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La politique étrangère des Etats Unis d'Amérique vis-à -vis de la République Démocratique du Congo: de 1990 à  2006

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par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be
Université de Kinshasa - Diplome d'Etudes Supérieures en Relations Internationales 2009
  

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Les courants philosophiques de la politique africaine des USA post gurre froide : l'engagement sélectif et la legacy

De la naissance de la fédération américaine à la Deuxième guerre mondiale, la politique étrangère américaine à l'égard de l'Afrique est caractérisée par une sorte de négligence sinon d'indifférence perceptible avec les années qui passent sans subir de changement majeur (69(*)).

Après la guerre, la lutte contre l'expansion du communisme est au centre de la politique africaine des États-unis entre 1947 et 1989.

Au lendemain de la chute du Mur de Berlin, George Bush senior arrive au pouvoir avec aucune vision pour le continent africain. Le nouvel ordre mondial qu'il tente de mettre sur pied exclut totalement l'Afrique qui vient de perdre son importance géopolitique avec l'implosion de l'URSS. La politique étrangère à l'égard de l'Afrique sous William J. Clinton, basée, pour la plupart, sur des fondements idéalistes beaucoup plus solides, sera en définitive plus paternaliste que productive. Georges W. Bush, au début de son mandat, est tout simplement laconique dans ses propos à l'égard de l'Afrique. Peut-être ne voulait-il pas mettre en exergue ses impérities quant au continent africain. Finalement, force est de constater qu'aucune administration, comme nous le verrons plus loin, n'a véritablement développé de politique, de stratégie à long terme pour guider les activités et les implications américaines en Afrique dans les années 1990 et 2000.

1.2.1.1. De l'engagement sélectif et son application dans les relations USA-AFRIQUE

De Ronald Reagan à Georges W. Bush, en passant par Bush senior et Bill Clinton, l'engagement sélectif domine la politique étrangère américaine depuis la fin de la Guerre froide et de l'implosion de l'Union soviétique. Mais, c'est sous la présidence de Georges W. Bush que l'application de cette approche à l'égard de l'Afrique demeure évidente. Pour les observateurs de la politique étrangère, l'engagement sélectif, par définition ou par application, n'est ni du multilatéralisme ni de l'unilatéralisme (70(*)). En 2001 Richard Haass, le chef du Policy Planning Staff au département d'État de l'administration Bush, définit l'engagement sélectif comme du « multilatéralisme à la carte » (71(*)).

Le Secrétaire d'État de l'époque, Collin Powell rejette l'étiquette «unilatéraliste» donnée à la politique étrangère après le 11 septembre 2001. Il, explique Washington, n'intervient pour défendre ses intérêts que quand lui et lui seul le juge nécessaire. » (72(*)), En réalité, l'approche s'apparente fondamentalement à un véritable bilatéralisme beaucoup plus dangereux que l'unilatéralisme pour le reste du monde. En effet, elle conduit la Maison Blanche à faire des choix stratégiques sur le lieu, le moment et la question sur laquelle les États-Unis doivent intervenir. Le critère fondamental à souligner, quant à l'intervention américaine sur la scène internationale, reste l'intérêt national américain en terme géostratégique, économique ou sécuritaire et ce, peu importe l'impact que celle-ci peut avoir sur le reste de la communauté internationale.

Les caractéristiques de l'engagement sélectif sont :

1.  L'engagement sélectif (comme l'unilatéralisme d'ailleurs) amène Washington à ne pas tenir compte de l'opinion de l'ensemble de la communauté internationale et aussi surtout de l'impact de ses interventions sur cette dernière.

2.  L'approche de l'engagement sélectif favorise la mise sur pied de politiques basées sur le concept du «Pivotal State» qui amène Washington à concentrer l'essentiel de ses relations vers certains pays considérés comme des États pivots ou centraux. Ce qui définit l'État pivot : « c'est sa capacité à influencer la stabilité régionale, leurs succès ou échecs affectent les pays de la région et surtout les intérêts américains» (73(*))

Ainsi, nous pouvons citer l'Afrique du Sud en Afrique australe, le Nigeria en Afrique occidentale. Ces derniers reçoivent des traitements privilégiés de la part de Washington qui, à travers ces puissances hégémoniques régionales africaines, protège ses intérêts régionaux.

3.    Mais, la conséquence la plus sérieuse est que cette approche contraint les Américains à se départir de leur responsabilité de seule superpuissance à l'égard du reste du monde. En effet, Washington rejette les principes et les processus multilatéraux quand vient le temps de faire face à certaines catastrophes et urgences globales. Nous pouvons, à cet effet, rappeler le refus de Bill Clinton d'intervenir lors du génocide au Rwanda en 1994 car Washington n'y avait aucun intérêt aussi bien dans le domaine de la sécurité nationale que dans celui de l'économie. Autrement dit, l'engagement sélectif réduit à néant la notion de «responsabilité positive », liée au rôle de seule superpuissance du monde qui devrait conduire Washington à développer des politiques et des initiatives désintéressées pour aider les pays du Tiers monde à lutter contre la pauvreté, le sida et à favoriser la naissance d'une culture démocratique

Quant à l'Afrique, depuis la fin de la Guerre froide, l'intérêt national américain serait principalement lié aux questions de sécurité nationale. Et à un degré moindre, les questions économiques deviennent de plus en plus importantes depuis la fin des années 1990 et le début des années 2000. Avec la flambée du prix du pétrole sur le marché international, Washington porte une attention encore plus grande à des pays tels que le Nigeria et le Gabon. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme devient la pierre angulaire des relations américano-africaines, et ce, en remplacement de l'endiguement. Il s'agit en fait d'un retour vers la politique dangereuse et malsaine de la Guerre froide qui amenait Washington à soutenir les dictatures africaines qui, à des degrés différents, participaient à la lutte contre l'expansion du communisme et ce, malgré les exactions et violations perpétrées par ces dernières à l'égard de leurs populations respectives. De nos jours, la Maison Blanche applique cette même politique au nom de la lutte contre le terrorisme. L'approche de l'engagement sélectif conduit donc les États-unis à sélectionner un certain nombre de pays africains avec lesquels Washington développe des relations privilégiées pour la défense de ses intérêts économiques ( Nigeria, Afrique du Sud et Gabon, etc.) et sécuritaires (Djibouti, Kenya, et Somalie etc.).

* 69 SCHRAEDER, P. - J., United States Foreign Policy Toward Africa : Incrementalism, Crisis, and Change. Cambridge, Cambridge University Press. 1994 , p. 3

* 70 STEIN KENNETH W, op.cit. , p. 52

* 71 Idem

* 72 Ibidem, p.53

* 73 CHASE, ROBERT, S, HILL, E.-B. et KENNEDY P., « Pivotal States and U.S. Strategy », in Foreign Affairs, vol. 75, no.1, 1996, p. 37

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