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La jeunesse marocaine: de la participation à  l'implication dans le développement humain et social

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par Hicham ABDEDINE
Faculté de Sciences Economiques Souissi Rabat - Master 2 Finance et Management des Organisations Economiques et Sociales et Développement Humain 2011
  

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Chapitre 3. Cas du Programme Concerté Maroc : la

recherche action réalisée sur les projets de

développement

Section 1 : PCM 2 et constats des entretiens effectués sur
terrain

I. Qu'est ce que la Capitalisation

Avant tout nous devons tout d'abord définir la Capitalisation. C'est un thème récurrent dans le milieu des organisations de solidarité internationale. On ne cesse de le répéter : « il faut capitaliser ! ». Pourquoi ? Comment ? Ce n'est pas toujours bien clair.

Paradoxalement, il n'existe pas beaucoup de documents de référence sur la capitalisation, et ceux qui existent proposent des réflexions particulièrement intéressantes sur l'enjeu de valoriser les expériences, mais manquent peut-être des repères méthodologiques pratiques47.

Selon Pierre de Zutter (1994) : « la Capitalisation, c'est le passage de l'expérience à la connaissance partageable ».

Dans ce qui suit nous allons présenter quelques caractéristiques de la capitalisation :

· Capitaliser, c'est prendre du recul par rapport à une expérience ;

· Se poser la question, comment dans une expérience, on est passé d'un niveau à un autre ?

· Questionner une expérience, la discuter, voir la remettre en cause ;

· C'est tirer des enseignements de l'expérience qui pourraient servir de modèles de réussite pour une utilisation ultérieure ;

47 Philippe Villeval (Handicap International) et Philippe Lavigne Delville (Groupe de Recherche et d'Échanges Technologiques), Capitalisation d'expériences... expériences de capitalisations Comment passer de la volonté à l'action, Traverses n° 15, 2004, 49 p.

II. Quelques constats préliminaires

Un constat majeur, c'est que le PCM a changé sa philosophie, tout d'abord la focalisation sur les jeunes contrairement à la première phase qui était large et portait sur la question de la pauvreté. Ensuite la métamorphose de sa gouvernance, en instaurant un organe unique qui représente les deux pays dans les principales décisions stratégiques à savoir le comité de pilotage. Dans ce dernier siègent les associations des deux pays, et également les pouvoirs publics afférents (Ministère des Affaires Etrangères Français, Ministère Marocain de Développement Social et de la famille...), et les jeunes, élément incontournable dans la prise de décision.

D'autre part, les visites sur le terrain pour interroger les acteurs du PCM situés un peu partout sur le territoire marocain, ont révélé des constats probants quant à l'efficacité de ce programme d'aide au développent. Dans ce qui suit nous allons dégagés quelques constats selon les trois axes de Capitalisation.

1. La concertation pluri-acteurs

Une identité pour les associations : D'après les questions posées à certains acteurs dans les projets du PCM, les associations ont trouvé dans le PCM une vraie identité, vis-à-vis des acteurs publics et des bailleurs de fonds internationaux, ce qui leur a donné un plus et une force de conviction48. Dans sa conception des projets, le PCM exige une véritable démarche de concertation, non seulement entre associations du Nord et associations du Sud, mais également, une implication des pouvoirs publics, que ce soit dans les projets, ou dans le pilotage et la gouvernance du programme lui-même.

Rappelons que le Ministère du Développement Social, siège au comité de pilotage, ainsi que l'Entraide Nationale. Ce dernier est un partenaire stratégique, qui a mis en place ses locaux et ses délégations à la disposition des activités du PCM à destination des jeunes. Un autre point plus important, c'est que dans les projets concertés provinciaux (PCP), pour réunir les acteurs d'une même province, le PCM a mis en place une étape préalable à la concertation, qu'il finance et organise, l'objectif étant de faire connaissance entre les acteurs de la société civile et les pouvoirs publics, ainsi que les collectivités locales. Dans l'élaboration du PCP, il y'a des

48 Entretien avec Zoubir Chatou, coordinateur du projet Cré'Acteurs.

conditions à remplir, premièrement il faut une présence obligatoire des jeunes, deuxièmement une présence d'au moins une collectivité locale, et quelques associations locales.

2. L'implication de la jeunesse

Il faut rappeler que le but ultime du PCM est d'enclencher une dynamique qui permet à la jeunesse de s'ouvrir sur son environnement et la situe au sein de partenariats multiples. Cette approche est importante car, en favorisant le développement du tissu associatif marocain, le PCM évite l'enfermement étroit des jeunes dans leur propre association. C'est cela qui fait qu'on peut parler d'une démarche qui contribue à l'installation de relations entre les jeunes et les adultes, et donc assurer un transfert de savoir faire de génération en génération, ainsi entre les associations de jeunes et les autres partenaires actifs dans le développement communautaire.

Le PCM compte environ 20 000 jeunes, entre jeunes bénéficiaires des activités du programme, et les jeunes membres des associations du PCM.

Suivant les entretiens avec les acteurs du PCM, ce dernier a offert :

- Un espace d'expression : les jeunes associatifs du programme, sont invités à toutes les manifestations organisées, autour des quatre thématiques, ils ont l'occasion de rencontrer d'autres acteurs associatifs ou publics... ce qui leur donnent l'occasion de s'exprimer et d'échanger des idées et des ambitions...

- Une plateforme de rencontre entre les jeunes et d'autres acteurs... : dans sa deuxième phase le PCM a choisi comme volet d'action la dynamique de la jeunesse, avec une double ambition : faire bénéficier les jeunes du fruit des projets réalisés sur terrain, et plus particulièrement les rendre des acteurs, qui réfléchissent, prennent des initiatives et agissent indépendamment. Sous l'égide du PCM, les jeunes effectivement sont devenus des acteurs : en premier lieu, l'accès des 4 jeunes au comité de pilotage pour représenter les jeunes de leur territoire, leur a donné l'opportunité d'être à égalité avec les autres dans les propositions et les prises de décision, de se confronter aussi avec les pouvoirs publics. En second lieu, la participation des jeunes aux rencontres nationales organisées par le PCM leur a permis de tisser des liens et des connaissances avec des acteurs de grande importance, tel que les ONG internationales, les ONG et associations nationales,

d'échanger des idées de projets, l'objectif étant de « travailler ensemble ». En troisième lieu, pour les projets du PCM qui sont portés par ses associations membres, une condition incontournable est à retenir, c'est que pour valider un projet, il faut qu'il soit fait pour et par les jeunes : des bénéficiaires jeunes, et des associations de jeunes qui portent les projets.

- Une base d'encouragement à la participation des jeunes à la gestion des affaires locales : Au cours de la deuxième phase du programme, 4 conférences régionales, ont étés organisées dans quatre régions du pays, et une conférence nationale, autour de la participation des jeunes à la gestion de la chose publique : Ces conférences se sont traduites par une invitation non seulement des acteurs du programme mais, au-delà, des acteurs hors du programme, qui étaient également intéressés par ces manifestations.

Sur la base de ces conférences plusieurs jeunes ont été ciblés, 400 jeunes ont participé aux 4 conférences régionales, et 180 jeunes ont participé à la conférence nationale. En plus des conférences régionales, 3 universités de jeunes sont venues dans leur continuité, et leur complémentarité, le but étant de former et informer les jeunes sur leur rôle dans la gestion des affaires locales. Au total 290 jeunes ont participé aux universités de jeunes. L'ensemble de ces conférences s'est traduit par l'implication de certains jeunes bénéficiaires dans les élections de 2009, à titre d'exemple : des jeunes se sont présentés aux élections dans leurs communes, il faut signaler également que d'autres se sont inscrits pour la première fois dans les listes électorales49.

A noter que ce sont des premiers constats d'après les entretiens effectués avec les membres du Programme. Le volet jeunesse sera traité et analysé sur la base de quelques projets50 spécifiques que nous avons choisis.

49 Entretien avec B.Boukhsimi, président de l'Association Mouvement Twiza, porteuse du Projet Jeunesse Territoires Citoyenneté.

50 Vu l'importance des projets du PCM, nous avons choisi de travailler sur trois projets.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery