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Stigmatisation et adhérence aux traitements anti rétroviraux (ARV) dans deux populations de patients séropositifs à  Bamako et à  Ouagadougou

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par André Ngamini Ngui
Université de Montréal - Msc. En Santé Communautaire 2006
  

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V-2 Les facteurs associés à l'adhérence aux ARV chez les PvVIH

Notre étude confirme ce qui était déjà connu à savoir que l'adhérence aux traitements est un problème si complexe que parfois on n'arrive pas à cerner ses contours. Il serait pourtant intéressant que d'autres études se penchent sérieusement sur la question surtout en

69 Afrique où peu a déjà été fait alors que le continent fait face à une crise sanitaire. Les analyses bivariées montrent par exemple que à Bamako ou à Ouagadougou, les analphabètes, c'est-à-dire ceux qui ne savent ni lire ni écrire sont plus adhérents que ceux qui savent lire et écrire. Ce qui n'est pas retrouvé par d'autres auteurs.

Dans leur étude, Tusiime et al. (2005) n'ont aussi trouvé aucune association entre le support social et l'adhérence aux traitements ARV chez les PvVIH en Ouganda.

Les personnes les plus stigmatisées qui sont les moins adhérentes. Hinkin (2004) ; Nemes et al. (2004) ; Orrell et al. (2003) font le même constat dans leurs études. On se serait attendu qu'avec la stigmatisation, ils prennent des mesures nécessaires pour se soigner et éviter d'être encore plus stigmatisés.

Il paraît aussi surprenant que les personnes les plus impliquées dans les associations de PvVIH soient les pires adhérents aux traitements ARV. On pourrait s'imaginer qu'à force de connaître l'histoire des malades, de constater que les non adhérents n'ont pas de graves conséquentes apparentes, elles tendent à négliger le traitement. Mais en vérité, nos résultats sur l'adhérence semblent a priori aller à l'encontre de la littérature mais, a priori seulement car a posteriori, la réalité africaine est ailleurs. Les études faites en Afrique sont révélatrices de comportements inobservés dans les pays développés, là où s'est réalisée la majorité des études sur l'adhérence jusqu'à aujourd'hui. L'auto médication et la médecine traditionnelle sont les modes de recours aux soins les plus prisés dans ce continent (Ela, 1983 ; Ngamini et al. 2004 ; Priso, 1995). En cas de maladie, on consulte les guérisseurs traditionnels, invoque souvent les esprits ancestraux à telle enseigne que le nombre de personnes qui se fient à la médecine moderne est dérisoire. Cette pratique concerne même l'élite intellectuelle (Ela, 1983).

Par ailleurs, dans les pays d'obédience islamique où les rapports sexuels avant le mariage sont interdits, beaucoup de jeunes filles refusent de se faire dépister craignant d'être bannies par la société en cas de séroprévalence avérée (Sow et al. 2002). Dans une telle situation, on préfère s'en tenir aux diagnostiques du marabout pour soutenir que le mal est d'origine maléfique. Finalement, le petit nombre de malades qui se fait dépister et qui suit le traitement tend à avoir un profil similaire.

V-3 Résumé et discussion de l'association entre la stigmatisation et l'adhérence aux traitements ARV (Objectif 2)

V-3-1 Résumé de l'association entre la stigmatisation et l'adhérence aux traitements ARV (Objectif 2)

Le deuxième objectif de notre étude était de rechercher s'il existait une association entre la stigmatisation des PvVIH et leur adhérence aux traitements ARV et si cette association persistait en contrôlant pour les variables associées à la stigmatisation.

D'après nos résultats d'analyses bivariées, il existe effectivement une association entre la stigmatisation et l'adhérence aux traitements ARV chez les PvVIH surtout à Ouagadougou. Une telle association n'est pas constatée à Bamako.

Les analyses multivariées ne modifient pas l'association entre la stigmatisation et l'adhérence aux traitements ARV chez les PvVIH à Ouagadougou. A Bamako, seul la scolarisation se trouve associée à l'adhérence.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand