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Le leadership des acteurs sociaux au sein des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA ) au Bénin. Cas des OPA soja dans la commune de Glazoué

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par Abdel Taoficky SIDI
Ecole supérieure internationale d'enseignement technique (ESIET- Bénin ) - Master II en ingénierie en développement Local 2012
  

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5.2. SYNTHESES BIBLIOGRAPHIQUES

Plusieurs études ont été menées dans les sciences sociales, pour comprendre les logiques qui animent les acteurs du développement (les bailleurs, l'Etat, les courtiers, les paysans) lors de l'exécution d'un projet ou programme. De J.-P. Olivier de Sardan (1995), de R. MONGBO (1996), J.-P. DARRE (1999), les écrits et techniques inondent pour expliquer que les sociétés

19 SETONNOUGBO Daniel Valère, Contribution de l'intercommunalité au développement local des collectivités territoriales au Bénin : cas de l'expérience des 2kp (Kérou, Kouandé, Péhunco) dans le développement de l'Atacora.

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ne sont pas homogènes et les individus qui les constituent n'y ont pas les mêmes intérêts et n'y développent pas les mêmes stratégies. Mais les écrits font défaut quand aux dynamiques qui expliquent l'échec des organisations paysannes au niveau local.

Nonobstant cette rareté des écrits, une bonne partie des débats alimentés par les différents écrits rencontrés, a porté sur la finalité que les groupements ont comme point de vue de leurs membres, et sur le rôle des responsables associatifs. Ils ont insisté sur la double dimension individuelle (« homo économicus », Pierre Bourdieu) et collective de l'intérêt que les membres portent aux groupements. Les apports de ces mêmes auteurs se sont recentrés aussi sur les organisations paysannes comme "champs fertiles" à l'animation politique selon MONGBO (1996) et sur les dysfonctionnements au sein des OPA comme facteurs de désorganisation et de faiblesses.

Certains auteurs ont essayé de parler de ce problème, mais la plupart du temps, ils n'ont parlé que de façon séparée de quelques raisons des échecs de certaines coopératives sans les creuser en profondeur. Il y a jusqu'à présent un manque sur les discours provocateurs, les types de relations existant entre les organisations paysannes et d'autres acteurs du développement rural, ainsi qu'une analyse comparative des comportements entre les paysans des OPA encore fonctionnelles et ceux des OPA qui n'existent plus dans les recherches déjà réalisées par différentes personnes.

Un des articles lus mentionne que jusqu'à la fin des années 1980 au Burkina, les GV n'ont cessé de grossir (certains dépassaient 100 membres), accompagnant la hausse de la production de coton graine passée de 28 000 tonnes en 1970 à 189 000 tonnes en 1990. Au début des années 1990, les deux tiers des GV se sont trouvés face à des problèmes d'endettement. Les causes en sont multiples :

- mauvaise programmation des besoins en intrants,

- insuffisance des documents comptables permettant d'avoir une vision claire de la situation,

- absence de contrôle des opérations liées au crédit,

- caution solidaire devenue inefficace en raison du grand nombre d'adhérents,

- financement par les GV d'investissements hors coton (écoles, dispensaires, etc.).

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SIDI Abdel Taoficky / (00229) 97 39 44 89 / 95 63 45 33 / affairesnobles@yahoo.fr

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Abondant dans le même ordre d'idées, `'Agripromo, pour la promotion du monde rural» (1981), (1989), nous apprend que les principales raisons des échecs de certaines coopératives sont :

- la mauvaise gestion

- le manque de suivi des coopératives ou groupement villageois par les techniciens de l'administration.

- les membres de la coopérative ne sont pas informés sur les dépenses, car les A.G. dans les villages ne se font pas.

- Réticence de certains membres à militer et à fournir des efforts pour la coopérative.

- « l'adhésion n'étant pas libre et les ristournes n'étant pas redistribuées, les gens s'y désintéressent. »

- La personnalisation du groupement.

- Le non respect des textes fondamentaux des A.G.

Par ailleurs dans Anthropologie et développement : Essai en socioanthropologie du changement social et du développement, J-P Olivier de Sardan (1995), montre que la meilleure option pour comprendre une société est de l'analyser dans ses conflits sur les plans politique, économique, symboliques.

Pour M. Crozier et E. Friedberg (1992) dans leur théorie de l'acteur stratégique, en cherchant à comprendre d'où proviennent les blocages dans les grandes bureaucraties françaises, ces deux auteurs sont amenés à recentrer leur analyse sur la dimension individuelle dans les organisations. Pour eux l'organisation est un construit contingent qui se heurte sans cesse aux contradictions entre les intérêts des acteurs qui tendent à le désunir. Cette contradiction fait de la vie organisationnelle un lieu de rencontre entre des acteurs mus par une rationalité limitée qui agissent de façon stratégique en fonction des opportunités qui s'offrent à eux. Ces stratégies visent généralement à acquérir un maximum de pouvoir, mais elles ne sont pas forcément dirigées vers la recherche de positions institutionnelles plus élevées. Car selon Crozier et Friedberg (1992), la plupart des relations de pouvoir entre les acteurs s'inscrivent dans la construction quotidienne de l'ordre organisationnel. Et à R. Boudon (2009) d'ajouter le jeu des acteurs qui paraît englober l'analyse en terme d'acteur stratégique et qu'il n'est qu'un type particulier de système d'interactions.

Il est important d'aborder dans la suite les ouvrages de J.-M. ELA car, les faits historiques et quotidiens confirment ces propos. Effectivement, toute

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dynamique sociale est fille de tensions. Comme l'affirme l'ethnologue M. Gluckmann, cité par Mendras dans « Eléments de sociologie », chaque système social est un champ de tensions plein d'ambivalences de coopération et de combats. Les organisations paysannes constituent des initiatives d'économie sociale pour le développement local. Pour comprendre les dysfonctionnements dans le cadre des actions de développement, Olivier de Sardan, cité par I. BIO SANNOU (2012), estime que le développement n'est qu'une des formes du changement social et ne peut être appréhendé isolément. L'analyse des actions de développement et des réactions populaires à ces actions ne peut être disjointe de l'étude des dynamiques locales, des processus endogènes, ou des processus informels de changement. A la suite de Olivier de Sardan, l'appréciation des actions de développement que pose la culture du soja dans la commune de Glazoué doit être associée à l'étude de la dynamique locale basée sur la filière soja.

Les ouvrages de J-M ELA (1982), (1990) nous renseignent sur la nature d'un Etat (camerounais en particulier et africain en général) dont la gestion autoritaire étouffe les initiatives populaires. Il se pose la question de savoir : « Pourquoi le peuple n'est-il pas souverain quand il s'agit de l'agriculture qui est d'abord son affaire ? En Afrique, peut-être l'Etat n'a pas d'avenir s'il n'accepte pas de composer avec la société civile. Tel est le comportement qu'impose le cas paysan : les pays africains doivent inventer à partir des problèmes du village une autre gestion du pouvoir. »20. J.-M. ELA (1990) prône la liberté associative des paysans. Que les paysans prennent leur destin en main, qu'ils organisent euxmêmes la production, la transformation, la commercialisation des produits vivriers issus de leur récolte. Mais, ceci doit être fait, avec des moyens qui doivent provenir aussi de l'Etat. L'Etat a un droit régalien sur leurs activités. Il est là pour les conseiller à ne pas mal faire et non qu'il leur impose ce qu'il faut faire, comment il faut le faire et où il faut le faire. « ... il est difficile de stimuler la production agricole sans reconnaître une responsabilité accrue à la société rurale qui s'organise à partir des dynamiques endogènes. »21. Pour J.-M. ELA, l'Etat constitue une véritable machine administrative répressive, composée de l'ensemble des fonctionnaires du monde agricole et des différentes stratégies développées par l'Etat et les bailleurs pour spolier les paysans de leur terre et de

20 Quand l'Etat pénètre en brousse, Jean-Marc ELA, p95

21 Quand l'Etat pénètre en brousse, Jean-Marc ELA, p93

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SIDI Abdel Taoficky / (00229) 97 39 44 89 / 95 63 45 33 / affairesnobles@yahoo.fr

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les rendre « prolétaires du monde rural » dans leur propre milieu, dépossédés de
leur terre au profit des firmes étrangères. Nous remarquons dans les écrits de J-

M. ELA que l'une des causes de l'échec de la production agricole en Afrique et du constat de la dégradation des conditions de vie des paysans noirs est la « violence du capitalisme d'Etat »22 dont l'une des conséquences est le « capitalisme agraire »23.

Cependant la présente étude ne s'inscrit pas dans la démarche d'un Etat qui contraint les paysans à s'organiser. Notre apport consiste en une approche d'analyse endogène des OPA soja dont les membres se sont librement constitués.

En somme, tous ces auteurs ont eu le mérite d'aborder le problème des organisations paysannes dans ses dimensions globale et locale mais tous n'ont pas abordé de façon spécifique pour les associations ou organisations professionnelles agricoles des pistes comportementales, relationnelles et les discours conduisant à la non performance de leurs activités. En considérant, à la suite de Olivier de Sardan, l'OPA comme une arène dans le système social global ; nous observons qu'il y a différents groupes d'acteurs qui sont : les responsables et membres des OPA, les ouvriers agricoles, les animateurs d'ONG et du CeCPA, les commerçants et transformateurs de soja qui s'affrontent autour des intérêts liés au leadership.

L'analyse systémique a été faite par Crozier et Friedberg (1992). Ces auteurs ont étudié les critères et les obligations qui régissent toute action collective. De ce fait, ceux-ci admettent que toute action collective a pour base le pouvoir. De même, pour eux, dans toute organisation, l'acteur possède une liberté, une autonomie qui permet le calcul et la manipulation. De ces considérations se dégagent deux raisonnements : le raisonnement de l'analyse systémique et celui de l'analyse stratégique qui tous deux sont complémentaires. En ce sens, le premier part du système pour aboutir à l'acteur ; et le second part de l'acteur pour découvrir le système. Aussi l'analyse compréhensive de M. Weber (1965) nous permettra de cerner les motifs qui guident les comportements observés chez les différents acteurs de la filière soja ou plus

22 Quand l'Etat pénètre en brousse, Jean-Marc ELA, p215

23 Idem, p228

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explicitement entre les paysans des OPA soja encore fonctionnelles et ceux des OPA soja qui n'existent plus.

Ainsi, nous allons chercher à comprendre les discours provocateurs, les types de relations existant entre les organisations professionnelles agricoles et d'autres acteurs du développement rural ainsi que les logiques ayant soustendues la création des OPA soja dans la commune de Glazoué.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery