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L'électricité et le gaz de ville, les facteurs de la hausse de la demande et la gestion dans la Daira de Senia en Algérie.

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par Sid Ahmed HADRI KHOUSSA
Université Paris 8 - Master 1 en Géographie 2008
  

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Introduction générale

L'énergie est l'un des verrous du développement, lorsqu'elle est abondante et bon marché, elle favorise la périurbanisation de beaucoup de territoires, qui pose par la suite plusieurs problèmes, notamment de gestion pour les pouvoirs publics. Selon Bernadette MÉRENNESCHOUMAKER (Rencontres de la géographie et de l'énergie) la géographie s'intéresse depuis longtemps déjà à l'énergie, et les géographes sont concernés par la question de l'énergie puisqu'ils ont un regard spécifique. Il s'agit de l'analyse spatiale, qui leur permet de traiter des concepts comme la desserte, la localisation et l'analyse des territoires. Elle défini l'énergie comme une matière première ou un produit de base au même titre que les ressources minières ou les produits agricoles. Selon Olivier FRACHON et Michel VAKALOULIS (le droit à l'énergie), << l'électricité est une marchandise à par entière et entièrement à part ». Pour eux, le droit à l'énergie est un droit fondamental, et qu'à l'instar de l'accès aux soins médicaux, la légitimité de ce droit à l'énergie, devrait figurer parmi les droits fondamentaux de l'homme.

L'électricité et le gaz sont considérés comme des leviers pour l'économie et le développement social. Ils sont nécessaires à toute activité humaine et sont indispensable à la satisfaction des besoins sociaux de base (l'eau, la nourriture, la santé ou l'éducation etc.)

En Algérie, la politique énergétique a été dès l'origine une affaire particulière du gouvernement. La satisfaction des besoins énergétiques de la population figurait parmi les droits fondamentaux comme l'emploi, l'éducation ou la santé. D'après M'Hammed REBAH (L'opinion publique et l'énergie en Algérie) l'objectif visé par l'état depuis 1976 était la généralisation de l'électrification domestique à travers tout le territoire. Cette réalisation ne doit pas être freinée par des considérations d'ordre économiques. Même le coût de raccordement individuel était entièrement pris en charge par l'état. Dans le domaine de la distribution publique de gaz naturel, l'état a agit avec le même volontarisme, mais une ampleur << moindre », souligne le même auteur.

L'Algérie est l'un des plus grands pays d'Afrique avec une superficie de 2 381 741 kilomètres carrés est le plus vaste des Etats africains après le Soudan. 5/6 de la superficie du pays sont occupés par le Sahara. Le pays s'étend entre les latitudes 18° et 38° Nord et entre les longitudes 9°Ouest et 12°Est. L'Algérie est divisée en 48 ·Wilayates· et 1541 communes. En 2009 l'Algérie compte plus de 35 millions d'habitants, avec un taux de croissance annuel de 1, 2%. Environ

90% de la population algérienne vivent sur un peu plus de 10% de la superficie totale du pays, concentrés tout le long de la bande tellienne. Le taux de l'urbanisation avoisine les 60% et ne cesse de croitre.

En 2007, la puissance totale installée en Algérie était de 8406 mégawatts (MW). La couverture des besoins en électricité est au taux de 96%. 6,3 millions de ménages sont des abonnés au réseau de la société algérienne de l'électricité et du gaz `' SONELGAZ». Le réseau de distribution de gaz naturel permet d'alimenter directement 2,6 millions de ménages, soit un taux de 40% (en 2008).

L'essentiel de l'électricité Algérienne est générée à partir du gaz naturel à hauteur de 93% issue des turbines gaz et turbines vapeur. Entre 1998 et 2007 et suite à une forte demande intérieure, la capacité installée des moyens de production électriques en Algérie avait enregistré un taux d'évolution de plus de 151%.

L'année 2002 a vu l'accélération des réformes institutionnelles pour adapter le secteur de l'électricité et du gaz aux nouvelles exigences économiques et mettre en place des formules plus audacieuses d'ouverture au partenariat. En février 2002, a été promulguée la loi sur l'électricité et la distribution du gaz par canalisation et l'introduction des premiers producteurs indépendants (Les PPI). Les principes des réformes dans le secteur de l'électricité et de la distribution du gaz sont : la création d'un organe de régulation indépendant, la commission de régulation de l'électricité et du gaz »CREG», la suppression du monopole sur les activités de production , transport et de distribution détenu par l'opérateur historique SONELGAZ, la restructuration de SONELGAZ en société par actions, l'ouverture à la concurrence et à l'investissement privé de la production d'électricité, l'octroi de concessions pour la distribution de l'électricité et du gaz, et la garantie de l'État pour le service public.

En 2008, la longueur totale du réseau d'électricité en Algérie avoisinait les 264 000 Kms, et 50 000 Kms pour celle du gaz naturel. Durant la même année, l'Algérie avait produit 40 TWh (Téra Watts heure), mais la hausse continue des besoins des clients a incité la SONELGAZ à recommander une consommation électrique plus rationnelle. Durant quelques années, la consommation d'électricité en Algérie a augmenté de 4% par an, et devrait à long terme croitre de 7% par année.

La croissance économique, conjuguée au développement social et démographique du pays, ont fait accroître de façon considérable les besoins en équipement de SONELGAZ, d'où l'importance du plan d'investissement prévu. Pour faire face à cette forte demande, un plan d'urgence portant sur la production de 2.000 MW ayant mobilisé un investissement de 2 milliards de dollars a été lancé en 2009.La consommation a connu un pic jamais enregistré. L'Algérien consomme actuellement 2600 kW actuellement par foyer, soit cinq fois plus qu'en 1962. L'introduction de plus en plus massive de la climatisation a une conséquence sur le réseau de distribution.

Entre 2007 et 2008, La consommation nationale en Algérie a enregistré un taux de croissance moyen annuel de l'ordre de 7% en électricité et de 9% pour le gaz naturel. En effet, les perspectives de reprise de la croissance économique ont permis une croissance appréciable des consommations d'électricité et de gaz naturel dans le secteur industriel, dans le tertiaire et au sein des ménages, ainsi qu'une évolution substantielle du nombre des abonnés, où il a enregistré un taux de 4,5 % en électricité et de 7,5 % pour le gaz durant la même période. Du fait de l'augmentation croissante de la demande intérieure, la distribution de l'électricité et depuis plusieurs années connait de forte perturbations. Ceci conduit la Société nationale de l'électricité et du gaz à opérer des délestages pour un rééquilibrage de la consommation devenu trop important.

C'est pour contribuer à cet effort visant à déterminer les causes qui ont favorisé cette hausse de la consommation d'énergies en Algérie, que cette étude a été effectuée. Le but recherché est d'apprécier les niveaux réels de consommation d'électricité et de gaz de ville des ménages et celle du secteur industriel et d'identifier d'autres facteurs ayant aggravé cette demande intérieure toujours plus importante. Le terrain d'étude choisi pour faire l'objet d'une telle analyse est la daïra de Sénia, une division administrative de la wilaya d'Oran qui est située au nord ouest de l'Algérie. Le territoire de la daïra de Sénia présente la périphérie sud et sud-est de la grande métropole Oranaise, où le campus universitaire, la zone industrielle et l'aéroport international d'Oran - Es Sénia sont les atouts de cet espace.

Contexte et problématique :

Parmi les grands problèmes qui préoccupent l'Algérie, deux matières vitales retiennent particulièrement l'attention. Il s'agit de l'eau et de l'énergie. L'effort consenti pour augmenter leur production et contrôler leur consommation s'accompagne d'importants investissements et un changement de mentalité. Les enjeux énergétiques concernent l'électricité, le gaz, face à une demande de plus en plus accrue durant ces dernières années. Selon le rapport de la banque mondiale en Aout 2005 concernant l'Algérie, le taux moyen d'électrification est d'environ 90 %, et une couverture de 96 % dans la quasi-totalité du pays, l'accès à l'électricité est bon dans l'ensemble mais des milliers de foyers, selon les estimations, ne sont pas encore reliés au réseau électrique et / ou gaz naturel, tout particulièrement dans les zones rurales ou périurbaines.

Selon la société SONELGAZ, l'électrification des foyers est passée de 20% à l'indépendance à plus de 96% en l'an 2008 et ce malgré un triplement de la population et que plus de 2,6 million de foyers est raccordé par canalisation au gaz naturel représentant un taux national de pénétration de 40%. Ce taux est expliqué par les facteurs suivants :

a) une demande grandissante du à la croissance démographique,

b) une urbanisation rapide,

c) expansion économique qui exerce des pressions sur l'infrastructure existante

Conséquences :

Du fait d'une augmentation de plus en plus forte de la demande intérieure, la distribution de l'électricité connaît de fortes perturbations. Cette situation d'inadéquation entre l'offre et la demande en énergie électrique conduit SONELGAZ à opérer des « délestages ».

Il parait bien à travers ces éléments présentés très succinctement, qu'il y'a un problème lié à la desserte de l'électricité et le gaz à travers le territoire, devenant visible dans les zones rurales ou périurbaines. Delà découle un certain nombre de questions :

_ Du moment où mon terrain d'étude est la daïra de Sénia dans la Wilaya d'Oran, quel est le taux réel d'accès à l'électricité et celui du gaz naturel au niveau de ce territoire ? Et que représente le contexte local par rapport au national ?

_ Quelles sont les facteurs qui ont favorisés la croissance de la demande sur l'électricité et le gaz dans ce territoire ?

_ Spatialement, quels sont les zones (quartiers, cités et agglomérations ...) à faible ou sans accès à ce service ?

_ Quels sont les territoires les plus souvent touchés par les délestages opérés par SONELGAZ ? Ceci me pousse à s'interroger sur :

_ Quelle qualité et continuité de service public dont SONELGAZ est tenue d'assurer à ses abonnées à travers le territoire ?

Tels sont les grandes questions qui se posent et auxquelles j'essayerai de répondre au long de mon étude.

Périmètre d'étude

La daïra de Sénia dans la wilaya d'Oran a été retenue comme espace d'étude sur lequel portera mon travail. Le choix de cet espace n'est pas délibéré. Il a été dicté par plusieurs facteurs. Faisant partie intégrante de la métropole oranaise, ce territoire très dynamique avec ces trois (03) communes me semble s'apprêter à cet exercice.

L'espace que je veux étudier présente beaucoup d'intérêt pour moi, du moment où :

a_ IL présente un espace avec un tissu, périurbain et rural à la fois constitué de 03 communes (entités administratives);

b_ Un territoire complexe et stratégique du point de vue organisation de l'espace où se concentrent des zones industrielles, zones d'activités, pôle universitaire, terrains agricoles et habitat à la fois ;

c_ Un espace qui représente un vrai casse tête pour la SONELGAZ (présence d'habitat illicites et bidonville) où la gestion du réseau de la distribution électrique est l'un des plus perturbés au niveau national d'une part, et milieu de fraude représentant un préjudice important pour cette entreprise, d'autre part.

Pour les besoins de l'étude, je changerai l'échelle à chaque fois que cela nécessite. Je préciserai que mon champ d'étude se limite entre la commune de Misserghine à l'ouest et les communes de Boufatis et El Braya à l'est, et entre les communes d'Oran, Bir El Djir et Hassi Bounif du côté Nord et la commune de Tafraoui au Sud. Ce champ d'étude représente une superficie de 182 Km2.

Objectifs et Hypothèses de Recherche

L'énergie est au coeur de nombreux débats où se combinent différentes problématiques comme
l'accès aux ressources, la maîtrise des marchés et des prix, le contrôle des réseaux, la réduction
des inégalités entre les hommes et les territoires, voire la survie de l'humanité. Ce thème

d'actualité ne peut laisser personne indifférent.

Objectifs Spécifiques

Cette recherche se propose en tant qu'objectif principal d'identifier et de quantifier la nature de la relation entre la demande de l'électricité et du gaz des ménages et de l'industrie dans la daïra de SENIA.

- De constituer une base de données en essayant de regrouper toutes les informations dispersées dans les différents services et sources de données pour pouvoir apprécier le problème de géographie de l'électricité et du gaz.

- Organiser cette base de données sous forme de données cartographiques.

- Etudier le rapport entre cet étalement urbain, prolifération des bidonvilles et la hausse de la consommation énergétique.

- Montrer ensuite les origines du déséquilibre qui existe entre l'offre et la demande de l'énergie au niveau de mon terrain d'étude.

Objectif Général

De manière générale, il s'agira dans un premier temps pour moi :

-D'identifier les déterminants de la demande croissante de l'électricité et du gaz naturel des ménages et des autres secteurs dans mon aire d'étude.

1 - Je vais tenter dans la première partie d'identifier les déterminants de la demande croissante de l'électricité et du gaz naturel des ménages et les autres secteurs dans mon aire d'étude. Chercher les causes qui empêchent le développement de la distribution du gaz de ville au niveau de la daïra, vu que 60% de la population locale n'a pas accès à cette énergie.

2 - La deuxième partie consiste à l'étude de l'état de la gestion de la distribution de l'électricité et du gaz qui sont assuré par l'opérateur historique SONELGAZ. J'essayerai aussi de quantifier à travers cette étude les territoires des pertes non techniques dans l'espace d'étude, vu la présence d'importants sites de fraude collective d'électricité. J'aborderai la démarche empruntée par SONELGAZ pour limiter ou luter contre ce fléau, et enfin produire un document cartographique des territoires de la fraude, qui pourra être à mon sens, un outil d'aide à la bonne gestion et planification pour plusieurs acteurs (gestionnaires) tels que la daïra de Sénia, la wilaya d'Oran, SONELGAZ...

Hypothèses de Recherche

Mon travail est soutenu par quatre hypothèses :

- Face au rythme accéléré de la croissance urbaine et une forte polarisation de la population durant les dernières décennies, une forte demande de l'énergie a été enregistrée dont SONELGAZ ne peut suivre ce rythme.

-Le nombre important de l'habitat spontané, bidonvilles et les habitations illicites à travers les terres de la daïra dont la population pratique la fraude de l'électricité à grande échelle (c'est des pertes non techniques, consommation non planifiée et non programmée par SONELGAZ) provoquant un déséquilibre dans le réseau de distribution.

- Face à une demande croissante et sans cesse d'énergie, la distribution de l'électricité connaît de fortes perturbations.

- Face à une telle situation de crise entre l'offre et la demande en énergie électrique conduit SONELGAZ à opérer des « délestages », qui sont effectués pour rééquilibrer un appel de consommation devenu trop important.

Méthodologie de recherche.

Traiter d'une problématique de recherche en géographie de l'énergie tout en intégrant une approche sociologique, ne peut être possible que par l'adoption d'une démarche de travail aussi méthodique que conceptuelle.

Pour mener à bien ce travail, j'ai élaboré une méthodologie de recherche qui se résume en trois points.

a) La recherche automatique

Afin d'avoir une vision globale sur la question, j'ai entamé mes recherches par l'interrogation de divers moteurs de recherches (Google, Abondance, Altavista), ainsi que les bases de données FRANCIS et Article@INIST (catalogue du fond documentaire de l'Institut National de l'Information Scientifique et Technique) ou encore BN-OPALE PLUS, le catalogue en ligne de la Bibliothèque Nationale François Mitterrand. Nos explorations se sont poursuivies sur des sites spécialisés : les pages de Cyber géo (revue européenne de géographie entièrement numérique), Cairn, de la revue Netcom... ou simplement d'instituts de recherches (INTD, ENSSIB), des portails ( revues.org) ou d'Association à caractère scientifique (IGN, AFIGEO, CNIG...) ont ainsi été visitées.

Je n'ai pas rencontré de difficultés particulières car les syntaxes utilisées sont à peu près identiques d'un moteur ou d'un catalogue à l'autre. Cette recherche automatique m'a souvent conduit sur des sites scientifiques où j'ai trouvé des informations satisfaisantes allant des simples articles, aux thèses en ligne et actes de colloques en passant par des dossiers réalisés dans le cadre d'études spécifiées.

b) La recherche manuelle

Constitue le deuxième volet de mon travail. Elle s'est essentiellement déroulée dans les bibliothèques de l'université, à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) et au SCD (Service Commun de Documentation) de l'Université de Paris 8. J'ai pu ainsi consulter des articles de périodiques, les actes de colloques et des manuels de recherche ; bref, l'essentiel de la littérature disponible sur support papier traitant des problématiques générales des énergies.

c) Les entretiens sur terrain

Une analyse des résultats des documents consultés et entretiens directes que j'ai réalisé en s'approchant de plusieurs acteurs sur le terrain, m'ont conduit à l'élaboration de mon étude. Pour cela, j'ai consulté les données de l'Office National des Statistiques, la Direction de la Planification et de l'Aménagement du territoire, le Centres de Traitements Informatiques de la SONELGAZ, direction de la distribution de Sénia.

L'enquête du terrain a touché 105 ménages. Cette population habite l'agglomération de Nedjma (ex Chteibo), a été prise comme échantillon, était abordée par un questionnaire fermé pour pouvoir apprécier deux choses :

- l'appréciation du service public de l'électricité et le gaz par cette population

- le type de chauffage utilisé dans ses foyers où le gaz de ville est totalement absent.

Pourquoi ce site ? D'une part, cette agglomération n'a jamais bénéficié d'un quelconque plan d'urbanisme ou plan d'alimentation en gaz de ville, et d'autre part, mes exigences en données, m'ont poussé à effectuer une enquête d'exploration sur ce site, durant laquelle propos avec la population locale étaient changés.

PARRIE I : ORIGINES DE LA HAUSSE DE LA CONSOMMATION D'ELECTRICITE ET DU GAZ ET LEUR DISTRIBUTION

DANS LA DAÏRA DE SENIA

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand