- Sur le cadre d'étude
La commune de Glazoué est l'unité spatiale de
base de l'étude. L'étude s'est intéressée au
leadership des acteurs sociaux (les facteurs de contre performance) au sein des
OPA soja. Dans l'avenir cette étude devra d'une part être
approfondie et intégrer, voir maîtriser les circuits de vente du
soja ; d'autre
part, il faudrait étendre la présente
étude dans les autres communes quiproduisent le soja au
Bénin, dans l'intention de faire une comparaison
des
résultats, afin de générer à
l'échelle nationale et continentale les conclusions quis'imposent.
De même les résultats comparés des
recherches dans les autres localités permettront d'en faire des lois et
des théories d'étude sur les OPA soja en particulier et sur les
autres filières en général.
- Sur la démarche méthodologique
La descente sur le terrain ne nous a pas permis d'assister
à autant de réunions comme nous l'avons souhaité. Nous
nous sommes, plus basés sur les informations collectées avec le
guide d'entretien et le questionnaire. La participation à plusieurs
réunions nous aurait permis d'observer les interactions
(affinités) entre les membres, d'étudier le processus de prise de
paroles et la disposition des membres au cours des réunions.
- Sur les résultats
La culture de l'esprit démocratique est
nécessaire au sein des organisations professionnelles agricoles. Il faut
au sein des OPA, une vraie incitation visant à générer, la
motivation et l'intérêt chez les membres, en vue de trouver des
solutions aux différents problèmes de leadership.
Pris dans ce concept, l'animation des organisations
professionnelles agricoles devrait se définir comme une stratégie
ayant pour objectifs l'augmentation et le renforcement des capacités des
OPA soja, à résoudre leurs propres problèmes, et à
faire régner des relations très harmonieuses entre dirigeants ou
responsables et simples membres.
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Le leadership des acteurs sociaux au sein des Organisations
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commune de Glazoué
Quand aux réalités sociales qui influencent les
activités, nous allons nous référer à la discussion
sur les trois hypothèses avancées se trouvant dans la suite.
Hypothèse n°1
La survie ou non des OPA soja est liée aux
comportements et aux discours que les membres tiennent. Les résultats
soulignent qu'il y a retard et absence de certains aux réunions sans
justification, la non entrée des cotisations, le manque de
dévouement dans le travail, l'intoxication, etc. Un manque
d'informations se crée par l'absence régulière aux
réunions. Le manque d'information pousse à la mal
compréhension, à l'intoxication. Des membres comprennent
autrement les informations issues des réunions et les diffusent aussi
mal à d'autres membres qui ne sont pas venus aux réunions. En
dehors de l'absence régulière aux réunions,
tous les membres ne payent pas les côtes parts sociales, les
cotisations ne sont pas régulières, les droits d'adhésion
aussi, si bien que les dépenses reviennent pratiquement à une
minorité. Cette minorité se constitue souvent de quelques membres
du bureau exécutif. Il existe du fait une sous information sur les
devoirs et les droits des membres envers leur organisation commune. Il est
aussi important de souligner les discours provocateurs que tiennent certains
membres. Rehausser le ton par exemple sur quelqu'un peut conduire à des
soulèvements qui entraineraient des conflits. Si le ton
n'était pas élevé et que le différend est
réglé dans le calme, les autres ne se seraient pas
impliqués. Pour prévenir ces conflits il faut une bonne gestion
des réactions et émotions des membres, une bonne gestion des
positions et insatisfaction et une bonne gestion du pouvoir48.
Hypothèse n°2
La survie ou non des OPA soja est liée aux types de
relation entre encadreurs et encadrés. Le tableau n°18,
intitulé: Fréquence intervention x Fonctionnalité montre
le lien qui existe entre la fréquence des interventions et la survie ou
non des OPA soja. La disparition de certaines OPA soja est en grande partie
fonction de la fréquence des interventions. Une ONG qui est en
difficulté de fonctionnement répercute involontairement ses
difficultés sur le
48 Centre Africa Obota, lors de la formation des
villages Kpakpazoumè et Adourékoman sur la gouvernance dans
une institution de micro-finance (IMF KAKPERE) à laquelle nous avons
assisté, pendant la collecte des données pour la
réalisation de ce mémoire le 13-04-12.
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fonctionnement des OPA soja qui sont sous son intervention.
Les structures d'intervention non formelles constituent des réseaux et
jouent également un grand rôle dans l'écoulement du soja
dans les marchés et envers d'autres consommateurs. A entendre les
producteurs, ils affirment, leur difficulté à trouver des
semences de soja de qualité, à trouver un meilleur marché
d'écoulement du soja et déplorent l'absence de financement des
travaux relatifs au soja par les institutions de financement étatiques
et privées. Faisons remarquer que notre échange avec un
responsable de caisse d'épargne et de prêt nous
révèle que les caisses rurales ne font des prêts qu'aux
filières soutenues et organisées par l'Etat et dont les
institutions décentralisées s'y impliquent. C'est le cas de la
filière riz et celle du coton, mieux organisée que la
filière soja.
Nous tenons à faire remarquer aussi que, les paysans
des arrondissements enquêtés : Assanté,
Ouèdèmè, Zaffé, Sokponta, Gomé, produisent,
mais la majorité vit dans un cercle vicieux dans lequel la production
est faible environ une tonne et demi à l'hectare (1,5tonne/ha),
où règne la mal organisation de la vente du soja, un faible
revenu et une faible épargne, où il y a un niveau de vie bas et
un faible investissement des producteurs. Ainsi, l'Etat est entrain de
démissionner en laissant la main libre aux ONG. Les ONG seules ne
peuvent remplacer l'Etat. L'Etat doit assumer ses rôles régaliens
en participant réellement à implanter de véritables usines
de transformation adaptée à chaque zone de culture.
Hypothèse n°3
La survie ou non des OPA soja ne dépend pas des
logiques ayant soustendues leur création. Les OPA soja qui existent et
qui ont un bon encadrement et une meilleure politique d'écoulement du
soja se portent mieux que les OPA soja qui n'en ont pas. La survie ou non de
ces OPA soja est plus liée à l'encadrement, aux comportements et
aux discours des membres.
- Sur l'Afrique
Le développement est l'action de développer,
c'est l'utilisation d'un processus d'accumulation et d'éclosion des
richesses et de sa répartition équitable à toutes les
couches de la population dans le but de procurer la
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prospérité individuelle et collective. Elle
suppose la satisfaction totale des cinq besoins fondamentaux de l'homme que
sont : se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner et s'instruire.
Pour le Professeur H. AGUESSY, lors du Colloque International
sur le thème : « Relations Afrique-Chine ; enjeux, défis
et perspectives », «...les relations doivent juguler la torpeur,
l'inconscience, la passivité, l'esprit de facilité et promouvoir
la vigie permanente, la prise en main, par les Africains, de leur destin, le
sens de l'intérêt général, la compétence.
»49 Ainsi, personne ne peut développer l'Afrique
à la place des africains, seuls les africains eux-mêmes sont les
maîtres de leur propre destin et seuls les africains par le
mécanisme conjugué de développement (encrée dans la
culture africaine) que nous mettront en place, pourra sortir nos populations du
cercle vicieux actuel qui inhibe, gangrène toutes initiatives. Amener,
la jeunesse à avoir confiance en elle même et à ne pas
avoir peur d'initier car, seule la création des entreprises pourvoira
des emplois décents et luttera contre les fléaux sociaux. Il faut
également amener les jeunesses africaines à s'accepter, à
se faire confiance et à travailler ensemble sur des IESS qu'elles
auraient elles-mêmes définies, issues des problèmes
centraux spécifiques à leur environnement.
Pour B. KOSSOU50., à l'heure des
réévaluations, il ne s'agit pas de se replier sur les pipeaux
élégiaques, les tam-tams, les temps du chasseur et des
céréales pilées de la subsistance. Pour lui, notre ultime
chance est de reprendre résolument la maîtrise des matières
premières de notre sous-sol. Nous devons trouver une solution à
l'exploitation presque à zéro franc des minerais africains
(l'exemple du Congo) exploités par l'occident et nous unir pour surtout
mettre fin à la pratique du « diviser pour régner »,
caractéristique de l'intervention occidentale sur le continent.
L'indicamétrie51 doit devenir une
école de pensée au développement de l'Afrique, qui serait
enseignée dans les facultés dans toutes les universités
africaines. Former des spécialistes pour conquérir le
marché mondial avec les études indicamétriques dont
l'efficience et la précision ne sont plus à démontrer. La
CICI (Carte d'Identité Capacitaire Intrinsèque) est un outil de
l'indicamétrie
49 Professeur Honorat AGUESSY, Colloque International, sur le
thème : « Relations Afrique-Chine ; enjeux, défis et
perspectives », IDEE, du 23 au 27 avril 2009, P5.
50 La dimension culturelle du
développement, Paul-Marc HENRY et Basile KOSSOU, Collection CAURIS,
les nouvelles éditions africaines/UNESCO, Lomé, 1985, p112.
51 Science inventée par le Professeur Moustapha
DIABATE en 1963, qui permet de mettre l'homme qu'il faut à la place
qu'il faut. Elle est basée sur deux indicateurs : les indicateurs
objectifs et les indicateurs subjectifs.
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qui a pour avantage de faire le diagnostic capacitaire de
l'individu, de l'entreprise, de tout système qui porte un nom.
Appliqué au concept du développement de l'Afrique, par exemple,
la CICI peut déterminer l'analyse prospective de l'Afrique,
déterminer les problèmes, définir avec précision
les stratégies de développement, déterminer les types de
personnes qu'il faut pour conduire la destinée des contrées de
l'Afrique à l'horizon choisie.
Pour favoriser un réel développement de
l'Afrique, la démarche méthodologique qu'il conviendrait à
mettre sur pied serait de favoriser le partenariat sud-sud entre pays africains
industrialisés et non industrialisés. Cette démarche
prendrait en compte les domaines : économique, social, politique,
environnemental, culturel et technologique.
- Sur le plan socio-économique :
· Contribuer à opérationnaliser
l'intégration sous régionale.
· Trouver une solution nationale, sous-régionale et
continentale adéquate au « cercle vicieux ».
· Favoriser l'émergence d'une banque africaine
bien structurée, dynamique et adaptée aux réalités
africaines pour financer les projets, programmes et plans des différents
pays constitutifs.
· Favoriser les conditions pour l'instauration d'une
monnaie commune à l'Afrique.
· Avoir une politique globale d'implantation des usines
de transformation (par grandes régions) des produits consommés
par les populations africaines où seuls les africains seraient les
principaux actionnaires.
- Sur le plan politique
· Prévenir les conflits sur le continent en faisant
barrière à toute ingérence étrangère au
continent.
· Veiller à une politique de concertation afin qu'il
n'y ait pas des actions isolées.
· Avoir une force militaire toujours prête
à intervenir dans n'importe quel pays africain lorsque les voies
diplomatiques n'y répondent plus.
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commune de Glazoué
- Sur le plan environnemental
· Réfléchir sur des actions concrètes
de protection de l'environnement, des animaux et de traitement des
déchets.
· Respecter et instaurer encore d'autres forêts
sacrées qui
seront gérées par les dignitaires des
cultes traditionnels.
- Sur le plan culturel
· Réguler le système éducatif pour
que les étudiants qui ont la possibilité d'étudier dans un
domaine se trouvant dans un autre pays africain n'aillent en dehors du
continent.
· Veiller au retour des étudiants allés
étudier à l'étranger vers leur continent pour
éviter la « fuite des cerveaux ».
· Créer des facultés dans toutes les
universités africaines pour l'enseignement de l'indicamétrie
(école de pensée indicamétrique).
· Former des spécialistes pour conquérir
le marché mondial avec les études indicamétriques dont
l'efficience et la précision ne sont plus à démontrer.
· Avoir une langue africaine commune.
· Avoir une chaîne de télévision
continentale.
· Encourager les festivals panafricains de danses
africaines, des films africains, des dessins animés portant sur les
grands inventeurs de la diaspora, sur des sujets d'actualité et
instructifs pour les populations.
- Sur le plan technologique
· Créer une ligne budgétaire pour former et
équiper les laboratoires de recherches nationaux et continentaux.
· Organiser des recherches communes sur les handicapes qui
minent le développement du continent.
Il faut des centres de recherche appliquée pour poser
les problèmes de façon scientifique et proposer des solutions
pratiques adaptées aux conditions socio-économiques des
bénéficiaires.