1.3 Principaux
antalgiques non morphiniques
Selon leurs propriétés pharmacologiques, les
antalgiques non morphiniques peuvent être répartis en :
- Antalgiques anti-inflammatoires (non
stéroïdiens),
- Antalgiques antipyrétiques,
- Antalgiques dits purs.
Tous ces antalgiques ont un mécanisme d'action
commun à savoir l'inhibition de la cyclooxygénase, enzyme
qui intervient dans la synthèse des prostaglandines. Les prostaglandines
libérées à la suite d'un stimulus nocicéptif avec
lésion tissulaire (inflammation) interviennent sur la transmission du
message douloureux à deux niveaux à savoir la
périphérie et la corne postérieure de la moelle. A la
périphérie, elles sensibilisent les récepteurs
vis-à-vis des substances algogènes libérées
(bradykinine, histamine) et au niveau de la corne postérieure de la
moelle elles facilitent la transmission de l'influx nocicéptif en
inhibant les voies descendantes du contrôle de la douleur.
Ces prostaglandines sont également impliquées
dans de multiples mécanismes physiologiques tels que la
régulation de l'acidité gastrique, la filtration rénale et
l'agrégation plaquettaire (Claude et al, 1995).
Cependant, le paracétamol se distingue des autres
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) y compris l'aspirine. En
effet, le paracétamol n'agit sur la synthèse des prostaglandines
qu'au sein du système nerveux central, au niveau spinal, et plus
précisément sur les voies sérotoninergiques, alors que les
AINS ont une action non sélective sur les prostaglandines. Ceci permet
de comprendre les effets indésirables bien connus des AINS et explique
la meilleure tolérance du paracétamol, en particulier sur le plan
gastrique (Claude et al, 1995).
1.3.1 Antalgiques anti-inflammatoires
Un grand nombre d'AINS ont des propriétés
antalgiques propres. Ils sont tous antipyrétiques mais cette
propriété est plus ou moins marquée selon les
molécules et surtout a été peu étudiée et
donc non revendiquée pour la plupart d'entre elles (Claude et al, 1995).
On distingue essentiellement les dérivés de l'acide propionique,
les dérivés de l'acide acétique, les dérivés
pyrazolés et les salicylés. L'acide acétylsalicylique et
ses dérivés sont antalgiques, anti-inflammatoires et
antipyrétiques. Ils doivent être distingués des autres AINS
(Claude et al, 1995).
1.3.1.1 Antalgiques anti-inflammatoires
antipyrétiques
Les antalgiques anti-inflammatoires antipyrétiques sont
dominés par l'aspirine ou acide acétylsalicylique (AAS). En
dehors de l'aspirine, il faut citer le benorilate (Salipran®)
qui est une prodrogue de l'aspirine et du paracétamol et qui
libère ces deux molécules après le passage dans l'estomac,
permettant de contourner le problème de la tolérance gastrique
(Claude et al, 1995).
|