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Le marché financier de l'UEMOA et le financement des entreprises burkinabe

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par Ezéchiel Josias DJIGUEMDE
Université libre du Burkina - Maitrise 2007
  

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SECTION 2 : LE RECOURS AU MARCHE FINANCIER

Le Marché Financier, nous en avons évoqué dans la première partie ; mais pour le comprendre, il importe de distinguer ses deux compartiments.

Le marché des émissions de titres, appelé marché primaire, qui assure la rencontre des demandes de fonds et des offres de ceux qui souhaitent investir en bourse leurs ressources. C'est ce marché primaire qui contribue au financement de l'économie. Quant au marché secondaire, il concerne l'échange de titres déjà émis. C'est sur ce marché que varient les cours des valeurs mobilières.

Ces marchés sont indissociables car l'épargnant qui investit en acquérant de nouveaux titres doit avoir la possibilité de s'en défaire à des conditions satisfaisantes ; de même, le cours des nouvelles émissions ne peut guère s'écarter du niveau des cours du marché secondaire.

Dans cette section nous nous intéresserons à l'évolution du Marché Financier de l'UEMOA à travers ses deux (02) compartiments (le marché primaire et le marché secondaire) ainsi qu'aux entreprises burkinabé ayant mobilisés des fonds sur ce Marché Financier.

1. Analyse du Marché Financier Régional

1.1 Le marché primaire

Au cours de l'année 2005, le Marché Financier primaire de l'UEMOA a enregistré un nombre record d'opérations, avec 18 dossiers visés ou enregistrés par le Conseil Régional, contre 14 en 2004. Ainsi, les fonds levés ont considérablement progressé, pour atteindre un volume de près de 220 milliards de francs CFA, contre 107 milliards de francs CFA en 2004. Sur la période 1998 à 2005, le Conseil Régional a autorisé au total 148 opérations financières Ces opérations ont permis de mobiliser plus de 844 milliards de FCFA répartis comme l'indique le tableau suivant.

Tableau 4: Evolution du marché primaire de1998 à2005 (en millions de FCFA)

Nature des opérations

97

98

99

00

01

02

03

04

05

TOTAL

Emprunt Obligataire Privé

 

2 000

19 150

7 000

32 735

35 500

8 000

30 500

24 800

159 685

Emprunt Obligataire Public

 

57 120

61 293

8 505

34 952

76 870

99 403

65 000

194 895

598 038

Offre Publique d'Achat

 

 

 

1 753

 

 

 

 

 

1 753

Offre Publique de Retrait

 

 

 

 

53

 

 

 

 

53

Offre Publique de Vente

34 437

1 109

8 845

2 386

11 819

4 639

645

11 800

 

75 680

Offre Publique d'Echange

 

 

 

 

7 125

 

 

 

 

7 125

Placement Etranger

 

 

252

496

97

877

365

 

433

2 520

Placement Privé d'Actions

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TOTAL

34 437

60 229

89 540

20 140

86 781

117 886

108 413

107 300

220 128

844 854

Sources : A partir des statistiques du CREPMF (www.crepmf.org)

1.2 Le marché secondaire

S'agissant du marché secondaire, il se caractérise par une capitalisation boursière, qui se situait en décembre 1998 à 1 018, 9 milliards FCFA. Après une légère amélioration de 5,5 % en 1999, elle a reculé en 2000 à 948,3 milliards FCFA avant d'amorcer une reprise à partir de 2001 pour atteindre les 976 milliards FCFA en décembre 2002. Avec l'inscription à la cote de nouvelles sociétés, notamment sur le marché obligataire, la capitalisation boursière au 31 décembre 2003 s'est établie à 1 108 milliards FCFA. Le volume des transactions réalisées sur le marché boursier n'a cessé de chuter depuis 1999 passant de plus de 4 millions de titres transigés à environ un million en 2003. L'année 2004 a été clôturée avec une capitalisation boursière de 1 284 milliards de FCFA soit un accroissement de 15,8% par rapport à 2003. Le marché des actions affiche une capitalisation en croissance de 17,1% à 1 005 milliards de FCFA contre 858 milliards de FCFA en 2003. Cette évolution à la hausse s'observe également au niveau du marché obligataire dont la capitalisation passe de 250 milliards de FCFA en 2003 à 278,5 milliards de FCFA en 2004, soit une progression de 11,2%. L'évolution des indicateurs du Marché, au titre de l'année 2005, confirme la tendance en hausse enregistrée depuis fin 2004. En effet, à l'instar de la plupart des bourses dans le monde, l'année 2005 a été caractérisée pour la Bourse Régionale, par l'évolution positive de la capitalisation boursière de 1.623 milliards de francs CFA, en accroissement de 26.4% par rapport à la capitalisation boursière au 31 décembre 2004. Avec 2549 milliards de FCFA en 2006, la capitalisation a progressé de 51.52% par rapport à fin 2005.

Pour ce qui est des indices boursiers de la BRVM (le "BRVM 10" et le "BRVM Composite"), elles ont évoluées de manière instable mais avec une tendance à la baisse. En effet, ils s'affichaient en 1998 respectivement à 94,61 et 98,05 points mais se sont repliés en fin 2002 respectivement à 82,36 et 74,34 points puis ont amorcé une légère reprise pour s'établir en fin 2003 à 88,26 et 76,53 points. Les deux indices du Marché affichent en 2004 une bonne santé, le « BRVM 10 » termine l'année en enregistrant une progression de 16,36% à 102,7 points, un niveau qu'il n'avait plus jamais atteint depuis l'euphorie du lancement du Marché Régional où il avait dépassé la barre des 110 points. « Le BRVM composite » se redresse également, pour se hisser à un niveau plus modeste de 87,6 points contre 76,53 l'année précédente, soit une progression de 14,46%. Par rapport à fin 2004, les indices BRVM 10 et BRVM Composite ont clôturée l'année 2005 en forte progression, à 149.87 et 112.68, soit une performance de 45,93% et 28,62% respectivement. Comparées à leur niveau de 2003, les deux indices s'inscrivent dans une progression de 69,81% et 47,24%. Le tableau 5 traduit l'évolution des indicateurs du marché secondaire.

Tableau 5 : Evolution du marché secondaire de 1998 à 2005 (en millions de FCFA)

Désignation

98

99

00

01

02

03

04

05

Volume des transactions

489 163

4 819 593

1 519 193

912 193

1 015 152

1 118 903

3 025 032

1 330 416

Valeur des transactions (*)

10,6

53,6

36,9

12,6

12,3

14,4

37,2

20,6

Capitalisation boursière (*)

1 018,90

1 073,30

948,3

976

1 010,50

1 108,30

1 283,50

1 623,40

Marché des actions (*)

1 018,90

990,1

828,1

857,9

852,4

858,1

1 005,00

1 297,10

Marché des obligations (*)

 

83,2

120,2

118,1

158,1

250,2

278,5

326,3

Indices Boursiers

 

 

 

 

 

 

 

 

BRVM 10

94,61

97,08

77,27

84,11

82,36

88,26

102,7

149,9

BRVM composite

98,05

91,31

74,76

77,46

74,34

76,53

87,61

112,7

Nombre de sociétés cotées

35

39

41

38

38

39

39

39

Nombre de lignes obligataires

13

21

17

17

19

19

16

18

(*) Milliards de FCFA Source : à partir des statistiques du CREPMF

Les performances contrastées des activités du Marché Financier Régional s'expliquent d'une part, par des difficultés liées à l'environnement externe et d'autre part, par des difficultés tenant aux conditions internes de fonctionnement du Marché lui-même. Nous reviendrons plus en détail sur ces difficultés dans le prochain chapitre.

2. Bilan du financement des entreprises burkinabé par le Marché Financier Régional

Lorsque nous présentions dans la première partie les produits financiers offerts par le Marché Financier Régional, nous citions les actions, les obligations et les droits. Notre objectif dans cette sous section est de savoir si les entreprises burkinabé ont recours à ces produits financiers notamment pour ce qui est des actions et des obligations.

2.1 Le marché des actions

Le tableau ci-dessous nous informe du nombre d'entreprises par pays qui sont inscrites à la cote des actions depuis 1998.

Tableau 6 : Evolution du nombre d'entreprises de chaque pays de l'UEMOA sur la cote des actions depuis 1998.

Pays

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Benin

 

 

1

1

1

1

1

 

1

Burkina Faso

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cote d'Ivoire

35

37

39

36

36

36

36

36

36

Guinée Bissau

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mali

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Niger

 

 

 

 

 

1

1

 

1

Sénégal

1

1

1

1

1

1

1

 

1

Togo

 

 

 

 

 

 

 

 

1

Total

36

38

41

38

38

39

39

36

40

Sources : BOC (1998-2006) de la BRVM.

On remarque dans ce tableau une forte représentation des entreprises ivoiriennes sur le marché des actions,  représentant en moyenne 90% des entreprises admises comme le montre le graphique suivant.

Graphique 5 : Représentation du nombre d'entreprise de chaque pays de l'UEMOA sur le marché des actions de la BRVM.

Sources : BOC (1998-2006) de la BRVM.

Comme on peut le constater, aucune entreprise du Burkina Faso n'est inscrite sur la cote des actions. Qu'en est-il du marché obligataire ?

2.2 Le marché obligataire par appel public à l'épargne

Toute entreprise ayant besoin de capitaux pour financer son développement peut, si elle remplit certaines conditions, vendre des titres (actions ou obligations) au public, c'est-à-dire à des investisseurs ou épargnants qui cherchent à faire fructifier leur épargne. On dit alors de l'entreprise qu'elle fait un appel public à l'épargne. Les titres ainsi vendus aux épargnants, sont admis à la cote de la Bourse Régionale, où ils sont librement négociés lors des séances de cotation.

Depuis la création du Marché Financier de l'UEMOA, jusqu'en fin 2006, en dehors du Trésor Public du Burkina Faso, seulement quatre (04) entreprises burkinabé ont eu recours au Marché Financier à travers un appel public à l'épargne et trois (03) par l'émission d'un emprunt privé. Il s'agit de la BRAKINA, de l'ONATEL de CELTEL-BURKINA, de TELECEL-FASO, de la BOA Burkina et de la SOFITEX.

· La Brasserie du Burkina (BRAKINA): La BRAKINA est une filiale du groupe Castel. Les filiales du groupe Castel de la zone UEMOA ont lancé en 1999 un emprunt obligataire s'élevant à 17 milliards de FCFA ; la part qui revenait à la BRAKINA se chiffrait à 500 millions de FCFA.

· L'Office Nationale des Télécommunications du Burkina (ONATEL) : En mobilisant avec succès en 2001 sur le Marché Financier de l'UEMOA neuf virgule cinq (9,5) milliards de FCFA par emprunt privé, pour l'extension de son réseau cellulaire et la construction de la fibre optique, l'ONATEL est revenu avec d'autres ambitions, plus grandes. Avec la collaboration de la Société Burkinabé d'Intermédiation Financière (SBIF), l'ONATEL a réussi la collecte d'un emprunt obligataire en 2005 d'un montant de 16 milliards sur le Marché Financier Régional de l'UEMOA, ce montant l'a permis de financer l'extension de ses réseaux de téléphonie fixe et mobile et d'accroître ses offres de services.

· CELTEL-BURKINA : CELTEL-BURKINA, premier opérateur de téléphonie mobile au Burkina Faso a levé trois (03) milliards de francs CFA à travers un emprunt obligataire public. Les Fonds ainsi levés ont été utilisés pour étendre le réseau et lancer de nouveaux services. L'émission a été arrangée par la Société Burkinabé d'Intermédiation Financière (SBIF). Aujourd'hui, la compagnie de téléphonie mobile CELTEL BURKINA a réalisé une progression en passant de 299 000 abonnés début 2006 à 518 000 fin janvier 2007 contre près de 70 000 abonnés en 2003 (année d'émission du premier emprunt); CELTEL Burkina (43 % de part de marché) maintient son statut de leader. En 2007, CELTEL BURKINA a procédé au lancement de son second emprunt obligataire par appel public à l'épargne sur le MFR. Cet emprunt, dénommé « Celtel Burkina 6,35% 2007-2013 », d'un montant global de treize (13) milliards FCFA, vise à poursuivre le développement et l'extension du réseau de la société, à moderniser et à diversifier son offre de services ; l'émission a été arrangée conjointement par la SBIF et la Compagnie de Gestion Financière de Bourse (CGF Bourse) qui est une SGI basée au Sénégal.

· TELECEL-FASO : TELECEL-FASO, opérateur de téléphonie mobile au Burkina a levé quatre milliards de francs CFA à travers un emprunt obligataire privé. L'émission a été arrangée par la SGI Atlantique Finance.

· BOA-BURKINA FASO : Bank of Africa (BOA) Burkina Faso a réalisé avec succès un emprunt obligataire sur le Marché Financier de l'UEMOA en fin 2006. Pour permettre à tous ceux qui veulent acheter à nouveau ou vendre les titres acquis lors de cette opération, la BOA a demandé et obtenu la cotation desdits titres sur la BRVM. Cette opération boursière a été lancée le 1er octobre 2007 à Ouagadougou. L'emprunt obligataire qui a été arrangé par la SGI ActiBourse, a mobilisé deux (02) milliards FCFA, fractionnés en titres de 10 000 FCFA soit 200 000 titres. C'est l'ensemble de ces titres qui sont aujourd'hui susceptibles d'être mis sur le marché boursier jusqu'en 2011. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'entrée en bourse des titres de l'emprunt BOA a été un succès puisqu'en quelques minutes, plus de 2 135 titres ont été échangés à 100%.

· SOFITEX : La Société des Fibres Textiles du Burkina dans le cadre de ses projets d'investissements, a levé quinze milliards cinq cent millions (15.500.000.000) de FCFA sur le Marché Financier de l'UEMOA à travers un emprunt obligataire privé. L'émission a été arrangée par la SBIF.

On peut d'ores et déjà remarquer que quatre (04) des entreprises mentionnées ci-dessus à savoir la BRAKINA, CELTEL, TELECEL FASO et la BOA sont étrangères et appartiennent à des groupes, exception faite de l'ONATEL qui avant 2007 n'était pas encore privatisé. Ce constat nous permet d'affirmer, qu'au Burkina Faso, parmi les grandes entreprises, si elles n'appartiennent pas à l'Etat, elles sont pour la plupart des filiales de groupes étrangers.

L'on constate aussi que trois (03) des entreprises burkinabé ayant mobilisé des fonds sur le Marché Financier sont des sociétés de télécommunications; en effet, c'est un secteur en pleine croissance.

Enfin nous remarquons la présence de la SBIF dans l'émission de plusieurs emprunts obligataires publics et privés, ce qui traduit le quasi monopole de cette société, seule SGI qui exerce au Burkina Faso.

En somme, depuis le démarrage des activités du Marché Financier Régional jusqu'en fin 2006, seulement six (06) entreprises burkinabé ont pu mobiliser des fonds sur le MFR comme le récapitule le tableau ci-dessous.

Tableau 7 : Emissions obligataires des entreprises burkinabé sur le Marché Financier de 1998 à 2006.

Ligne obligataire

Année d'émission

Type d'emprunt

Taux de l'emprunt

Durée

Montant (en millions de francs)

BRAKINA

1998

APE

7,45%

5 ans

500

ONATEL

2001

Emprunt privé

7,80%

5 ans

9500

CELTEL

2003

APE

7,50%

6 ans

3000

TELECEL

2004

Emprunt privé

7,25%

5 ans

4000

ONATEL

2005

APE

6,65%

6 ans

16000

BOA-Burkina

2006

APE

5,90%

5 ans

2000

SOFITEX

2006

Emprunt privé

6,65%

7 ans

15500

TOTAL

 

 

 

 

50500

Sources : A partir des statistiques du CREPMF (http://www.crepmf.org/autorisations/visa.asp)

Le tableau ci-dessus montre que l'on peut lever d'importants capitaux sur le Marché Financier avec un délai de remboursement qui s'inscrit dans le long terme, et fixer librement soi même les taux d'intérêts tout en tenant compte des réalités du Marché.

Ainsi sur un total de plus de 844 milliards de FCFA mobilisés par le Marché Financier de 1998 à 2006 la part des entreprises burkinabé se chiffre à cinquante milliards cinq cent millions (50.500.000.000) de FCFA soit moins de 6% des fonds qui ont été mobilisés sur ledit Marché.

Il est ressorti dans ce chapitre que bon nombre d'entreprises burkinabé attachent une grande importance aux sources traditionnelles de financement parmi lesquelles l'autofinancement et le financement bancaire, occupent une place de choix. Même si certaines entreprises font recours au Marché Financier de l'UEMOA, on constate leurs absences sur le marché des actions. Sur le marché obligataire, elles sont peu nombreuses celles qui y vont.

Quels sont les facteurs qui entravent l'accès des entreprises burkinabé au MFR? Quelles actions peuvent être menées pour insuffler une culture boursière au sein des entreprises du Burkina Faso ? C'est à ces questions que nous répondrons dans le chapitre suivant.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld