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Analyse des faits politiques en Afrique: cas de la Cote d'Ivoire

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par Herphi Halerre Bouyoméka Mikolo et Pascaline AVLESSI
projet cerco du benin - Licence communication et relations internationales 2010
  

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Section 2 : les causes exogènes des conflits sociopolitiques

L'une des origines du conflit en Côte d'Ivoire réside dans l'ingérence des acteurs étrangers dans la politique ivoirienne et la forte croissance de sa population, en grande partie due à l'immigration d'étrangers attirés par le « miracle » économique ivoirien. Les déclarations politiques des chefs d'Etats de la sous-région sont arrivées très vite après l'explosion de la crise. De manière générale, toutes les prises de positions officielles expriment le soutien des chefs d'Etats envers le pouvoir institutionnel ivoirien et condamnent la prise des armes à des fins politiques

Paragraphe 1 : les causes exogènes historiques

A- Les acteurs étrangers

La crise en cours met en scène plusieurs acteurs, dont les principaux sont les rebelles réunis au sein du Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) et le Gouvernement ivoirien. Viennent ensuite le Burkina Faso, soupçonné du côté d'Abidjan de soutenir les rebelles et la France, dont certains qualifient la position d'ambiguë.

1. Le Burkina Faso

Les ressortissants burkinabés en Côte d' Ivoire sont de l'ordre d'un peu moins de trois millions dont environ 48% y sont nés, de parents immigrés. Les conditions d'acquisition de la nationalité ivoirienne sont si restrictives que très peu d'immigrés burkinabés ou leurs descendants ont pu acquérir la nationalité ivoirienne. Pour beaucoup d'entre eux, la nationalité ivoirienne est un droit qu'ils n'hésitent pas à revendiquer. Toute leur histoire, leur vie, leur patrimoine culturel ou économique se trouvent en Côte d'Ivoire. Ils n'ont plus de lien avec le Burkina Faso, qui ne reste que la terre d'origine de leurs ancêtres. Depuis 1999, cette population est au centre des convulsions politiques ivoiriennes. D'abord sous Konan Bédié, les soupçons de nationalité burkinabé que ce dernier faisait peser sur son adversaire politique Alassane Dramane Ouattara ont été l'occasion de mettre la communauté burkinabé dans le collimateur du pouvoir et d'une population fortement conditionnée. Un incident entre paysans dans le Sud-ouest offre le prétexte à « l'expulsion » de près de 12.000 Burkinabé. Le Burkina Faso est mis à l'index chaque fois qu'une crise sociale ou politique éclate en Côte d'Ivoire, le Président burkinabé Blaise Compaoré étant accusé de tout mettre en oeuvre afin de donner le pouvoir à son « compatriote » Alassane Dramane Ouattara.

Le Gouvernement ivoirien, dans la crise en cours, reproche au Burkina d'offrir de base arrière aux rebelles. Le Burkina pour montrer sa bonne foi, a non seulement déclaré avoir fermé ses frontières dès le déclenchement de la crise, mais a également admis avoir accordé refuge à des déserteurs de l'armée ivoirienne et ce pour des raisons humanitaires. « Ils ont quitté depuis lors le Burkina qui n'a plus aucun contrôle sur eux », ont avancé les autorités burkinabés.

2. La France

La France est liée à la Côte d'Ivoire par un accord de coopération militaire. Elle dispose dans la capitale ivoirienne d'une base militaire forte d'environ 600 hommes. L'armée française a vocation à intervenir en Côte d'Ivoire en cas d'agression extérieure. Dans la crise en cours, en plus de l'aide logistique à l'armée régulière, les soldats français assurent la surveillance du cessez-le-feu obtenu des rebelles par les négociateurs de la CEDEAO.

Cette contribution est loin de satisfaire les tenants du pouvoir. Le SYNARES, à travers une lettre ouverte adressée au Chef de l'Etat français s'est fait l'écho de cette préoccupation. La France est soupçonnée d'avoir laissé faire et de faire ainsi le jeu des rebelles en s'opposant à l'option militariste affichée dès les premières heures par le pouvoir en vue de mater la rébellion. Elle a imposé une solution négociée, attitude que le SYNARES ne s'explique pas : « Nous avons du mal à comprendre que la France, qui a mené une lutte acharnée contre les indépendantistes corses ou calédoniens... qui refuse toute idée d'amnistie pour les assassins du Préfet Erignac assassiné en Corse, insiste pour que la Côte d'Ivoire signe un accord avec les terroristes » s'indigne-t-il dans la lettre ouverte. L'indignation semble également de mise de l'autre côté de la ligne de front. La force tampon établie par l'armée française entre les forces gouvernementales et la rébellion a certainement eu le mérite d'éviter une extension du conflit à l'ensemble du territoire, en empêchant une avancée des rebelles.

De ce fait, chez les populations acquises à la cause des rebelles, la France et son armée sont prises à partie. Des slogans anti-français se sont fait entendre : « armée française dehors ! », « Français vous nous empêchez de faire tomber le pouvoir de Gbagbo ». La prise à partie de la France par les belligérants traduit ce que d'aucuns ont qualifié d'ambigu dans sa position. Du point de vue de Epiphane Zoro (journaliste), la France a affiché une attitude attentiste commandée par le « ni indifférence ni ingérence » de sa nouvelle politique africaine. Par une sorte de pragmatisme, elle privilégie le maintien de l'ordre, la sécurité de ses ressortissants et la préservation de quelques intérêts financiers dans le pré-carré, au détriment d'un engagement positif en faveur des principes démocratiques dont le caractère universel n'est plus contesté. Est-ce ce que Stephen Smith a qualifié « d'indolence postcoloniale » ? Une attitude qui, loin du discours de la Baule sur la démocratisation, consiste à s'accommoder de n'importe quel pouvoir, pourvu que l'ordre règne et que les intérêts soient saufs. La France a pris le relais de la CEDEAO en organisant du 15 au 24 janvier 2003 sur son territoire à Marcoussis une table ronde sur la crise. L'impact d'une telle rencontre sur le rétablissement de la paix risque d'être bien insignifiant au regard des réactions hostiles enregistrées depuis la signature des accords.

B- L'immigration

Depuis l'époque coloniale, des mouvements migratoires, spontanés ou organisés, se sont dirigés vers les zones de « mise en valeur » produisant des cultures de rente. Les migrants négociaient leur installation auprès des autochtones ou étaient installés sous la pression de l'Etat, ou dans des zones spécialement aménagées. Les anciens fronts pionniers, qui ont connu il y a une ou deux générations des arrivées massives de migrants et une saturation rapide des terroirs, connaissent aujourd'hui des tensions foncières. Voyant les terroirs saturés, les jeunes autochtones veulent remettre en cause les accords par lesquels leurs parents ont accordé la terre aux migrants, dans des logiques « d'installation » sans limitation de durée. Ils poussent à retirer la terre aux migrants, pour leur propre usage, ou bien pour reconstituer le patrimoine foncier et tirer une rente des migrants en leur louant la terre. C'est un des ressorts locaux de la crise en Côte d'Ivoire et un facteur de tensions dans l'ouest cotonnier du Burkina Faso. Comment négocier de nouvelles règles du jeu dans ce contexte, qui soient autant que possible « gagnant-gagnant » et qui ne se fondent, en tous cas, pas sur la force et sur des logiques d'exclusion de l'autre ? De nouveaux mouvements migratoires se dessinent dans de nouveaux fronts pionniers, où la compétition pour le contrôle de la terre, les pressions à la vente, les tentatives des autochtones pour contrôler les installations, suscitent aussi de fortes tensions. Comment réguler l'accès à la terre dans ces espaces ? Il existe plusieurs facteurs de diversité : les milieux naturels, les densités de population, les modes d'exploitation du milieu, les modes locaux de contrôle de la terre et des ressources, les politiques foncières et de gestion des ressources naturelles, l'existence ou non d'aménagements hydro-agricoles, l'influence des acteurs urbains ou des entrepreneurs agricoles, les politiques de décentralisation administrative, etc.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus