WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Origine sociale et performances scolaires : analyse de l'influence des facteurs socio- économiques sur les résultats scolaires. Etude de cas du lycée Rialé et du collège Naaba Zoungrana de Tenkodogo

( Télécharger le fichier original )
par Delwendé Brice Rodrigue SORGHO
Université de Ouagadougou/ UFR- SH, Département de sociologie - Maitrise 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

111.6 Profession du père et moyenne scolaire

Tableau 21 : la moyenne scolaire selon la profession du pére ou le tuteur

Profession du père
ou du tuteur

 
 
 

Performances scolaires
(moyennes annuelles / 20)

 
 
 

Moins de 10

Nbre %

Nbre

10

%

Nbre

11

%

Nbre

12

%

Nbre

13

%

Nbre

14

%

Total

Nbre %

Agriculteurs

21

56.76

08

21.62

05

13.51

02

5.41

01

2.70

00

00.00

37

45.12

Ouvriers

05

71.43

02

28.57

00

00.00

00

00.00

00

00.00

00

00.00

07

08.54

Fonctionnaires

10

34.48

16

55.17

01

3.45

00

00.00

01

3.45

01

3.45

29

35.36

Professions libérales

02

40.0

01

20.00

00

00.00

02

40.00

00

00.00

00

00.00

05

6.10

Retraités

4

100.0

00

00.00

00

00.00

00

00.00

00

00.00

00

00.00

04

4.88

Total

42

51.22

27

32.92

06

7.32

04

4.88

02

2.44

01

1.22

82

100.0

Source : enquete de terrain Juin 2007

A travers le tableau 21, il est mis en relation les performances scolaires des éléves calculées sur la base de leurs moyennes annuelles et la profession du pére ou du tuteur qui est un indicateur concret de leurs conditions socio-économiques. Ces résultats montrent que la performance la moins élevée (moins de 10 de moyenne) est celle d 'enfants de retraités (100%), suivis de ceux d 'ouvriers (71.43%), d 'agriculteurs (56.76%), des professions libérales (40%) et des fonctionnaires (34.48%). Ces statistiques, loin de contredire les données du tableau 15 (appréciation fait des enquêtés de l 'impact de leur niveau de vie sur les résultats scolaire) méritent plutôt qu 'on leurs accorde une attention particuliére. En effet, deux raisons fondamentales peuvent rendre cette situation possible. Premiérement, la prise en compte d 'éléments d 'ordre personnel et scolaire. La motivation ou l 'absence de motivation, les groupes de pairs (effet d 'entrainement, les bonnes ou mauvaises fréquentations, le mimétisme), le défit personnel (Gilbert TSAFAK, 1980) et l 'environnement scolaire (Ivan ILLICH, 1971) sont autant de facteurs qui peuvent influencer les performances des enquêtés

en dépit de leurs conditions de vie et du même coup expliquer ces résultats. La seconde explication peut venir du fait que lors de nos tirages, nous sommes tombés sur des enfants de retraités, de fonctionnaires et de parents exercant une profession libérale qui avaient une performance de moins de 10 de moyenne. Par ailleurs, il est a noter que c 'est seulement chez les fonctionnaires et les professions libérales que le pourcentage d 'enfants qui ont 10 ou plus de 10 de moyenne est supérieur a celui des moins de 10 de moyenne respectivement 65.52% contre 34.48% et 60% contre 40%. La situation est contraire chez les ouvriers et chez les agriculteurs qui est respectivement de 28.57% contre 71.43% et 43.24% contre 56.76%. Il convient cependant de bien comprendre le contexte de ces données a tendance générale et de noter qu 'il s 'agit de performances moyennes d'éléves par profession du pére ou du tuteur. Ces statistiques ne veulent donc pas dire que pris individuellement, tel enfant dont le pére exerce une profession donnée est performant que n 'importe quel autre enfant issu de pére d 'autres professions. La preuve en est qu 'un éléve de parent agriculteur a eu 13 de moyenne contrairement aux enfants dont le pére exerce une profession libérale et que 5.41% d 'enfants d 'agriculteurs ont eu 12 de moyenne contre 00% d 'enfants de fonctionnaires. Ces cas particuliers peuvent résulter de la motivation et du dynamisme intrinséque de cette catégorie d'éléves a réussir en dépit de leurs conditions socio- économiques. En effet, la vision qu 'un éléve se fait de la réussite sociale est un facteur capable d 'influencer son parcours scolaire et particuliérement lorsque ce dernier accorde une grande importance aux études en l 'envisageant comme un générateur possible d 'ascension sociale (Gilbert TSAFAK, 1980). C 'est ce que pense également un enseignent du CNZ lorsqu 'il affirme ceci: (( Un éléve peut etre un bon travailleur malgré ses conditions de vie. Par contre, il y'a des éléves dont ça va chez eux a la maison mais qui ne travaillent pas bien en classe car les conditions de vie meilleures dans lesquelles ils vivent rendent ces éléves indisciplinés et moins studieux » (entretien avec Y. L, 20 juin 2007, domicile).

A l 'exception de ces cas particulier, ces données statistiques montrent qu 'il existe une relation causale entre la profession des parents d'éléves et la performance scolaire de leurs enfants. En effet, l 'argument en faveur de cette influence de la profession du pére sur la performance de l 'enfant est que la profession du pére détermine dans une certaine mesure les conditions de vie, d 'étude et les moyens financiers mis a la disposition de l'éléve lui permettant ainsi de justifier sa performance (Alain GRAS 1974). Le constat que la probabilité d 'obtenir de bonnes performances chez les enfants d 'agriculteurs et d 'ouvriers est faible, peut donc s 'expliquer par le fait que leurs parents soient les plus incapables a offrir a leurs enfants

de meilleures conditions de vie et d 'étude faute de moyens contrairement aux fonctionnaires et mieux encore a ceux exercant une profession libérale. Nos entretiens aupres des personnes ressources ne font que confirmer ce constat.

Selon le proviseur du Lycée Rialé : « le taux de succés relativement faible de l'établissement s'explique par le fait que pres de 60% des éleves sont issus de parents ou tuteurs qui vivent en deçci du seuil de pauvreté. En témoigne l'affluence au sein de la cantine scolaire donc probleme de restauration. A cela s'ajoute le probleme de logement, d'électricité et de reglement des frais de scolarité... » (entretien avec G.M, 11 juin 2007, LRT).

Les propos d 'un enseignant du College Naaba Zoungrana confirment celui du proviseur. En effet pour lui : « le fait que la majorité des éleves soit issue d'une famille pauvre a une influence sur le niveau de performance général de la localité. Le manque de matériels didactiques, de moyens de déplacement, d'argent pour s'abonner a la bibliotheque et la cantine contribue a l'échec des éleves » (entretien avec C.K.F, 14 juin 2007, CNZ).

Néanmoins, s 'il est indéniable que les conditions de vie des éleves influencent leurs résultats scolaires (Maxime COMPAORE, 1996), la possibilité d 'avoir 12 et 13 de moyenne par certains enfants d 'agriculteurs laisse penser qu 'on peut également rechercher ailleurs le facteur déterminant explicatif de la réussite scolaire, notamment dans l 'engagement et la prise de conscience de l'éleve a réussir en dépit des conditions liées a son origine sociale (voir analyse tableau 21).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault