2.2 Interprétation des résultats du MCE
L'interprétation des résultats se fera en deux
points : l'interpréterons des résultats du MCE en
considérant le PIB comme variable dépendante d'une part et l'IDE
comme variable à expliquer d'autre part.
2.2.1 PIB comme variable dépendante
Les résultats du modèle sans variable dichotomique
et les résultats du modèle avec variables dichotomiques feront
successivement l'objet de l'interprétation.
2.2.1.1 Modèle sans variable dichotomique
+ Réaction à long terme
Le coefficient associé à l'erreur de
déséquilibre23 est positif (Pi =
0,0165). Cela signifie que le modèle de long terme est
instable. De ce fait, un choc constaté au cours d'une année sur
le PIB du Burkina Faso ne saurait être entièrement
résorbé dans le temps par les flux d'IDE entrants. Il est donc
impossible de parler de « mécanisme à correction d'erreur
»24. En conclusion, l'hypothèse 1 qui postule que les
IDE causent la croissance-économique est rejetée à long
terme.
+ Réaction à court
terme
a$$ = -0,001725 signifie qu'une
augmentation du taux de l'IDE de 1% à court terme, entraine une baisse
du taux de la croissance économique de 0,0017%. Par
conséquent, les IDE ont un impact négatif mais non significatif
sur la croissance économique. L'hypothèse 1 qui stipule que les
IDE causent la croissance économique est alors infirmée à
court terme.
En somme, les résultats obtenus à court et à
long termes laissent apparaître que les IDE ne causent pas la croissance
économique. Par conséquent l'hypothèse 1 est
rejetée.
23 Il s'agit de la force de rappel.
24 L'écart entre la variable endogène et
la variable exogène ne se réduit pas au fil du temps.
25 Le résultat n'est pas significatif au seuil
statistique de 10%
50
2.2.1.2 Modèle avec variables
dichotomiques
L'interprétation des résultats de court et long
termes se fera en mettant l'accent sur les effets individuels et
combinés des variables dichotomiques.
+ Réaction à court
terme
En considérant les effets individuels des PAS et de la
dévaluation du FCFA, les effets combinés des PAS et de la
dévaluation du FCFA, les effets combinés de la stabilité
politique et de la dévaluation du FCFA et les effets combinés des
PAS, de la stabilité politique et de la dévaluation du FCFA ; on
aboutit à la conclusion que les IDE ont un impact positif non
significatif26 sur la croissance économique du Burkina
Faso.
Cependant, en prenant en compte l'effet individuel de la
stabilité politique et les effets combinés des PAS et de la
stabilité politique, on aboutit à la conclusion que les IDE
exercent un impact négatif sur la croissance économique du
Burkina Faso. Toutefois, cet impact n'est pas significatif au seuil statistique
de 10%.
Au regard des résultats obtenus, on déduit que
le contexte politique et les mesures économiques n'influencent pas
significativement la relation de causalité entre les IDE et la
croissance économique. Par conséquent l'hypothèse 3 est
rejetée à court terme.
+ Réaction à long
terme
La force de rappel est négative lorsqu'on introduit les
variables dichotomiques dans le modèle (excepté la prise en
compte de la stabilité politique). Cependant, elle n'est pas
significative au seuil statistique de 10%. Ce faisant, il n'y a pas de relation
de long terme d'où le rejet de l'hypothèse 3.
Dans l'optique de mieux appréhender l'écart qui
existe entre la théorie économique et la réalité,
des variables dichotomiques ont été introduites dans le
modèle27. Ces variables agissent28 sur la relation
de causalité mais cette influence n'est pas significative si bien qu'on
déduit qu'elles n'ont pas d'effet sur la relation de causalité.
De ce fait, l'hypothèse 3 qui postule que le contexte politique et les
mesures économiques influencent significativement la
26 En prenant en considération les variables
dichotomiques cités, on trouve une élasticité court terme
positive mais non significative au seuil de 10%.
relation de causalité entre les IDE et la croissance
économique, est infirmée aussi bien à court qu'à
long termes.
2.2.1.3 Interprétation économique des
résultats
Les résultats empiriques loin d'être un paradoxe,
éclairent non seulement le comportement des investisseurs
étrangers mais aussi la nature des investissements qu'ils font au
Burkina Faso. En effet, les capitaux étrangers arrivent au Burkina Faso
sous forme de participation au capital social. Ce faisant, le
bénéfice réalisé n'est pas réinvestit mais
rapatrié en grande partie vers les pays d'origine des investisseurs. Par
ailleurs, la croissance économique serait forte si les IDE parvenaient
à agir sur celle-ci. Cependant, le Burkina Faso n'a pas pu jusque
là attirer un volume important d'IDE comme c'est le cas des
économies émergentes (Brésil, Argentine, Malaisie,
Singapour etc.). PENALVER dans un article29 publié en 2002 a
évoqué cet aspect en posant le problème de « volume
optimal d'IDE pour une croissance élevé ». Enfin, il arrive
de fois que le gouvernement burkinabé supporte des coûts sociaux
et dommages causés à l'environnement30. Au regard de
ce qui précède, les flux d'IDE qui arrivent au Burkina Faso ne
peuvent pas engendrer un impact positif sur la croissance économique.
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