2-1-2 Outils et méthode
La cartographie participative est un outil relativement
nouveau, apparu pour la première fois dans les années 80, et qui
a intéressé un nombre toujours croissant de chercheurs au cours
des dernières décennies, des géographes aux
anthropologues, en passant par les ethnographes et les agronomes, mais aussi
par les consultants de diverses institutions locales et internationales, dans
les pays en développement comme dans les pays dits
développés. Elles se veut donc pluridisciplinaire. Percue comme
un instrument qui facilite le dialogue entre acteurs
hétérogènes, elle a permis la conduite de
négociations qui n'auraient pas eu lieu dans un cadre décisionnel
classique. On comprend que cette approche n'a rien de neutre, puisqu'au
contraire, elle vise à la persuasion en donnant à voir des
elements territoriaux qui font sens pour une communauté
et distille l'information de maniere à produire un message
géographique spécifique. Elle ne représente en rien une
vision fidele et objective de la réalité, et la finalité
n'est pas d'en tirer des informations exactes. Il est important de comprendre
que les cartes participatives, au contraire des cartes standard qui se veulent
conformistes, sont en fait tout le contraire, et nous emmenent parfois aux
frontieres de la psychologie tant c'est dans leur interprétation que
l'on puise l'information. Le producteur de l'information possede donc un rTMle
capital, tout autant que le commanditaire qui se doit de conna»tre en
profondeur le contexte territorial et social auquel il a affaire, même si
dans la réalité la cartographie participative est perçue
comme un bon moyen de collecte de données pour des chercheurs disposant
de peu de connaissances concernant l'aire géographique
étudiée, et de peu de temps pour comprendre les
réalités de la zone. Souvent, à ce titre, la cartographie
participative est outil particulièrement adapté au «
défrichage È d'une thématique spatialisée. Elle
explore l'inconnu et vise à créer de la connaissance.
Les outils lies à la cartographie participative sont
divers et dependent du type de rendu et d'informations que l'on souhaite
obtenir, ainsi que des moyens financiers et techniques disponibles. Parmi ces
outils, on retrouve donc (Corbett 2009) :
la cartographie mentale
la cartographie au sol
les croquis topographiques participatifs
les transects
les maquettes et la modélisation participative en
trois dimensions
Il ne s'agit là que des outils de type traditionnel,
car depuis peu, on commence à utiliser des technologies de l'information
géographique techniquement avancées, comme le GPS, les SIG, ou
les images satellite. L'éventail de ces nouveaux outils ne cesse de
s'élargir et rend possible une plus grande flexibilité et
fiabilité dans les démarches en matiere d'accompagnement aux
projets de développement.
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