WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Situation sanitaire au Burundi en 2010

( Télécharger le fichier original )
par Aurélie PIECHAUD
Paris-Descartes-Sorbonne - Master 2 "Expertise en Population et Développement" 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II. Maladies transmissibles et parasitaires : entre recrudescence et émergence.

Les maladies transmissibles demeurent les principales causes de mortalité au Burundi qui, à ce titre, revêt les caractéristiques des pays à faible revenu. Ainsi, 80 % des années de vie perdues le sont à cause des maladies transmissibles (11 % pour les maladies nontransmissibles et 9 % pour les blessures). Pour 100 000 habitants, le Sida est responsable de 129 décès (2007), le paludisme de 94 décès10 (2006), et la tuberculose11 de 69 décès [OMS, 2010].

Le Burundi est un foyer ancien de paludisme, mais un premier cas résistant à la chloroquine

le taux de consultation pré-natale et la proportion d'accouchement en structure de soins. Jeune âge de la mère, rang de naissance élevé, naissance hors mariage, faible niveau d'instruction, milieu rural, faibles revenus, sont autant de facteurs qui interviennent en défaveur du recours aux soins péri-natals. En revanche, la religion, notamment chrétienne, un niveau élevé d'instruction, le fait de vivre en milieu urbain, et d'occuper un emploi, jouent en faveur du recours aux services de santé maternelle.

8 Pour ces données, la mesure de la prévalence ne s'applique plus seulement aux femmes en unions.

9 Aloys Hakizimana étudie, dans une région du Burundi, les croyances et représentations relatives aux méthodes contraceptives : la pilule rend stérile, le préservatif peut se perdre dans le vagin et entraîner la mort de la femme. Les injectables en revanche sont plutôt appréciées, et recueillent la faveur des populations analphabètes ou ayant un faible niveau d'instruction. Par analogie avec les injections contre le paludisme, on les pense plus efficaces. L'auteur rapporte tout de même une rumeur qui dit que « la personne ayant subi ce genre de traitement connaît un sort particulier : à sa mort, elle grossit d'une manière démesurée et éclate comme un ballon gonflé à fond (Aloys Hakizimana, Naissances au Burundi entre tradition et planification, Paris, L'Harmattant, 2002, p. 186 (322 p.).

10 La mortalité du paludisme est difficile à évaluer, 90% des malades mourant chez eux (cf. Greenwood, 1999).

11 Pour des personnes séronégatives pour le VIH.

est diagnostiqué en 1983 [THIBON, 2004]. D'abord localisé dans les basses terres (lacs, terres irriguées), le parasite s'étend progressivement aux hauts plateaux, suite, probablement, à l'introduction de la riziculture et de la pisciculture [Ministère de l'environnement, 2001 et THIBON, 2004]. De ce fait, et probablement du fait de la crise, le nombre de cas passe de 800 000 en 1993 à 3 249 767 en 2000 [Ministère de l'environnement-Burundi], soit plus de la moitié de la population. En 2008, le nombre de cas notifiés pour le paludisme était de 2 039 353 [OMS, 2010]12. Une diminution qui peut s'expliquer, en partie, par un nombre élevé de décès, en parallèle au développement de mesures de prévention13. Ainsi, par exemple, en 2009, dans 7 provinces14, 85 % des ménages ont reçu chacun trois moustiquaires imprégnées d'insecticide [Rapport au PNUD, 2009]. Cela reste insuffisant, et, selon certains chercheurs, demeure moins efficace que les grandes opérations de pulvérisation du domicile conduites dans les années 50-70 [CURTIS et MNZAVA, 2000]. Si la distribution de moustiquaires reste un facteur d'amélioration, encore faut-il s'assurer que leur intérêt est compris, qu'elles sont utilisées, et qu'elles le sont de façon appropriée. En terme de traitement, à partir de 2005, une nouvelle thérapie (association arténusate/amodiaquine) est délivrée, qui semble efficace et d'un coût abordable [Unicef, 2005].

Le SIDA est la première cause de mortalité au Burundi. Toutefois, après une augmentation continue depuis le début de la pandémie en 1983, le nombre annuel de décès attribués au SIDA amorce une baisse à partir de 2003. Entre 1994 et 2007, la prévalence du VIH au sein des 15-49 ans passe de plus de 5% à 2% environ.

Cette évolution générale positive recouvre néanmoins des disparités. Ainsi, la prévalence du VIH est plus importante en zone urbaine et péri-urbaine (environ 4,5 %) qu'en zone rurale (2,82 %). De façon générale, la prévalence du VIH est plus importante dans les zones de forte densité de population (cf. carte 1). Le VIH touche de manière plus importante les professionnelles du sexe, soit 39,8% en 2007, parmi lesquelles la moitié seulement est capable d'identifier les moyens de prévention de la transmission du virus. Les jeunes de 15-24 ans semblent en revanche moins touchés que la population générale (1,3% en 2008), mais seuls 35% d'entre eux sont capables d'identifier les moyens de prévention de la transmission.

12 Il semble qu'on enregistre une diminution du nombre de cas, mais les sources étant différentes, la comparaison reste limitée.

13 Et certainement aussi une sous-évaluation. La dernière enquête MICS date de 2005, et depuis il faut compter sur les statistiques hospitalières, qui sont irrégulières et peu centralisées. Par ailleurs, les individus qui ne consultent pas ne sont pas comptabilisés.

14 Kirundo, Muyinga, Ruyigi, Makamba, Rutana, Gitega et Cankuzo.

En outre, parmi ceux déclarant avoir eu plusieurs partenaires au cours des 12 derniers mois, seuls 10,9% déclarent avoir utilisé un préservatif [UNGASS, 2010]. En effet, si la distribution de préservatifs gratuits n'a cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie, plus de 9 millions en 2007 [Ministère de la santé], encore faut-il que ceux-ci soient utilisés, et correctement. En termes de traitements curatifs et préventifs, la couverture des ARV est en hausse, et l'observance semble bonne. Entre 2008 et 2009, la proportion de personnes infectées par le VIH à un stade avancé, et qui étaient sous ARV, est passé de 25,7 à 30,8%, et en 2009, la part d'adultes et enfants toujours sous traitement 12 mois après le début de la thérapie antirétrovirale était de 89,9%. De même, la PTME15 a connu une hausse continue, passant de 2% en 2004 à 9% au moins en 2008. Un chiffre qui demeure toutefois beaucoup trop faible. Par ailleurs, en 2008, seuls 16% des enfants infectés par le VIH recevaient un traitement.

Depuis 2002, il existe une politique sectorielle de lutte contre le SIDA, à travers le Plan National Stratégique (2002-2006 et 2007-2011). Un Conseil National de Lutte contre le SIDA a été mis en place. Les dépistages anonymes non corrélés sont généralisés, et la transmissions des données depuis les structures de soins vers le niveau central s'est améliorée. Mais 80% des lits d'hôpitaux occupés le sont par des malades du Sida, et l'OMD n°6, concernant le VIH au moins, ne sera pas atteint pour 2015.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite