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Rendement de l'éducation sur le marché du travail au Cameroun

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par Serge FOTSO SIMO
ISSEA-Yaoundé - Ingénieur Statistique 2008
  

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1.1.2 RENDEMENT DE L'ÉDUCATION : FORMULATIONS

En général, les estimations du rendement de la scolarisation que l'on trouve dans les ouvrages (tant celles fondées sur les moindres carrés ordinaires [MCO] que celles fondées sur la variable instrumentale [VI]) ne coïncident pas avec le taux de rendement interne. Ces estimations représentent un taux de rendement brut d'une année supplémentaire d'études, car ne tenant pas compte des coûts directs (comme les frais de scolarité) et des coûts indirects (coûts d'opportunité) de la scolarisation, de l'impôt sur le revenu et de la période de travail. Comme l'indiquent Heckman et al. (2005), bien que les ouvrages fassent état d'un grand nombre de taux de rendement selon Mincer, il n'y a presque pas d'estimation du taux de rendement interne de l'éducation. La principale difficulté dans la détermination de ce taux, c'est d'effectuer des enquêtes à passage répété, nécessaires à la détermination de la suite des gains de salaires dus à une année supplémentaire d'études. (F. Vaillancourt [1995] donne des estimations de ces taux de rendement pour le Canada en s'appuyant sur les données du recensement de 1986).

Ainsi, la formule de calcul du taux de rendement interne de l'éducation (r) est la suivante :

C=t=1T?ùt(1+r)t (1)

§ C représente le coût d'une année supplémentaire d'études ;

§ ?ù1, ?ù2,..., ?ùT représentent la suite des gains de salaires dus à une année supplémentaire d'études.

§ L'enseignement public étant en général subventionné par les fonds publics, dans la pratique, on peut s'attendre à un taux de rendement du privé (les coûts étant plus élevés qu'au public) supérieur à celui du public.

§ Mincer aborde à travers l'estimation par les MCO, une autre formulation de ce taux de rendement. Ce taux mesure l'augmentation du revenu résultant d'une année d'éducation rapportée au coût annuel de cet investissement scolaire. Ce coût est celui de l'hypothèse selon laquelle les coûts d'une année supplémentaire d'éducation sont exclusivement composés de coûts d'opportunité, c'est-à-dire aux gains auxquelles l'individu renonce en allant à l'école.

§ On obtient la formulation suivante8(*):

§ YS-YS-1YS-1=YSYS-1-1=ea0+rS+a1E+a2E2+uea0+r(S-1)+a1E+a2E2+u-1=er-1 (2)

§ A travers un développement limité à l'ordre 1 de la fonction exponentielle, l'équation précédente donne :

§ § r=YS-YS-1YS-1 (3)

§ YS=1+rYS-1

§ Soit ...
YS=(1+r)SYo (4)

§ S représente le nombre d'années d'études ;

§ YS est le revenu individuel.

§ D'après Heckman et al. (2005), le coefficient associé au niveau de scolarité dans une équation de régression standard Mincer est généralement considéré comme un taux de croissance de la rémunération propre à une personne en fonction du niveau de scolarité, et non comme un taux de rentabilité. De plus, de nombreux documents sur les variables instrumentales estiment des coefficients souvent interprétés comme des mesures de la rentabilité moyenne de l'éducation pour les personnes tenues d'aller à l'école à cause de l'évolution des valeurs de l'instrument utilisé, conformément à la documentation sur l'effet moyen local du traitement (EMLT). Toutefois, comme l'indiquent Heckman et al. (2005), les instruments différents définissent des taux de rentabilité moyens différents, et ces taux peuvent ne pas toujours refléter une réaction à une politique économique significative.

§ Suite à la présentation de ces différentes formulations, nous allons aborder quelques modèles économétriques qui intègrent le rendement éducatif. Ces modèles sont respectivement ceux de Ben-Porath (accumulation optimale de capital humain) et de Jacob Mincer (modèle de gains).

§ SECTION 2 : MODELES ÉCONOMÉTRIQUES

§ 1.2.1 MODELE DE BEN-PORATH : ACCUMULATION OPTIMALE DE CAPITAL HUMAIN

§ Pour le problème de choix optimal des investissements éducatifs au cours du cycle de vie, la première et rigoureuse solution a été apporté par Ben-Porath (1967) à travers le modèle qui porte son nom. Modèle dont le point central c'est qu'à chaque période du temps, l'individu investit en capital humain en fonction des coûts et des bénéfices qui en découlent à ce stade de la vie.

§ Dans cette sous-section, nous présenterons la formulation de ce modèle, avec les hypothèses y afférentes.

§ 1.2.1.1 Hypothèses du modèle

§ Les hypothèses fondamentales du modèle sont :

§ H1 : Chaque individu partage le temps disponible entre activité rémunérés et production de capital humain, on fait abstraction aux activités de loisir ;

§ H2 : Le modèle est à rendements d'échelles décroissants, puisque les individus rencontrent des limites pour assimiler des connaissances en un temps très rapide.

§ 1.2.1.2 Fonction de production de capital humain

§ Pour une période t de production, la fonction s'écrit :

§ Qt=á(stKt)âDtã (5)

§ Qt représente la quantité de capital humain ;

§ St fraction du stock de capital humain existant ;

§ Kt stock de capital humain existant ;

§ Dt achats de biens et services nécessaires à la production de Qt.

§ Étant donnée que la production de capital humain et la rémunération de l'activité y afférente ne pouvant se faire conjointement, St est aussi la proportion de temps affectée à cette dernière production (0=st=1). á, â et ã sont des paramètres reflétant la capacité individuelle et les conditions institutionnelles de production á?0, â?0 et á+â=1.

§ Ben-Porath suppose aussi que :

§ K est homogène et se déprécie au taux exogène ä: ?Kt?t=Qt-äKt;

§ l'horizon de vie active T est exogène (0=t=T) ;

§ les emprunts et prêts sont illimités et s'effectuent au taux d'intérêt constant r.

§ En partant de l'égalité entre le coût marginal de production et le prix de la demande (condition d'équilibres du modèle de Ben-Porath), Ben-Porath arrive à l'équation du montant optimal de capital humain à produire :

§
Qt*=á(á.âr+ä)â+ã1-â-ã(ã.w0â.Pd)ã1-â-ã[1-e-r+äT-t]â+ã1-â-ã (6)

§ W0 est la rémunération des services rendus par une unité de capital humain pendant une période ;

§ Pd est le prix de la demande, c'est-à-dire le prix maximum que l'individu est prêt à payer pour acquérir une unité de capital. Ce prix indique sur le marché du travail la rémunération des services fournis par le capital humain.

§ Lorsque t augmente, et donc se rapproche de T, le prix que l'individu consent à payer pour acquérir une unité de stock de capital humain diminue. Cela provient du fait que l'augmentation de t réduit le temps de profit tiré de son investissement, l'individu vieillissant. Ainsi, il naît une tendance à diminuer le montant des investissements au fur et à mesure qu'on vieillit. De manière générale, les employeurs ont tendance à plus investir en formation chez les employés les plus jeunes car le temps de récupération de cet investissement et des gains supplémentaires est plus élevé chez ces jeunes employés que chez ceux âgés.

* 8 La description de l'expression de YS est développée dans la section des modèles économétriques.

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