagé des reformes nécessaires pour mettre fin à l'accumulation des erreurs du passé. Il s'est engagé alors dans une reforme des institutions d'incarcération

Car comme on a pu le constaté l'enfant vivait dans les mêmes conditions de détention que les adultes. On appliquait les mêmes peines aux adultes qu'aux enfants et ils faisaient face à des conditions de vie insoutenables, ils étaient donc confrontés à toutes les formes de misère.

Mais la prise de conscience de l'Etat sur les dangers que pouvaient représenté l'incarcération des enfants avec les adultes, avait amené l'Etat à instauré un nouveau système carcérale relatives aux enfants.

Depuis le début des années 1990, des espaces exclusifs réservés aux mineurs ont été créés, en premier lieu à Nouakchott, où un centre de rééducation des enfants en conflit avec la loi, consacrant le principe de séparation des mineurs et des adultes en milieu carcéral, a été mis en place. A Nouadhibou, une mission interministérielle réalisée en 2001, qui a mis en évidence les conditions difficiles de détention des mineurs, a conduit à la réhabilitation de la prison, avec une aile réservée pour les mineurs et les femmes.

D'après l'enquête menée dans ce centre de rééducation, les enfants vivent dans de meilleures conditions de vie, de survie, d'hygiènes et de survie médicales.

Le gouvernement s'attache de renforcer les activités menées au niveau des centres de détention plus exactement leur rééducation. Plusieurs assistants sociaux sont impliqués dans l'encadrement et la formation des enfants détenus qui malgré leur incarcération gardent des relations permanentes avec leurs familles. Le centre de rééducation (BEYLA) dispose avec l'aide de certains ONG de structures permettant aux enfants d'avoir une bonne formation aussi bien en informatique que dans d'autres domaines.

Toutefois il existe plusieurs insuffisances, car le nombre de maisons d'arrêt pour mineur reste limité par apport aux besoins. Cette situation a des conséquences multiples et fâcheuses résultant des ressources limitées dont dispose le ministère de la justice.

Paragraphe 2 : Le Statut du jeune Délinquant

Le statut du jeune délinquant a largement changé du moins théoriquement avec l'entrée en vigueur du code de procédure pénal des mineurs. Dans les dispositions générales de ce code le principe de la responsabilité de l'enfant est relativement atténué, l'article 2 dispose que l'enfant âgé de moins de sept ans est présumé irréfragablement n'avoir pas la capacité d'enfreindre la loi pénale, cette présomption devient réfragable pour les enfants âgés de sept ans révolus.

La question se pose de savoir quel est le statut du mineur délinquant, il est important de voir s'il est auteur ou victime des infractions ? D'une part nous avons un système, dans lequel le mineur délinquant est au centre d'un système qui le considère comme une victime (de sa famille, du milieu social, de la conjoncture économique) et où l'intervention de la justice, de type paternaliste, cherche des réponses sous forme de soins. D'autre part un système où le jeune délinquant est considéré comme plus ou moins responsable, doté de libre arbitre et où il doit répondre de ses actes, même si la réponse peut être édulcorée en raison de son âge et de sa plus faible conscience de la portée de ses actes ; les réponses s'appuient donc sur la punition, essentiellement sur la mise à l'écart.

Il est utile de se poser la question suivante: l'apparition des droits de l'enfant dans le domaine pénal a-t-elle amélioré le statut des enfants, respectivement amené les gouvernements à rendre des décisions nouvelles à leur endroit et à prévoir des modèles plus respectueux de ce statut? Ou au contraire, a-t-elle provoqué un durcissement des positions et des réponses sociales car plus de droits signifient aussi plus d'obligations?

On peut répondre tout d'abord que le nouveau statut de l'enfant a certainement amené de nombreux Etats à vérifier la position de l'enfant dans les procédures pénales ouvertes à leur égard et à conférer plus de droits formels en cette matière: présomption d'innocence, droit d'être assisté d'un avocat, respect des règles strictes en matière de détention préventive, droit de recourir à tous les stades de la procédure, droit de voir sa situation évaluer périodiquement, etc.... Sur ce point-là, on peut imaginer qu'il y a eu une avancée certaine.

Par contre, sur le droit de fond, on peut douter que le mouvement soit à une amélioration sensible de la situation des enfants. On a plutôt l'impression d'assister à un discours qui dirait plus de droit égal plus de responsabilités égal plus de punition. Vous voulez des droits, chers enfants? D'accord, mais assumez vos responsabilités. Vous cassez, vous volez, vous blessez; d'accord. Et bien payez maintenant. Alors que l'on aurait pu assister à une évolution vers un statut de meilleure émancipation et vers une nouvelle position de participation des mineurs, on assiste plutôt à un retour du bâton. On est dans une symétrie droits égal obligations, qui justifie cette évolution, contestable à mes yeux.

Le retour du droit qui pourrait être compris comme la réponse aux défauts du modèle de protection comporte donc des dangers sérieux et ne devrait pas nous leurrer. Plus de droits ou de meilleurs droits ou une nouvelle position de l'enfant en conflit avec la loi consistent à lui donner la parole, à l'entendre et à lui offrir la possibilité de participer à la décision prise à son égard. Elle ne consiste pas à lui donner raison envers et contre tout, mais elle ne devrait surtout pas se limiter à lui dire qu'il a simplement plus de garanties formelles, mais que le prix à payer est qu'il sera plus sanctionné. On aboutit alors à un net durcissement de la justice pénale envers les mineurs, Durcissement d'autant plus dangereux qu'il est légitimé par l'octroi de ces garanties formelles.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery