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Origine sociale et performances scolaires : analyse de l'influence des facteurs socio- économiques sur les résultats scolaires. Etude de cas du lycée Rialé et du collège Naaba Zoungrana de Tenkodogo

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par Delwendé Brice Rodrigue SORGHO
Université de Ouagadougou/ UFR- SH, Département de sociologie - Maitrise 2008
  

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III. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
III.1 Objectif principal :

L'étude vise a identifier les liens qui existent entre l'origine sociale et les performances scolaires.

III.2 Objectifs secondaires :

Les objectifs secondaires de l'etude sont de :

* Identifier les rapports qui existent entre le statut matrimonial de la famille
d 'appartenance des eleves (polygamie- monogamie) et les performances scolaires.

* Determiner les liens qu'il peut y avoir entre le niveau d'instruction des parents et les resultats scolaires de leurs enfants.

IV. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

IV.1. Hypothese principale :

L 'origine sociale et les conditions socio-economiques d 'existence influencent les performances scolaires des eleves.

IV.2. Hypotheses secondaires

* Il existe un lien entre le statut matrimonial et les performances scolaires des éléves, de maniere plus spécifique les éléves issus de familles monogames sont plus performants que ceux issus des familles polygames.

* Le niveau d'instruction des parents determine les performances scolaires de leurs enfants. En d 'autres termes, la proportion des éléves qui réussissent augmente au fur et a mesure que le niveau de scolarité de leurs parents s'éléve.

V. A PPROCHE CONCE PTUELLE

"L'affettage des concepts est donc la premiere étape vers la théorie : cela conduit parfois a des discussions de vocabulaires qui paraissent byzantines au profane qui croit savoir d'évidence ce dont il parle. C'est une erreur : le byzantinisme au départ épargne bien des confusions par la suite et toute science en formation doit ce forger son vocabulaire meme si ce jargon irrite le néop hyte" Henri MENDRAS (2001). Ce constat établi par MENDRAS, montre l'importance des vocabulaires et concepts en sociologie. Car comme l'avait si bien mentionné Emile DURKHEIM 4' la premiere démarc he du sociologue doit etre de définir les c hoses dont il traite afin que l'on sac he et qu'il sac he bien de quoi il est question. C'est la premiere et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute vérification ; une théorie, en effet, ne peut etre contreilée que si l'on sait reconnaitre les faits dont elle doit rendre compte" (1999 : 34).

Que faut-il alors percevoir a travers les principaux concepts de cette étude portant sur le theme : Z'Origine sociale et performances scolaires : analyse de l'influence des facteurs socio-économiques sur les résultats scolaires. Etude de cas du lycée Rialé et du College Naaba Zoungrana de Tenkodogo 4' ?

Cette étape de la recherche définie ces principaux concepts selon des acceptions conventionnelles dans la mesure oil ils sont validés dans d'autres recherches, par leur dynamisme a rendre compte d'un tel phénomene.

r2- Identification des concepts

* Socialisation / éducation / scolarisation

* Origine sociale

* Monogamie / polygamie

* Méritocratie

* Mobilité sociale

* Réussite scolaire

Qr Definition :

* Socialisation, Education et Scolarisation

Selon Madeleine GRAWITZ (2004), la socialisation est le processus par lequel les individus sont intégrés dans une société donnée, intériorisent les valeurs, normes, codes symboliques et font l 'apprentissage de la culture en général grace a la famille et l 'école, mais aussi par le langage, l 'environnement, etc. Elle représente un apprentissage et un ajustement.

Chez Jean-Paul PIRIOU (2004), elle est le processus par lequel la société par l 'intermédiaire de groupes et d 'institutions (familles, école, etc.) inculque des normes, des valeurs et des croyances a un individu en combinant des mécanismes d 'apprentissage (d 'habitudes, de savoir- faire) et d 'identification (a un héros, aux parents). Pour l 'auteur, la socialisation se traduit par le fait que l 'individu a intériorisé et fait siennes ces normes, valeurs et croyances.

D'aprés Raymond BOUDON et al (1996), au sens fort socialiser c 'est transformer un individu d 'un etre asocial en un etre social en lui inculquant des modes de penser, de sentir, d 'agir. Pour ces auteurs, une des conséquences de la socialisation est de rendre stables des dispositions du comportement ainsi acquises. Cette intériorisation des normes et valeurs a également pour fonction de rendre siennes les regles sociales, qui sont par définition extérieures a l 'individu, et d 'augmenter la solidarité entre les membres du groupe. Cette définition de la socialisation suppose la primauté de la société sur l 'individu, l 'exercice d 'une contrainte par une autorité considérée comme légitime et un objectif défini au niveau social.

A cette vision plus ou moins déterministe, on peut opposer tout de même une conception plus souple qui prend en considération la relative autonomie de l 'individu, la capacité de celui- ci a adapter les dispositions acquises aux situations vécues, et même a modifier au besoin les normes et valeurs intériorisées en fonction de certains problémes qu 'il est appelé a résoudre.

Pour Mohamed CHERKAOUI (1999), c 'est a Durkheim que l 'on peut faire remonter l 'usage du concept de socialisation. Socialiser c 'est convertir. Idéalement, c 'est transformé un individu d 'un etre asocial en un etre social en lui inculquant des catégories de pensée et un systeme d 'idées, de croyances, de traditions, de valeurs morales, professionnelles ou de classe, dont certaines sont irréversibles et d 'autres au contraire changent en fonction de

nouveaux apprentissages et des situations vécues. Cette définition suppose un avant et un aprés dans l 'histoire des individus, la primauté du social sur l 'individu a des communautés idéologiques ou cognitives. Elle n 'exclut cependant ni la résistance ni même l 'échec du contrôle social des individus par l 'institution scolaire.

Quant au concept d'éducation, étymologiquement il vient du latin ex ducere qui signifie tirer hors, élever. D'aprés Madeleine GRAWITZ (2004), c'est l'action exercée généralement sur autrui pour augmenter les possibilités du corps, de l'intelligence, du caractére.

Dans l'art.2 de la déclaration des droits de l'homme de 1948, elle désigne l'ensemble des moyens qu'une société assure a ses membres pour les scolariser, c'est-à-dire partager, surtout aux jeunes, les valeurs qu'elle privilégie, sa culture, en même temps que transmettre les connaissances nécessaires a l'épanouissement de leur personnalité.

Dans un sens général alors, l'éducation peut etre perçue comme la mise en oeuvre par les adultes, éducateurs professionnels, des moyens aptes a favoriser le développement des facultés proprement humaines de l'enfant : affectivité, volonté, intelligence...

En ce qui est du concept de scolarisation, pour Emile GENOUVRIER (2001), c 'est l 'action de scolariser, c'est-à-dire dans un premier temps doter un pays, une région des établissements nécessaires a l 'enseignement de toute une population. Dans un second temps,

c 'est admettre un enfant ou un groupe d 'enfants a suivre l 'enseignement d 'un établissement scolaire.

D 'un point de vue économique, la scolarisation est définie comme un investissement avec des dépenses qui n 'engendreront des bénéfices que des années plus tard. C 'est en ce sens que BOMMIER. A et SHAPIRO. D (2001) pensent que la scolarisation constitue un moyen

d 'augmenter le capital humain de l 'individu. Pour ces deux auteurs, le concept peut etre défini comme étant l 'ensemble des connaissances et des capacités de l 'individu. Ainsi, en allant a l 'école, l 'enfant développe des savoirs qui augmentent sa productivité future et qui seront valorisés sur le marché du travail.

Par contre, la conception sociologique définit la scolarisation comme un processus de transmission d 'un savoir écrit qui influe sur le comportement et la mentalité qui se répercutent sur la société entiére.

Chez Etienne GERARD (1999), la scolarisation s 'apparente a des combinaisons entre un ensemble de regles sociales et des attentes en matiere d 'éducation, entre un ordre scolaire et des capacités d 'ajustement de cet ordre et enfin entre des attentes et besoins (celui de promotion sociale ou intégration, celui d 'acquisition des savoirs) des contraintes (économiques, sociales) et des capacités de satisfaction de ces besoins. En ce sens, la scolarisation est le produit de représentations, d 'aspirations et du rapport entre celles- ci et les possibilités de les satisfaire. Ainsi, la mise a l 'école et le choix du parcours scolaire sont toujours opérés de maniere particuliere, c'est-à-dire qu 'ils ont une certaine rationalité même si tous les facteurs ne sont pas toujours pris consciemment en compte par les individus.

Pour les fins de la présente étude, nous entendons par socialisation tout processus par lequel chaque individu intériorise les divers éléments de la culture environnante c'est-à-dire les valeurs, les normes, les codes symboliques, les regles de conduite, les savoirs cognitives et intellectuels par l 'intermédiaire des groupes ou institutions que sont la famille et l 'école. Quant au concept d'éducation de part sa dimension culturelle, sociale, politique et économique, renvoie ici, aux institutions scolaires mais également aux différentes instances éducatives et aux divers lieux de formations. De cette définition de l 'éducation, retenons que lorsque nous parlons d 'éducation, il s 'agit du savoir transmis a l 'école. Ainsi, nous convenons avec la conception Deweyenne que l 'éducation et la scolarisation sont une seule et même chose puisque le travail porte sur l 'éducation scolaire. La scolarisation dans cette étude est donc le fait d 'envoyer un enfant a l 'école en vue de lui inculquer des savoirs et savoir- faire qui constituent des éléments nécessaires dans la vie de tout homme, et le fait de suivre de pres son éducation scolaire.

* Origine sociale :

Etymologiquement, le concept origine vient des mots latin Z 'origo '' et Z ' inis '' qui signifient ancêtres ou milieu humain auquel remonte la généalogie d 'un individu, d 'un groupe. Le concept renvoie donc a l 'ascendance, a l 'extraction, a la parenté, a la souche. Quant au terme social, lui provient du latin socialis et est relatif a un groupe d 'individus, d 'hommes.

Chez Madeleine GRAWITZ (2004), le social est ce qui concerne les hommes en société. Pour l 'auteur, il n 'y a pas d 'homme sans société ni de société sans homme. C 'est l 'avis de William Lapierre qui affirme que les éléments du systeme social sont des interactions entre

les personnes ou les groupes. Dans ce sens, le social pour lui comprend la sociogénétique, l 'écologie, l 'économique, le culturel et le politique.

Quant a CHAUCHARD (1963), le social n 'est autre chose qu 'un certain comportement de l 'individu dans ces rapports avec autrui et spécialement ses semblables. Le social dépasse d 'ailleurs le domaine psychologique pour prendre en compte plusieurs dimensions que Benoit GAUTHIER regroupe en trois dimensions : la dimension culturelle, économique et relationnelle.

Selon CLANET. C (1989) alors, l 'origine sociale peut etre considérée comme le milieu social d 'oil est issu un individu, c 'est sa provenance sociale c'est-à-dire son appartenance a un groupe social oil il participe de ses caractéristiques socio- culturelles, économiques et relationnelles...

Dans cette étude, nous retenons que l 'origine sociale désigne le milieu social oil est issu un individu c'est-à-dire son appartenance a un groupe de personnes apparentées vivant sous le même toit et partageant les mêmes caractéristiques sociales, culturelles, économiques, relationnelles...

* Monogamie et polygamie :

Pour Jean- Francois DORTIER (2004), la monogamie peut etre définie comme un systeme dans lequel l'homme ne peut etre simultanément l'époux de plus d'une femme et la femme l'épouse de plus d'un homme. Elle s'oppose a la polygynie et a la polyandrie les deux formes de polygamie. Cependant, l 'auteur souligne inversement l'existence dans les sociétés monogames, des formes cachées de polygamie : " Les nobles, les princes et les rois entretiennent des courtisanes, les bourgeois des mattresses, les dames des amants, relations qui sans etre officielles sont souvent connues de tous".

Quant a la polygamie, selon Jean Paul PIRIOU (2004) elle est une union impliquant plus de deux conjoints. On parle de polyandrie lorsque c'est la femme qui épouse plusieurs hommes et de polygynie lorsque c'est l'homme qui épouse plusieurs femmes.

Chez Jean-Francois DORTIER (2004), la polygynie est la possibilité pour un homme d'épouser plusieurs femmes. La polyandrie désigne une situation ou une épouse peut pendre plusieurs maris. Elle est constatée dans quelques sociétés seulement : chez les Nayar en Inde,

les Toda des Iles Marquises, les Indiens Guayati du Paraguay ainsi que dans certaines régions du Tibet et du Népal en revanche la polygamie est trés répandue dans le monde entier. Les trois quart (3/4) des neuf cents (900) sociétés humaines recensées par George MURDOCK sont polygames.

Il faut noter que la polygamie est une forme familiale trts répandue et enracinée dans la tradition africaine. Elle reste d'actualité tant en milieu rural qu'en milieu urbain. La polygamie y est mentionnée dans le code de la famille burkinabe comme alternative possible nécessitant toutefois l 9avis favorable des femmes concernées. Selon Paré Afsata KABORE (1998), dans le domaine de l 9éducation, les efforts en vue de l 9amélioration du rendement de l 9école doivent intégrer de plus en plus des réflexions sur la question même des rapports entre l 9école et la structure familiale (monogamie -- polygamie). Pour l 9auteur, les rapports sociaux inégaux entre hommes et femmes dans le contexte culturel africain en général et en particulier burkinabé, sont particuliérement reflétés dans l 9institution familiale polygame et s 9inscrivent dans la même ligne que la vision sociale qui insiste plus sur la scolarisation du garcon que de la fille. C 9est pourquoi KABORE pense que, de part leur niveau économique, leur taille, leur culture, souvent différents, la polygamie et la monogamie pourraient avoir des liens sur les performances scolaires qu 9il convient d 9étudier.

Pour cette étude, nous désignons par polygamie sa dimension polygénique c9est-à-dire le fait pour un homme d 9être uni simultanément a plusieurs femmes. Par monogamie, nous entendons le fait pour un homme d 9être uni uniquement a une seule femme. Il est bien entendu que la nature de l 9union (légale, religieuse ou concubinage) ne sera pas prise en compte.

* Méritocratie :

Selon Madeleine GRAWITZ (2004), la méritocratie désigne tout systeme dans lequel les postes élevés sont occupés par des individus en fonction de leurs compétences (mérites) définies par les standards sociaux de l 9époque et les exigences de la situation.

Pour Gilles FERREOL et al (1995), la méritocratie désigne la situation dans laquelle ni la naissance ni les relations ne doivent conditionner la réussite sociale. C 9est l 9application du principe : a chacun selon ses dons, son talent et ses compétences. Au départ, égalité des chances (assurée en partie, par la démocratisation de l 9enseignement). Problématique de la

circulation des élites, de nombreuses discutions (héritage culturel, effet de lignée, reproduction des inégalités).

Quant a Raymond BOUDON et al (1996), ce terme désigne généralement une hiérarchie des postes et des places qui résulte de l 'application du principe : a chacun selon ses dons et ses mérites. D 'usage peu fréquent, il comporte des équivoques, en particulier parce que son sens est plus large que celui qu 'il évoque. S 'il suggere une répartition des postes en fonction des efforts, du travail, de la bonne volonté de chacun, il désigne en fait un état social oil la hiérarchie des positions se calque sur celle des qualités individuelles (dons et mérites confondus) ou plus simplement, un état social oil regne l 'égalité des chances. La méritocratie est inégalitaire mais cette inégalité est l 'aboutissement d 'une compétition égale : des résultats inégaux mais des chances égales au départ. Autrement dit, ni la naissance, ni les relations, ni la chance ne conditionnent la réussite sociale ; seuls jouent les dons et mérites, tel qu 'ils sont reconnus et mesurés. De quelle maniere opérer cette sélection sociale ? Selon la version la plus courante de la méritocratie, ce sont l 'école et l 'université qui assurent cette fonction ; la hiérarchie sociale se confond alors avec celle des diplômes. Selon donc la conception boudieusienne, une méritocratie parfaite est une utopie mais les sociétés sont plus ou moins méritocratiques.

Par contre, Fernand SANOU (1986), a une autre conception de la méritocratie. Il met en exergue la mainmise des intellectuels africains en général et burkinabe en particulier sur l 'histoire post- coloniale de leur pays. C 'est donc dire que ces produits et producteurs de l 'éducation scolaire façonnent et orientent cette institution en fonction de leurs intérests et dans le but de pérenniser leur légitimité sociale. Ensuite, l 'auteur souligne donc que ce n 'est pas le mérite, l 'aptitude intellectuelle des éleves qui détermine leurs chances d'acces aux différents niveaux du systeme éducation, mais plutôt leur origine sociale, la fortune et / ou le pouvoir social de leurs ascendants.

Sans vouloir engager dans cette partie de la recherche un débat controversé pour savoir si nos sociétés sont méritocratiques ou pas, dans la présente étude nous entendons par méritocratie tout systeme dans lequel le mérite et la compétence déterminent la hiérarchie. Dans le domaine donc de l 'éducation le concept désigne donc la situation dans laquelle la position sociale ou l 'origine sociale ne conditionne pas la réussite scolaire des éleves mais plutôt leurs mérites et compétences.

* Mobilité sociale :

Selon Madeleine GRAWITZ (2004), la mobilité sociale désigne simplement tout déplacement d 'un individu, d 'un objet, d 'une valeur sociale ou d 'un groupe d 'une position sociale a une autre.

Pour Raymond BOUDON et al (1996), la mobilité sociale désigne le mouvement des individus entre les catégories ou classes sociales. Il existe deux types de mobilité. La mobilité intra- générationnelle qui est le passage des individus d 'une catégorie a l 'autre durant la mesme génération. On compare dans ce cas la classe a laquelle appartient l 'individu enfin de carriere, par exemple, a la classe a laquelle il appartenait en début de carriere. La mobilité intergénérationnelle est quant a elle, la circulation d 'un individu du groupe social auquel appartient sa famille (pere et mere) a un autre groupe : nous comparons la classe sociale a laquelle appartient l 'individu a la classe a laquelle appartient sa famille.

A la suite de BOUDON, Jean Paul PIRIOU (2004) définie la mobilité sociale comme la circulation des individus entre les positions sociales. Il dénombre également deux types de mobilité sociale : la mobilité intra- générationnelle appelée mobilité professionnelle et la mobilité intergénérationnelle appelée mobilité sociale et correspondant aux changements de position sociale d 'une génération a l 'autre. Cependant il distingue la mobilité verticale entre des positions considérées comme de niveaux différents (mobilité ascendante et descendante) et la mobilité horizontale entre des positions différentes mais socialement équivalentes.

Chez Jean-Francois DORTIER (2004), la définition sociologique de la mobilité sociale est inséparable des instruments statistiques qui permettent de l 'étudier. Pour l 'auteur alors, les études statistiques s 'appuient depuis Karl Pearson (1857-1936) sur l 'exploitation des (( tables de mobilité h, groupant les individus d 'une population selon leur profession en début et en fin de carriere : c 'est la mobilité professionnelle. La mobilité sociale proprement dite compare la profession du pere et celle du fils. Pour DORTIER, le resve américain est celui de l 'ascension sociale. L 'idéal du Z 'self made man '' n 'est pas qu 'un mythe mobilisateur c 'est aussi une réalité dont la société américaine peut offrir de nombreux exemples. En cela, la société démocratique s 'oppose aux sociétés a ordres ou castes, dans lesquelles l'acces a telle position sociale est strictement déterminé par le rang de naissance.

Pour Pierre BOURDIEU (1978), le concept d 'habitus rend compte de la reproduction sociale qui s 'effectue a travers la transmission des différents types de capitaux économique, social, culturel et symbolique. Ce concept chez BOURDIEU met l 'accent sur la liberté relative des individus dans l 'espace social favorable a une mobilité sociale. La lecture bourdieusienne de la mobilité sociale renvoie donc a la structure de la classe et a la hiérarchie des positions a travers leurs transformations. Pour l 'auteur, la vie sociale peut ;tre considérée comme un champ, un espace de lutte entre les différents agents occupant les diverses positions. Les luttes ont pour enjeu l 'approbation d 'un capital spécifique au champ. A titre illustratif, Pierre BOURDIEU présente le petit bourgeois (en ascension) comme "un proMtaire qui se fait petit pour devenir bourgeois" : d 'origine populaire, il investit beaucoup dans l 'école et pousse sa progéniture a la plus forte réussite possible.

Quant a Suzie SUTH (1997), la mobilité sociale est un phénoméne temporel masqué par la succession et la transformation de l 'activité des générations. Pour elle, le mouvement ascendant sur l 'échelle sociale procéde de deux voire trois générations utilisant dans certains cas des intermédiaires qui permettent aux générations ultérieures de pousser plus loin leur scolarité. Pour l 'auteur, plus la mobilité dans une société se développe, plus la conscience des inégalités croft ; les phénoménes de changement social deviennent plus massifs et par conséquent plus visibles socialement. Aujourd 'hui, en évoquant l 'éducation et les débouchés offerts dans leur pays, les jeunes africains ont le sentiment de voir croitre sous leurs yeux, les processus de différenciation sociale, de hiérarchisation sociale, d 'exclusion et de marginalisation.

Tout au long de cette recherche, nous entendons par mobilité sociale, la mobilité intergénérationnelle qui est l 'ensemble des changements qui se produisent d 'une génération a la génération suivante. C 'est donc celle qui compare la classe sociale, le niveau économique, le niveau d 'instruction, etc. des parents a ceux de leurs enfants.

* Réussite scolaire :

Selon PASQUIER. D (1992), il y a plusieurs maniéres de relativiser la notion de réussite. Pour lui néanmoins, on peut considérer qu 'il y a réussite par rapport aux mesures purement scolaires de passage de classes et d 'examens. C 'est donc une définition uniquement centrée sur les aspects évaluatifs et leurs corolaires d 'avance ou de retard.

Quant a ASSOGBA. A (1984), la réussite scolaire indiquée en général, par les notes, représente le principal critére de passage des éléves d 'un niveau a l 'autre ou d 'une filiére a l 'autre du systeme d 'enseignement. Bien réussir par exemple a l 'école, c 'est avoir de bonnes notes scolaires.

Dans le cadre de l 'étude présente et pour des besoins méthodologiques liés a une approche surtout quantitative, nous attribuons au concept de réussite scolaire son acceptation courante de performance liée au rendement scolaire. Nous entendons ici par performance le travail dans le sens d 'une production intellectuel. Cette performance est donc perçue dans le sens de la qualité du travail fourni et cela est mesurable par le rang c'est-à-dire le classement effectué en fonction de la moyenne. Mais aussi par la prise en compte du succés qui est percevable a travers les redoublements.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo