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Contribution de la gestion des aires protégées du bassin du Congo au développement durable à  l'échelle locale. Cas du Tri- national de la Sangha (TNS )

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par Danièle Fouth
Université du Maine - Master 2 sciences humaines et sociales option géographie et aménagement 2012
  

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2 Mode de gestion du TNS

2.1 Les organes du TNS

Les organes de fonctionnement du TNS sont spécifiés dans l'accord de coopération entre les trois pays concernés. Ainsi, le TNS en compte 4 :

- Un comité Tri-national de supervision et d'arbitrage (CTSA) composé des Ministres en charge de la faune et des forêts des Etats parties. Ce comité est l'organe suprême de décision du TNS ; La première rencontre de ses membres depuis la création du TNS, a eu lieu en novembre 2010 à Kinshasa, en marge du conseil des ministres de la COMIFAC;

- Un comité scientifique Tri-national (CST), organe consultatif dont la composition n'est pas fixée par l'accord ; La mise en place de ce dernier n'est pas encore effective,

toutefois, les rencontres annuelles du Groupe Sangha depuis 2006 permettent d'avoir un cadre multi acteurs de réflexions scientifiques sur le TNS. Le Groupe Sangha est une coalition d'experts en conservation-développement qui a pour triple objectifs d'appliquer la science pour améliorer l'impact des programmes de conservation et de développement dans le bassin du Congo ; d'orienter les interventions du programme de UICN et les autres partenaires impliqués dans le programmes et afin de renforcer les bases scientifiques des activités de conservation/développement dans les trois secteurs du TNS. La dernière en date qui est la 8ème de la série, s'est tenue du 20 au 25 septembre 2011 à Djembe au Cameroun. Le groupe a été sollicité par le CTSA pour contribuer à la mise en place du CST.

- Un comité Tri-national de suivi (CTS), qui assure le suivi de la mise en oeuvre des décisions du CTSA. Il est composé des préfets, des procureurs auprès des tribunaux, des responsables des forces de maintien de l'ordre des départements concernés, des représentants des ministères en charge des forêts et faune des trois pays, des représentants des bailleurs de fonds, des conservateurs des aires protégées du TNS, des responsables des projets de conservation présents dans le TNS et de tout autre expert désigné par les Etats;

- Un comité Tri-national de planification et d'exécution (CTPE) chargé de planifier et d'exécuter à la base les activités du TNS. Il est composé principalement des conservateurs et des responsables des projets de conservation ou de gestion durable des ressources naturelles présents dans la zone de protection ou dans la zone périphérique. Ce dernier, qui se réunit régulièrement, a tenu sa dernière réunion en mars 2012 à Mambelé, au Cameroun.

Malgré la tenue depuis lors d'une seule rencontre du CTSA, certaines avancées sont perceptibles au niveau institutionnel. On note en effet la signature des protocoles d'accord sur la lutte anti-braconnage et sur la libre circulation du personnel TNS, dont la mise en oeuvre est effective, même si des améliorations doivent encore être faites pour une performance réelle de ceux-ci. Concernant la lutte anti braconnage, l'accord instituant une brigade tri nationale date de 2010 et l'inauguration de cette dernière située à Nyangouté (secteur sud parc National Dzanga Ndoki) a suivi en 2011. Au départ, seuls les écogardes centrafricains avaient regagné cette brigade, l'équipe camerounaise les a rejoints au mois de juin 2012. Les écogardes congolais devraient suivre d'ici la fin de l'année 2012. Leur champ d'intervention s'étend le long de la Sangha et jusqu'à 5 km à l'intérieur. La présence de cette brigade devrait résoudre le problème posé par la faible harmonisation des lois. Le chef de brigade (poste rotatif tous les 3 ans) prête serment dans les trois pays et il est prévu que la loi appliquée en cas d'arrestation d'un braconnier soit celle du pays dans lequel l'infraction a été commise. Depuis 2011, le chef de brigade est centrafricain et n'a pas encore prêté serment dans les deux autres pays.

Outre la mise en place des organes, un plan d'affectation des terres du TNS a été élaboré en 2008 et fait partie des principaux acquis de ce complexe. Ce document donne un état actuel de l'occupation des sols dans les trois segments ainsi que des orientations globales d'aménagement qui doivent être prises en compte dans les différents plans de gestion des parcs. Les plans de gestion actuellement en cours d'utilisation étaient prévus de 2005 à 2009 au Cameroun et de 2003 à 2007 au Congo. Leurs processus de révision respectifs sont amorcés depuis plusieurs mois. Ces documents devraient être disponibles en début 2013 d'après les prévisions. Seul le segment RCA dispose d'un plan d'aménagement récent et en cours de validité, 2011-2015. Ces différents processus en cours permettront d'établir une certaine harmonie entre les périodes de validité des différents plans d'aménagements d'une part, mais aussi entre ces plans et le plan d'affectation des terres TNS d'autre part.

En dehors de ce cadre régional pour la gestion du TNS, chaque Etat concerné dispose d'un organigramme national relatif à son segment. Au Congo, le projet général est appelé Projet Nouabalé-Ndoki. C'est un projet conjoint du Ministère du Développement durable, de l'Economie forestière et de l'Environnement et de l'ONG de conservation Wildlife Conservation Society (WCS). Les attributions de ce projet sont de protéger les limites du PN de Nouabalé-Ndoki quand elles jouxtent les concessions au Congo et d'assurer une gestion effective de la faune à l'intérieur de la concession, constituant une zone tampon sûre dans laquelle les plus grands animaux (éléphants, bongos), qui ont les plus vastes domaines vitaux, peuvent se déplacer à l'abri des chasseurs.

Au Cameroun, le projet général s'appelle Projet Jengi. A l'origine, il était un projet conjoint du Ministère des Forêts, du WWF et de la GTZ (devenue GIZ depuis le 1er janvier 2011). Depuis le retrait de la GTZ en 2009, le WWF est le principal partenaire impliqué dans le projet au côté du Ministère des forêts et de la faune. L'objectif de ce projet est la gestion participative de la conservation du parc. Les parties devant être impliquées sont les parties prenantes locales, y compris le Gouvernement lui-même, les villages, les opérateurs de safaris de chasse et les concessions forestières.

En RCA, le projet global s'appelle Projet Dzanga-Sangha. Comme au Cameroun, la GTZ était avec le WWF l'un des principaux partenaires. Depuis son retrait, le projet est géré conjointement par le Gouvernement centrafricain et le WWF. Comme les deux autres projets, il fournit un support (financement, formations, infrastructures, conseils techniques) à la maintenance de toutes les activités du parc national. Le projet vise la collaboration entre les parties prenantes locales. Son volet conservation assure le contrôle du braconnage et du trafic

de viande de brousse et d'ivoire entre différents secteurs du parc et dans la Réserve Spéciale de Dzanga-Sangha.

Malgré ces avancées institutionnelles, beaucoup reste à faire, notamment concernant le financement durable de ce paysage. L'approche projet actuellement en cours dans les différents parcs ne permet pas d'avoir une vision à long terme en raison des problèmes de financement. D'autre part, les différents fonds alloués par les partenaires sont plus orientés vers les activités des parcs de leurs zones d'intervention respectives que sur les activités transfrontalières. Cette situation a été à l'origine de la recherche de mécanismes de financement plus durables.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore