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La politique étrangère des Etats Unis d'Amérique vis-à -vis de la République Démocratique du Congo: de 1990 à  2006

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par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be
Université de Kinshasa - Diplome d'Etudes Supérieures en Relations Internationales 2009
  

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§4. De 1997 à 2001

Le choix américain a favorisé la montée d'un nouveau leadership sous régional. Dans cette perspective, le leadership dans la Sous Région des Grands Lacs était désormais aux mains de Museveni. Le grand atout que celui- ci a utilisé pour s'attirer la sympathie des lobbies américains a consisté à brandir le gouvernement de Khartoum comme une menace de l'intégrisme musulman contre son pays et le reste de la sous- région de l'Afrique orientale et centrale.

D'une manière ou d'une autre, les USA ont soutenu les forces de l'AFDL. Ils leur ont apporté un soutien tant du point de vue logistique (en terme de reconnaissance, de communication et d'intendance) qu'au niveau politique (du fait des rapports très cordiaux avec le régime rwandais du FPR et de l'Ouganda).

De ce fait, ces deux pays bénéficiaient de l'appui matériel et diplomatique de Washington dans la guerre de libération du Congo. Selon certaines informations, les États- Unis auraient installé un centre C3I (Command, Contrôle, Communication and Intelligence) à Kigali, d'où étaient coordonnées les activités de la rébellion de l'AFDL. Il faut ajouter à cela la fourniture d'armes et de munitions, équipements et hommes et les prises de position de certains diplomates américains. (158(*))

§5. De 2001 à 2006

Cette période coincide avec la première éléction de G.w. Bush et surtout avec le grand événement du 11 septembre que nul au monde ne peut oublier de si vite. Cette période est essentielle dans le changement de choix stratégique de la politique étrangère des USA. Cette réalité était perceptible dans la politique africaine des USA. En effet, il faut reconnaitre que c'est pendant cette période que le président Bush entre en fonction, en janvier 2001. cette période représente le début d'une ère nouvelle dans la politique étrangère américaine à l'égard de l'Afrique et de la RDC en particulier.

Il est également important de faire savoir que les attentats du 11 septembre 2001 vont apporter une touche particulière. Le président BUSH et son premier cercle seront les acteurs les plus influents et les plus actifs dans la politique étrangère à l'égard de l'Afrique.

Pendant cette période, l' objectif de la politique africaine des USA dans la Sous Région des Grand Lacs est défini en terme de lutte contre le terrorisme ou le contrôle des Etats qui soutiennent le terrorisme en général et en particulier l'intégrisme religieux. Un autre objectif de la politique africaine des USA est de promouvoir les investissements et le commerce américains. Ainsi, pouvons-nous lire ce qui suit: le soutien de l'Administration américaine aux Rwanda et Ouganda dans la guerre de la R.D.Congo prend en compte la promotion des investissements et commerce américains afin de les récompenser car ils favorisent l'établissement d'économies libérales ouvertes (159(*))

Pour parvenir à cet objectif, plusieurs stratégies ont été montées. Parmi ces stratégies, nous pouvons noter la lutte pour le contrôle du Soudan et le soutien à l'Ouganda et au Rwanda.

L'autre stratégie est savamment menée par les grandes multinationales. Pour elles, le Congo redevient un Eldorado ouvert, une zone de concurrence aiguisée par le jeu ouvert entre les grandes compagnies minières établies, les entreprises minières déjà positionnées sur le pourtour oriental qui peuvent renégocier les rentes de situation dans une conjoncture des prix redevenue favorable, mais aussi des zones commerciales à occuper en raison de la déliquescence des réseaux commerciaux contrôlés par l'ancien régime - ou à attirer, enfin un champ d'aventure économique et de trafic informel à forte valeur ajoutée qu'offrent les dépouilles de l'ancien tissu économique et minier. (160(*))

En cette période, les USA ont une perception nette de la RDC. Selon cette perception, la RDC est un champ d'affirmation géopolitique des puissances émergentes africaines. Cette affirmation est faite soit d'une façon symbolique (l'enjeu des modèles de reconstruction transition démocratique et de leadership moral), soit d'une façon plus pragmatique (un gisement potentiel dans la gestion des conflits). Cette réalité a une conséquence perceptible : l'hypothèse de partition, de facto, du Congo qui est déjà sous-jacente sur le plan économique. Du moins le jeu diplomatique autour de la question congolaise incite implicitement les différents acteurs régionaux et internationaux à se positionner dans une telle perspective, même si l'intangibilité des frontières est explicitement défendue.

Cette perception américaine considère la RDC comme étant un État qui a failli. Cette faillite est perçue à leurs yeux comme étant la source de l'instabilité dans la Région des Grands Lacs. En outre, la RDC est considérée comme étant le résultat d'une union impossible, non naturelle et que ses frontières coloniales ne pourraient éternellement être considérées comme sacro-saintes (161(*)). Bien avant, Walter KANSTEINER, secrétaire d'État aux affaires africaines, avait présenté des positions sur l'avenir de la région des Grands Lacs. Il avait plaidé en faveur de la création « des pays homogènes sur le plan ethnique, ce qui impliquait nécessairement de redessiner les frontières internationales et d'importants efforts de réinstallation des populations » (162(*)) Il allait jusqu'à envisager la création d'États hutu et tutsi, séparés, ces derniers pouvant se situer dans l'Est de la RDC. En août 2000, MAZRUI a pensé que l'éclatement du Congo était plus probable aujourd'hui qu'il ne l'était voilà vingt ou trente ans (163(*)).

Quant à l'ancien secrétaire d'État Herman COHEN, bien qu'il ne reconnaisse pas que les États-unis aient songé à démembrer le Congo, concède cependant que « l'Administration Clinton a eu tendance à voir le Congo par l'optique de Kigali, ce qui était une mauvaise évaluation et il souligne que grâce à l'Administration BUSH « le potentiel de démembrement du Congo a reculé » (164(*))

Selon Colin Powell, l'objectif de la politique américaine des Grands Lacs africains sous l'administration Bush avait des objectifs formulés en termes d'impératif stratégique : cultiver les liens étroits avec les puissances régionales qui ont fait des progrès dans certains domaines comme la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, le respect des droits de l'homme et la démocratie. (165(*)) Cette vision ne se distingue donc pas de celle de l'Administration Clinton, laquelle s'était appuyée sur le « nouveau bloc » des leaders africains. Parmi lesquels Yoweri Museveni (Ouganda) et Paul Kagame (Rwanda) qui avaient en commun la même volonté de créer des gouvernements « sensibles à la critique et responsables ».



Section II. LES DOCTRINES DE POLITIQUE AFRICAINES DES USA QUI MENACENT LA RDC

* 158 CONVERSI, D., op.cit. , p.40

* 159 SCHRAEDER, P.-J, «Oubliez la rhétorique et la géopolitique : Nouvelles tendances dans l'administration Bush à l'égard de l'Afrique, 2001 «, in African Affairs, Vol. 100, n ° 400, 2001, pp. 387-404.

* 160 BARBANCEY, P., op.cit., p.12

* 161 KANSTEINER, W., « perception américaines des États de la Sous Région des Grands Lacs Africains », in L'International Herald Tribune, du 19 décembre 1996.

* 162 KANSTEINER , W , cité par J.C. WILLAME et P. MATHIEU, « Le conflit et guerre au Kivu et dans la région des Grands Lacs », in Cahiers Africains du CEDAF n° 39-40, Paris, Harmattan, 1999, p. 135.

* 163 MAZRUI A., Cultural forces in world politics, éd. James Currey, London , 1990, p. 238.

* 164COHEN, H. cité par BERHEZAN, G., et NKUNDABAGENZI, F., « La guerre du Congo-Kinshasa », Rapport du GRIP, n° 9912, Bruxelles, 1999.

* 165COLIN POWELL, Discours devant le Congrès, du 17 janvier 2001

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