La mise en place d'un fonds fiduciaire est basée sur
l'affectation d'un capital destiné à financer exclusivement un
objectif spécifique. Les principes essentiels de ce fonds sont la
création d'une structure juridique privée (trust-fund /
fondation), la gestion par un conseil d'administration mixte et
indépendant, une stratégie de mobilisation multiforme, une
structure financière sous forme de dotation investie sur les
marchés financiers internationaux sous la responsabilité d'un
gestionnaire de portefeuille professionnel. Le TNS représente la
première aire protégée en Afrique centrale, disposant d'un
fond fiduciaire (Fomete, 2012) : la Fondation pour le Tri-national de la Sangha
(FTNS). Cette dernière a été créé en 2007 et
a pour objectif d'assurer une source de financement prévisible et fiable
qui protège les trois parcs contre les fluctuations des cycles de
subvention des projets, qui sont souvent imprévisibles et sujets
à la « lassitude des donateurs ».
A terme, la Fondation veut créer un fonds 35 millions
d'euros selon les projections de 2006 qui sont en cours d'actualisation, ceci
avec un taux de rendement de +/- 4% / an soit environ 1.2 millions d'euros /
an. (Fomete, 2012). Au 01 janvier 2012, le niveau de capitalisation
était le suivant : 5 millions d'euros de la KfW dont 90% pour le guichet
PNL et 10% pour les activités transfrontalières, 6 millions
d'euros de KfW pour le guichet APDS (RCA), 6 millions d'euros de KfW pour le
guichet PNNN (Congo) et 3 millions d'euros de l'AFD dont le guichet n'est pas
spécifié. Des fonds additionnels sont en cours de capitalisation
et devraient être disponibles d'ici peu. Il s'agit de 4,2 millions
d'euros de la Regenwaldstiftung (Krombacher) pour le guichet APDS et de 3,5 M
Euros de la KfW pour PNNN (Congo).
Les objectifs de ce fonds sont :
· Couvrir les besoins financiers spécifiques
de chacun des trois parcs définis sur la base des plans de gestion, pour
des activités de conservation et de gestion durable des ressources
naturelles dans les zones périphériques, c'est-à-dire
notamment :
- La protection des parcs et des zones
périphériques ;
- La formation et le renforcement des capacités du
personnel et des acteurs concernés ; - La sensibilisation des
populations locales, des opérateurs économiques, des
autorités locales et des administrations ;
- Le développement et le fonctionnement des
mécanismes de collaboration venant en appui à une
coopération effective des acteurs ;
- Le suivi / évaluation (biologique et
socio-économique) et la recherche appliquée ;
- La promotion des activités génératrices
de revenus ou d'initiatives de financement durable au bénéfice
des parcs et / ou du TNS ;
· Appui à un certain nombre d'activités
transfrontalières bien définies liées à : - La
coordination des activités de surveillance ;
- les réunions transfrontalières de planification
et d'échanges d'informations ;
- Le développement de protocoles de gestion ou de
conservation, ainsi que de
politiques liées à la communication, à
l'application de la loi, la viande de brousse,
etc.
- La mise en place d'initiatives conjointes pour le suivi
écologique, les études, l'harmonisation des informations ; la
formation, et le développement du tourisme.
La structure de gestion de la fondation se limite à un
conseil d'administration, un bureau exécutif et un gestionnaire
d'investissement. Le conseil d'administration est constitué d'un
représentant de chaque gouvernement concerné (Cameroun, Congo,
RCA), 1 représentant de chaque donateur fondateur (KfW, AFD,
Regenwaldstiftung) et un représentant de chacune des deux ONG
internationales de conservation partenaires dans la région (WCS et WWF).
Le bureau exécutif basé à Yaoundé est responsable
de la mise en oeuvre des décisions du conseil des Ministres.
A ce jour, le fonctionnement quotidien de la fondation est
encore financé par les fonds de départ fournis par la KfW, et
d'importants fonds supplémentaires (plus d'un million d'euros) ont
été levés auprès des gouvernements allemand et
britannique et de l'Union européenne (via l'UNESCO) pour soutenir le
fonctionnement annuel sur place, qui sera géré par la FTNS.
Les fonds du gouvernement allemand servent, par exemple,
à améliorer des infrastructures vieillissantes qui sont vitales
pour attirer des touristes dans le TNS. D'autres fonds pour gérer les
trois sites et les zones tampons et pour la gestion de la faune dans les
concessions d'exploitation forestière et de chasse autour du paysage
proviennent de CARPE (composante d'USAID en Afrique centrale), de CAWHFI via
WCS, du Fish and Wildlife (Fonds pour les grands singes et les
éléphants), du BMZ, de particuliers, du WWF, une infime partie
des revenus touristiques, de l'OIBT, de l'AFD, de KfW, du brasseur Krombacher
Beer et d'autres donateurs. Les contributions des gouvernements varient d'un
pays à l'autre et peuvent difficilement servir de base de
planification.