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Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo

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par Franck MBEMBA MALEMBE
Université Chrétienne Cardinal Malula (ex. ISPL) - Licencié en gestion et commerce international 2008
  

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II.3. L'EMPLOI ET LE CHOMAGE13(*)

La République démocratique du Congo est en pleine phase de reconstruction de son économie, laquelle passe par la restauration de grands équilibres économiques sur différents marchés, équilibres rompus depuis plusieurs années. Le rétablissement des équilibres macroéconomiques s'avère être le seul cadre susceptible de permettre à ce pays que d'aucuns qualifient de «Scandale géologique» de faire face courageusement au défi de réduction de la pauvreté. La RDC se situe, en effet, parmi les pays considérés comme les plus pauvres au monde. Les principaux indicateurs généralement utilisés pour mesurer le niveau de performance des pays dans divers domaines (économie, santé, éducation, alimentation, infrastructures, etc.) classent le Congo-démocratique parmi les pays les plus pauvres (167ème sur 175 pays).

Fracture sociale

En 2003, selon le rapport publié par le Programme des Nations Unies pour le développement, Pnud, 26% seulement de la population congolaise a accès aux points d'eau aménagés, le taux de mortalité infantile se situe à 129 pour 1000 naissances, le taux d'alphabétisation des jeunes adultes âgés de 15 à 24 ans est de 69,9%, l'espérance de vie à la naissance est tombée à 40,6 ans tandis que 32% de Congolais souffrent de malnutrition. La valeur de l'indicateur du développement humain durable (Ihd) pour la RDC s'établit à 0,363 correspondants ainsi à un état de pauvreté assez avancé.

Parmi les raisons généralement évoquées pour expliquer l'enlisement de la situation sociale de la Rd Congo figure le manque d'emploi stable, sur fond d'un chômage de longue durée pour la grande majorité de la population. Les statistiques disponibles en la matière font état de plus de 90% de la population active qui se situe en dehors, ou plutôt exclu du marché de travail depuis plus de dix ans.

Le marché du travail s'est fortement rétréci à la suite des pillages, guerres,... de la récession qui a frappé l'économie nationale pendant des décennies. En réponse à cette fracture sociale, l'Etat congolais a axé ses actions sur la relance économique, considérant l'emploi comme un sous produit de la croissance économique. En d'autres termes, il suffit de relancer l'économie congolaise pour que la fameuse « main invisible d'Adam Smith » s'occupe du reste, c'est-à-dire à l'occurrence qu'elle fasse se rencontrer les ménages, offreurs de l'emploi et les entreprises qui demandent l'emploi. Beaucoup d'adeptes de cette vieille école continuent encore à attendre, comme la manne qui tomba du ciel, que la croissance à deux chiffres sera en mesure de faire l'affaire ! Reste que la reprise économique de la RDC amorcée depuis 2001 ne donne de signes qui pourraient encourager cette attente.

Tentatives

Ce qui explique les initiatives prises par-ci par-là pour tenter de faire face au problème de chômage. L'une de ces initiatives a débouché sur la création en juillet 2002, sous la tutelle du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale de l'Office national de l'Emploi, en sigle « O.n.em » dont la devise est « Ensemble, chassons le chômage et la pauvreté ».

La mission générale de cette structure est de promouvoir l'emploi décent et de réaliser en collaboration avec les organismes publics et privés une bonne planification, organisation et gestion du marché national de l'emploi. Ses activités s'articulent autour de trois axes, à savoir :

1. l'intermédiation, qui consiste à opérer le rapprochement entre les demandeurs d'emplois, les opérateurs économiques et socioculturels ;

2. la formation qualifiante et sur le tas ;

3. l'appui à l'auto-emploi et à la micro-entreprise.

L'un des avantages de la mise en place de l'Office national de l'emploi est de prendre en compte le caractère imparfait de l'information et donc de l'incertitude qui résulte de la connaissance des emplois et des salaires. Le travail de recherche sur les emplois disponibles effectué par l'Office permet ainsi d'amoindrir le coût lié à l'absence de l'information.

D'autres initiatives, ou plutôt propositions d'actions dans le domaine de la réduction du chômage sont à rechercher dans le Document des Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté (Dsrp) de la RDC qui révèle par exemple les effets de stabilisation macroéconomique sur la pauvreté, seront appréciés sur le plan quantitatif entre autres par le revenu des emplois créés en faveur des pauvres. Il table pour ce faire sur deux types d'investissements: l'un à réaliser par les pouvoirs publics (budget de l'Etat) et l'autre par les entreprises privées pour créer les emplois et distribuer les revenus particulièrement aux pauvres.

Au nombre de ces propositions d'actif figure également le programme de création d'emploi mis en place depuis novembre 2002, toujours sur la houlette du ministère du Travail et de la Prévoyance sociale, en collaboration avec le Bureau de l'Oit à Kinshasa. Ce programme vise à terme de définir une politique nationale de l'emploi, à assurer un plein emploi sur l'ensemble du territoire, à accroître les investissements porteurs et à accroître l'efficacité des investissements pour créer des emplois et distribuer des revenus.

Dans l'une ou l'autre stratégie mise ou à mettre en place pour résoudre l'épineux problème du chômage de masse en RDC, l'élément pivot doit être l'analyse du marché du travail, ainsi que de sa dynamique dans ce pays c'est-à-dire son évolution dans le temps. Ce n'est que finalement cette analyse minutieuse et pertinente qui pourra donner à l'autorité les éléments-clés sur lesquels elle peut espérer enfin concevoir et mettre en place une réelle politique de promotion de l'emploi digne de ce grand pays.

En effet, autant d'efforts ainsi que de moyens financiers ont été conjugués pour arriver à déterminer la nature ou le profil de la pauvreté en RDC, desquels dépendront des politiques à mettre en oeuvre pour en sortir, autant nous semble t-il important que d'autres efforts prennent le relais en vue de déterminer dans le secteur spécifique du travail, la nature du déséquilibre qui y a pris corps depuis des années, ses causes et éventuellement les moyens d'en sortir.

Cette connaissance doit, par principe, précéder pour éclairer les différentes actions à mener si l'on veut véritablement et durablement résorber ce chômage de masse et si l'action exercée sur lui peut être considérée, à terme, comme susceptible de déclencher des externalités positives sur les autres causes de la pauvreté en République démocratique du Congo.

Le taux élevé de chômage en RD Congo est un problème qui remonte à plusieurs années. On retrouve dans cette catégorie des individus qui ont mis plus de dix ans sans un emploi stable, rémunérateur, voire sans avoir travaillé du tout. Au bout de temps, la plupart de ces individus ont perdu toute motivation de recherche de l'emploi, leur aptitude à pouvoir travailler.

A titre illustratif, ceux qui sont sortis des universités et instituts d'enseignement supérieur auront finalement perdu toute leur science et technicité. Laissés à eux-mêmes, non seulement ils ne cherchent plus d'emploi, mais surtout ils n'ont aucune chance d'en trouver un.

Le seuil, refuge reste le travail dans le secteur informel qui se caractérise par la précarité de l'emploi et l'inexistence de quelques mesures que ce soit de sécurité sociale sur laquelle compter pendant la vieillesse. Au point où on en est, le taux élevé de chômage tient en grande partie de l'existence à cette catégorie d'individus qui ont pour ainsi dire, perdu la main.

Tension salariale

Une bonne politique d'emploi en RDC et qui vise à lutter conjointement contre la pauvreté, doit nécessairement redoubler d'ingéniosité pour mettre en place un cadre incitatif qui permet aux entreprises d'intégrer dans leur profil d'offre d'emploi les caractérisés spécifiques à ces outsiders d'autre part, les pouvoirs publics doivent concevoir des programmes d'investissement qui génèrent les emplois de masse, tels que le canotage manuel. Ce dernier comporte un double avantage. Procurer du travail à une fraction importante de la population (emploi moins exigeant en termes de connaissances scientifiques) et du travail de longue durée.

Ce dernier avantage ne se retrouve pas par exemple dans le programme actuel de réhabilitation des infrastructures de base. Ceci passe par la création des synergies entre les agences de création d'emploi et l'organe de l'Etat qui a en charge la promotion des investissements.

Pour voir dans quelle mesure des avantages spécifiques peuvent être accordés aux investisseurs qui choisissent d'orienter leurs activités dans le secteur à fort potentiel de création d'emploi tel que le secteur agricole. Une bonne politique de l'emploi comporte aussi comme axe stratégique une bonne politique salariale, la lutter contre la pauvreté de masse passant aussi par la réduction des inégalités sociales. Les pouvoirs publics doivent veiller au respect de la tension salariale de 1 à 10 qui est considérée comme la norme sur le plan international.

* 13 Assistant Paul Luwansangu/UNIKIN: situation d'emploi et chomage en RDC, in le Potentiel

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