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La RDC et le processus d'intégration des pays des Grands Lacs comme voie de sortie de la crise sécuritaire régionale

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par Eric Ntumba Bukasa
ENA (France) - Mastère en Administration Publique 2008
  

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Chapitre IV : La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs

IV. 1 L'action internationale en faveur du rétablissement de la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs.

La communauté internationale et la première guerre du Congo

La communauté internationale, et la communauté africaine en particulier, s'est intéressé de manière ponctuelle et ciblée à la situation de la région des Grands Lacs, dès l'émergence des premiers conflits armés en RDC visant la prise du pouvoir à Kinshasa. De 1996 à 1997, elle a accordé un soutien peu déguisé à l'AFDL et à ses alliés pour la conquête du Zaïre.

L'action de la communauté internationale pendant cette période consiste principalement à garantir un atterrissage en douceur sur Kinshasa en limitant au minimum les pertes en vies humaines dans cette capitale surpeuplée. L'action diplomatique africaine, pilotée par l'Afrique du Sud de Nelson Mandela, tente en vain de trouver une sortie honorable à l'ancien dictateur Mobutu et fait face à son obstination. Le 17 mai 1997, c'est avec la bénédiction et un certain accompagnement de la communauté internationale que Laurent Kabila et ses alliés entrent dans Kinshasa sonnant le glas de la plus vieille dictature d'Afrique noire.

L'attitude de la communauté internationale face à cette première guerre du Congo, qu'elle juge comme étant « du bon coté de l'histoire » se base sur des espérances dans les changements que le dénouement heureux de cette guerre laisse présager, notamment l'espoir d'un renouvellement des élites et du règlement définitif des crises politiques congolaise, rwandaise et burundaise65(*). Dans cet élan presque euphorique d'un Congo enfin libéré d'une dictature trentenaire, la communauté internationale va volontairement occulter « certaines trajectoires du déroulement des campagnes militaires, les motivations économiques des bailleurs de fond et les massacres peu médiatisés» qui ont pourtant marqué le cours de la progression de l'AFDL et de ses alliés. En effet, personne ne s'émoi du sort réservé au million de réfugiés hutus dispersés dans des camps à l'intérieur de la RDC que les troupes de l'AFDL et de ses parrains (principalement le Rwanda) démantèlent de manière brutale voire inhumaine. Le nombre de réfugiés hutus disparus pendant cette première guerre du Congo oscille entre 500 000 et 200 000 sans faire l'unanimité, et sans que la communauté internationale ne réagisse fermement. Même le Haut Commissariat aux Réfugiés adopte une attitude ambiguë, revoyant sans cesse à la baisse nombre probable de disparus hutus.

Colette Braeckman66(*) s'interroge sur ce point: «avancer que 500 000 hutus auraient étaient tués au Zaïre, n'était ce pas enfin résoudre l'équation du double génocide, qui permettait de renvoyer les deux parties dos à dos, de faire enfin l'impasse sur les coupables et les complices ? ».

C Thibon67(*) analyse cette posture de la communauté internationale comme morale. Une posture « ressourcée dans le panafricanisme et embellie sous couvert d'une idéologie de la renaissance africaine » qui considère « les dérives génocidaires-connues mais tues-...comme le prix à payer ou comme le retournement inévitable du génocide rwandais à défaut de gestion judiciaire ; tant et si bien que la violence et les appétits des agents économiques apparaissent comme une étape indispensable et féconde, quasi libérale dans une recomposition économique et géopolitique ».

Cette attitude ancrée dans le « laisser-faire » et le « laisser-taire » mettra plus tard la communauté internationale en difficulté et entamera durablement sa crédibilité, l'assimilant aux intérêts aveugles de certains agents économiques qui contribueront activement à soutenir l'instabilité de la région dans une sorte de « chaos organisé ».

* 65 Cf. C Thibon op. cit.

* 66 Colette B. « l'enjeu congolais » op. cit.

* 67 C Thibon op. cit.

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