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Les écoles coraniques et l'éducation des enfants talibés dans la ville de Dédougou au Burkina Faso

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par Abdoulaye ZERBO
Université de Koudougou au Burkina Faso - Diplôme d'inspecteur de l'enseignement du premier degré 2012
  

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SIGLES ET ACRONYMES

AEEMB : Association des Elèves et Etudiants Musulmans au Burkina

BICE : Bureau International Catholique de l'Enfance

BMHN : Boucle du Mouhoun

C.CEB : Chef de Circonscription d'Education de Base

CE2 : Cours Elémentaire 2ème année

CEB : Circonscription d'Education de Base

CEBNF : Centre d'Education de Base Non Formelle

CEEP : Centre d'Eveil et d'Education Préscolaire

CELPAC : Centre de Lecture publique et d'Animation culturelle

CERFI : Cercle d'Etudes, de Recherches et de Formation Islamique

CM2 : Cours Moyens 2ème année

CMBF : Communauté Musulmane du Burkina Faso

CP1 : Cours Préparatoire 1ère année

CPAF : Centre Permanent d'Alphabétisation et de Formation

DEP : Direction des Etudes et de la Planification

DPEBA : Direction Provinciale de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation

DREBA : Direction Régionale de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisation

FDC/BF : Fondation pour le Développement Communautaire du Burkina Faso

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

MENA : Ministère de l'Education Nationale et de l'Alphabétisation

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PACTE : Projet de lutte contre le trafic des enfants en Afrique de l'Ouest

PCD : Plan Communal de Développement

PDDEB : Plan Décennal de Développement de l'Education de Base

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

TBS : Taux Brut de scolarisation

UCM : Union Culturelle Musulmane

1

INTRODUCTION

L'éducation s'impose comme une condition pour réussir tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, culturelle et religieuse. Elle est un facteur essentiel à l'émancipation des peuples, au développement humain durable. Cette importante dimension de l'éducation apparaît dans les réflexions de Pascal MOUKENE: «Le domaine de l'éducation est pour toute société la pierre angulaire de la construction de son avenir. L'éducation traduit les tendances et les options présentes dans la société et en même temps elle constitue un processus de
projection dans le futur »
1

En Afrique précoloniale, le type d'éducation qui a existé était traditionnel et communautaire. Pour Ousmane SAWADOGO2, cette éducation valorisait la cohésion du groupe. L'important était le rôle social que chaque individu devait jouer. L'éducation visait à apprendre à chacun à se situer par rapport au groupe, à en respecter les règles et les valeurs, en un mot à se conformer au rôle qui lui était assigné. L'épanouissement personnel n'était pas valorisé; mais la sécurité et la perpétuation du groupe. L'enfant n'était pas encouragé à développer son moi, mais l'identité du groupe, l'esprit communautaire et le sens des responsabilités envers les autres.

Par la suite, les écoles coraniques sont arrivées. Introduites en Afrique à travers l'Egypte et l'Afrique du Nord par les marins et commerçants arabes, elles ont joué un rôle de premier plan dans la diffusion de la culture arabo-musulmane. C'est ainsi que Tombouctou a connu au XVIème siècle un rayonnement intellectuel extraordinaire. Toutefois Youssif ELIAS3 écrit à propos de cette école : « Si elle apparaît aujourd'hui en rupture avec le monde moderne et ses exigences matérielles, c'est probablement parce qu'elle n'a pas su s'engager à temps dans les voies ouvertes par la recherche pédagogique moderne. Refusant de repenser sa stratégie en fonction des besoins d'un monde en pleine mutation et livré à la rude concurrence de l'école moderne, mieux adaptée aux nouvelles conditions et utilisant un

1 Pascal Mukene, L'ouverture entre l'école et le milieu en Afrique noire. Pour une gestion pertinente des connaissances, Editions universitaires de Fribourg -- Suisse, 1988, p. 253.

2 Ousmane Sawadogo, Les représentations des paysans de Koulouégo (Burkina Faso) confrontés aux nouvelles technologies agricoles, Mémoire de maîtrise, Université Paris 8, 1994.

3 Youssif Elias, « Islam et vie culturelle en Afrique », in Ethiopiques numéro 29, Revue socialiste de culture négro-africaine, février 1982.

matériel pédagogique de plus en plus sophistiqué, l'école coranique apparaît aujourd'hui à la recherche d'un nouveau souffle ».

Avec la colonisation de l'Afrique entre le XVIème et le XIXème siècle4, l'école formelle est créée par les colonisateurs européens. Appelée école des otages au départ, du fait que les premiers enfants qui la fréquentaient étaient enlevés aux chefs africains, elle visait la formation des cadres de l'administration coloniale. En fait le gouvernement avait besoin « de se faire seconder par des cadres autochtones subalternes pour servir de «courroie de transmission» et d'agents d'exécution entre les dirigeants européens et les masses, et cela à tous les niveaux de l'activité économique ».5

En conséquence, la nécessité de réformer l'école africaine est apparue aprés la colonisation. Jean-Blaise KENMOGNE6 évoque les circonstances de ce changement en écrivant : « Il y a près de quarante-cinq ans, le tout premier constat officiel de la faillite de l'école africaine a été fait, sans complaisance aucune. C'est en effet en 1961, alors que de nombreux Etats viennent à peine d'accéder à l'indépendance que les ministres africains de l'Education nationale, réunis à Addis Abeba en Ethiopie, ont clairement posé le diagnostic.

D epuis lors, de multiples tentatives de réforme scolaire ont été opérées, aussi bien par les

E tats que par les institutions religieuses. Sans que les résultats obtenus soient véritablement à la hauteur des espoirs».

Dans cette recherche de solution, le Burkina Faso a adopté une politique participative dans la perspective d'accroître l'offre éducative en permettant que le secteur privé intervienne dans le domaine. Cela a eu pour conséquence le développement rapide du secteur de l'éducation de base qui compte de nos jours un grand nombre d'écoles privées7. Ces écoles se subdivisent en écoles privées confessionnelles ou laïques et se classent selon leur statut comme suit : école privée catholique, école privée protestante, école franco-arabe, école medersa, école privée laïque.

4 Encarta Junior, 2009.

5 INADES -formation- L'Afrique en mutation, cité par Issa Barthélemy KABORE dans Préparation aux

ome2C=1TfnTrfi.2222s. nais, directeur général du Cercle international pour la protection de la Création (CIPCRE).

7 1 965 écoles privées contre 8 831 publiques en 2010-2011 ; source : DEP-MEBA

3

L'Etat exerce son contrôle sur ces écoles à travers un contrat dont les termes sont consignés dans les lois et textes règlementaires que sont : la loi 013 portant Loi d'orientation de l'éducation ; l'arrêté 2004 - 05/MEBA/SG/DGEB/DEBP du 05 février 2004 portant cahier des charges des établissements privés de l'enseignement de Base privé ; le décret n°99-221/PRES/PM/MESSRS/MEBA du 29 juin 1999 portant réglementation de l'enseignement de Base privé au Burkina Faso ; et le décret n° 2008-236 /PRES/PM/MEBA/MESSRS/MASSN/MATD du 08 mai 2008 portant organisation de l'enseignement primaire.

Conformément aux dispositions, les fondateurs et promoteurs d'écoles privées ont l'obligation de fonctionner en respectant toutes les règlementations relatives à la création, à l'ouverture et au fonctionnement des établissements. Parmi celles-ci, l'application des horaires et programmes officiels en vigueur au Burkina Faso qui n'exclut pas la liberté d'ajouter d'autres programmes spécifiques.

Malheureusement, certaines écoles, les medersas et franco-arabes pour la plupart, semblent avoir des difficultés pour appliquer le programme officiel d'enseignement et à se distinguer des écoles coraniques qui, elles, sont en marge du système éducatif. Cette situation nous a conduit à nous pencher sur le phénomène spécifique à l'enseignement de Base privé confessionnel musulman. Le thème que nous avons choisi est « Les écoles coraniques et l'éducation des enfants talibés ».

Notre étude se subdivise en deux grandes parties. La première partie est consacrée à la théorie et à la méthodologie. Elle comprend le contexte et la justification, la problématique et enfin la méthodologie.

La deuxième partie traite des aspects pratiques. Elle se compose de : la présentation, l'analyse et l'interprétation des données ; puis les suggestions.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King